HYPPOLITE LECOCQ,
ARDENT PROSÉLYTE DU
RÉGIME RÉPUBLICAIN
Alain
GRAUX
Hyppolite Lecocq fut homme de
fief sur plume, né à Fontaine l’Evêque en 1744, où il avait épousé
Catherine-Joseph Antoine.
Lors de la première invasion
française (1792-1793), il était administrateur du département de Jemappes et avait
du se réfugier à Paris avec sa famille, lors de la reconquête des Autrichiens.
Il
a 56 ans quand il arrive à Binche en 1795, Le 5 mars 1795, il remplaça à
Binche, comme administrateur du Directoire du District, le citoyen Corbisier.
Dès son arrivée dans la ville, il se présente comme une victime de
« l’oppression et de la tyrannie » et demande que lui soit assignée,
comme logement, une maison d’émigré, celle du doyen Carpentier, déjà occupée
par le receveur du district, Louis Coupez.
Il
est nommé le 13-12-1795, juge de paix du canton de Binche. Il habite alors rue
du Lion Allard[1].
Il est désigné le 4 fructidor
an IV (7-8-1796) commissaire-expert dans les maisons religieuses supprimées (à
Binche les Récollets et les Sœurs Augustines dites Sœurs noires)[2],
parallèlement il est chargé par l’administration centrale de l’organisation des
sept cantons du département, puis, sous les ordres de Philibert Defacqz, des
opérations de réquisitions.
Il fut ensuit nommé le 9
vendémiaire an V (30-9-1796) par le commissaire général Bouteville, président
de la Municipalité binchoise, il fut remplacé comme maire par le médecin
Nicolas Coquiart, le 23 novembre 1801.
L’administration du canton
demanda à celle du département de prendre des mesures contre Lecocq. Celui-ci a
installé son logement et son « bureau de paix » dans l’ancienne
classe de poésie du collège de Binche, qui est nécessaire à l’administration du canton. Il refuse
d’obtempérer et répond « …vous
observant en outre que de cette place on peut écouter nos délibérations qui,
par duite, elles peuvent transpirer avant le tems et qu’au reste, il ne lui
manque pas de place tandis qu’il est avec toute sa famille au dit collège depuis quelque tems… »,
En l’an VI, il fut menacé par
les conservateurs ; son fils Célestin âgé de moins de 21 ans[3]
et donc dépourvu du droit de vote, prêta main-forte à son père, il obtint du
citoyen Senault[4], commandant la place de
Mons, l’envoi d’un officier et de six fusiliers pour assurer sa garde
personnelle
En l’an VII, Lecocq est
commissaire au bureau de comptabilité de l’administration départementale puis
commissaire du directoire exécutif près cette autorité.
En réalité il est déjà notaire
à Binche mais, pendant ses fonctions au département, il est remplacé par son
beau-fils, le Français Jean-Pierre Cabrespine[5].
H. Lecocq, en exécution de la loi du 25 ventôse en XI (16-3-1803), restructurant le notariat, est
confirmé dans sa fonction notariale qu’il exercera jusqu’en 1812
Parlant
de lui une lettre datée du 16-4-1799 dit « H. Lecocq est l’homme
le plus intrigant, le plus fourbe et le plus dangereux qui existe dans ce
département »[6]
Hippolyte Lecocq décéda à
Binche le 24 février 1829
[1] A.V.B. 2723. Recensement de l’an IV.
[2] MILET A., Les avatars du couvent et de l’église des
Récollets, de 1796 à nos jours, dans Les Cahiers binchois, n° 14, p. 25.
[3] Lecocq Célestin-Joseph, ° 6-1-1780, † Binche
26-8-1861, x Binche 27 pluviôse an IX (16-2-1801), Courtois Rosalie, ° Binche
16-10-1782, y † 3-2-1851. En l’an V il devint secrétaire-adjoint près de
l’administration municipale, puis en l’an VII (1799), son père le fait nommer
appréciateur des Domaines nationaux et
commissaire pour le droit de patentes, alors qu’il n’a que 18 ans. Il succède au
notaire Ardache en 1807. Démissionnaire le 15-1-1848, il a alors 68 ans.
[4] Le
général Jean-François-Albert-Ignace Senault, est né à Paris 26-9-1762, il a
combattu pour l’indépendance de l’amérique et a été ensuite commandant des places de Mons, de Bruxelles
et de Montmédy, il prit sa retraite le 24-12-1814.
[5] Cabrespine Jean-Pierre, ° Aurillac
le 1-9-1758, x 2°- Binche 1-7-1797, Lecocq Emerentienne-Joséphine-Valentine.
Ancien capitaine de la 33e
demi-brigade puis du 17e d’infanterie, commandant la place de Binche
en l’an 3. Il fut formateur en 1797 des matrices de l’imposition foncière,
président de l’administration municipale du canton, il devint secrétaire de la
mairie puis adjoint au maire le 8 fructidor an 11 (26-8-1803)
[6] MILET A., La suppression du couvent des Sœurs
noires, rue Saint-Jacques(1796-1798), dans Les Cahiers binchois, n°
14, p. 49, n.11.
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