L’HÔPITAL ET LE COUVENT SAINT JACQUES A BINCHE
AlainGRAUX
1. L’HÔPITAL
Au
commencement du XVe siècle, Fastré, seigneur d'Esclaibes, possédait du chef de
sa femme, Jeanne de Semousies, une maison avec ses dépendances situées à Binche
intra muros, à proximité de la porte de Saint-Jacques. Cette propriété passa à
Marie et à Jeanne de Beaumont, leurs petites filles, qui avaient épousé, l'une
Jacques de Sars et l'autre Robert de Ghines, tous les deux écuyers. Ceux-ci la
vendirent plus tard à Guillaume Seuwin, teinturier à Binche, qui en conserva
une partie et vendit le reste à la confrérie de Saint-Jacques, sous certaines
conditions; ce qui s'effectua pour accomplir « la bonne dévotion et
affection » d'une noble dame, Melle Marie de Rosies, membre de la même
association pieuse.
Avant
d'entreprendre le pèlerinage de la terre sainte, où elle mourut, elle avait
laissé une somme d'argent qu'elle ordonna d'appliquer à l'établissement d'un
hôpital en faveur des pèlerins ; ce qu'attestait un chirographe daté du 24
février 1441 (1442 n. st).
En
conséquence de ces dispositions, Guillaume Seuwin, d’une part, Tristan
Chisaire, membre de la confraternité du Christ et de Saint Jacques le Majeur,
délégué par ses confrères, et Godefroid Burlant, pelletier, d'autre part, se
présentèrent devant les jurés de Binche, le l8 janvier 1449 (1450, n. st.), à l'effet
de consacrer par un acte authentique l'accord intervenu entre eux au sujet du
partage de la propriété pré mentionnée.[1].
Ces bâtiments ayant été appropriés convenablement, on y fonda, un asile hospitalier sous l'invocation du patron des pèlerins. Telle fut l'origine de l'hôpital de Saint-Jacques qui subsista deux siècles et demie.
a) Bien-fonds
Binche L'hôpital de Saint-Jacques avait une dotation particulière qui se composait de quelques biens-fonds situés dans l’alleu de Binche, à Bray, aux Estinnes, à Haine-Saint-Paul, à Maurage, à Péronnes, à Saint-Vaast, à Trivières et Waudrez,
L’héritage de l’hôpital
Lors
du partage de janvier 1449 (cité supra) la portion qui fut attribuée à la
confrérie comprenait « La grande
maison manaule, cuisine, édifice, court,
estaules et tenures tenant par devant
par derier à l’héritaige dudit Godefroid Chauwet et d’autre part à
l’édifice appelé le dortoir de ladite confraternité de Saint-Jacques, et avec
cela la moitié du courtil tenant à ce dortoir et aussy d’une partie de la place à widange estant entre ledit
courtil et l’édifice de (la) chapelle ».
Cette portion d’héritage achetée par les confrères de Saint-Jacques fut acquise par arrentement perpétuel pour la somme de 13 sols 4 deniers de rente annuelle à payer à Godefroid Burlant et à ses successeurs et ayant causes
La chapelle
Godefroid Chauwet devait laisser le passage à la chapelle « pour les dits confrères et aultres personnes ecclésiastiques ou séculiers qui feront et estre vouldront à l’office divin qu’en ladite chapelle célébrer, ou feront les jours de solemnités dudit Saint-Jacques, pouvoir aller et passer durant le tour de la procession qui se fera des messes d’iceulx jours en sur et parmy la portion que ledit Guillaume avoit droict en ladicte place de widange et aussy la cour de sa dite maison ».
BIENS ET REVENUS
Jardin de l’hôpital
Le
12 août 1501, les membres de la confrérie de Saint-Jacques nommés :
Jacquemart
le Carlier, Jean Naret, Me Jacquemin de Brabant, receveur, Jean Magreson,
Collart Gilliart, Pierart du Bois, Thierry le Febvre, Ursmer Gouset, Pasquier
Sanessin, Christophe Wauthier, Pierart
Hannecart, Laurent Claustrier, Jacquemart Henne, Sacré Martin, Jean le Comte et
Gilliart de Namur, vendent une partie de jardin dépendant de la maison et
héritage de l’hôpital Saint-Jacques, à prendre de cette partie du côté et du
loin au jardin qui fut Jean de Hestrud, large de
Les Sœurs ont l’obligation de refaire un nouveau mur séparant les deux jardins.
Cartulaire de l’hôpital Saint-Jacques[2]
b) Rentes
A
peine Marguerite d'York fut-elle entrée en jouissance du domaine de Binche,
qu'elle s'intéressa à cette maison hospitalière. Elle lui accorda en aumône
pendant plusieurs années, à dater de 1478, une gratification pour l'entretien
de la chapelle et le soulagement des pèlerins pauvres qui y étaient admis[3] :
« À la chapelle et hospital Saint-Jacques,
situé en la ville de Bins, la somme de XV livres du pris de XI gros la livre,
que madame, de sa bénigne grâce, a donné pour Dieu et en aulmosne pour
l'augmentation dud. lieu et soustènement des povres membres de Dieu, qui
journellement y fourmennent et sont secourus. Dont ce icy appert par lettres
d'icelle dame et quittance des mambours d'icelui hospital, le tout cy rendu.
lesd. XV livres dud. pris, vallent XXX livres tournois… ».
- Devant
le mayeur et échevins d’Anderlues, Gilliart Malroy dit Boutin a vendu à Jean de
Trahegnies, bourgeois de Binche, commis par les mambours de l’hôpital
Saint-Jacques et ceux de la chapelle Saint-André, 70 sols de rentes nouvelles,
que le dit vendeur sera tenu de payer à Pâques chaque année, à charge pour les
acheteurs de faire chanter l’obit Jacquemart de Brabant et Quintine de
Trahegnies.
- II
rasières de blé acquises à Collart de Bauldoux faisant 10 sols.
- 18
sols tournois de rente à Mont-Sainte-Geneviève.
- le
5 avril 1485, un demi bonnier[5] de
terre près de Waudrez est légué à Jean de Liège, maître de l’hôpital
Saint-Jacques, par Delle. Isabeau de Lescaille veuve Jean Hannecart, Jehan de
Mons et Michel Amoury, ses cousins, terre gisant au dessus de Waudrez, tenant à
l’héritage de la mairie de Bruisles et à
M. de Clerfayt
-
le même jour, un autre demi bonnier de terre près de Waudrez est légué à
l’hôpital par Delle. Isabeau de Lescaille, terre gisant à Waudrez, tenant à la
chaussée Brunehaut, à M. de Clerfayt et aux hoirs Jacquemart le Mesureur.
- 90
sols de rentes sur plusieurs héritages (Cordier)
- la
moitié de deux prés acquis à Jean de
Cuvellier
- 27
sols de rentes pour l’obit Jean du
Massilz
-
25 sols de rentes au Mont-Sainte-Geneviève donnés par Robert Roussiaul,
bourgeois de Binche, à Robert du Bois, représentant les confrères de
Saint-Jacques, en échange d’une messe basse chantée pour son âme et celle de sa
femme et de leurs ancêtres. Cette rente est assignée sur un courtil gisant à
Mont-Sainte-Geneviève, appartenant à Paul le Chien, bosquillon.
- 2
rasières de blé sur plusieurs héritages, obit Jean du Prêt.
- 30
sols de rentes
-
le 14 janvier 1480, Cornil le Cordier, bourgeois de Binche, donne aux confrères
de la chapelle l’hôpital Saint-Jacques nommés, Robert Rousseau, demeurant à
Mons, Jacquemart de Ghoy, Jean Magresson, Jean Le Combe, Jean de Liège, Jaquemart
Henne, Collart Gilliart, Jacquemart Braibant, Laurent Claboteau, Piérart du
Bois, Jean du Bois, tous demeurant à Binche, la somme d’une livre, 19 sols de
rente héritable, assignée sur la part que Ghobert Narez possède sur un demi bonnier gisant au dessus du
moulin le Comte, tenant aux hoirs Druon Longuet et à Robert de Gricourt, aussi
sur un demi bonnier de terre tenant au chemin de Fantignies, tenant à
l’héritage M. de Clerfayt, audit Robert de Gricourt, aussi sur deux journels[6] de
terre tenant au Tril du Berger et à la voye de Mathée, aussi un demi bonnier
tenant à la voyelette de Fantegnies tenant aux hoirs Aubert Willemotte et à
Jean Noyelle ; aussi sur un journel, plus bas, tenant à Régnier Hannart et
aux hoirs de Cuvelier ; aussi sur un demi bonnier, sis plus haut tenant au
chemin de
Ce
don est fait à charge de chanter messe à la mémoire de Cornil le Cordier et de
son épouse Marguerite du Loroit dite de Heestrud.
- 115
sols tournois pour un pré à Buvrinnes baillé à rente à Pierrart Boudart
-
- 60 sols pour l’obit Antoine Lapsent.
Binche
- 15
sols 6 deniers de rente acquise par Vincent BosdeHaine au nom de la confrérie
de Saint-Jacques due par Jacquemart le Carlier et Catherine de Marpent son
épouse dus sur une petite grange sise en
-
En 1502, 16 sols de rentes sont réclamés par Jean de Braibant, prêtre,
chapelain de l’église de Binche et Andrieu Le Cocq, mambours de l’hôpital, dus
sur une maison et héritage appartenant à Guy Leroy, au fond de
- 40
sols de rente légués le 5 avril 1596, par Rémy Posteau marchand fruitier
demeurant à Binche, à charge d’un obit
perpétuel priant Dieu pour lui, ses parents et amis. Cette somme est à lever
sur l’héritage d’un jardin sis au faubourg de Binche, près de la porte de
Mélion, tenant à l’héritage qu’on dit la Barette appartenant à Gabriel Sebille,
d’autre de deux côtés aux hoirs Philippe du Trieu, de Mons, et par devant à la
chaussée.
-
En janvier 1641 « on fait scavoir que Messieurs les Doiens, Mres, et
confrères de la maison de Dieu en l’hospital Monsieur St-Jacques en ceste ville
de Binch, pour le plus grand proffit dudit hospital exposent par recours au
plus offrant pour le terme de trois ans l’héritaige de la maison joindante la
parte dudit hospital aussy plusieurs chambres et greniers avecq les caves ».
Le
tout en diverses portions citées ci après :
La première portion comprenant la maison,
chambre et grenier où réside Pierre Carlier. Demeurée à Guillaume Leclercq
Deux caves occupées par le dit Carlier.
Demeurées à Guillaume Delmotte.
Un grenier au dessus de la chapelle, que
tient Michel Cuisset. Demeurée au dit Cuisset
Un autre grenier étant au dessus de la
chambre des pèlerins que tient Quintin Derbaix. Demeurée à Jean Posteau
La 5e portion, consistant en une
chambre au dessus du grand dortoir, que tient Grégoire du Blairon. Demeurée
audit du Blairon
Une autre chambre située au dessus la chambre
des confrères que tient Jacques Desaubleaux
Un grand grenier que tient Quintin
Desaubleaux au dessus du grand dortoir. Demeuré
André Le Roy
La
place nommée le dortoir que tient Charles de Diste demeurée audit de Diste
La chambre au dessus la cuisine que tient
Michel de Belle[7]
Bienne-lez-Happart
- 50
sols de rente
Le
24-7-1492, Allemand Willebroy, bourgeois de Binche lègue à l’hôpital Saint-Jacques les rentes
sur deux parts d’un journel de terre gisant à la couture de Labre à
Haine-Saint-Paul, tenant à l’héritage Pierart Boislirauve, du Rœulx, de deux
côtés et aux hoirs Jean Bourgeois. Item, sur deux parts de deux journels de
terre à dîme Dieu gisant au passage qui va de Haine-Saint-Paul à Fannuel,
tenant aux hoirs Bourgeois, à l’église de Bonne-Espérance, proche Martin du Terne
de deux côtés et à M . d’Aimeries.
Ce
don est fait à charge de célébrer une messe de requiem chaque année dans la
chapelle de l’hôpital pour lui et sa femme Laurence de Mons.
Le
24-6-1489, Jacquemart Wattier, bosquillon demeurant à Epinois, vend
A
Jacquemart de Ghoy, représentant les Confrères de l’hôpital Saint-Jacques à
Binche, une rente héritable de 24 sols tournois, monnaie courante de Hainaut,
assignée sur une maison, grangette, jardin et tenure gisant à Epinois, tenant
d’un côté à l’héritage Jean du Bois près du moustier et à la voye allant de
Prisches au château d’Epinois, comme sur la propriété d’un demi-bonnier de
pré tenant au demi-bonnier Notre-Dame du
dit Epinois et aux héritages de la veuve Ursmer Naret et à l’héritage du dit
Jean du Bois
Le
10-3-1477, Jacquemart Bara, de Bray, arrente à Gilles Chanettin, représentant
les Confrères de l’hôpital Saint-Jacques à Binche toutes les pièces et terres
labourables ci après, venant de Bietris
le Jovene :
- sur la couture de Stieval, un bonnier de
terre tenant aux pauvres de Waudrez d’une part et au chemin de Mélion.
-
deux journels de terre tenant au chemin
d’Estinnes allant à Bray, assez près de la Longue Pierre, tenant aux Pauvres de
Binche et à l’église de Saint-Denis en
Brocqueroie.
-
cinq quarterons de terres tenant aux
chanoines de Binche, à la veuve Gérard Raoul et butant sur la haute hurée
allant à la Haye Servaine
-
un journal de terre en la couture de Grammont tenant à l’héritage des hoirs
Lottar Moreau dit le Carlier et tenant à l’héritage Jean Bosquet, de Binche et
d’autre à l’héritage Jean Gelet, de Mons
-
dans la couture sous le village de Bray,
cinq quarterons tenant aux hoirs Jean Tayenne, tout au loin à la voyelette de
Deboult et tenant aussi à Nicaise Lourdot.
- trois quarterons de terre tenant aux Pauvres de Bray, aux
hoirs Guillaume de Noirchin.
- deux journels de terre un peu plus haut tenant
à la voye des Esturbris et à une terre de la cure de Bray
-
cinq journels de terre tenant au chemin
du Fayaul, aux hoirs Jean Tayenne et à l’héritage du dit Bara
-
demi-bonnier de terre sis sur le Mont du Fayaul, tenant à l’église de
Bonne-Espérance et aux Pauvres de Binche.
-
dans la couture des Esturbris, cinq quarterons de terre tenant à Piérart
Chevalier et aux Pauvres de Binche
-
deux journels plus haut en montant, tenant aux Pauvres de Bray de deux côtés et
aux hoirs Hernut.
-
un quarteron de terre, carré dessus le chemin de Maubeuge, tenant aux hoirs de
Bruxelles, de Mons, tenant aussi aux
hoirs Jean Bourgeois, de Binche et tenant aux Pauvres de Binche au loin.
-
trois quarterons de terre approchant Horrefosse, tenant aux Pauvres de Bray et
aux hoirs Jean Tayenne.
-
trois quarterons de terres, carré, tenant aux hoirs Jean tayenne de deux côtés
et aux hoirs Gilliart du Puisch et aux Pauvres de Binche.
-
au dessus du chemin de Haurech, deux journels de terre
La
½ d’un 1/12e en plusieurs héritages (79)
Partage
de plusieurs héritages (112)
Le
25 mai 1502, Jean du Mont, père,
demeurant à Fantegnies, vend à Jacquemart le Carlier dit le Parmentier et
Jacquemart Quaret, maîtres de l’hôpital, 20 sols de rente qu’avait fondé
Catherine des Prés pour un obit pour le repos de son âme, à prendre et lever
sur l’héritage d’une maison , étable, cour et jardin contenant quatre journels
gisant au Luce seigneurie de Fantegnies
(76).
30
sols de rente par an pour l’obit Jean du Bois (90)
Le
23 juillet 1483, devant les échevins de la seigneurie de Boussoit-sur-Haine et
d’Haine-Saint-Paul, Allemand Willebroy, bourgeois de Binche donne en aumône à
l’hôpital deux parts d’un journel de terre gisant en la couture de Labre à
Haine, tenant à l’héritage Pierart Boislirvaud du Roeulx de deux côtés et aux
hoirs Jean Bourgeois et deux parts de deux journels de terre à dîme, gisant au
chemin qui va de Haine-Saint-Paul à Fannuelz, tenant aux hoirs Bourgeois, à un
bonnier de l’église de Bonne Espérance, et assez près de la Samme à Martin du
Terne, à Mgr d’Aymeries et à Jean de Clerfayt.
Le
25 avril 1530, devant le mayeur et les échevins d’Hannesuelle seigneurie
de l’Empereur, Isabeau Wausart, demeurant à Binche, veuve Collart Gilliart, en
son temps confrère de l’hôpital, lègue 46 sols de rentes à charge d’une messe
annuelle de requiem pour l’âme de son mari lors de l’octave de Saint-Jacques.
Cette rente est à lever sur une maison à Hannesuelle, au lieu dit la Tavernelle
et au pré dit à Capon (101)
Le
7 novembre 1475, Gilles Canetier, cordonnier, et Louis Chisaire, maîtres de
l’hôpital ont acheté à Simon de le Fosse, bonnetier, bourgeois de Tournai, le
quart d’un demi-bonnier de terre, gisant en la couture du Gailleriau, tenance
des hoirs Oste de Goegnies à Maurage,
lui venant en héritage par le trépas de sa mère Catherine de Carnières (24)
Grâce
à la rente de 30 sols tournois léguée à
l’hôpital par Delle. Catherine Focharde, veuve Jacquemart Wiet, pour célébrer
chaque semaine une messe en leur mémoire. Gilles Chanettin, représentant les
Confrères de l’hôpital Saint-Jacques à Binche achète le 16-11-1480, à Jean de
Walhain, cloutier de Morlanwelz, une rente due sur son courtil, jardin et entrepresure contenant
deux journels gisant à Morlanwelz au dessous du moulin, tenant à la rivière la
Haine d’une part, à la rue de la Malaise d’autre part
Le 31-8-1490, Collart de Walhain, laboureur de
Morlanwelz, vend à jean de Liège, bourgeois de Binche représentant les
Confrères de l’hôpital Saint-Jacques à Binche, 20 sols tournois de rente,
échéant au jour de noël, que le dit de Walhain avait sur une maison, courtil et
entrepresure gisant à Morlanwelz, appartenant à jean et Pierart Bouchiaul
Le
8-7-1482, Allemand Willebroy, bourgeois de Binche lègue à l’hôpital Saint-Jacques les rentes
sur deux parts d’héritage d’un journel de terre touchant Collart Grégoire et
Hanin le Parfait, tenant au chemin qui va de Ressaix à la Louvière, du loin aux héritages du
Fontenich
2/3
de 2 journels et d’un bonnier (56)
La
moitié de 3 rasières de plusieurs héritages (58)
Un demi bonnier de terre dessus les terres d’
Erquelinne, tenant aux hoirs Jacques de Maurage, à Augustin Maloux, aux hoirs
Pierre Gobault et aux hoirs du capitaine Rosquier.
Un quarteron en la couture du petit Quemont
dessus Erquelinne devant le moulin, tenant au chemin de l’arbre à Haisne que
l’on dit l’arbre brûlé, aux hoirs Sellier.
Demi bonnier en bas dudit chemin de l’arbre à
Haisne, à l’endroit dudit moulin, tenant de deux côtés à Philippe Le Cellier,
le Vieux.
Deux journels gisant en la couture de
Quemont, tenant à la cure de StVaast, à la veuve Maurage, aux hoirs Pierre du
Trieux, aux hoirs Compain
La
½ de 2 pièces de terre (26)
Le 7 décembre 1638, Pierre Lescalier et Henri Delmotte, maîtres de l’hôpital Saint-Jacques louent à cens pour 9 ans, à Philippe Massard, marchand, bourgeois de Binche « un journel de terre labourable gisant en la coulture de Prelle sur le terroir de Waudrez tenant à Nicaise de Belle, à la cure de Waudrez, à M. Massiette, et à la piedsente allant à Haulchin ».. Il renouvelle le bail le 29 octobre 1647[9]
SUPPRESSION
« Comme il convient à notre service et au bien de nos soldats et autres sujets, de bénéficier de notre hôpital royal que nous avons érigé en notre ville de Mons, et d’en augmenter le revenu autant que la justice le permet, afin de pouvoir mieux entretenir nos dits soldats malades, et que nous sommes informé qu’il y a plusieurs confréries et autres fondations pieuses, tant en la ville de Mons que d’autres villes et lieux de notre province de Hainaut, qui ne subsistent plus ou sont fort inutiles, et dont les revenus se divertissent à d’autres usages, savoir faisons que nous avons par avis de notre conseil, et à la délibération de notre très cher et féal cousin don Ysidro de la Cueba et Benavides, marquis de Bedmar, etc., commandant général de nos Pays-Bas, résolu d’éteindre les confréries de Saint-Sébastien et du Noble-Phénix érigées en la ville de Mons, et d’incorporer et unir leurs biens et revenus…Nous avons pareillement uni à notre dit hôpital royal les biens de celui de Quiévrain, de Boussu, de Carnières, celui de Saint-Jacques à Binch, de la maladrerie d’Estinnes et de Bray, de l’hôpital de Saint-Nicolas à Estinnes…Bien entendu, néanmoins, que ceux de notre dit hôpital royal seront tenus de faire acquitter les messes, obits et charges portés par les fondations des dites confréries, hôpitaux et maladreries et que ceux qui voudroient maintenir que leurs revenus seroient destinés par les fondateurs à d’autres usages, en pourront exhiber à notre conseil royal les titres et institutions, pour y être pris tel égard et résolution qui sera trouvé y échoir en justice… »
PERSONNEL
L’hôpital
était géré par des Sœurs Augustines appelées Sœurs noires.
Le
personnel de l'hôpital Saint-Jacques à Binche se composait, comme suit, au 6
septembre 1704:
Sœur
Angeline Gravis, supérieure (encore en l707).
-
Charlotte-Philippe Dartevelle.
-
Agnès de Patinies.
-
Ursmarine Waulde.
- Marie-Catherine
Bourgeois.
- Jeanne-Françoise
Gravis
- Marie-Magdeleine Anseau,
procureure.
- le couvent
Marguerite d’York duchesse
douairière de Bourgogne acquit un terrain situé à proximité de l’hospice Saint-Jacques et elle en fit la donation aux Sœurs
Augustines
A ma très redoubtée
dame a esté délivré par ce receveur la somme de iijc xxxv livres x sols
tournois de xx gros la livre, sur ce que icelui receveur puet et poura devoir a cause de sad. recette de l'année finie le
darrain jour de septembre mil chincq cens, en deniers payez par led.
Waitte pour le porpris d’une maison pour
les nones seurettes dud. Bins, lxxix livres.
Compte du domaine de Binche, rendu par André de
Herloy, du ler octobre 1499 au dernier septembre 1500 [11].
La
dame de Binche ordonna qu'on y construise
des bâtiments propres à leur destination
et elle supporta les frais qu'occasionnèrent les travaux exécutés selon sa
volonté.
Là,
ne se bornèrent pas ses largesses. Elle dota cette maison religieuse des ressources les plus indispensables, afin que
les Sœurs noires pussent se consacrer au
soin des malades et l'enseignement des enfants pauvres[12].
La première supérieure de
ce couvent fut Laurence Couvreur, qui administra la communauté avec sagesse
jusqu'à sa mort arrivée en 1525.
Des
dons particuliers accrurent, au XVIe siècle, les ressources de la communauté.
Vers
En
1554, lors de la prise de Binche par les Français, les religieuses s’enfuirent
à Mons, le couvent
devint la proie des flammes et fut entièrement détruit. Les bâtiments durent être
reconstruits et les travaux entrepris à cette fin se trouvèrent terminés trois ans après
les désastres de
l'incendie.
Ce
fut alors que les religieuses agrandirent
leur établissement. Elles y annexèrent
un ouvroir, ainsi que l'ancien arsenal de la
ville qu'elles acquirent par l'appui du comte de Mastaing [14]
Une plaque commémorative,
fut retrouvée dans le jardin de la propriété Seghin:
EN L’AN DE GRACE 1657,
LE 5 AVRIL, MONSR (Monseigneur) LE COMTE DE MASTAING, GOUVERNER (Gouverneur) DE
LA VILLE (et) PREVOSTE DE BINCH, ADJOINT (siégeant avec) DE LA NOUVELLE ET
ANCIENNE LOI (le Magistrat ancien de 1656, et le nouveau) ET COMNAUTE (et
communauté) DE LA DITE VILLE ONT, PAR AGREATION ET
AMORTISEME (amortissement) , OBTENU DE SA MAJESTE ET INTERINEM
(entérinement) FAIT LA LILE (Lille) , VENDU A TOUSIOURS A LA RED (Révérende
)MERE SOR (Sœur) AUGUSTINE BUTIN ET RESES (religieuses) AUGUSTINES D’ICELE (de
cette) VILLE, LE VIEUX ARCENAL
ET OVROIR (atelier), UN WARISAIX (terre commune) FAISANT PNTEM (présentement)
PARTIE + I H S CE JARDIN – MARIA.
Le 16-2-1713 “Les révérende mère et religieuses Augustines
de cette ville représentent que les bâtiments de leur maison allant périssant,
elles ont été contraintes d’en faire de nouveaux auxquels elles espèrent que la
ville voudra bien faire apposer ses armes au moyen d’une vitre qu’elle leur
donnera »[16].
Les religieuses Augustines
pour leur maison occupée par Jean Brulet 2
ayres
Les dites religieuses pour
la maison occupée par Nicolas Waitte 2
ayres
Les dites religieuses pour
sa maison où réside Jean Thomas 2
ayres [17]
En 1787,
la supérieure fournit à l'autorité gouvernementale la déclaration des biens et revenus du couvent
qui étaient d'une mince valeur[18].
Elles
subirent peu de temps après les effets de la loi du 15 fructidor an IV (31 août 1796), qui supprimait les corporations religieuses en Belgique. Les commissaires de la république
la leur signifièrent le
7 vendémiaire an V. Mais elles réclamèrent les bénéfices de l'art. 20 de la loi de
proscription. La supérieure, Sœur
Victoire Leghait fit remarquer que l’article 20 de la loi exemptait de la
mesure les maisons religieuses ayant pour objet l’éducation publique ou le
soulagement des malades. C’était le cas à Binche.
7 vendémiaire an V (29 septembre 1796).
Ce jourd'hui 7 vendémiaire, cinquième année de la République française,
nous soussignés Jean-Francois-Hyppolite Dobignies, inspecteur du domaine
national au département de Jemmapes, à la résidence de Mons, et Pierre
Melsnyder receveur dudit domaine, à Binch, accompagné du citoyen Lecocq,
notaire public, commissaire adjoint, et de Bernard Poncelet, secrétaire nommé
par le citoyen Guillemot, directeur dudit domaine à Mons, nous sommes
transportés en la maison des Sceurs Noires de Saint-Augustin située à Binch, à
l'effet de mettre à exécution la loi du 15 fructidor dernier sur la suppression
des ordres religieux situés dans les neuf départements réunis par la loi du 7
vendémiaire an IV. Ayant fait appeler la supérieure de la maison et fait
convoquer les religieuses de la communauté, nous leur avons donné lecture de la
susdite loi du 15 fructidor et avons demandé la représentation du registre de
profession ; à quoi elle nous ont observé que, par leurs instituts, elles
étoient obligées d'aller garder les malades en ville ; que la maison avait été
établie à cette condition ; qu'elles étoient en outre forcées de tenir des
écoles et d'enseigner gratis les pauvres de la ville ; qu'à cet effet, elles
tenoient des écoles au dehors ; qu'elles étoient dans le même cas que les Sœurs
Noires de Mons ; qu'elles ne pouvoient nous représenter les titres en vertu de
quoi elles étoient établies, parce qu'ils avoient été pillés lors de la
dernière entrée des troupes françaises ; qu'elles alloient faire toutes les
recherches aux archives de la maison, affin de trouver le titre primitif dont
elles nous donneroient copie; que dans
le cas où elles ne pourroient point le donner, elles promettoient fournir dans
la huitaine un certificat tant par les plus anciens de la ville que par les autorités instituées pour prouver qu'elles
sont dans l'exception portée par l’article 20 de la loi du 15 fructidor.
Nous leur avons fait lecture du présent procès-verbal qu'elles ont
signé avec nous. Nous leur avons declaré que nous allions suspendre le surplus
des opérations voulues par la loi pour être référé à qui de droit.
Fait a Binch lesdits jour, mois et an ci-dessus, Sr Victoire Leghait, supérieure, Sr Augustine Lamouret, Sr Constance Sohier, Sr Angelique Delattre, Sr Monique Demarbaix, Sr Emélie Horlait, Sr Pelagie Leghait, Sr Marie-Philippe Villain, Sr Eléonore Villain, Sr Marie-Thérèse Buisseret, Sr Norbertine Challetain, Sr Henriette Bourdon, Sr Agnès Carlier. DOBIGNIES, LECOCQ, PONCELET.
« Nous, agent,
anciens municipaux et citoyens notables de la commune de Binch, certifions
avoir entendu par tradition, que les Religieuses Augustines, dittes Sœurs
noires de cette commune ; avoient été reçues dans l’ancien hôpital
de Saint-Jacques pour y continuer les secours aux infirmes et aux malades, et y
enseigner
Néanmoins les religieuses
furent convoquées afin d’entendre la lecture de la loi du 15 fructidor (1er
septembre 1797) supprimant toutes les maisons religieuses et ordonnant
l’évacuation des lieux. [19].
[1] A.V.B. 00-12-07-1. – L. DEVILLERS, Notes sur un cartulaire de l'hôpital
Saint-Jacques, à Binche, dans les Bulletins des séances du Cercle
archéologique de Mons, 4e série, p, 348.
[2] A.V.B.
Cartulaire de l’hôpital Saint-Jacques, manuscrit du XVIe siècle, sur parchemin,
contenant des actes de 1450 à
[3] A.G.R. – C.C. 8.839, f°39. Compte de Cornille le
Cordier du 1-10-1477.
[4] A.G.R. Conseil Privé.
Carton 1515
[5]
Un bonnier est une unité de mesure de surface qui vaut 100 ares,
c’est-à- dire 1 hectare environ.
[7] A.V.B. 00-012-07-11. Registre des baux à cens
de l’hôpital Saint-Jacques, 1635-1659
[8] Les chiffres entre parenthèses se réfèrent aux
pages du cartulaire de l’hôpital.
[9] A.V.B. 00-012-07-11. Registre des baux à cens
de l’hôpital Saint-Jacques, 1635-1659
[10] A.V.B. 00-012-07-11.
[11] A.G.R. Chambre des comptes, n° 8,860 fol. 41 v°.
[12] T. LEJEUNE, Histoire
de la ville de Binche, p.509
[13] F. VINCHANT. Annales du comte de Hainaut, t. v, p. 141. — GILLES WAULDE, Chronique
de Lobbes, p. 473. — P. BRASSEUR. Origins omnium Hannoniæ cœnobiorum, p.
382.
[14] A.E.M. Pièces concernant le couvent des Sœurs noires.
[15] T.LEJEUNE. Monographies
historiques et archéologiques. p. 246.
[16] A.V.B. 00-00-01-26
[17] Cahier des XXe de cheminées de 1715
[18] A.G.R. Chambre des comptes, no 46,628.
[19] MILET A., La
suppression du couvent des Sœurs noires, rue Saint-Jacques, à Binche
(1796-1798), dans Les Cahiers
Binchois, n°14-1996, p. 42.
[20] A.E.M. Procès-verbal relatif a la
suppression de ce couvent.
[21] Le premier occupé par Ursmer
Delcourt, tourneur, au rendage de 44 livres ; le second par Remy Chevalier,
journalier, au rendage de 66 livres ; le troisième par Toussaiant Leblanc,
boulanger, au rendage de
[22] A.E.M. Biens nationaux, affiche 110,
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