A propos des orangeS du carnaval
La plus ancienne description du carnaval[1]
en 1859, cite « les Gilles, comme
de raison, ont toujours le pas dans cette sorte
de promenades, car ils sont beaux, fiers, ont la plus belle musique et
sont généreux de leurs bonbons et de leurs oranges… »
En 1862, le journal libéral Le Centre décrit les gilles qui « puisent dans des paniers remplis d’oranges
et de bonbons que…des porteurs ad hoc tiennent à côté d eux… »
En 1865, Le
Centre[2],
est fort critique :
C’était mardi à Binche le règne des gilles. Ces rois d’un jour en ont
fait de belles : il n’est guère de fenêtre, en ville qui n’ait attesté le
lendemain de la brutalité de leur royauté éphémère : il y avait partout
des vitres brisées et c’était par centaines. Grâce en soient rendues à la belle
société du café Masuy, disent les vitriers et cela se comprend ; mais cela
ne fait l’affaire que des vitriers. Nous avons entendu bon nombre de nos
concitoyens se plaindre de la manière dont messieurs les gilles d’aujourd’hui
font les choses : au lieu de faire remettre ou de faire payer les carreaux
qu’ils ont cassés, comme cela se faisait du temps qu’il y avait moins
d’honorables, ils dépensent le lendemain, en consommations, l’argent que les
sociétés réservent d’ordinaire pour remplir
ces obligations d’honneur. D’un autre côté, sous prétexte d’offrir des
oranges aux spectateurs, on les leur jette à la figure, quand on peut, d’une
manière telle qu’il en résulte parfois des blessures. Les gilles dégénèrent !
Le Progrès [3]
en 1866, signale « les carreaux de
vitre cassés sont innombrables ; il n’y
pas eu d’accident sérieux ».
On comprend dès lors que l’on protège les
fenêtres de grillages.
En 1870,
Le Progrès de Charleroi[4]
mentionne un négociant binchois, qui à deux heures, évalue à 47.000 le nombre
d’oranges vendues.
En 1875, L’Illustration
européenne[5] cite « Les Gilles tiennent en main un balai, de l’autre
un panier rempli d’oranges qu’à l’occasion ils distribuent et jettent de ci, de
là… »
Le Binchois[6] souligne en 1880 « Les Gilles légendaires s’étaient séparés en
deux classes : les Gilles libéraux et les Gilles cléricaux (les Gilles
bleus et les Gilles roses !)…tout s’est passé admirablement…ils ont, sans
distinction de parti, généreusement lancé leurs oranges aux libéraux et aux
cléricaux… ».
Les plus anciennes photographies représentent
le Gille portant le panier à oranges, initialement rond et en fil de fer du
type panier à œufs, vers 1880, progressivement le panier d’osier remplace le
panier de fil de fer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire