A PROPOS DE L’ABATTOIR DE BINCHE
Alain GRAUX
L’abattage pour la boucherie
s’effectuait depuis toujours chez les bouchers, mais il existait aussi des
endroits où cette opération s’effectuait, je citerai seulement un exemple
ancien :
On cite le 26 mai 1616, « ….l’héritage et
propriété tant d’une maison, chambre, cuisine, place appelée la turîe, estable…gisant en la rue de la
Carlerie[1]… »
Appelation
populaire de la rue de Fontaine, souvenir du coin où avant la création de
l’abattoir communal, on tuait les porcs à proximité de la rivière la Samme.
Le 12
juillet 1879, une assignation est lancée par l’huissier Hans, à la requête d’Isidore
Devergnies, greffier de Binche, tendant à faire disparaître dans un délai de un
mois la tuerie de porcs établie au sentier de Fontaine derrière la maison qu’il
habite.
Attendu
que pour faire disparaître cette tuerie il faut construire un abattoir, le
Collège décide de communiquer cette pièce au Conseil communal[2].
Il fallut attendre 17 ans pour
que se réalise un abattoir communal
Le « Rapport annuel de
l’administration communale » signale
l’ouverture de l’abattoir communal. 1er mai 1896, quelques
travaux complémentaires, indiqués par l’administration provinciale, ont été
exécutés. L’administration communale se félicite que les locaux sont bien
installés et répondent entièrement à son attente et celle du public.
M. Bouzin, médecin vétérinaire, a été nommé
directeur ; ce dernier démissionne en 1897, il est remplacé par Jules Potiaux[3]
Deux francs par tête de cheval, de
bœuf, de taureau, de génisse, taurillon ou bouvillon
Un franc par tête de veau, de porc, de mouton, d’agneau, de
cochon de lait, de chèvre ou chevreau.
Dès sa mise en service on y a abattu pour l’année 1897, 104 chevaux, 188 bœufs, 481 taureaux, 373 vaches, 818 génisses, 1044 veaux, 1550 porcs, 213 moutons, 487 agneaux, 1 cochon de lait et 1 chèvre.
L’abattoir communal fut transformé et modernisé vers 1938
L’abattoir communal dut fermer ses portes en 1995[4] :
« Les
investissements de modernisation seraient trop lourds L'abattoir de Binche est condamné
L'abattoir
de Binche ne résistera pas aux normes européennes. Il devrait donc fermer ses
portes dans les mois à venir. Selon les directives officielles, les abattoirs
de grosse capacité sont tenus de répondre à certains critères en matière de
bâtiment. Pour la mise en conformité de ceux-ci, la ville de Binche devrait
consentir des investissements s'élevant à plus de cinquante millions,
essentiellement pour l'aménagement de circuit et d'infrastructure. Une dépense
qui ne peut être envisagée au niveau communal.
Certes,
la possibilité qui pourrait exister est de réduire la capacité de l'abattoir,
c'est-à-dire de diminuer le nombre de bêtes à tuer, à savoir 12 bovidés et
solipèdes, ou 36 porcs ou 84 moutons et chèvres par semaine... En acceptant ce
choix, les investissements se limiteraient à environ cinq millions; mais la
situation ne serait pas viable financièrement...
Il
s'agit d'un nouveau coup dur pour l'abattoir communal binchois. Il y a trois
ans, il avait dû être fermé pour trois semaines en raison d'un mauvais
entretien - l'employé responsable avait d'ailleurs été sanctionné et remplacé. Depuis
lors, tous les contrôles effectués ont constaté un état de propreté impeccable.
Pour 1994, près de 5.000 bêtes y ont été abattues. La demande vient non
seulement de ce qu'on appelle les «usagers», c'est-à-dire les chevilleurs et
les bouchers (environ 1.500 bovidés, 140 veaux, 400 chevaux, 2.700 porcs, 27
moutons), mais aussi de particuliers (110 bovidés, 18 veaux, 6 chevaux, 55
porcs, 17 moutons).
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