vendredi 24 août 2018

L'usine à coke de Ressaix


L’USINE A COKE DE RESSAIX
                                                                                                                                                     Alain GRAUX
Le 5 juillet 1879, M. Evence Coppée, industriel à Haine-Saint-Pierre, fait une requête à l’administration communale de Ressaix tendant à obtenir l’autorisation de construire une usine à coke[1] comprenant 96 fours, 2 chaudières à vapeur et un lavoir au charbon sur une terre cadastrée B. 388
L’autorisation est accordée le 4 septembre 1879.

Le 17 septembre 1886 le Collège échevinal de Ressaix examine la demande  du 26 août 1886, présentée par Evence Coppée, industriel à Ressaix, demandant l’autorisation d’établir une tuyauterie en fonte destinée à conduire de la vapeur de son usine à coke au charbonnage de Ressaix, sur l’accotement du chemin des Garennes sous lequel traverserait cette conduite.
L’autorisation est accordée.

Le 26 janvier 1887,  nouvelle demande d’Evence Coppée, tendant à obtenir l’autorisation  d’établir les machines à vapeur suivantes à son usine à coke à Ressaix :
-     une machine verticale dite défourneuse pour le défournement du coke
-     à la même usine, dans le bâtiment à usage de transporteur, une machine verticale destinée à actionner ledit transporteur.

Le 5 avril 1892, la SA des Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes et Sainte-Aldegonde, demande de pouvoir mettre dans le bâtiment du broyeur de l’usine à coke une pompe alimentaire et quatre chaudières à vapeur.

Le 25 avril de la même année, la  S.A. des Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes et Sainte-Aldegonde, est autorisée à installer une machine à vapeur près du lavoir de son usine à coke de Ressaix pour servir à actionner des chaînes à godets.

Le 20 novembre 1896, l’usine à coke à Ressaix est autorisée à établir une machine défourneuse à vapeur verticale.

Le 15 juillet 1897, la S.A. des Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes et Sainte-Aldegonde, est autorisée à établir à leurs fours à coke à Sainte-Barbe une chaudière à vapeur cylindrique à fond plat et à deux tubes foyers intérieurs.

Le 2 octobre 1897, la société est autorisée à établir, à ses fours à coke de l’usine n°1, sur Ressaix, une machine à vapeur destinée à actionner l’atelier à la dynamo électrique. 

Le 6 février 1898, l’usine installe à ses fours à coke de l’usine n°1, une chaudière à vapeur cylindrique horizontale, munie de deux foyers intérieurs et d’un dôme. Le 20 août, elle fait installer à ses fours à coke de Ressaix une pompe alimentaire horizontale à vapeur.

Le 15 mars 1900, la S.A. du Charbonnage de Ressaix, est autorisée à établir à ses fours à coke Ste-Barbe sous Ressaix une machine à vapeur dite défourneuse.

Le 15 janvier 1901, aux fours à coke, sont installées une machine à vapeur horizontale et une autre verticale. Le 21 avril, la SA du charbonnage de Ressaix, est autorisée à établir à ses fours à coke de Ressaix une installation de lumière électrique.

Le 10 novembre 1902, l’usine à coke Sainte-Barbe se munit d’une machine à vapeur pour le service des concasseurs et le 23 du même mois, elle est autorisée à établir pour l’atelier des fours à coke n°1 une autre  machine à vapeur.

Le 8 novembre 1904, l’usine à coke n°1 est munie d’une machine à vapeur pour le lavoir et d’une défourneuse de four à cylindre, verticale.

Le 18 juin 1905, la société demande d’établir sur la parcelle B 383x une machine à vapeur horizontale, monocylindrique et sur la parcelle B. 318, une machine à vapeur pour le nouvel atelier.

Le 25 juin 1907, l’usine est autorisée à installer dans son immeuble section B. 367e les appareils nécessaires pour la fabrication de brai de houille.


En 1930, l’usine à coke de Ressaix constituée alors de 88 fours à coke fut donnée en apport à la S.A. des Charbonnages  de Ressaix, Leval-Trahegnies, Péronnes-Sainte-Aldegonde et Genk avec d’autres apports ; en échange Evence Coppée II reçut 8.500 actions. La production de coke atteignait 250.000 tonnes.


[1] Le coke est fabriqué dans une usine appelée cokerie ou, plus anciennement, fours à coke. Cette usine comprend plusieurs séries de fours rectangulaires disposés en batterie (en général entre 25 et 30 fours par batterie). La cokerie peut comprendre 12 batteries de 30 fours chacune. Les cokeries peuvent produire différentes variétés de coke en fonction de la qualité du charbon et de la durée de cuisson. Il existe du coke de fonderie, du coke sidérurgique et même du coke domestique, destiné à être brûlé comme des boulets de charbons agglomérés

Généalogie binchoise: la famille Davesnes


LA FAMILLE DAVESNES
                                                                                                                                          Alain GRAUX

Bien qu’il y ait eu des membres de la famille Davesne ayant habité Binche au cours du XVIIe siècle, il n’y a qu’une lignée de cette famille de notables s’établit durablement dans la ville de la fin du XVIIe au début du XIXe siècle.

A.1. ANDRE
X POSTEAU (POSTIAU) Françoise, d’où :
A.1.1. André-François
° Binche 11-5-1671, y † 5-11-1751
X Binche 1°- 7-8-1691, oisecq (Waseque) Catherine, ° Binche 31-10-1666
               2°- 23-5-1724, DURANT Anne-Françoise, ° Binche 13-10-1689, y † 11-3-1753
Du premier couple (Davesne-Oisecq) :
A.1.1.1. Marie-Ursmarine
° Binche 20-9-1692
x Binche 3-5-1713, COPIN Joseph
A.1.1.2. Marie-ANne
° Binche 12-12-1694
A.1.1.3. MARIE-JOSEPH
° Binche 26-5-1696
A.1.1.4. André-François
° Binche 19-11-1698
A.1.1.5. LOUIS-JOSEPH
° Binche 26-10-1700, y † 13-12-1760
X Binche 17-7-1727, DURAND Amalberge-Joseph, ° Binche 24-11-1699, y † 25-4-1754, d’où :
A.1.1.5.1. MARIE-FRANCOISE-LOUISE
° Binche 24-1-1729, y † 23-1-1754
A.1.1.5.2. georges-ursmer
° Binche 23-11-1730, y † 7-8-1734
A.1.1.5.3. MARIE-ANTOINE-ALEXIS
° Binche 17-1-1733, y † 16-7-1754
A.1.1.5.4. LOUIS-JOSEPH
° Binche 25-9-1734
A.1.1.5.5. LOUIS-JOSEPH
° Binche 29-11-1735
A.1.1.5.6. ANDRE-FRANCOIS
° Binche 10-8-1737, y †  9-1-1771, marchand de vin, homme de fief du Hainaut nommé le 21-4-1760
X Binche 31-8-1758, LEGENDRE Marie-Caroline, ° Binche 30-4-1739, marchande de vin, d’où :
A.1.1.5.6.1. LOUIS-JEAN-BAPTISTE
° Binche 27-12-1758
 A.1.1.5.6.2. VALENTINE-ISIDORE
° Binche 11-11-1759, y † 17-6-1806
X Binche 24-7-1781, STACQUEZ Bernard-Rémi-Joseph, ° Binche 1-10-1749, y † 21-2-1817, rentier.
 A.1.1.5.6.3. FRANCOIS-JOSEPH-AUGUSTE
° Binche 14-12-1761, homme de fief du Hainaut nommé le 9-4-1790
A.1.1.5.6.4. AUGUSTE-ANTOINE
° 1762±, † Binche 25-1-1796
X Binche 4-2-1789, HAINE Marie-Caroline-Françoise-Joseph, ° Binche 23-9-1767, d’où :
A.1.1.5.6.4.1. MARIE-CAROLINE-ODILE
° Binche 29-6-1790, y † 3-7-1795
A.1.1.5.6.4.2. AUGUSTE-FRANCOIS
 ° Binche 13-3-1792
A.1.1.5.6.4.3. CAROLINE
° Binche 1-11-1795, y † 10-4-1796

A.1.1.5.6.5. LOUIS-JOSEPH
° Binche 23-1-1764, homme de lettre
La certification de voyage de 1795 le décrit comme suit, marchand à l’embonpoint médiocre, taille : 5 pieds 9 pouces, cheveux châtains, yeux bruns, petit nez, bouche médiocre
X Binche 3-10-1792, DURIEUX Marie-Joseph-Rosalie, ° Binche 31-3-1772, d’où :
A.1.1.5.6.5.1. JOSEPH
° Binche 18-5-1793, y † 31-8-1793
A.1.1.5.6.5.2. ROSALIE-MARIE-ADRIENNE-BERNARDINE
° Binche 28-6-1794, brodeuse
X Binche 2-12-1840, BAILLEUL Louis-François-Joseph
Elle avait eu une fille naturelle :
A.1.1.5.6.5.2./1. ROSALIE
° Binche 23-12-1825

A.1.1.5.6.5.3. CHARLES-HYACINTHE-LOUIS
° Binche 21-4-1796
A.1.1.5.6.5.4. VICTORIEN-JEAN-BAPTISTE
° Binche 29 brumaire an VIII (20-11-1799), y † 20-10-1811
A.1.1.5.6.5.4.5. MAXIMILIEN-LOUIS
° Binche 2-2-1808

A.1.1.5.6.6. CICERCULE
° Binche 28-9-1765
X Binche 15-9-1788, STACQUEZ Ursmer-Philippe-Joseph, ° Binche 10-1-1770, y † 14-5-1819, membre du Conseil de régence, rentier
A.1.1.5.6.7. ANNE-VICTOIRE
° Binche 26-7-1768
A.1.1.5.6.8. MARIE-HYACINTHE-JOSEPH
° Binche 30-1-1770, marchande de vin,
X Binche 10 nivôse an VII (30-12-1798), DEJARDIN Jean-Baptiste, ° Binche 1-3-1777, y † 24-7-1831, cultivateur, marchand de vin

A.1.1.5.7. MARIE-THERESE
° Binche 1738±
X Binche 18-8-1757, MARTIN Toussaint-Joseph, ° Binche 10-9-1730, y † 2-7-1759
A.1.1.5.8. MARIE-URSMARINE-THERESE
° Binche 24-10-1739
X Binche 20-8-1760, PRISSE  Louis-Joseph

A.1.1.6. Marie-CATHErine
° Binche 22-2-1703
A.1.1.7. PHILIPPE-JOSEPH
° Binche 9-4-1704, y † 10-4-1771
X GERARD Marie-Caroline, ° Binche  7-3-1707, y † 28-12-1751, d’où :
A.1.1.7.1. MARIE-FRANCOISE
° Binche 20-1-1725, y † 2-8-1729
A.1.1.7.2. LOUIS-JOSEPH
° Binche 18-4-1726, y † 9-8-1729
A.1.1.7.3. CATHERINE-FRANCOISE
° Binche 6-10-1727, y † 245-1728
A.1.1.7.4. MARIE-CATHERINE
° Binche 20-12-1728, y † 2 nivôse an XII (24-12-1803)
X Binche 1-5-1759, BOURGEOIS Philippe-Ursmer, ° Binche 18-1-1738, y † 30-3-1792
A.1.1.7.5. LOUIS-JOSEPH
° Binche 10-7-1730, y †  22-8-1791, Chanoine écolâtre du chapitre Saint-Ursmer, cantor de Saint-Jean l'Evangéliste, préposé aux messes fondées par l'archiduchesse Marie-Christine
A.1.1.7.6. MARIE-FRANCOISE
° Binche 16-10-1731, y † 12-11-1731
A.1.1.7.7. ERNEST-MARIE-JOSEPH
° Binche 10-12-1732, y † 2-1-1743
A.1.1.7.8. ANDRE-FRANCOIS
° Binche 27-9-1734, y † 11-12-1734
A.1.1.7.9. PHILIPPE-JOSEPH
° Binche 23-11-1738, y † 25-8-1742
A.1.1.7.10. MARIE-LOUISE-CAROLINE-AMELIE
° Binche 29-4-1740, y † 30-6-1741
A.1.1.7.11. MARIE-PHILIPPE-ANTOINE
° Binche 25-11-1741, y †
X Binche 17-11-1767, LAVALEE Conrard-Albert, ° Gosselies
A.1.1.7.12. JEAN-BAPTISTE-JOSEPH
° Binche 10-6-1744, y † 25-6-1771
A.1.1.7.13. ANNE-FRANCOISE
° Binche  23-12-1745, y † 1-5-1747

A.1.1.8. URSMER-JOSEPH
° Binche 1510-1706
A.1.1.9. ANDRE-JOSEPH
° Binche 29-11-1708
Du second couple (Davesne-Durant) ;
A.1.1.10. ANDRE-FRANCOIS
° Binche 21-3-1726, y † 15-1-1748, vicaire de Sainte Elisabeth à Mons
A.1.1.11. MARIE-LOUISE-THERESE
° Binche 25-1-1728, y † 9-2-1753
A.1.1.12. JACQUES-URSMER
° Binche 18-8-1730
A.1.1.13. ANNE-FRANCOISE
° Binche 11-9-1732, y † 24-8-1787
X Binche 5-5-1753, LEBEAU Augustin-Joseph, ° Binche 28-8-1733, y † 4-1-1823, boulanger
 A.1.1.14. ANDRE-FRANCOIS
° Binche 10-8-1737

A.1.2. JACQUES-JOSEPH
A.1.3. MARIE-FRANCOISE-LOUISE


Non rattachés

N.1. JEAN
X FRANCOIS Marie, d’où :
N.1.1. PHILIPPE
° Binche 16-1-1639, y † 16-12-1717, revendeur de la Ville de Binche
X Binche 2-10-1684, DUCARME Marie-Madeleine, ° Binche 9-11-1663, y † 30-8-1693, d’où :
N.1.1. MARIE-CATHERINE
° Binche 29-3-1686, y † 7-7-1768
X FARDELLE Nicolas-Joseph, ° Binche 25-3-1691, y † 7-2-1771.
N.1.2. ANDRE-FRANCOIS
° Binche 23-9-1688
N.1.3. CHARLOTTE-NICOLE
° Binche 16-4-1691





lundi 13 août 2018

La firme de confection "Excelsior"


LA FIRME DE CONFECTION « EXCELSIOR S.A.»

                                                                                                        Alain GRAUX
En 1907, Jules Lekeu[1], cite :
« La firme "Excelsior" dirigée par M. Sartiaux et qui à l'exemple d'une maison de Vienne, a été une des premières à tenter la confection mécanique pour dames.
La firme se propose d'entreprendre incessamment la confection mécanique pour hommes. 
La firme applique la coupe au sabre, sur l'étoffe dont la table est tendue, on dispose les modèles, de façon à ne perdre aucune parcelle d'étoffe; on dessine à la craie, en suivant le patron, le modèle sur l'étoffe ainsi déployée.
Si on coupe au sabre, on superpose autant de fois qu'on le désire couper de costumes, le métrage suivant la taille: 2,20 m ; 2,5 m ; etc., et avec un sabre, qui fonctionne dans une rainure, on tranche vingt et vingt-cinq costumes à la fois.
Trente ouvrières surveillent attentives, une longue ligne de machines à coudre, actionnées par un moteur. Les plissés se font aussi à la machine ».

En fait la société anonyme Excelsior fut fondée devant le notaire Constant Fontaine pour une durée de 30 ans le 21 mars1906 par les personnes suivantes, réunies chez François Sartiau:
* Lambert Massaut-Guyaux[2], négociant en confections à Binche.
* René Gordien, négociant en confections à Bruxelles.
* Vital Lecrinier[3], propriétaire à Waudrez.
* François Sartiau[4], maître-tailleur à Binche.
* Mme Vve. Pierre Mascaux-Degueldre[5], de Waudrez.
* Alphonse Lebrun[6], secrétaire communal de Waudrez, demeurant à Binche.
* Désiré Beautrix[7], coupeur d'habits, de Waudrez.

La société a pour objet la fabrication mécanique de vêtements pour hommes et dames.
Le capital social est de 50.000 Fr., représenté par 200 actions de 250 Fr.
François Sartiau apporte à la société son matériel, marchandises, machines à coudre, modèles, patrons et clientèle, ainsi que les connaissances spéciales qu'il a de l'entreprise. En rémunération de cet apport il reçoit 40 actions de 250 Fr., entièrement libérées.
Les 160 actions restantes sont souscrites par:
René Gordien (40); Lambert Massaut: (40); François Sartiau (38); Vital Lecrinier (20); Mme veuve Mascaux (10); Désiré Beautrix (2); Alphonse Lebrun (10).
La société est gérée par un conseil de cinq membres. 
La surveillance est confiée à trois commissaires, mais pour la première fois, sont nommés administrateurs: Lambert Massaut, René Gordien et Vital Lecrinier. Les commissaires sont Alphonse Lebrun et Vincent Lebon, professeur à l'école moyenne[8].

Le 31 août 1906, la « S.A. Excelsior » est autorisée à faire installer un moteur à gaz de 3 CV dans ses ateliers de l'avenue Wanderpepen[9].

Le 16 août 1907, devant maître Constant Fontaine, notaire à Binche, l'assemblée des actionnaires décide « qu’attendu qu'il résulte du rapport des commissaires que la situation de la société atteste une perte matérielle de plus de la moitié du capital social, décide la dissolution de la société et nomme Vincent Lebon et Alphonse Lebrun, liquidateurs »[10].

Le 9 septembre 1908, les liquidateurs font rapport devant l'assemblée générale, celle-ci clôture définitivement les comptes de cessation[11]
La firme n’eut donc qu’une existence éphémère.

[1] LEKEU J. Enquête ouvrière à travers le Centre, Bruxelles, 1907, pp. 69-85.
[2] Massaut Lambert-Florent, ° Châtelineau 1-7-1875, x Bouffioulx 28-9-1901, Guyaux Marie-Agnès-Philomène, ° Bouffioulx 30-11-1879.
[3] Lecrinier Vital-Léon-Louis-Joseph, ° Waudrez 5-9-1885.
[4] Sartiau François-Emmanuel,  Binche 6-2-1865, x 1°- Binche 2-3-1889, Buisseret Marie-Joseph, ° Binche 26-3-1867, y † 1-7-1909 ; x 2°- Ressaix 22-8-1931,Rubens Floriante-Mathilde, ° Ressaix 2-4-1904.
[5] Degueldre Louise-Flore-Amélie, ° Waudrez 21-7-1852, x Waudrez 26-8-1893, Mascaux Pierre-Joseph, ° Forchies-la-Marche 27-9-1873.
[6] Lebrun Alphonse, ° Binche 7-1-1859, x Charleroi 30-5-1888, Halloint Eve-Amélie
[7] Beautrix Désiré-Clément-Auguste, ° Waudrez 27-9-1875
[8] Annexes du Moniteur belge (M.B.)2106/1906
[9] A.V.B. 01-04-09-729
[10] M.B. 2132/1907
[11] M.B. 5326/1908

lundi 6 août 2018

Ressaix: le charbonnage Sainte-Barbe


LE CHARBONNAGE SAINTE-BARBE a rESSaix
                                                                                                                                                        Alain GRAUX
L’ancien charbonnage Sainte-Barbe se situait à Ressaix le long de la Chaussée  Brunehault.

Le site  du charbonnage « Sainte Barbe » correspond à une activité d’extraction et de valorisation du charbon qui s’est développée entre 1863 et 1945 principalement sous deux raisons sociales : la « S.A. des Charbonnages de Péronnes » (créée en 1863) et la « S.A. des Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes, Mont-Sainte-Aldegonde et Genk » (créée en 1906).

Le 17 avril 1865, le Collège échevinal de Ressaix[1] examine la requête du 5 janvier 1865, adressée par le sieur Tellier Adolphe, tendant à obtenir l’autorisation d’établir au puits n°4 dit de Sainte-Barbe situé à Ressaix, une machine à vapeur pour l’extraction des terres à provenir du creusement du puits.
« Le Collège, considérant que l’établissement de l’industrie houillère ne peut être que favorable au développement des intérêts de cette commune et considérant qu’il ne se trouve aucune habitation comprise dans un rayon de 300m, il y a lieu d’accorder au sieur Tellier Adolphe l’autorisation qu’il sollicite ».

Le 17 décembre 1870, la société charbonnière  de Péronnes-lez-Binche  demande l’autorisation  d’établir un fossé le long de la route de Namur et du chemin Sympie pour recevoir et déverser dans la Samme les eaux de leur puits Sainte-Barbe sous Ressaix. Demande accordée.

Le 12 août 1872, le sieur Mockel, directeur-gérant du charbonnage de Péronnes-lez-Binche, fait une demande tendant  à obtenir l’autorisation d’établir en son siège d’exploitation Sainte-Barbe situé sur la commune de Ressaix les appareils à vapeur suivants :
- deux chaudières à vapeur cylindriques
- une machine à vapeur de la force de 4 CV pour tirer l’eau d’un puits d’alimentation
- une machine à vapeur  de la force de 4 CV pour élever les déblais du terril.
L’autorisation est accordée.

Dès 1894, ce charbonnage est constitué, outre les outils d’extraction du charbon, d’une fabrique d’agglomérés, d’un triage-lavoir ; 16 fours à coke sont construits. Ils seront démolis en 1905 et remplacés par de nouveaux fours en même temps que sera ouverte une usine à sous-produits. Une usine de compression du gaz complètera les batteries de fours à coke reconstruites pour la circonstance, ouvrant ainsi de nouveaux marchés à la société.

Le 5 novembre 1894, l’ingénieur des Mines Larmoyeur examine la chaudière à vapeur n°2 du puits Sainte-Barbe. L’essai est réussi[2].

Le 22 octobre 1895, le Collège échevinal de Ressaix, vu les plans  et dessins y amenés et la demande de la SA des charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes et Sainte-Aldegonde dont le siège est à Ressaix, autorise  ladite société à établir pour le besoin du puits Ste-Barbe en cette commune :
- dans le bâtiment du dit puits, une machine à vapeur verticale actionnant une pompe centrifuge, fabriquée par la Société de la Meuse à Liège
- près du même bâtiment, une machine à vapeur horizontale actionnant  un compresseur d’air, fabriquée par A. Toussaint à La Louvière[3].

Le 29 octobre 1895, la « S.A. Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes et Sainte Aldegonde » demande de pouvoir installer en son siège Sainte-Barbe, une installation d’éclairage électrique comprenant une dynamo actionnée par la machine du ventilateur afin d’éclairer 50 lampes à incandescence[4].

Le 15 novembre 1895, à  la demande de la SA des charbonnages de Ressaix, on autorise ladite société à établir au siège Sainte-Barbe une installation d’éclairage électrique actionnée par la machine du ventilateur.

Le 5 août 1896, la SA. des Charbonnages de Ressaix demande de pouvoir établir une machine à vapeur cylindrique horizontale provenant  des usines de Moncheret à Acoz, l’autorisation est accordée le 20 novembre 1896[5].

Le 20 octobre 1896, on établit une chaudière cylindrique horizontale à deux tubes bouilleurs au siège Sainte-Barbe de la société à Ressaix.

Le 22 août 1897, la S.A. des charbonnages de Ressaix est autorisée à établir en son siège Sainte-Barbe à Ressaix :
-     une chaudière à vapeur cylindrique à deux foyers intérieurs munis de tubes Galloways
-     une autre chaudière à vapeur cylindrique à deux foyers inférieurs, sans Galloway
-     une machine à vapeur verticale devant servir à élever les terres du terril.

Le 15 septembre 1897, la société est autorisée à établir en son siège Sainte-Barbe à Ressaix une pompe double à cylindre à vapeur et à pistons plongeurs pour l’alimentation des chaudières des fours. De même, le 24 décembre 1897, on y installe une autre chaudière cylindrique à vapeur à deux foyers intérieurs munie de tubes Galloway.

Le 10 juin 1898, une nouvelle chaudière cylindrique à vapeur à deux foyers intérieurs est installée au siège Sainte-Barbe. Le 20 août 1898, sont installées dans le bâtiment de son puits Sainte-Barbe à Ressaix une machine à vapeur horizontale, système « Corlin » actionnant le nouveau ventilateur du dit puits, et le 24 juin 1899, une autre  chaudière à vapeur à deux bouilleurs provenant de ses fours à coke de Ressaix.


En 1899, on installe diverses machines à vapeur, une cinquième à deux bouilleurs le 14 avril, provenant de l’usine de Ressaix, une le 9 mai, construite par M. Sacré-Dasoul, à Jemeppe ; une le 27 mai, fabriquée par les Ets Emile Duroy à Ecaussinnes ; une autre actionnant  deux pompes souterraines au niveau de 121 mètres, le 20 juillet[6].

Le 7 novembre 1900, la S.A. des Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’établir une sixième machine à vapeur à deux tubes bouilleurs, de même le 20 octobre 1901, une machine à vapeur horizontale pour actionner un treuil, et le 10 avril 1902, une pompe alimentaire dans la salle du compresseur, provenant de la S.A. Ateliers de Construction à Leval [7].

Le 10 juillet 1902, la SA. Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’installer une machine au pied du nouveau plan incliné allant au terril du puits Sainte-Barbe. Le 6 août 1903, l’autorisation est accordée pour l’installation sur la parcelle A.8 de deux chaudières à vapeur provenant de la S.A. des Usines de et à Jumet[8].

En 1902 et 1903 diverses machines sont installées au puits Sainte-Barbe :
- le 4-7-1902 : une pompe alimentaire à vapeur dans la salle du compresseur.
- le 25-8-1902 : une machine à vapeur au pied du nouveau plan incliné allant au terril du puits précité. 
- le 30-11-1902 : une machine à vapeur horizontale, un  treuil à deux cylindres
- le 15-2-1903 : une machine à vapeur pour activer le concasseur.
- le 29-8-1903 : deux chaudières à vapeur, sur la parcelle A. 8 du cadastre ; demande du 6-8-1903.
- le 3-10-1903 : une machine à actionner les appareils du nouveau bassin à schlamms  du lavoir ; ladite machine à installer sur la parcelle A. n°7 sur Ressaix ; au même siège, deux chaudières à vapeur sur la parcelle A. n°8.
- le 23 avril 1904, c’est une pompe alimentaire à vapeur, une chaudière et une défourneuse qui sont installées
- une installation d’éclairage pour la surface du siège Sainte-Barbe est programmée le 16 août 1904.
- le 29 janvier 1905, la société demande l’autorisation d’établir à son siège Sainte-Barbe sur la parcelle A. 326n un lavoir à charbon
- le 5 juillet 1905, ce sont cinq chaudières à vapeur du système horizontal à deux foyers intérieurs qui sont placées section A. 7 k²
- le 10 décembre 1906, la société installe, section A. 7l², une machine à vapeur destinée à actionner le manège de l’atelier de réparation
- le 7 juin 1907, la société demande de pouvoir installer un moteur de 5HP destiné à actionner les machines-outils employées pour la menuiserie. Autorisation accordée.- le 6 décembre 1907, la SA. Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’installer sur la parcelle A.7 l² une machine à vapeur destinée à actionner le manège de l’atelier de réparations

- le 10 mai 1913, la SA. Charbonnages de Ressaix est autorisée à installer à l’étage de -333 mètres de son siège Ste-Barbe un treuil électrique de 125HP pour le fonçage d’un burequin[9], avec éclairage de la salle des machines[10]

- le 26 novembre 1920, la SA. Charbonnages de Ressaix est autorisée à employer des locomotives à benzine pour le transport du personnel et des produits à l’étage -333 m du siège Ste-Barbe[11]

- le 2 février 1921, la SA. Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’établir une machine à vapeur destinée à l’évacuation des produits et au transfert du personnel[12]

L’activité d’extraction prend fin en 1932 mais la production de coke, d’agglomérés et de produits carbochimiques se prolongera jusqu’en 1945. Les activités des ateliers de réparation, des ateliers électriques et des zones de stockage ne prendront fin, quant à elles, que vers 1970. Jusque-là, elles travailleront au profit de la centrale électrique de Péronnes, située à proximité et appartenant à la même société.

Le terril sera exploité de 1985 à 1990 par une société qui y implantera un triage lavoir et des bassins de décantation. Cette activité amènera un remblayage important d’une grande superficie de l’ancien carreau de la mine. D’une superficie de 22,6 hectares, il comprend un terril, qui sera exploité pendant une dizaine d’années à partir de 1982. 
Plusieurs bâtiments environnent le puits d’extraction : menuiserie, forge et autres ateliers.

Vers 1950, le siège Sainte-Barbe sera mis à l’arrêt, sauf pour les activités d’ateliers, de transports, de bureaux et de vente au comptant. En 1964, les infrastructures de la cokerie, de l’usine à sous-produits, du triage-lavoir et de la fabrique d’agglomérés sont détruites.

Le 28 août 1950, la S.A. Charbonnages de Ressaix  notifie à l’administration provinciale du Hainaut qu’elle va installer à son ancien siège Sainte-Barbe :
- un atelier de réparation du matériel électrique comprenant :
- l’atelier proprement dit
- une annexe abritant les bureaux, vestiaires et réfectoires
Il y aura dans l’atelier :
-          un transformateur statique de 50KVA, 3.000 volts
-          un groupe de transformation alternatif de 4,8kw.
- un magasin à fer dans lequel il y aura une scie actionnée par un moteur de 7,5CV et un pont roulant actionné par un moteur de 3,4CV.
- un atelier de réparation de wagons où sont installés un moteur électrique triphasé de 12CV actionnant une scie circulaire, deux meules, deux foreuses, une cisaille, de même il y aura un ventilateur de forge  de 1,35CV[13].

Caractéristiques du puits Sainte-Barbe :
- diamètre du puits d’extraction: 3,80m
- diamètre du puits d’air : 3,20m
- revêtement : maçonnerie
- guidonnage et cages : 
extraction : guidonnage en fer sur le long côté ; 
       cages à 3 étages et 2 chariots par étage
            aérage : guidonnage Briart
                          cages à 2 étages et 1 chariot par étage
Les visites se font par 4 hommes en tout (3 pour le puits d’extraction et 1 pour l’aérage).


[1] Toutes les notices émanant des collèges des bourgmestres et échevins de Ressaix,  Péronnes-lez-Binche et Leval-Trahegnies proviennent des Archives de la Ville de Binche
[2] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/6
[3] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/8
[4] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/5
[5] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/9
[6] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/13-14-15
[7] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/17-18-19
[8] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/21-22
[9] Burequin : conduit servant à l’aérage
[10] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/38
[11] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 12/39
[12] A.V.B. 07-04-09-244
[13] B.D.L. Fonds de Ressaix. Dossier n° 82