LA FIRME HUPIN-BRICHOT
HUPIN-BRICHOT
(1)
Georges Hupin[1], fut
d'abord marchand tailleur et devint ensuite confectionneur ; on le trouve
en 1912-1913, exerçant au 35, rue Saint-Jacques, son papier entête indique
Maison de confection en gros.
Le 6septembre 1913, il écrit à une compagnie
d'électricité:
" Depuis
un mois j'ai demandé un raccordement électrique pour mes nouveaux ateliers,
dans lesquels je suis entré depuis quelques jours.
Mes
employés travaillant jusque 7 heures du soir, je suis obligé de les renvoyer à
6 heures, faute de lumière, aussi est-ce très onéreux pour moi...".
HUPIN
FRERES
Georges Hupin s’associa à son frère Louis formant
ainsi la firme "Hupin Frères".
Le 17 août 1926, ils sont autorisés à construire
un bâtiment à usage d'atelier de confection derrière un immeuble situé 64
avenue Wanderpepen. Le 27 décembre 1926 ils transforment cet l'immeuble[2].
L'usine fut mécanisée alors, son expansion continue
car le 15 octobre 1935, Messieurs Hupin Frères, sont autorisés à construire
d'autres ateliers[3].
Le 14 avril 1936 l 'usine est autorisée à
établir 3 chaudières à vapeur de 25
m² de surface de chauffe et pression de 10 Kg .
La députation permanente du Hainaut revoit ses
arrêtés des 1er mars 1940 n° 29707 et 5998 autorisant les Ets. Hupin
à établir à Binche 64 avenue Wanderpepen, un atelier de confection avec
transformateur pour le terme de 30 ans.
Suite au décès de Louis Hupin, l'usine reprit
l'appelation de "Hupin-Brichot"
HUPIN-BRICHOT
(2)
Le 1er mars 1940, la députation
permanente du Hainaut renouvelle l’autorisation des établissements
"Hupin-Brichot" ateliers de confection établis à Binche, 64 avenue
Wanderpepen.
En 1949, l 'établissement de confections
"Hupin-Brichot", 50 avenue Wanderpepen, déclare employer 255
ouvriers, 52 demi-ouvriers, 42 employés et 3 demi-employés.
L'atelier est composé alors de 60 machines à
coudre, 3 pompes et de 4 machines diverses[4].
En 1950, l 'usine employait 352 ouvriers mécanisés.
La grève de 1952, fait sans précédent dans l'histoire de la confection de Binche
battit son plein chez "Hupin-Brichot".
Le syndicaliste Liebars explique celle-ci:
" Lors de la grève de 1952, les
établissements Hupin-Brichot spéculant sur l'irréductibilité de ses ouvriers,
ont à la faveur des fêtes de Pentecôte, adressé aux grévistes, une lettre
annonçant que le travail reprendrait le mercredi et que celui qui ne se
présenterait pas serait considéré comme démissionnaire. C'est un acte illégal
puisque la grève ne signifie pas rupture du contrat de travail. Les
contremaîtres et voyageurs se sont efforcés d'effrayer et de confondre les
grévistes. Ils brisèrent la grève au moment où celle-ci allait être réussie.
La grève a
été perdue à cause du manque de sincérité des grévistes. Le 29 mai nous les
avertissions que nous n'espérions rien de la réunion de conciliation du
lendemain à Bruxelles.
A la
réunion du 31 mai, décision des syndicats de continuer, mais le mercredi, un
tiers des grévistes rentrait sous la protection de la gendarmerie ».
C'est principalement chez Hupin-Brichot dirigé
par Mme Hupin et M. Alfred de Stexhe[5],
directeur (° La Louvière 13-1-1916, x Binche 27-8-1941, Christiane Hupin, °
Binche 6-2-1921), que les 360 ouvriers et ouvrières ont fait la grève pendant
une semaine en 1952 (LIEBARS, Les leçons...op.cit)
Au décès de son père, Georges Hupin dit Georget[6],
devint le gérant de l'entreprise[7]. Il
fut prisonnier politique, otage, résistant dans la presse clandestine et chef
du groupe "G". Il fut président de la Chambre syndicale des patrons
tailleurs binchois en 1945. On le trouve aussi président des Pélissiers et
conseiller provincial.
Le 3-10-1955, la firme est autorisée à continuer
ses activités et à utiliser une cabine de transformation électrique et un dépôt
de 2.500 l .
de mazout[8].
G.
HUPIN-BRICHOT S.P.R.L.
Le 11 juillet 1957 devant M. Derbaix, notaire à Binche, la firme se constitua en
société de personnes à responsabilité limitée par
* Georges-Alexandre-Clément Hupin, industriel,
11 rue Saint-Jacques.
* Gérard-Robert Hupin, avocat près la Cour
d'appel de Bruxelles, demeurant à Tervueren.
Le siège social est fixé au 50 avenue
Wanderpepen. Elle a pour buts la fabrication, la confection et le commerce de
toutes matières textiles ou de tous objets de remplacement ainsi que tous les
accessoires.
La durée de la société est fixé à 30 ans à dater
du 9 juillet 1957.
Le capital est fixé à 10.000.000 Fr., il est
représenté par 10.000 parts sociales de 1.000 Fr.
Les deux comparants agissent conjointement et
indivisément, ils font apport du fonds de commerce qui leur appartient indivisément:
- La clientèle.
- L'immatriculation au registre de commerce.
- Les contrats et commandes en cours.
- Le matériel: machines à coudre, presses, etc.
- Le mobilier de bureau et machines.
- Le matériel roulant.
- Un stock de matières premières, marchandises,
etc.
- Les espèces en caisse, timbres fiscaux, etc.
A charge de supporter à l'entière décharge des
apporteurs un passif commercial s'élevant à 17.841.364 Fr.
En rémunération de ces apports, il leur est
attribué toutes les parts sociales entièrement libérées à répartir entre eux
suivant leur convention, plus une soulte de 10.200.414 Fr. en numéraire.
La société est dirigée par un ou plusieurs
gérants. Initialement Georges Hupin est nommé gérant[9].
Lors du colloque sur la confection, en 1958, les
"Ets. Hupin-Brichot" sont représentés par Georges et son fils Jean
Hupin[10]
Binche, cité industriel. Le frère de ce dernier, Jacques-Pierre Hupin[11] fut
lui aussi administrateur dans la firme.
L'assemblée générale tenue devant le notaire
Léopold Derbaix le 20 décembre 1965 augmenta le capital social de 7.252.000 Fr.
portant ainsi celui-ci de 10.000.000 Fr. à 17.252.000 Fr., par la création de
7.252 parts de 1.000 Fr., majorées d'une prime d'émission de 375 Fr. donc
vendues au prix de 1.375 Fr.
Ces nouvelles parts sociales ont été
immédiatement libérées par apport d'une créance de 9.292.000 Fr. à charge de la
société.
Jean-Claude Hupin est admis au conseil de
gérance en cas d'incapacité du gérant titulaire[12].
Le 30 octobre 1974, l 'ingénieur des mines
Frans Lambert procéda à l'inspection des deux chaudières de l'usine, on dit
alors qu'elles furent construites par les ateliers Charlier à Houdeng-Gœgnies[13].
Le 1er mars 1973, l 'entreprise est
autorisée à continuer l'exploitation de ses usines.
Elles sont alors décrites comme suit:
"Un atelier de confection de vêtements
comportant:
Au sous-sol:
- Un dépôt de vêtements.
- Un dépôt de déchets de tissus en sacs.
- Un ascenseur.
- Une chaufferie avec deux chaudières à eau
chaude.
Niveau cour:
- Un atelier de réparations avec 2 meuleuses, 1
foreuse et divers moteurs électriques (1 KW).
- Un atelier de menuiserie mécanique avec scie
circulaire et scie alternative et divers appareils électriques (1,2 KW).
- Un garage avec compresseur et appareils
électriques (3 KW).
- Une cabine de transformation d'énergie
électrique de 100 KW.
- Un dépôt de vêtements.
- Un réfectoire et vestiaires.
- Une chaufferie avec deux chaudières.
- Des dépôts de 7.000 l , 5.200 l , 5.000 l de fuel.
Rez-de-chaussée:
- Des bureaux et salle d'expédition.
- Un monte-charge.
Premier étage:
- Un atelier de couture avec 106 machines
"piqueuses", 2 scies à ruban et 1 découpeuse, actionnés par des
moteurs électriques d'une puissance de 38,8 KW.
- Une salle de coupe avec 5 coupeuses, 2 scies à
ruban, 2 étiqueteuses, 1 traceuse, actionnées par moteurs électriques d'une
puissance de 2,067 KW.
- Les installations comportent des moteurs
électriques d'une puissance de 60 KW.[14].
Comme bien des usines, "Hupin-Brichot"
subit du chômage partiel en hiver 1976 en notifiant aux ouvriers 3 à 4 jours de
fermeture par semaine, suspendu le travail de 4 ouvrières pendant 4 semaines et
licencié le 1er octobre 1976, 5 coupeurs (employés).
EXBEL S.A.
Afin de pouvoir exporter sur une plus grande
échelle, la firme Hupin-Brichot et Le Vêtement D.B.M. fondèrent devant le
notaire Léopold Derbaix le 9-5-1962, la société anonyme dénommée « Comptoir
d'Exportation de vêtements belge » en abrégé Exbel, pour une durée de 30
ans[15].
Les constituants sont:
- La S.P.R.L. Etablissements G. Hupin-Brichot 50
avenue Wanderpepen, représentée par son gérant Georges-Alexandre Hupin, 52
avenue Wanderpepen.
- Alfred de Stexhe, industriel, 23 rue de
Merbes.
- Jacques Hupin, industriel, 52A, avenue
Wanderpepen.
- Jean Hupin, industriel, 11 rue Saint-Jacques.
- La S.A. Le Vêtement D.B.M. ayant son siège 11
rue du Moulin, ici représentée par:
- Jean Wackers, directeur de société, demeurant
à Bruxelles.
- Edmond Deprez, directeur général, 2 rue du
Roeulx.
- Félix Swysen, administrateur de société, en
son nom propre.
- Joseph Mauroy, directeur technique, avenue de
Burlet.
Le siège est établi au 50 avenue Wanderpepen.
La société a pour objet le commerce sous toutes
ses formes et spécialement l'exportation de tissus, étoffes, produits et
matière textiles ou de remplacement, vêtements, et tous objets d'habillement.
Le capital est fixé à 100.000 Fr. représenté par
100 actions, celles-ci sont souscrites par:
- La S.P.R.L. Etablissements G. Hupin-Brichot
(57 parts).
- Alfred de Stexhe (1 part).
- Jacques Hupin (1 part).
- Jean Hupin (1 part).
- La S.A. Le Vêtement D.B.M. (37 parts).
- Félix Swisen (1 part).
- Joseph Mauroy (1 part).
- Edmond Deprez (1 part).
Les constituants décident qu'ils seront
administrateurs.
Gustave Alloo, et Jean Hupin sont nommés
commissaires.
Il semble que cette fusion ne fut pas réussie
car lors de l'assemblée générale du 13 mai 1967 on note la démission d'Alfred
de Stexhe, administrateur et Jean Hupin, commissaire, celui-ci deviendra
administrateur et Hubert Niehe, commissaire.
L'assemblée prend acte de la démission de Félix
Swysen, Edmond Deprez et Joseph Mauroy, administrateurs venus de D.B.M., et de
celle de Gustave Alloo, commissaire[16].
Le 3 septembre 1973, devant le notaire Jacques
Vallée, l'assemblée générale de la S.A. Comptoir d'exportation de vêtements
(Exbel) représentée par
* La S.P.R.L. Etablissements G. Hupin-Brichot,
représentée par Jacques et Jean Hupin.
* Jacques-Pierre Hupin, industriel, d’Auderghem.
* Jean-Joseph-Christian Hupin, industriel, 93b
rue des Pastures.
* Michel-Etienne-Jacques Hupin, représentant à
Esneux.
* Francis-René Bouckaert, fondé de pouvoir, 10
rue de la Hure
* Bernard-Gustave Navez, comptable, 51 rue de
Merbes.
* Hubertus-Hendrikus Niehe, pensionné, 50 rue de
Bruxelles.
Décide de changer de dénomination en Drag's et de changer le siège social au
93b rue des Pastures. L'assemblée prend acte des démissions comme
administrateurs de Jean-Claude Hupin, industriel à Ophain-Bois-Seigneur-Isaac,
et de Hubertus Niehe.
Confirme les mandats d'administrateurs de
Jacques, Jean et Michel Hupin et de Francis Bouckaert.
Adrienne Divoy et Bernard Navez, commissaires,
démissionnent et sont remplacés par Hubertus Niehe.
Bernard Navez est nommé fondé de pouvoirs[17].
Le 16 juin 1976, la S.A. Drag's reprend son
ancienne dénomination Exbel[18].
En juin 1979, la société est dissoute, l'assemblée
générale, suite à la cession des parts à Lionelle Laurent, liquidatrice de la
société, qui devint seule propriétaire des 250 parts sociales, la société définitivement
dissoute[19].
[1] Hupin Georges-Adhémar
° Binche 2-3-1872, y † 3-6-1955, y x 17-2-1897, Brichot Marguerite-Marie-Hortense-Augustine,
° Binche 1-1-1874
[5] de Stexhe Alfred, ° La Louvière 13-1-1916, x Binche 27-8-1941, Christiane
Hupin, ° Binche 6-2-1921
[6] Hupin Georges-Alexandre-Clément, ° Binche 8-7-1898, †
Neuvecelles (France) 8-7-1971, x Binche 3-1-1920, Deblocq Mariette, °
Vellereille-lez-Brayeux 16-12-1898
[10] Hupin Jean, ° Binche 27-7-1929, x Binche 29-12-1956,
Drugmand Suzanne-Louisa, ° Bienne-lez-Happart 1-4-1927
[12] M.B. 3807/1965.
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