LA RUE DE LA
TRIPERIE
Alain GRAUX
Une portion de la rue de la
Triperie à l’arrière de l’actuel théâtre communal s’appelait
dans le passé rue de la Halle aux draps
Au XVIe s.
l’abbé d’Alne, Jean de Lanoy (1529-1556) fit construire un refuge rue de la
Triperie, face à l’Issue de
la halle aux blés.
Le 20 janvier 1554 devant les
jurés du Bois, Gilbart, Loroy et Naret, « Demoiselle Marie du Loroy veuve de François Fiefvet a vendu à Philippe
Fiefvet son fils, le reste de 20
livres de rente qu’elle avait retenu sur la masure qui
fut à Jehan de Mauraige, gisant en la rue de la Triperie , tenant à
Reyne de le Becq veuve de Jehan Tallon et aux rues de deux côtés »[1].
Le 24 octobre
1561, François et Janin Naret, frères sufisamment âgés, enfants de feu François
Naret et Marie de Dampremy ont baillé à rente à Bartholomé Marsil, un jardin en
la rue de la Tripperie
faisant coin à la rue Allart (actuelle rue de l’Oie) et tenant au dit Marsil, au prix
de 6 L . t.
de rente »[2].
Le 21
janvier 1572, André Moreau, cordonnier,
demeurant à Binche vend une maison rue de la
Triperie.
« La masure lieu et tenure qui fut à
Jacquemart de Dampremy gisant en la rue de la Tripperie , tenant à l’héritage de l’hostel d’Alne de
deux côtés et à la masure qui fut à Christophe de Dampremy, est demeurée à nouvelle
rente le 11 avril 1564 avant Pâques, à Franchois le Naing au prix de 10 livres 3 sols blancs
par an »
Le partage des rentes dues sur cette maison
est effectué en mars 1573
On cite parmi les rentiers :
-
Les
hoirs Franchois de Gorges par achat fait par feu Jehan Naret qui fut leur
grand-père, ils demandent 4 L .
17 s. 1 d. qui font 4 lL. 2 s.
-
Le
restant appartiendra aux hoirs Franchois Naret comme derniers héritiers[3].
Le 23 mars 1605, devant les jurés Gilles Tahon,
Jehan Candamaine, Jos Hulin Philippe de le Motte, Romain le Merchier et Remy le
Voet.
Anne Leurent veuve de Philippe Deppe,
bourgeoise de Binche à laquelle il est demeuré en bas âge et minorité
Catherine, Marie et Wauldrud Deppe, accompagnée des plus proches parents, à
savoir du côté paternel Simon Deppe, oncle des enfants et de Bauduin Deppe,
leur demi-frère et du côté maternel Jehan Leurent et Philippe Bosquet ses frère
et beau-frère, oncles des dits enfants, demandent la dite veuve de mettre en
arrentement une maison sise en la rue de la Triperie , lui appartenant en viager et devant après
sa mort revenir a ses trois filles.
Cette maison tient à Jean du Pairon, aux
hoirs Bartholomé Marsil, à Louis Mariscault et par derrière au cimetière de l’hôpital Saint-Pierre. La maison est
acquise par Antoine Doige, bourgeois de Binche, au prix de 1155 Livres . Le 5 avril
1605, Antoine Doige reloue la maison ci-dessus à Jehan Pouillon et Marguerite Jacquet son épouse avec filles
et fils. Mambour Nicolas le Doulx[4]
Le 29-01-1708, une fillette est
trouvée devant la porte de la chapelle Saint-Roch, on la nommera Marie-Marguerite La Roquette.
Le 3 octobre 1710, “ François Tison locataire de la maison du
chapitre de cette ville en la rue de la Triperie prie Mrs du Magistrat de luy vouloir
accorder l’ouverture de la porte de la ruelle qui vat au puis de l’hôpital pour
pouvoir y aller à raison que l’eau manque dans le puis de la maison où il
réside.
Accordé, sans
conséquence et préjudice de l’hôpital pour six mois. »[5]
Le Cahier
des cheminées de la ville de Binch[6], rédigé en janvier
1715 ne signale que 7 maisons:
Rue
de la Triperie
Les confrères Saint-Julien tenant à la maison du chapitre 1
ayre
Le chapitre pour sa maison tenant à la précédente 2
ayres
La veuve de Ladcar Arnould pour sa maison tenant à la
précédente 2 ayres
La dite veuve pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Le chanoine Dethuin pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Le chanoine Bouchez pour sa maison tenant à la précédente 2 ayres
Le greffier Choquette pour sa maison tenant à la
précédente 2 ayres
Le 16-8-1769, le
registre d’audiences du Magistrat signale :
« Se représente que hier le Sr André, sans
conoissance ny participation du Magistrat auroit fait battre la caisse et
danser dans la rue St Roch,
nouveauté qui a causé un trouble dans la ville… »[7].
Le recensement de 1795 révèle :
-
Delhaye
Norbert, maçon, veuf, et son fils Charles
-
Foulmar
Marie-Thérèse, veuve Sebille, journalière, son fils François et sa fille
Marie-Thérèse
-
Courtois
Charles, chapelier, Adrienne Ottelet, sa femme et ses deux filles
-
Dequinier
André, manœuvre, Scohier Marie-Antoine, sa femme et 3 enfants
-
Navez
François-Jh., taillandier, Larivière Adélaïde et deux enfants
-
Hernould
Pierre-Jh., taillandier
-
Soileux
Antoine, cloqueman
Son fils, Soileux Jean-Jh, sa femme Brand Catherine et 2 enfants
-
Francq
Charles-Louis, peigneur de laine, Marcq Caroline
-
Deleuse
Jean-Baptiste
-
Dumont
Marie-Jh, veuve Lavaux et sa fille Julie
-
Derval
Lamoral, houilleur, Basselier Marie-Adrienne et 6 enfants
-
Grégoire
Marie-Louise, dentellière
-
Mortier
Rose, dentellière
-
Choquez
Marie, cuisinière, veuve et un enfant
-
Blareau
André, perruquier, Siévenard Angélique
et 3 enfants
-
Navir
Marie-Jh, veuve Deprez, marchande, ses 5 enfants
-
Cheverin
François, tonnelier, veuf et sa nièce Delwart Marie-Anne
-
Delwart
Adrien, cordonnier, veuf
Son fils Delwart Charles, Scohier Ursule et un enfant
-
Leblanc
Joseph, boulanger, Dubois Thérèse et leurs 2 enfants
-
Humphrey
Adrien, tailleur, Leghait Françoise, et leurs 2 enfants
-
Liénard
Jacques, cabaretier, Lelong Marie-Jh , sa femme et leurs 6 enfants
-
Allard
Pierre, marchand
-
Legaux
Nicolas, cordonnier, Cambier Marie-Françoise, et leurs 3 enfants
-
Hamaide
Joseph, charretier, Decamps Catherine et leurs 3 enfants
-
Thomas
Georges, marchand, veuf, sa fille Claire et un enfant
-
Motte
Françoise, veuve Debaise, journalière, et ses 2 filles
-
Navir
François, tailleur, Lefèbvre Catherine et leurs 2 enfants
-
Martinel
Louis, prêtre
Mauroy Pierre-François, chanoine, et leur servante Gaunoy Marie,
-
Otto
Jean-Henri, chirurgien, Leclercq Amélie et 4 enfants
-
Navez
Louis, cabaretier, Payen Marie-Angélique, et leurs 5 enfants
-
Mortier
Augustin, journalier, Bourgaux Eléonore et leurs 6 enfants
Ses deux belles-filles Amélie et Rosalie Godefroid
-
Caillaux
Nicolas, ouvrier au lin, Carlier Marie-Françoise, sa femme
-
Conreur
François, charpentier, Bury Marie-Françoise et 2 enfants
-
Bourlaut
François, vicaire
Becquez Thérèse, pensionnaire
-
Charlier
Jean-Baptiste, médecin, Leghait Françoise et leurs 3 enfants
-
Claise
Joseph, boulanger, Meunier Marie-Thérèse, et leurs 2 enfants
-
Crampon
Jean-Baptiste, marchand, Thomas Marie-Angélique et leur fille Ursmarine
-
Debaise
Baudouin, tailleur, Renard Marie-Philippe, leurs 3 enfants
-
Lechien
Jean, cabaretier, Huart Marie-Jh.
Le 16-3-1814 eut lieu une rixe
entre soldats russes, pris de boissons, dans le cabaret Jean Lechien[8], rue
de la Triperie.
La rue de la triperie vers 1825
, Propriétaires recencés sur le Plan cadastral Popp
(1860 env.
De la rue de la Hure à la rue de l’Oie De la rue de la
Hure à la rue de la
Boucherie
345 Meunier Nicolas-Adrien, négociant 308a Jenhot Reine, Mathilde et Rose
Propriétaires
393a Wanderpepen-Charlier, veuve Hubert, rentière 292a Daneau-Dessart Télesphore, marchand de grains
Propriétaires
393a Wanderpepen-Charlier, veuve Hubert, rentière 292a Daneau-Dessart Télesphore, marchand de grains
391b Williams, veuve Alexandre, propriétaire 293a Daneau-Libert Gustave,
marchand de grains
marchand de grains
390b Sanglier Auguste, charcutier 295a Daneau-Navez Auguste,
marchand de grains
marchand de grains
296
Daneau-Libert
Gustave, marchand de grains
300a magasin du Bureau de Bienfaisance
301b Hecq Victorien, marchand de grains
301a Hecq
Victorien, marchand de grains
304 Lebeau Joseph, marchand boucher
305 Canivez-Degandt
Usmer, marchand
coutelier
De la rue de l’Oie à la rue Saint-Paul De la rue de la
Boucherie à la rue Saint-
Paul
345 Meunier Nicolas-Adrien, négociant 308a Jenhot Reine, Mathilde, Rose,
propriétaires
348a Dupont-Fivez Charles, pharmacien 312a Pic-Sainte-Marie Ulysse, rentier
347d Laurent Victor-Firmin et Hubert,
propriétaires 313a Pic-Sainte-Marie Ulysse, rentier
346a Dutilleux Jean-Baptiste, coiffeur et impasse
Bowet Ursmer, chaudronnier.
345 Meunier Nicolas-Adrien, négociant 318 Wamberchies
Emmanuel,
cordonnier
cordonnier
344 Leclercq Adrien et enfants, médecin 319 Hecq Victorien, marchand de grains
343 Laveau Louis, commissionnaire 320 Solleal Florimond, peintre
Cour desservant 341a (rue St-Paul) 324a raffinerie de sel de la veuve
Louis Laurent
Louis Laurent
340a Wanderpepen Auguste et Gustave,
propriétaires 328 Devergnies Joséphine, propriétaire
338b Rousseau Pierre veuve et enfants 329a Hainaut Jean-Baptiste, cordonnier
330
Sebille-Pollet François, marchand
337
Havelette Adolphine, négociant
Quelques modifications se font dans la rue à la fin du
XIXe siècle :
François Dutilleul fait démolir et reconstruire la façade
d'une maison le 25 mai 1884
La veuve Fontaine-Wanderpepen fait modifier la façade de sa
maison le 10 mars 1887
Omer Deprez-Blairon, fait exhausser une maison et placer une
corniche le 6 octobre 1893
Orban-Hamaide, fait démolir et reconstruire une maison le 28
juillet 1893
Bette-Lebeau fait modifier la façade de sa maison le 3 avril
1894
Ursmer Delwart-Motquin fait modifier une maison en deux
demeures le 6 avril 1890
Côté
impair :
1. Déom-Dhooge Jules-François, tailleur
7. Deprez-Quertinmont Désiré, Cordonnier
9. Babusiaux Joseph, cordonnier, et Navez Joséphine
13. Brichot Victor-Théodulphe, tailleur et Hamaide Emile, cordonnier
15. Sira-Deliège Joseph, tailleur et Sira Ursmar-Charles,
tailleur ; depuis le 30-9-1910
21. Busquin- Blondiaux Victor, tailleur
23. Baudoux- Lefèbvre Louis, tailleur
25. Cambier-Navez Joseph, cordonnier
37. Régal-Roulez Victor-Jean, tailleur
41. Pruniaux-Douillez Jean, employé
45. Garain-Gilson Alfred, tailleur
49. Lebeau- Vandenbosse Raphaël, tailleur
Côté pair
2. Ramboux Adolphe, rentier
Ramboux- Leroy
Victor-Charles-Joseph, agent de change
10. Richard-Dartevelle Omer, cordonnier
14. Lebon-Quinet Vincent, régent d'école moyenne
16. Navez-Lebon Valentin-Léandre, marchand cordonnier
22. Sebille Michel, agent commercial
24. Delwiche François-Xavier, receveur de l'Enregistrement
26. Delrue-Mercier Wulmer, tailleur
Vers 1930, la rue est composée comme
suit :
Côté impair
1. Bruneau
Nicolas-Henri, verrier, et Latteur Eva, tailleuse
Gembauve
Alexis, tailleur
3. Urbain
Hubert-Jh., o/chemin de fer, et Duménil Elise-Adolphine
7. Quertinmont
Eugénie, veuve Deprez Désiré
13. Babusiaux
Joseph, journalier, et Navez Joséphine
15. Busquin Victor, tailleur, et Blondiaux
Jenny, tailleuse
Busquin Paul Gustave,
coupeur d’habit
17. Gilson
Alfred, mouleur, et Sion Appoline
19. Bailly Flora,
s.p.
23. Beaujot
Julia, tailleuse depuis le 19-7-1920
25-27 Glace Joseph,
dentiste, et Delwarte Adeline
33. Brichot Gustave, tailleur, et Voland
Alphonsine, tailleuse
Brichot Alfred-Oscar, tailleur
35. Delwarte Charles, tailleur, et Faignoy
Alphonsine
Delwarte Georges, tailleur
39. Rouge Marcel,
o/agricole, et Latteur Joséphine, tailleuse
43. Geerart Bruno,
jardinier, et Nicodème Marie
Geerart Elise et Germaine,
tailleuses
Côté pair
2-4. Hamaide
Maximilien, confectionneur, et Babusiaux Jeanne
6. Ancia
Fernand, comptable, et Simon Marie-Ghe.
8. Richard Omer,
cordonnier, et Dartevelle Juliette
Richard Fernand et Jules, coupeurs
d’habits
Richard Bertha et Maria,
tailleuses
10. Mabille
Porphyre, cordonnier, et Delhaye Marie
Leur fils,
Mabille Porphyre, tailleur
12. Gaillard
Charles, représentant de commerce, et Deprez Jeanne, tailleuse
14. Dessart
Ursmer, marchand tailleur, et Motquin Marie
Leurs filles Dessart Hélène et Marie-C.
16. Ferin
Maurice, médecin et D’Ancré Irène, depuis le 26-9-1924
18. Dutilleux
Victoire, rentière
Deuzinne
Georgette, servante
20. Brichot Marie-Victoire, veuve Vos Urbain
Jeumont
Palmyre, veuve Babusiaux Gustave, depuis le 11-6-1926
Meunier
Louise, veuve Sebille Alphonse, négociante
Becq
Gustavie, gouvernante
22 Pierret Nicolas,
receveur de l’enregistrement, et Genin Clémence
Leur fils,
Pierret Georges Louis J., étudiant
24 Beaumez
Antoine, tailleur, et Mayeur Madeleine
Mayeur
Philomène, tailleuse, sa mère
26. Navez Auguste,
cordonnier, et Carlier Alphonsine, cordonnière
28. Brichot
Victor E, tailleur
Brichot
Olga, tailleuse
[1] A.E.M. Embrefs reg. 3, f° 15 v°. Ces documents
retranscrits par le baron de Moreau, sont disparus suite au bombardement de
Mons
[2] A.E.M. Embrefs, registre 2, f° 24 v°
[3] A.E.M. Rentes, registre 1, f° 115 v°.
[4] A.E.M. Criées, registre 3
[7] A.V.B. 00-00-01-35
[8] Le cabaret Jean-Joseph
Lechien et de son épouse Marie-Joseph Huart est déjà cité le
17 fructidor an 5 (3-9-1797) et le 4 fructidor an 10 (22-8-1802).
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