LE CHARBONNAGE SAINTE-BARBE a rESSaix
Alain
GRAUX
L’ancien charbonnage
Sainte-Barbe se situait à Ressaix le long de la Chaussée Brunehault.
Le
site du charbonnage « Sainte
Barbe » correspond à une activité d’extraction et de valorisation du
charbon qui s’est développée entre 1863 et 1945 principalement sous deux
raisons sociales : la « S.A. des Charbonnages de Péronnes »
(créée en 1863) et la « S.A. des Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes,
Mont-Sainte-Aldegonde et Genk » (créée en 1906).
Le 17 avril 1865, le Collège
échevinal de Ressaix[1]
examine la requête du 5 janvier 1865, adressée par le sieur Tellier Adolphe,
tendant à obtenir l’autorisation d’établir au puits n°4 dit de Sainte-Barbe
situé à Ressaix, une machine à vapeur pour l’extraction des terres à provenir
du creusement du puits.
« Le Collège, considérant
que l’établissement de l’industrie houillère ne peut être que favorable au
développement des intérêts de cette commune et considérant qu’il ne se trouve
aucune habitation comprise dans un rayon de 300m, il y a lieu d’accorder au
sieur Tellier Adolphe l’autorisation qu’il sollicite ».
Le 17 décembre 1870, la
société charbonnière de
Péronnes-lez-Binche demande
l’autorisation d’établir un fossé le
long de la route de Namur et du chemin Sympie pour recevoir et déverser dans la
Samme les eaux de leur puits Sainte-Barbe sous Ressaix. Demande accordée.
Le 12 août 1872, le sieur
Mockel, directeur-gérant du charbonnage de Péronnes-lez-Binche, fait une
demande tendant à obtenir l’autorisation
d’établir en son siège d’exploitation Sainte-Barbe situé sur la commune de
Ressaix les appareils à vapeur suivants :
- deux chaudières à
vapeur cylindriques
- une machine à
vapeur de la force de 4 CV pour tirer l’eau d’un puits d’alimentation
- une machine à
vapeur de la force de 4 CV pour élever
les déblais du terril.
L’autorisation est accordée.
Dès
1894, ce charbonnage est constitué, outre les outils d’extraction du charbon,
d’une fabrique d’agglomérés, d’un triage-lavoir ; 16 fours à coke sont
construits. Ils seront démolis en 1905 et remplacés par de nouveaux fours en
même temps que sera ouverte une usine à sous-produits. Une usine de compression
du gaz complètera les batteries de fours à coke reconstruites pour la
circonstance, ouvrant ainsi de nouveaux marchés à la société.
Le 5 novembre
1894, l’ingénieur des Mines Larmoyeur examine la chaudière à vapeur n°2 du
puits Sainte-Barbe. L’essai est réussi[2].
Le 22 octobre 1895, le Collège
échevinal de Ressaix, vu les plans et
dessins y amenés et la demande de la SA des charbonnages de Ressaix, Leval,
Péronnes et Sainte-Aldegonde dont le siège est à Ressaix, autorise ladite société à établir pour le besoin du
puits Ste-Barbe en cette commune :
- dans le bâtiment
du dit puits, une machine à vapeur verticale actionnant une pompe centrifuge, fabriquée par la Société de la Meuse à Liège
- près du même
bâtiment, une machine à vapeur horizontale actionnant un compresseur d’air, fabriquée par A. Toussaint à La Louvière[3].
Le 29 octobre
1895, la « S.A. Charbonnages de Ressaix, Leval, Péronnes et Sainte
Aldegonde » demande de pouvoir installer en son siège Sainte-Barbe, une
installation d’éclairage électrique comprenant une dynamo actionnée par la
machine du ventilateur afin d’éclairer 50 lampes à incandescence[4].
Le 15 novembre 1895, à la demande de la SA des charbonnages de
Ressaix, on autorise ladite société à établir au siège Sainte-Barbe une
installation d’éclairage électrique actionnée par la machine du ventilateur.
Le 5 août 1896, la
SA. des Charbonnages de Ressaix demande de pouvoir établir une machine à vapeur
cylindrique horizontale provenant des
usines de Moncheret à Acoz, l’autorisation est accordée le 20 novembre 1896[5].
Le 20 octobre 1896, on établit une chaudière
cylindrique horizontale à deux tubes bouilleurs au siège Sainte-Barbe de la
société à Ressaix.
Le 22 août 1897, la S.A. des
charbonnages de Ressaix est autorisée à établir en son siège Sainte-Barbe à
Ressaix :
- une chaudière à vapeur cylindrique à deux
foyers intérieurs munis de tubes Galloways
- une autre chaudière à vapeur cylindrique à
deux foyers inférieurs, sans Galloway
- une machine à vapeur verticale devant servir
à élever les terres du terril.
Le 15 septembre 1897, la société
est autorisée à établir en son siège Sainte-Barbe à Ressaix une pompe double à
cylindre à vapeur et à pistons plongeurs pour l’alimentation des chaudières des
fours. De même, le 24 décembre 1897, on y installe une autre chaudière
cylindrique à vapeur à deux foyers intérieurs munie de tubes Galloway.
Le 10 juin 1898, une nouvelle
chaudière cylindrique à vapeur à deux foyers intérieurs est installée au siège
Sainte-Barbe. Le 20 août
1898, sont
installées dans le bâtiment de son puits Sainte-Barbe à Ressaix une machine à
vapeur horizontale, système « Corlin » actionnant le nouveau
ventilateur du dit puits, et le 24 juin 1899, une autre chaudière à vapeur à deux bouilleurs
provenant de ses fours à coke de Ressaix.
En 1899, on
installe diverses machines à vapeur, une cinquième à deux bouilleurs le 14 avril,
provenant de l’usine de Ressaix, une le 9 mai, construite par M. Sacré-Dasoul,
à Jemeppe ; une le 27 mai, fabriquée par les Ets Emile Duroy à
Ecaussinnes ; une autre actionnant
deux pompes souterraines au niveau de 121 mètres , le 20
juillet[6].
Le 7 novembre
1900, la S.A. des Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’établir une
sixième machine à vapeur à deux tubes bouilleurs, de même le 20 octobre 1901,
une machine à vapeur horizontale pour actionner un treuil, et le 10 avril 1902,
une pompe alimentaire dans la salle du compresseur, provenant de la S.A.
Ateliers de Construction à Leval [7].
Le 10 juillet
1902, la SA. Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’installer une
machine au pied du nouveau plan incliné allant au terril du puits Sainte-Barbe.
Le 6 août 1903, l’autorisation est accordée pour l’installation sur la parcelle
A.8 de deux chaudières à vapeur provenant de la S.A. des Usines de et à Jumet[8].
En 1902 et 1903 diverses
machines sont installées au puits Sainte-Barbe :
- le 4-7-1902 : une pompe
alimentaire à vapeur dans la salle du compresseur.
- le 25-8-1902 : une
machine à vapeur au pied du nouveau plan incliné allant au terril du puits
précité.
- le 30-11-1902 : une machine
à vapeur horizontale, un treuil à deux
cylindres
- le 15-2-1903 : une
machine à vapeur pour activer le concasseur.
- le 29-8-1903 : deux
chaudières à vapeur, sur la parcelle A. 8 du cadastre ; demande du
6-8-1903.
- le 3-10-1903 : une
machine à actionner les appareils du nouveau bassin à schlamms du lavoir ; ladite machine à installer
sur la parcelle A. n°7 sur Ressaix ; au même siège, deux chaudières à
vapeur sur la parcelle A. n°8.
- le 23 avril 1904, c’est une
pompe alimentaire à vapeur, une chaudière et une défourneuse qui sont
installées
- une installation d’éclairage
pour la surface du siège Sainte-Barbe est programmée le 16 août 1904.
- le 29 janvier 1905, la
société demande l’autorisation d’établir à son siège Sainte-Barbe sur la parcelle
A. 326n un lavoir à charbon
- le 5 juillet 1905, ce sont
cinq chaudières à vapeur du système horizontal à deux foyers intérieurs qui
sont placées section A. 7 k²
- le 10 décembre 1906, la
société installe, section A. 7l², une machine à vapeur destinée à actionner le
manège de l’atelier de réparation
- le 7 juin 1907, la société
demande de pouvoir installer un moteur de 5HP destiné à actionner les
machines-outils employées pour la menuiserie. Autorisation accordée.- le 6 décembre 1907, la SA. Charbonnages de Ressaix
demande l’autorisation d’installer sur la parcelle A.7 l² une machine à vapeur
destinée à actionner le manège de l’atelier de réparations
- le 10 mai 1913,
la SA. Charbonnages de Ressaix est autorisée à installer à l’étage de -333 mètres de son
siège Ste-Barbe un treuil électrique de 125HP pour le fonçage d’un burequin[9], avec
éclairage de la salle des machines[10]
- le 26 novembre
1920, la SA. Charbonnages de Ressaix est autorisée à employer des locomotives à
benzine pour le transport du personnel et des produits à l’étage -333 m du siège Ste-Barbe[11]
- le 2 février
1921, la SA. Charbonnages de Ressaix demande l’autorisation d’établir une
machine à vapeur destinée à l’évacuation des produits et au transfert du
personnel[12]
L’activité
d’extraction prend fin en 1932 mais la production de coke, d’agglomérés et de produits
carbochimiques se prolongera jusqu’en 1945. Les activités des ateliers de
réparation, des ateliers électriques et des zones de stockage ne prendront fin,
quant à elles, que vers 1970. Jusque-là, elles travailleront au profit de la
centrale électrique de Péronnes, située à proximité et appartenant à la même
société.
Le
terril sera exploité de 1985 à 1990 par une société qui y implantera un triage
lavoir et des bassins de décantation. Cette activité amènera un remblayage
important d’une grande superficie de l’ancien carreau de la mine. D’une
superficie de 22,6
hectares , il comprend un terril, qui sera exploité
pendant une dizaine d’années à partir de 1982.
Plusieurs
bâtiments environnent le puits d’extraction : menuiserie, forge et autres
ateliers.
Vers
1950, le siège Sainte-Barbe sera mis à l’arrêt, sauf pour les activités
d’ateliers, de transports, de bureaux et de vente au comptant. En 1964, les
infrastructures de la cokerie, de l’usine à sous-produits, du triage-lavoir et
de la fabrique d’agglomérés sont détruites.
Le
28 août 1950, la S.A. Charbonnages de Ressaix notifie à l’administration provinciale du
Hainaut qu’elle va installer à son ancien siège Sainte-Barbe :
-
un atelier de réparation du matériel électrique comprenant :
- l’atelier proprement dit
- une annexe abritant les bureaux, vestiaires et
réfectoires
Il
y aura dans l’atelier :
-
un transformateur
statique de 50KVA, 3.000 volts
-
un groupe de
transformation alternatif de 4,8kw.
-
un magasin à fer dans lequel il y aura une scie actionnée par un moteur de
7,5CV et un pont roulant actionné par un moteur de 3,4CV.
-
un atelier de réparation de wagons où sont installés un moteur électrique
triphasé de 12CV actionnant une scie circulaire, deux meules, deux foreuses,
une cisaille, de même il y aura un ventilateur de forge de 1,35CV[13].
Caractéristiques du puits
Sainte-Barbe :
- diamètre du puits
d’extraction: 3,80m
- diamètre du puits
d’air : 3,20m
- revêtement : maçonnerie
- guidonnage et cages :
extraction :
guidonnage en fer sur le long côté ;
cages à 3 étages et 2 chariots par étage
aérage : guidonnage Briart
cages
à 2 étages et 1 chariot par étage
Les
visites se font par 4 hommes en tout (3 pour le puits d’extraction et 1 pour
l’aérage).
[1]
Toutes les notices émanant des collèges des bourgmestres et échevins de
Ressaix, Péronnes-lez-Binche et
Leval-Trahegnies proviennent des Archives de la Ville de Binche
[9] Burequin : conduit
servant à l’aérage
[12] A.V.B. 07-04-09-244
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