dimanche 13 janvier 2019

A propos de la barrière Julien à Battignies


A PROPOS DE LA BARRIÈRE JULIEN
                                                                                                                                                       Alain GRAUX
L’endroit où s’élevait jadis « la Maladrerie » de Binche sur le territoire de Battignies, devint un carrefour routier important où se croisent la route de Péronnes et Trivières et celui menant vers Carnières et Morlanwelz. Les autorités communales vu leur manque de ressources voulurent en tirer parti en demandant un droit de péage dit droit de chauséage.
Le 16 mai 1837, le bourgmestre et les échevins de Battignies déclarent que conformément aux dispositions le de l’arrêté royal du 29 novembre 1836 annonçant que le plan et autres pièces  concernant une route à construire par concession de péage entre le pont de Saint-Vaast sur la route de Binche à Nivelles et Sartiau sur la route de Mons à Beaumont, seraient disposés depuis le 10 avril 1837  jusqu’au 10 mai suivant, à l’hôtel du gouvernement à Mons[1]
Le 26 octobre 1843, un arrêté royal autorise la perception d’un droit de chausséage dans la commune de Battignies, il est conçu comme suit :
« Léopold, Roi des Belges,
A tous présents et à venir, salut,
Vu la délibération du conseil communal de Battignies en date du 4 avril dernier, tendant à faire fixer le nombre et l’emplacement des poteaux pour la perception du droit de chausséage établi en cette commune.
Vu le plan produit à cet effet par le conseil communal
Vu les pièces de l’instruction, desquelles il résulte qu’il n’a été formé aucune opposition des communes de Binche, Waudrez, Ressaix, Epinois, Leval-Trahegnies et Mont-Sainte-Aldegonde, contre l’établissement d’un bureau de perception à l’endroit indiqué au plan ci-dessus.
Vu l’avis de la députation permanente du conseil provincial du Hainaut, en date du 2 septembre dernier
Vu l’article 76, n° 2, de la loi du 30 mars 1836,
Nous avons arrêté et arrêtons :
Art. 1. Le droit de chausséage concédé à la commune de Battignies, province de Hainaut, sera perçu à un seul bureau, placé à l’endroit indiqué au plan ci-annexé par la lettre E.
Le conseil communal devra se conformer aux prescriptions suivantes :
1°- Un poteau sur lequel le tarif du droit devra être affiché sera constamment placé près de ce bureau ;
2°- Les exemptions du payement du droit seront les mêmes que celles en vigueur aux barrières des grandes routes ;
3°- Il devra être pourvu, sans retard, au remboursement des sommes qui pourraient encore être dues par la commune, du chef de la construction de la chaussée ;
4°- Le produit du péage sera affecté à ce remboursement ainsi qu’au payement des frais d’entretien et d’amélioration de ladite chaussée ;
5°- Ces travaux auront lieu par adjudication publique ;
6°- La perception du droit sera adjugée publiquement, chaque année, par les soins de l’administration locale. Le cahier des charges et le procès-verbal d’adjudication, tant de la perception du droit que des travaux à exécuter, seront soumis à l’approbation de la députation permanente ;
7°- Un compte exact et détaillé du produit de la taxe et des dépenses sera tenu par l’administration locale et soumise annuellement, avec les pièces à l’appui, à l’approbation de la députation permanente ;
8°- Si, par la suite, une route était établie sur le territoire de la commune de Battignies, le péage perçu au profit de cette commune viendrait à cesser, sans indemnité, sur la partie de la chaussée qui serait incorporée à ladite route.
Art.2. Notre ministre de l’intérieur (M. Notomb) est chargé de l’exécution du présent arrêté ».

Le 17-7-1844, le meunier Emile Gaudier, conseiller communal de Battignies, effectue une réclamation car on lui réclame un droit de chausséage, il fait connaître que son moulin est exploité depuis plus de 40 ans par sa famille sans qu’on ait exigé le droit de chausséage sur la route vicinale de Battignies à Binche[2].
Louis Leghait, voiturier et Jean-Baptiste Denuit, voiturier et cabaretier, sont adjudicataires de ce droit en 1846[3].
Ce droit rapporte à la commune annuellement 500 Fr. de 1842 à 1844 ; 450 Fr. en 1845 et 1846 et 425 Fr. en 1847 et 1848[4].
En 1850, l’adjudication a été remporté comme les années précédentes par MM. Dieudonné Motquin, charretier et Florimond Motquin, menuisier, demeurant tous deux à Battignies.
L’aubergiste Julien Damade, est devenu adjudicataire du droit jusqu’à son décès survenu en 1858, c’est depuis lors que l’on nomme le péage « Barrière Julien ».


[1] A.V.B. 02-00-01-2./8.
[2] A.V.B. 02-00-02-2
[3] A.V.B. 02-00-01-277
[4] A.V.B. 02-00-02-1./92

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