A PROPOS DE LA BARRIÈRE JULIEN
Alain
GRAUX
L’endroit
où s’élevait jadis « la Maladrerie » de Binche sur le territoire de
Battignies, devint un carrefour routier important où se croisent la route de
Péronnes et Trivières et celui menant vers Carnières et Morlanwelz. Les
autorités communales vu leur manque de ressources voulurent en tirer parti en
demandant un droit de péage dit droit de chauséage.
Le
16 mai 1837, le bourgmestre et les échevins de Battignies déclarent que
conformément aux dispositions le de l’arrêté royal du 29 novembre 1836
annonçant que le plan et autres pièces
concernant une route à construire par concession de péage entre le pont
de Saint-Vaast sur la route de Binche à Nivelles et Sartiau sur la route de
Mons à Beaumont, seraient disposés depuis le 10 avril 1837 jusqu’au 10 mai suivant, à l’hôtel du
gouvernement à Mons[1]
Le
26 octobre 1843, un arrêté royal autorise la perception d’un droit de
chausséage dans la commune de Battignies, il est conçu comme suit :
« Léopold,
Roi des Belges,
A
tous présents et à venir, salut,
Vu
la délibération du conseil communal de Battignies en date du 4 avril dernier,
tendant à faire fixer le nombre et l’emplacement des poteaux pour la perception
du droit de chausséage établi en cette commune.
Vu
le plan produit à cet effet par le conseil communal
Vu
les pièces de l’instruction, desquelles il résulte qu’il n’a été formé aucune
opposition des communes de Binche, Waudrez, Ressaix, Epinois, Leval-Trahegnies
et Mont-Sainte-Aldegonde, contre l’établissement d’un bureau de perception à
l’endroit indiqué au plan ci-dessus.
Vu
l’avis de la députation permanente du conseil provincial du Hainaut, en date du
2 septembre dernier
Vu
l’article 76, n° 2, de la loi du 30 mars 1836,
Nous
avons arrêté et arrêtons :
Art.
1. Le droit de chausséage concédé à la commune de Battignies, province de
Hainaut, sera perçu à un seul bureau, placé à l’endroit indiqué au plan
ci-annexé par la lettre E.
Le
conseil communal devra se conformer aux prescriptions suivantes :
1°- Un poteau sur lequel le tarif du droit devra être
affiché sera constamment placé près de ce bureau ;
2°- Les exemptions du payement du droit seront les
mêmes que celles en vigueur aux barrières des grandes routes ;
3°- Il devra être pourvu, sans retard, au remboursement
des sommes qui pourraient encore être dues par la commune, du chef de la
construction de la chaussée ;
4°- Le produit du péage sera affecté à ce
remboursement ainsi qu’au payement des frais d’entretien et d’amélioration de
ladite chaussée ;
5°- Ces travaux auront lieu par adjudication
publique ;
6°- La perception du droit sera adjugée publiquement,
chaque année, par les soins de l’administration locale. Le cahier des charges
et le procès-verbal d’adjudication, tant de la perception du droit que des travaux
à exécuter, seront soumis à l’approbation de la députation permanente ;
7°- Un compte exact et détaillé du produit de la taxe
et des dépenses sera tenu par l’administration locale et soumise annuellement,
avec les pièces à l’appui, à l’approbation de la députation permanente ;
8°- Si, par la suite, une route était établie sur le
territoire de la commune de Battignies, le péage perçu au profit de cette
commune viendrait à cesser, sans indemnité, sur la partie de la chaussée qui
serait incorporée à ladite route.
Art.2.
Notre ministre de l’intérieur (M. Notomb) est chargé de l’exécution du présent
arrêté ».
Le
17-7-1844, le meunier Emile Gaudier, conseiller communal de Battignies,
effectue une réclamation car on lui réclame un droit de chausséage, il fait
connaître que son moulin est exploité depuis plus de 40 ans par sa famille sans
qu’on ait exigé le droit de chausséage sur la route vicinale de Battignies à
Binche[2].
Louis
Leghait, voiturier et Jean-Baptiste Denuit, voiturier et cabaretier, sont
adjudicataires de ce droit en 1846[3].
Ce
droit rapporte à la commune annuellement 500 Fr. de 1842 à 1844 ; 450 Fr.
en 1845 et 1846 et 425 Fr. en 1847 et 1848[4].
En
1850, l’adjudication a été remporté comme les années précédentes par MM.
Dieudonné Motquin, charretier et Florimond Motquin, menuisier, demeurant tous
deux à Battignies.
L’aubergiste
Julien Damade, est devenu adjudicataire du droit jusqu’à son décès survenu en
1858, c’est depuis lors que l’on nomme le péage « Barrière Julien ».
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