mercredi 22 janvier 2020

Hyppolite Lecocq, ardent prosélyte du régime républicain


HYPPOLITE LECOCQ,
ARDENT PROSÉLYTE DU RÉGIME RÉPUBLICAIN

                                                                                                                                        Alain GRAUX

Hyppolite Lecocq fut homme de fief sur plume, né à Fontaine l’Evêque en 1744, où il avait épousé Catherine-Joseph Antoine.
Lors de la première invasion française (1792-1793), il était administrateur du département de Jemappes et avait du se réfugier à Paris avec sa famille, lors de la reconquête des Autrichiens.
Il a 56 ans quand il arrive à Binche en 1795, Le 5 mars 1795, il remplaça à Binche, comme administrateur du Directoire du District, le citoyen Corbisier. Dès son arrivée dans la ville, il se présente comme une victime de « l’oppression et de la tyrannie » et demande que lui soit assignée, comme logement, une maison d’émigré, celle du doyen Carpentier, déjà occupée par le receveur du district, Louis Coupez.
Il est nommé le 13-12-1795, juge de paix du canton de Binche. Il habite alors rue du Lion Allard[1].
Il est désigné le 4 fructidor an IV (7-8-1796) commissaire-expert dans les maisons religieuses supprimées (à Binche les Récollets et les Sœurs Augustines dites Sœurs noires)[2], parallèlement il est chargé par l’administration centrale de l’organisation des sept cantons du département, puis, sous les ordres de Philibert Defacqz, des opérations de réquisitions.
Il fut ensuit nommé le 9 vendémiaire an V (30-9-1796) par le commissaire général Bouteville, président de la Municipalité binchoise, il fut remplacé comme maire par le médecin Nicolas Coquiart, le 23 novembre 1801.
L’administration du canton demanda à celle du département de prendre des mesures contre Lecocq. Celui-ci a installé son logement et son « bureau de paix » dans l’ancienne classe de poésie du collège de Binche, qui est nécessaire  à l’administration du canton. Il refuse d’obtempérer et répond « …vous observant en outre que de cette place on peut écouter nos délibérations qui, par duite, elles peuvent transpirer avant le tems et qu’au reste, il ne lui manque pas de place tandis qu’il est avec toute sa famille au dit collège  depuis quelque tems… »,
En l’an VI, il fut menacé par les conservateurs ; son fils Célestin âgé de moins de 21 ans[3] et donc dépourvu du droit de vote, prêta main-forte à son père, il obtint du citoyen Senault[4], commandant la place de Mons, l’envoi d’un officier et de six fusiliers pour assurer sa garde personnelle

En l’an VII, Lecocq est commissaire au bureau de comptabilité de l’administration départementale puis commissaire du directoire exécutif près cette autorité.
En réalité il est déjà notaire à Binche mais, pendant ses fonctions au département, il est remplacé par son beau-fils, le Français Jean-Pierre Cabrespine[5]. H. Lecocq, en exécution de la loi du 25 ventôse en XI  (16-3-1803), restructurant le notariat, est confirmé dans sa fonction notariale qu’il exercera jusqu’en 1812
Parlant de lui une lettre datée du 16-4-1799 dit « H. Lecocq est l’homme le plus intrigant, le plus fourbe et le plus dangereux qui existe dans ce département »[6]
Hippolyte Lecocq décéda à Binche le 24 février 1829




[1] A.V.B. 2723. Recensement de l’an IV.
[2] MILET A., Les avatars du couvent et de l’église des Récollets, de 1796 à nos jours, dans Les Cahiers binchois, n° 14, p. 25.
[3] Lecocq Célestin-Joseph, ° 6-1-1780, † Binche 26-8-1861, x Binche 27 pluviôse an IX (16-2-1801), Courtois Rosalie, ° Binche 16-10-1782, y † 3-2-1851. En l’an V il devint secrétaire-adjoint près de l’administration municipale, puis en l’an VII (1799), son père le fait nommer appréciateur des Domaines nationaux  et commissaire pour le droit de patentes, alors qu’il n’a que 18 ans. Il succède au notaire Ardache en 1807. Démissionnaire le 15-1-1848, il a alors 68 ans.
[4] Le général Jean-François-Albert-Ignace Senault, est né à Paris 26-9-1762, il a combattu pour l’indépendance de l’amérique et a été ensuite  commandant des places de Mons, de Bruxelles et de Montmédy, il prit sa retraite le 24-12-1814.
[5] Cabrespine Jean-Pierre, ° Aurillac le 1-9-1758, x 2°- Binche 1-7-1797, Lecocq Emerentienne-Joséphine-Valentine. Ancien capitaine  de la 33e demi-brigade puis du 17e d’infanterie, commandant la place de Binche en l’an 3. Il fut formateur en 1797 des matrices de l’imposition foncière, président de l’administration municipale du canton, il devint secrétaire de la mairie puis adjoint au maire le 8 fructidor an 11 (26-8-1803)
[6] MILET A., La suppression du couvent des Sœurs noires, rue Saint-Jacques(1796-1798), dans Les Cahiers binchois, n° 14, p. 49, n.11.


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