L'ALLIANCE POPULAIRE S.A.
Des discussions politiques provoquées par le
renvoi d'ouvriers catholiques dans l'établissement Léon Deprez, incita les
notables catholiques de Binche à constituer au lendemain des élections de 1884,
une société anonyme afin de donner du travail à ces ouvriers[1].
Le 1er novembre 1884, devant le notaire Léon
Fontaine et dans les locaux du Cercle catholique de Binche, Gustave Babusiaux,
marchand de chevaux; Victor Babusiaux, marchand de chevaux; Auguste Bouvet,
attaché au chemin de fer; Adhémar Degueldre, avocat; Louis Degrève, fabricant
de chaussures; Jules Deliège-Gravis, marchand; Louis Deliège, matelassier;
François Demaret, négociant propriétaire; François Déom, tailleur d'habits et
marchand; Camille Déom, tailleur d'habits et marchand; Isidore Devergnies,
greffier du tribunal; Lucien François et Louis Gigounon, chefs lampistes au
chemin de fer; Emile Labrique, agent comptable; Adolphe Lebrun, peintre et
marchand; Léon Lecrinier, propriétaire; Paulin Lefèbvre, agent comptable; Ursmer
Leroy, négociant en vins; Léon Leroy-Lebailly, négociant en vins; Dieudonné
Leroy, malteur; Antoine Lelong, fabricant de chaussures; Ernest Mabille,
négociant en vins; Gustave Martin, banquier; Alphonse Mauroy, clerc de
notaires; Emile Meunier, marchand brasseur; Charles et Eugène Ramboux,
négociants propriétaires; Gustave Rochez, négociant propriétaire; Louis
Winance, mégissier-propriétaire, Melle. Willems-Sebille; Félix Winance, agent
d'assurances, tous demeurant à Binche veulent former une société anonyme
nommée "L'Alliance populaire",
visant à confectionner des habillements, l'achat et la vente et l'exportation
de ses produits. Le capital investi du départ était de 60.000 Fr. représentés
par 240 actions de 250 Fr.[2].
Le 20-3-1893, le capital fut augmenté de 15.000
Fr. pour le porter à 75.000 Fr. L'augmentation fut représentée par 60 actions
libérées en numéraire. Le 1-10-1895, il fut encore augmenté de 40.000 Fr.
représentés par 160 actions de 250 Fr.
La société eut un succès grandissant, la distribution
des dividendes passa de 3,6 % la première année à 10 % de 1890 à 1893, 12 % en
1894-1895, 16 % en 1902, 20 % en 1903, le bilan de cette année montre que pour
un chiffre d'affaire de 650.000 Fr., on distribua 23.000 Fr. de dividendes aux
actionnaires et 8.755,56 Fr. pour les amortissements et tantièmes soit un
bénéfice total de 31.755,56 Fr.[3] .
La société fit un vaste immeuble au n° 12 rue de
la Station, dressé sur les plans de l'architecte Emile Mahieu en 1891. Le
bâtiment reçut son permis de bâtir le 14-6-1891[4].
Ce fut d'abord Gustave Pourbaix[5] qui
en fut le directeur, il habitait l'immeuble de "l'Alliance
Populaire".
Au centre de l’image,
les bâtiments de l’alliance Populaire.
L'atelier initial fut complété par un nouvel
immeuble servant d'atelier de confection, rue de Senzeilles, conçu sur un plan
daté du 16-9-1905, par l'architecte M. Meunier. Le permis de bâtir fut accordé
le 14-10-1905
La société fut prorogée le 26-8-1913[6].
Les statuts de la société furent modifiés le
22-11-1920[7]
Le 22-11-1920, le capital est porté à 230.000
Fr., par une augmentation de 115.000 Fr.
Le capital social est représenté par 460 actions
de 250 Fr., elles furent transformées en 460 actions de 500 Fr. et chaque
action a été entièrement libérée par un versement complémentaire de 250 Fr.
En 1930, le capital était de 230.000Fr, à cette
époque le directeur était Alphonse Winance; le président, Léon Leroy; les
administrateurs: Fernand Babusiaux, Victor Lecrinier et A. Leroy; les
commissaires: Omer Leroy, P. Leroy et P. Babusiaux[8].
Le 7-7-1941, il y eut encore une prorogation de
la société avec augmentation du capital[9]. Celui-ci
fut de nouveau augmenté de 1.120.000 Fr. pour le porter à 1.350.000 Fr. par
incorporation de diverses réserves et plus-value. Cette augmentation de capital
a été réalisée sans création de titres nouveaux, par suppression de la valeur
nominale des 460 actions de 500 Fr.[10]. Le
conseil d'administration est dirigé par Vital Lecrigniez, administrateur;
Fernand Babusiaux, président du conseil; Albert Leroy, Pierre Babusiaux,
membres; Emile Grenier, Alex et Louis Babusiaux, commissaires.
Le 2-10-1945, l 'assemblée générale des actionnaires
revu la constitution du conseil d'administration:
Octave Leroy, avocat, démissionnaire pendant la
durée de la guerre, reprit sa place en qualité de président du conseil en
remplacement de Fernand Babusiaux, décédé. Alex Babusiaux, notaire, commissaire
de la société est élu administrateur et achève le mandat de Fernand Babusiaux. Gérard
Leroy, négociant devint commissaire en remplacement d'Alex Babusiaux[13].
En 1949, l 'établissement déclare employer 43
ouvriers et 9 employés[14].
A cette époque, la société faisait un chiffre
d'affaire de 650.000 Fr. dont 130.000 Fr servait à payer les ouvriers, elle
ristournait à ses actionnaires 5,25 % du montant total des ventes[15]
Le 21-5-1959, devant le notaire Reul de
Morlanwelz, l'assemblée générale extraordinaire de la société modifie les
statuts et crée 115 parts bénéficiaires nominatives non représentatives du
capital pour rémunérer certains apports incorporels. La S.P.R.L. Vetimo y est représentée par ses gérants :
Edouard Hamaide, chef d'atelier, et Léopold Gilson, employé. Ceux-ci déclarent
faire apport à l'Alliance populaire de l'expérience technique et industrielle
de leur société. Elle reçoit en rémunération de cet apport les 115 parts créées[16].
Le 1-7-1961, l 'assemblée générale change la
dénomination de la société en "Belcotex".
L'assemblée prend acte de la démission des
administrateurs Alex et Pierre Babusiaux et des commissaires Jeanne Babusiaux,
veuve Robert Dautrebande et de Louise Babusiaux, veuve Camille Déom. Jean-Marie
Grenier, commissaire démissionne lui aussi. L'assemblée désigne ce dernier aux
fonctions d'administrateur, ainsi qu’Ambroise Hamaide. René Winance est nommé
commissaire.
[1] S.GLOTZ, La
confection binchoise, ses origines et son développement jusqu’en 1951,
Louvain, 1972, p.330.
[5] Pourbaix Gustave, °
Binche 10-1-1869, x Erquelinnes 31-8-1896 Stoquart Marie ° Erquelinnes
8-6-1865.
[8] Le Centre
archéologique, Folklorique, industriel, commercial, artistique, scolaire,
La Louvière, 1930, p. LVI
[10] M.B. 33284/1964.
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