jeudi 22 octobre 2020

Le lieu-dit Versailles

 

LE LIEU-DIT VERSAILLES    

                                                                                                                                                        Alain  GRAUX

 Le lieu-dit Versailles prend son nom de petites saussaies ou Vernaies, il est déjà courant au XVIIIe siècle, on cite :

A la mort de Jean-Charles Courtois[1] en 1723, sa veuve Anne-Marie Derbaix[2]  habite le lieu-dit Versailles.

Le 16-3-1758, Rochine Cottin, veuve de l’avocat Deltenre, arrente à François et Marie-Philippe Carpentier, bourgeois de Binche, 4 bonniers de terre et la maison dite « Versailles » sous Buvrinnes[3].

Le premier plan cadastral de Binche, réalisé vers 1830, section C, montre la  ruelle de Versailles, situé à l’emplacement de la rue actuelle et se dirigeant vers Buvrinnes (Place E. Derbaix actuelle).

La venue du chemin de fer provoqua la création d’une nouvelle industrie: la verrerie:

Le 1-12-1860, François Lessine, docteur en médecine à Binche; Edmond Lessine, propriétaire à Binche; Hyppolyte Fontaine-Buisseret, imprimeur à Binche; Frédéric Maiglet, industriel à La Louvière; Juvénal Laurent, propriétaire; Emile Laurent, notaire à Binche; Firmin et Victor Laurent, industriels à Binche; Henri, Maximilien et  Michel Devergnies, négociants et tanneurs à Binche, créent une société en nom collectif sous la raison sociale "Laurent-Devergnies et compagnie".

Cette société a pour objet la fabrication du verre à vitre, des bouteilles et de la gobeleterie. Le siège de l'usine est situé à Buvrinnes à l'endroit dénommé "Versailles". .

Ils apportèrent à la société un terrain d'1 ha. 12 ca,  qu'ils acquirent de la société des chemins de fer du Centre le 27-8-1860 pour la somme de 18.844 Fr.72 cts. C'était le départ d'une industrie qui allait durer jusqu'en 1930 et qui donnera une vie intense au quartier, favorisant l'éclosion de nombreux commerces et cafés. En 1896, 19 cadres, 311 ouvriers et 13 ouvrières travaillaient dans cet établissement (Recensement industriel du 31-10-1896).

Le hameau de Versailles dépendance de Buvrinnes, où étaient établis la gare, la verrerie ainsi qu’un ensemble de 27 habitations sociales bâties par cette dernière,  était convoité par la Ville de Binche.

Le 9 mai 1873, le député Hagemans, dépose le rapport sur le projet de loi qui tient à distraire le hameau de Versailles sous Buvrinnes pour le réunir à la ville de Binche.

Après un arrangement avec la commune de Buvrinnes, qui put ainsi construire sa maison communale et ses écoles, le hameau de Versailles fut annexé le 14-6-1873.

Le 2 juin 1880, M. Libert, ingénieur en chef du service du chemin de fer informe que son administration a l’intention de paver le chemin latéral à la station de Binche (rue de Versailles) depuis le bâtiment de la recette jusqu’à la route de Binche à Lobbes, avec prière de lui dire si dans le cas où ces travaux seraient exécutés, l’administration communale consentirait à prendre à sa charge l’établissement et l’entretien de trottoirs, égouts et bouches d’eau ainsi que l’entretien des pavages qui seraient construits aux frais de l’Etat.

La proposition fut acceptée.[4]

La rue de Versailles relie la rue de Buvrinnes à la place Eugène Derbaix.

Le Conseil communal de Binche décida que l'avenue particulière qui conduit à la Station de Binche, à partir du chemin de grande communication de Binche à Lobbes, sera éclairée au gaz, aux frais de la ville[5].

 

 

 

 



[1] Courtois Jean-Charles, °  Binche 17-12-1703, † 19-2-1729.

[2] Derbaix Anne-Marie, ° 1685±, † Buvrinnes 28-2-1747

[3] A.G.R. Officiers comptables, recueil 561

[4] A.V.B. 11-00-01-18/4055

[5] A.V.B. 6472

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