LA
CORDONNERIE BINCHOISE
DU XIIIe
SIÈCLE A LA PÉRIODE FRANÇAISE.
Alain
GRAUX
L'essor de la fabrication de chaussures
lié à celui des tanneurs, mérite qu'on lui consacre un chapitre spécial.
Tout comme les tanneurs, les premiers cordonniers connus sont
repris dans le cartulaire des cens et rentes dus au Comte de Hainaut en
1265-1286:
« Li stalage des corduaniers, corbisiers
et çavetiers si tels Ke li cuens [Comte] a cascun ki a mis a estalle deluns [lundi] après
le Saint Remi après che k'il a ostés II paires de se sollers qu'els k'il velt,
le melleur paire après a cascun paire, s'il n'est borois. (C’est-à-dire que
le Comte prend la 3e meilleure paire de souliers) Valt entor XV S. par an
cis estalages »[1].
L'importance
des cordonniers dans la vie de la cité fit qu'on créa une corporation qui
perdit ses chartes en 1554 lors du sac de la ville. Les cordonniers et savetiers
se dotèrent à la suite des autres corporations, de nouveaux statuts, le 3
novembre 1590, par devant le gouverneur et prévôt de la ville, Charles de la
Hamaide en présence des jurés, Cornil Ghobert, Guillaume Fievet, Gilles Tahon
et Andrieu Bourlart, et des conseillers François Lemaire, Gabriel Witeau et
Antoine le Saige.
Les statuts sont assez
semblables dans la forme et dispositions à ceux des autres connétablies, les
termes de ces documents ne diffèrent que sur des points de détails, nous
publions en annexe la charte des Savetiers conservée aux archives communales de
la Ville de Binche[2].
En novembre 1599, les maîtres Cordonniers
demandèrent au Magistrat de la ville, de pouvoir façonner des souliers légers
avec semelles de mouton retourné dites blanches, comme le voulait la mode du
temps, car en principe cela leur était interdit:
« Anciens maistres corduaniers de
ceste ville avoient remonstré à Messieurs les Eskevins que les connestables
dudit stil leur vouloient levet leurs souliers qu'ils avoient en leurs
bouticles, fais à la ligière avecqz blanches semelles pour les bourgeois et
aultres seigneurs et gentilzhommes comme journellement se demandoient que
lesdits connestables maintennoient ceste contre le contenu de leurs livres de
connestablie et qu'ils ne les pouvoient faire.
Ce que lesdits maistres corduaniers
avoient confessez, mais allèguoient que lesdits ligiers ouvraiges estoient
présentement fort en usance et de continuer d'en porter, voire que c'estoit un
moyen de gaignaige et que a faulte de besoigner icy de tels ouvroiges l'on sen
pourvoieroit aultrement à Bruxelles et ailleurs au grand dommage desdits
corduaniers…».
Les jurés répondirent favorablement à la
requête des cordonniers
«… à condition que pour en vendre sur
le marché aussy ne podront faire gros ouvraiges des dittes blanches semelles
sur paine de les lever et leur estre desffendu de là en après pouvoir en
faire » [3].
En cette fin de XVIe siècle, les
cordonniers avaient le privilège de poser devant leur maison un râtelier pour
poser leurs chaussures alors que les savetiers ne pouvaient que les pendre à
des clous, avec le temps ceux-ci enfreignent l'usage. Dès lors, les connétables
des cordonniers se plaignent aux Jurés de la ville:
« Messeigneurs Jurez et Conseil de la
ville de Binch,
Remonstrent
humblement les maistres et connestables du francq Stil du Corps de la
corduanerie de ceste ville, com il se perchoit à l’oeil les grands abus, désordres,
et confusions que commettent presque tous les chavetiers dicelle, touchant
leurs ouvraiges legiers et menus directement concernant les membres de
connestablie du corps dudit Stil, ne pouvant distincquer les souliers desdits
corduaniers à ceulx desdits chavetiers, attendu qu'iceulx devront mettre
hanches vieses contenant trois doigts, ce qu'ils ne font avecq autltres vices
infinis touchant le même stil au grand détriment desdits requerrants et de leur
possene [orgueil -fierté]
pour leur téméraire presomption, devant retelliers a leur porte non plus ni
moins et que finisse audits corduaniers lessaon [dommage] de quoy iceulx
se reclient à reffuge vers très noble office lequel doibt être prompt a le
conservay dis que dessus et qu'ils présenttent avec maintention des mesmes us
et coustumes et previlleges qu'ils
ont, orront faict fay de temps preteit et conjointement
ceulx du meisme corps du stil desdits corduaniers de la ville de Mons, se conformer
a iceluy en sera ordonné méritoire"
Poursuivant
leurs efforts de réglementation, ils se dotèrent le 4 juin 1614, d'une
ordonnance définissant les matières que peuvent employer les cordonniers et les
savetiers, on remarquera qu'il v a deux sortes de cordonniers, ceux dits des
grands ouvrages et ceux dits des petits ouvrages, ils insistent sur les
privilèges de chacun:
« ...doresnavant corduaniers en
prenant l'usaige et manière de faire des villes voisines, polront en leur
ouvraige de corduaniers user et mettre en oeuvre cuyrs secq non conré [cuir sec non corroyé] ny mis en sieu [suif],
cuyrs de fonds et du hattreau bon et léal pourveu qu'ils ne puissent mettre
a allyer gras cuyrs et secqs ensemble mais seront tenus de faire et composer
leur ouvraige tout de secq ou tout de gras, en faisant la semelle par desoud de
cuyr de dos conré et mis en sieu bon et léal et passant au regard de cette
ordonnance.
Quand en manière quilconque usez de cuir
vieu dotant se touche et appartient au mestier de chavetiers sur encoure les
contrevenants en lamende de six gros pour chacune pairs de sollier; a appliquer
ung livre au proffit du Comte de Hainaut, ung livre à connestablie des chavettiers
et l'autre livre au proffit des regards, entendu que lesdits corduaniers
polront user de bons cuyrs de veau secqs pour brondequins [brodequins], aussy pour empeigne de
pantouffles et soulliers devra estre de mesme gras de boef [boeuf] ou de
vasche et lesdites bordures d'icelles soient de mesme tenus de faire en veau,
pareillement les chavetiers polront ouvrer et mettre en oeuvre l'ouvraige des
chavetiers cuyrs et trippes [tissu ordinaire] vieses [vieilles] ou
noisres, aussi se bon leur semble faire et mettre en desord semelle entière
tout d'une pièce de bon cuyr de dos conré et mis en si eu passant au regard de
cette ordonnance en mettant sur la feuille de iceluy talon un vieux quaireau de
trois doigts de large ou environ et estre noircy pour montrer la différence du
vieux et du noef Entendu aussy que les chavetiers ne po rront faire pantouffles
noires sy ce n'est qu'il y ait drap vieu par forme de fourrure par dedans et un
vieu quaireau par dessus la semelle par l'amende de vingt gros.
Avecq se polront, les chavetiers ouvrer et
mettre en oeuvre en l'ouvraige de chaveterie tous cuyrs et trippes vieses ou
noefves.
Item polront lesdits chavetiers faire
solliers et pantouffles de cuyr de veau pourveu que le cuyr de deseure soit
vieu ou cuyr de veau noef sans polir, mais sy bon sembloit lesdits chavetiers
de faire polir et escharner lesdits cuyrs de veau.
Item en polront lesdits chavetiers faire
et composer soulliers de trippes ou en buffle noef, pourvieu et moyennant
qu'ils seront tenus de mettre un kaireau vieu sur la semelle a quicquoncq
contreviendroit a ce que dessus enquerroit des loix de six gros pour chacune
paire de soullier et pour chacune fois appliquet moitié au proffit des
corduaniers et l' aultre moitié au proffit des regards ou rapporteurs, entendu
que les maitres des corduaniers polront et debvront avoir le regard sur leur
mestier et sur le mestier des chavetiers et conreurs et lesdits chavetiers
recyproquent sur leur mestier et sur cest un dis corduaniers afin qu'ils
n'enprengnent l'ung dans l'autre.
Item au regard des corduaniers faisans
petits ouvraiges la esté ordonné qu'ils ne polront faire Plus grans solliers
que en dessous un poinct de grande poincture quy est douze poincts parché.
Pareillement ne polront les corduaniers des grands ouvraigges faire solliers
Plus petits que en deseure six poincts parché, soit que bourgeois leur facent
faire ou non sur l'amende de dix gros pour chaque paire à départir, la moictié
au proffit dudit mestier et l'aultre au proffit des regards.
Item polront lesdits corduaniers des
petits ouvraiges mettre en oeuvre touttes sorts de cuyrs soit portant bane [peau de mouton] fera ou non en
dessoutz six poincts, réservez, cuyrs de chevaulx, qui appartiennent aux
chavetiers.
Et pour pouvoir a ce qu'ils n'emprengnent
l'ung sur l'aultre lesdits deux corduaniers et deux chavetiers y ensemble
polront visiter les ouvraiges desdits petits corduaniers et semblablement
lesdits deux petits corduaniers et deux chavetiers vieux desdits grands
corduaniers et ci se
estoit aultrun délinquant quy entreprendroit l'ung sur l'autlre ou que lesdits
corduaniers des petites ouvraiges usassent de cuyrs de chevaulx, ils escherront
de six gros pour chacune paire de solliers ung tiere au proffit du Comte de
Hainaut, ung tiere à la connetablie et l' aultre avecq au proffit des regards.
Collutionné
le présent estat et trouvé conforme aux status originels par les corduaniers de
ceste ville et en cois les chavetiers ne polront avoir restelier dés ore ny
déseur leur maison comme font les corduaniers avecq se debvront contenter
d'astache à l'amborde avec cloups pour y pendre leurs solliers,
faict le llll juing 1614.
Signé
Pasquier, Parmentier, Louys Legrand, Grégoire Glis ».
Un livre
de compte d'un marchand de cuirs binchois datant de la période 1681-1686 nous
apprend que les cuirs de semelles se vendaient 10 patards la livre. Ce cuir
appelé aussi cuir fort, se vend soit à la pièce soit à la botte, le tout est
vendu au poids. Si le cuir est médiocre, on fait 1 liard de rabais. Le cuir
noir ou le cuir gris pour empeigne était vendu 13 patards la livre. On
importait du cuir d'Espagne, celui-ci se vendait 8 patards et demi la livre, le
cuir du pays était un patard plus cher: 9 patards et demi.
Examinons les achats de quelques
cordonniers:
Armand Dartevelle acheta d'août 1681 à
avril 1686, tous les cuirs cités ci avant pour la somme globale de 1640 pattars
environ.
André Artillon achète de 1682 à 1683 du
cuir fort de semelles, du gris, du cuir d'empeigne marqué n° 5 pour 104
pattars.
Augustin Baudoux achète du cuir empeigne
n° 3 et n° l0, du cuir gris et noir pour empeigne, et des bottes de cuir fort
valant en général 144
livres pour la somme globale de 1583 livres 20 sols.
Antoine Massart et André Huppez de 1681 à
1689 achètent des cuirs de semelles, des cuirs forts et du pays pour 144
pattars.
Aubert Seghin en 1682 achète 8 patards de
cuir du pays.
Charles Seghin achète de 1681 à 1686, du
cuir fort et cuir d'empeigne pour 1562 livres 12 sols.
Charles Huguet achète les mêmes cuirs pour
744 livres .
François Franc eut droit à un rabais en
avril 1685 – « estant que ledit cuyr estoit démangé des moulons, j'ay
rabattu deux livres... ». Il paya de 1681 à 1685, 5092 livres pour les
cuirs de semelles, d'empeigne et du pays.
Philippe Seghin achète assez bien de cuir
d'Espagne et du cuir d'empeigne gris, ainsi que du cuir de semelle pour 2137 livres au total.
Josse
Groize n'achète que cuir du pays de 1681 à 1686 et ce pour 417 livres .
Louis Trigallez achète toutes les sortes
de cuirs pour 701 livres
en 3 ans. Le compte signale
« que le huictieme jour du mois de mars 1686, Louis Trigallez,
cordonnier de son styl et savettier, bourgeois demorant en la ville de
Binch cognoit qu'il est loyalement redevable au Sr. Antoine Baron,
marchand et tanneur demorant en la ville de Namur, de la somme de
443 livres
et 2 deniers ensuitte d'achapt de marchandises de cuirs
tant semelles que d'empeigne a lui vendue et livret a son contentement ».
Jacques Blairon doit au même Antoine Baron, 580 livres , il passa ses
achats par l'intermédiaire du Sieur Bard de Binche. Ce livre de comptes signale
aussi des achats par des cordonniers des environs de la ville, de Merbes-Ie-Château,
Haulchin, Mont-Sainte-Geneviève, Chapelle-lez-Herlaimont, Le Rœulx, Trazegnies.
Quelques autres cordonniers sont signalés
par des achats de moindre importance: Jean Delcourte, Antoine Delmotte,
Philippe Henri, Gilles Mellet le Jeune, Nicolas Jeumont, Jacques Blairon,
Hubert Dartevelle, Jaspard Sauvenière, François Brunebarbe et Louis Bataille [4].
Les
métiers se réunissaient sous la protection d'un saint patron; en 1590, les
savetiers se dotant de statuts disent:
« qu'ils
prendront certaine confrérie a l'honneur de Dieu et du Saint qu'ils trouveront
mieux convenir en l'église dudit Binch en laquelle tous ceulx de laditte
connestablie seront tenu entre eulx rendre et faire confraires, payant par
chacune semaine, le maistre chavetier, 6 derniers tournoys et par le serviteur gagnant argent sous
maistre... Pour tous iceulx droits estre employés aux luminaires et autres
fraix d'entretenue et décoration de leur chapelle. Avec de par chacun diceulx
maistre chavetier contribuer aux fraix et despences de ceste connestablie. Sur
ce polront engendrer san que ses droix ils soient tenus en rien rendre ny payer
aux confrères Saint-Crespin par ce qu'ils en doivent et debvront estre quite et
déchargez les payant une pars semaine com dit est. » [5].
La chapelle Saint-Crépin n'occupait pas
une place prépondérante dans l'église Saint-Ursmer. En 1789 l 'autel Saint-Crépin
dut changer de place:
« Les maitres d’église...
représentent en outre qu'il conviendrait... de faire otter les ollels de Saint
Crispin et Saint Hubert pour les réunir en la chapelle Saint- Vincent ou l'
ottel est en mauvaise état » [6]-[7].
Le revenu de la chapellenie de Saint-Crépin
était de 78 florins en 1787, Un mambour la dirigeait comme en témoigne ce
texte:
1er juin 1683: « Receu dudit Dartevelle
seize pattacons et demy laisser pour les roys brossés de cette année sous le
bon plaisir de Monsieur Bard, mambour » [8].
On s'y occupait de l'apprentissage des
orphelins:
« aux maitres connestables de la
confrairie Saint Crespin a été payez pour droit d'apprentissage de cordonniers
de Pierre Sauvenier, Robert Libert, Jacques Grau et Anthoine Harlez... 5L 12 sols » [9].
ou encore:
« A la confrairie Saint Crespin à
été payez pour droit d'apprentissage de cordonniers et de W. Combriau... 464 sols
» [10].
« A Pierre Canivet a été payé 61.6 sols pour plusieurs ostieux
(outils) qu'il at fait pour les orphelins cordonniers... »
La Révolution française devait bousculer
l'antique organisation des corporations et confréries de l'ancien régime. Les
effets des désordres dus à l'invasion se font diversement sentir par les
cordonniers binchois. Il n'est plus possible de trouver du cuir vu les nombreuses
réquisitions faites par les Français, mais ceux-ci commandent des chaussures
pour leurs troupes. Le 11 pluviôse an 3 (31 janvier 1795), ils décident de
réquisitionner 2.800 paires de souliers de soutien, à Binche et à Estinnes
Haute (Estinnes-au-Mont). Deux commissaires de la municipalité, les Citoyens
Stacquez et Cohendos sont désignés pour le recensement des cuirs [11].
Le 30 ventôse an 3 (21 mars 1795), à la
séance du conseil municipal, l'agent national Ghodart annonce que le maire de
Binche a convoqué tous les cordonniers de la ville. Ceux-ci soutiennent qu'il
est impossible de trouver du cuir tel qu'il est demandé, qu'ils sont prêts à
travailler dès qu'on leur fournira les matières premières. La municipalité
écrit au directoire du district qu'il est impossible de procurer aux
cordonniers la matière première nécessaire à la confection des souliers,
attendu que les tanneurs n'en fabriquent pas.
D'après le recensement effectué en l'an 5
(1797) la ville compte alors 44 cordonniers payant une patente de 4 livres . Ils sont
répartis comme suit dans la ville:
Sur la Place, 11 cordonniers : Boussart,
Chevalier M., Constant N., Dehaye F., Devergnies M., Harlez A., Henry A.,
Legrand JB., Vanberchies N., Williart A..
Rue de l'Eglise, 2 cordonniers : BombIez
A., Lecomte F..
Rue des
Pelletiers, 5 cordonniers : Delhaye Ph., Fardel L., Graux L, Hupin A.,
Graux JB.
Rue du Cygne, 1 cordonnier : Bourgeois
J-B.
Rue Saint-Jacques, 5 cordonniers : Cliniez D., Debaise JB.,
Graux C., Minart V., Vanberchies Jh.
1 cordonnière : Rigaux C.
Grand'Rue, 15 cordonniers : Boulanger F., Boulanger L.,
Degreve JB., Desalive, Empain F., Groise A., Groise F., Lecomte D., Voyer.
1 cordonnière : Malengrez A.
Rue Sans Raison, (ex-rue des Prêtres, actuelle rue de la Gaieté) 7
cordonniers : Charles U., Cruppe U., Massart U., Ponselet F., Ramboux A.,
Ramboux J.U., Sori
Rue Halle aux Filets, 1 cordonnier : Marlier
L.
Rue de la Lune (actuelle rues des
Brasseries), 1 cordonnier : Lecomte N.
Rue de l'Enfer (actuelle rue de l’Oie), 1
cordonnier : Lecomte U.
Rue de la Triperie, 2 cordonniers :
Delwart A., Legaux N.
Rue Saint-Paul, 2 cordonniers : Hainaut
A., Hainaut F.
Faubourg Saint-Paul, 1 cordonnier : Charles
A.
Faubourg de Million, 2 cordonniers : Debaix J.,
Cambier A.
Rue de Million, 3 cordonniers : Carlier F.,
Delcourte B., Lecomte U.
Rue des Archers, 1 cordonnier : Delcourt
A.
Rue Saint-Ursmer, 2 cordonniers : Empain
A., Empain U.
Rue Lion Allart (actuelle rue des
Orphelins): 3 cordonniers : Carlier M., Empain F., Dussart A.
Rue Margot du Fayt (actuelle rue de la
Biche), 1 cordonnier : Trigallez Jh.
Rue des 3 Escabelles, 2 cordonniers : Cambier J.B., Ramboux Ch.
Rue du Cerf, 2 cordonniers : Gorez L.,
Maghin U.
Faubourg du Posty, 4 cordonniers : Crombiau
A., Crombiau M., Daumery J., Lecomte J.
Rue non définie, 1 cordonnier : Brumain
J.
Il y a aussi deux marchands-cordonniers
sur la Place: Devergnies A. et Jenicot Jh., et un rue Saint:Jacques, Delwarde
N.
Comme on le constate, les cordonniers de
la ville sont concentrés dans le centre de la vieille ville, plusieurs membres
d'une famille travaillant dans une même rue.
[1] "Cordonniers" est une
altération du mot "corduanier" c'est-à-dire marchand de
cordoans (cuirs de Cordoue pour les chaussures d'hommes).
"çavetiers" est un cordonnier
qui travaillait en basane (peau de mouton tannée)
"Corbisier" est un fabricant de
chaussures de femmes (J.L. Van Belle et J.J. Heirwegh. Les saints patrons des
métiers en Wallonie" Braine le Château 1984).
[2] A.V.B.
00.04.00.6.
[3] A.E.M. P. 1533- 0rdonnance du 29 novembre
1599.
[4] A.C.B.
00.04.02.5.
[5] A.C.B. 00.04.00.06., "Charte des
Chavetiers de la ville de Binche."
[6]A.C.B. 00.00.01.39., Audience du 24
juillet 1789, p.28.
[7] Deux statues en bois polychrome font
partie du mobilier de Saint Ursmer.
a) Saint-Crépin, bois polychrome XVIIIe siècle H.60 cm
répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique réf.: A.8422
- 7145.
b) Saint Crépinien, bois polychrome XVIIIe siècle H.61 cm réf
A.8422 -8145.
Ces deux saints sont frères, patrons des cordonniers,
martyrisés en Gaule en 287 et fêtés le 25 octobre.
[8]
A.C.B.00.04.02.5.
[9] A.C.B. 11.00.02.59., "Comptes des
Orphelins", année 1739. (l21)A.C.B. 11.00.02.61., "Comptes des
Orphelins", année 1741.
[10] Idem.
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