samedi 7 septembre 2024

l a société des éMoulins et brasseries de Binche"


LA SOCIÉTÉ DES « MOULINS ET BRASSERIES DE BINCHE

                                                                                                                                                           Alain GRAUX

MOULINS ET BRASSERIES BRUÈRE

En 1845, Edouard Bruère demande de pouvoir établir une machine à vapeur destinée à mouvoir son moulin à farine. La chaudière fut mise en service par le sous-ingénieur J. Gilson le 8 novembre 1845. Elle avait été construite par la S.A. de Monceau ; elle faisait 20 C.V. La machine destinée à mouvoir  les meules avait été construite par la société « Dorzée frères et Cie. » à Boussu.

Le 20 juillet 1850, E. Bruère, négociant de Binche faisait la demande d’exploitation d’une brasserie[1]. Cette dernière sera établie au coin de la rue de Merbes et de l’avenue Wanderpepen. L’usine devint en 1859 un moulin à vapeur et brasserie, société en commandite simple. L’usine s’agrandit aussi par la construction d’écuries.  

                   

Le 20-2-1859 Isidore Edouard Bruère-Millecamps[2] demande l'établissement d'une prise d'eau dans la rivière la Sàmme sur le territoire de Binche pour alimenter son usine à Battignies qui consiste en moulins à vapeur et brasserie, laquelle se trouve à 190 m. de la rivière. Lors de l'enquête commodo-incommodo, douze habitants de Battignies s'opposèrent à cette prise d'eau "... vu que la rivière pendant des années de sécheresse et hivers rigoureux se trouve dépourvue d'eau à tel point que les moulins sont restés plusieurs mois sans pouvoir moudre".

Pour pouvoir donner de l'essor à son moulin et brasserie, cet industriel s'associa à d'autres personnes et l'on créa une société par commandite: 

SOCIETE DES MOULINS ET BRASSERIES DE BINCHE

Le 30 juin 1861, devant le notaire Boulenger, de Mons, comparaissent :

1°- Edouard Bruère-Millecamps, industriel à Binche,

2°- 1. Joseph Francken fils, négociant à Liège,

      2. Adolphe Foucart-Cattier, négociant à Chièvres,

      3. Joseph Verbeck, négociant à Anvers,

Ces trois messieurs stipulèrent qu'ils agissaient tant pour eux et se portant forts de :

   4. Laurent Huys, négociant à Soignies,

   5. Van Bienne, négociant à Soignies,

   6. Léopold Bastin-Henricot, négociant à Namur,

   7. Crépy, négociant à Ligne,

   8. Louis Deportemont, négociant à Sarlardinghen,

   9. François Vanroyen, négociant à Anvers,

   10. Pierre Van Reeth, négociant à Anvers,

   11. Devos, négociant à Ath,

   12. Joseph Carton, négociant à Ath,

   13. Clery et fils aîné, négociant à Paris,

   14. Detournay et sÅ“urs, négociants à Ecaussinnes,

   15. Joseph Hautier, négociant à Leuze,

   16. Jean-Baptiste Stevens, négociant à Leuze,

   17. Gilles Peters, négociant à Saint-Trond,

   18. Alexis Planchon, négociant à AnserÅ“ul,

   19. Carlier et Lion, négociants à Anvers,

   20. Mairaux frères, négociants à La Louvière.

3°- Agnès Beaufayt, veuve Jean-Joseph Bruère, négociante à Marchienne-au-Pont tant pour elle et se portant fort pour Benjarnin Meunier, son gendre, négociant à Thieux, près de Damartin (France). 

Ils forment une société en commandite simple dont le gérant, est Edouard Bruère, seul associé responsable. Elle a son siège à Battignies, et prend la dénomination de « société des Moulins à vapeur et brasseries de Binche », la raison sociale et la signature sont « Bruère et Compagnie ». La durée est fixée à 25 ans.

La société a pour objet l'exploitation du moulin à vapeur et de la brasserie de M. Bruère-Milcamps, son capital est de 1.000.000 Fr.

Les apports sont:

M. Bruère-Milcamps fait apport outre ses connaissances spéciales, de sa clientèle, de son industrie et des biens suivants :

- un bâtiment renfermant un moulin à vapeur de huit paires de meules mues par deux machines à vapeur et tout ce matériel à l’usage de l'exploitation.

- un bâtiment renfermant une brasserie avec tous ses ustensiles, une maison d’habitation, écuries, magasins, formant 35a. 45ca, etc.

- un terrain de 13 a. sis à Buvrinnes, près de la Station.

- un terrain de 30 a. sis à Buvrinnes, près de la Station et comprenant une maison d'habitation occupée par Antoine Pruniaux.

- 25 actions du charbonnage de Saint-Vaast.

Les autres contractants apportent à la société pour la constitution du capital roulant, soit des espèces, des marchandises et matières premières consistant en grains, houblon, etc. Le tout évalué à 200.000 Fr.

Edouard Bruère recevra 1450 actions libérées, outre le logement, le chauffage, l'éclairage et d'un traitement de 5.000 Fr.

Jules Fassieau devint gérant de la  société des moulins à vapeur et brasseries de Binche, il reprit la brasserie sous la raison sociale  « Fassieau et Compagnie » mais cette exploitation ne dura pas longtemps car elle fut mise en liquidation volontaire par le biais du notaire Victor Williams, comme l’indique cette affiche :

« Le lundi 15 octobre 1866, à deux heures après-midi, chez M. Waterschoot, Grand-place à Binche (Café de la Régence), à la requête de la Société des Moulins et brasserie de Binche « Fassieau et Cie », Me Williams procèdera à la vente publique et volontaire du magnifique établissement appartenant à ladite société, comprenant :

                                               Battignies-lez-Binche

A. Une belle maison de maître, en deux demeures et jardins

B. Un moulin à vapeur à farine, avec huit paires de meules et deux machines de la force de 25 chevaux chacune

C. Une brasserie avec cinq chaudières et accessoires.

Cet établissement, sis aux portes de la ville de Binche, sur les routes de Binche à Charleroi et de Binche à Merbes-le-Château, à 200 mètres de la station du chemin de fer du Centre (Erquelinnes à Baume), est dans la situation la plus avantageuse que l’on puisse désirer.

Entrée en jouissance prochaine »[3].

 La vente ne se réalisa que le  30 septembre 1868,  Jules Fassieau, gérant, en présence de Désiré Lion et François Verbeck, tous deux négociants à Anvers, en qualité de liquidateurs de la société « Fassieau et Cie » et d’Henri Bockstael, avocat à Mons, en qualité de préposé à l’exécution du concordat octroyé audit Fassieau par acte passé au greffe du tribunal de Charleroi le 8-6-1868.

Le tout fut vendu pour le prix de 70.000 Fr. à Joseph Verbeck, négociant à Anvers

 En 1872, ce dernier revendit la propriété à François Boulanger [4] et sa sÅ“ur Florence[5], négociants en denrées coloniales, propriétaires à Binche.

 

 

 



[1] A.V.B. 02-00-02-1. Autorisation accordée le 14-9-1850.

[2] Bruère Edouard-Joseph, ° Marchienne-au-Pont 14-10-1815, † Bruges 9-5-1874, X Binche 25-9-1839, Milcamps Mélanie-Louise, ° Binche 8-5-1810

[3] Moniteur Belge, n° 274, du 1-10-1866/838

[4] Boulanger Auguste-François-Joseph, ° Binche 10-12-1799, Battignies 20-1-1873  négociant en denrées coloniales.

[5] Boulanger Isodorine-Florence, ° Binche 21-7-1812, y † 3-5-1896, négociante en denrées coloniales.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire