L’EXPLOITATION INDUSTRIELLE DE LA TERRE
A LEVAL-TRAHEGNIES
Alain
GRAUX
TUILERIES
L’implantation de glaise
spécialement vers le Trieux de Leval (Place du Centre) permit l’exploitation de
petites tuileries familiales.
Au début du XIXe siècle,
Toussaint Leroy exploite une glaisière. Vers 1829, dans son dictionnaire du
Hainaut, Philippe Vandermaelen cite sept
tuileries où l’on fabrique aussi des pannes et carreaux à paver, à cette époque
on peut citer Charles Bardeau, Hubert Leroy et Augustin Marlière.
Dans la décennie 1860-1870,
quelques tuiliers sont en activité : Philippe Bardeau et consorts, Ursmer
Brancart et frères, Pierre Leroy le jeune, et Pierre Leroy-Riche.
Félicité Leclercq, veuve
Nicolas Godeau, était propriétaire de deux fours à tuiles et fabricante de
tuyaux de drainage ; Félix Vray fabriquait le même produit.
Charles Bardeau (fils de
Philippe) travaillait sur un four de
tuilier vers 1888-1895 à la « Planche Lagneau », ainsi qu’au chemin de Fontaine avec Dieudonné
Bardeau vers 1905.
Prosper Hoyaux avait une petite
fabrique de « pannes » et
carreaux, à la limite de Leval et Mont-Sainte-Aldegonde, il est signalé de 1881
à 1926.
POTERIES
L’argile de potiers constituait
une ressource précieuse pour les habitants de Leval qui l’exploitèrent
sporadiquement sous l’ancien régime, mais ce n’est que vers 1810, que l’on connaît les noms de certains potiers, ils font partie de la
famille Beautrix : Augustin, Jean-Joseph et Jean-Philippe, de même que
Noël Brancart et Toussaint Leroy.
Cette branche d’industrie ne
semble pas avoir duré plus que la première moitié du XIXe siècle[1]
BRIQUETERIES
Ce n’est qu’à la moitié du XIXe
siècle que l’on commença à extraire industriellement de la terre glaise pour
fabriquer des briques, cela se faisait auparavant mais simplement pour le
besoin personnel de quelques uns.
Le premier briquetier de
profession, signalé vers 1854 est Pierre Hulin. Vers 1870, la matrice et
le plan Popp signalent 14 briquetiers. De petites briqueteries s’ouvrirent afin
de pallier à la demande pressante des industriels de la région, notamment pour
la construction de la cité ouvrière de
la rue Clément Bredas, des charbonnages, des bâtiments communaux divers, de
l’église de Trahegnies (1892), du château Cambier (1908-1910), ainsi que de
maisons particulières. La demande se fit de plus en plus pressante vu
l’explosion démographie due à l’expansion démographique du village, conséquence
de l’industrie charbonnière et métallurgique.
En 1891, deux briqueteries
étaient encore en activité dans le fond de la Courte. Elles avaient été
installées à cet endroit pour la construction du charbonnage et des bureaux.
Il faut signaler les grandes
migrations saisonnières à l’étranger de briquetiers levallois appelés « plats-pids »[2].
La plus ancienne campagne
connue de briquetiers se situe en Allemagne en 1872 ; d’autre part on
connaît celle partie à Bilbao (Espagne), menée par le maître briquetier Joseph
Buisseret, en 1889, pour le compte de la famille Coppée qui y faisait installer
des fours à coke.
En 1899, une douzaine de
« bricteux » partirent en
avril pour la Russie, pour le compte de
la Glacière de Roux qui devait installer une filiale dans ce pays. On connaît
aussi les campagnes de 1913, à Donetz (Russie) pour la construction de fours à
coke. La France était aussi une destination suivie par les briquetiers
levallois[3].
[1] BURGEON R. et LEMAIRE E., Miettes levalloises, t.2, pp.79-80.
[2]
Plats-pids : sobriquet attaché aux briquetiers qui, travaillant plusieurs
mois à pieds nus sur leurs chantiers, souffraient d’un affaissement plantaire.
[3] BURGEON R. et LEMAIRE E., Miettes levalloises,
t.2, pp.71-77
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