LE
RELIQUAIRE OFFERT PAR MARGUERITE D’YORK EN 1479
Alain GRAUX
Marguerite d’York, troisième
épouse et veuve de Charles-le-Téméraire, décédé
à Nancy le 5 janvier 1477, reçut en douaire la terre et seigneurie de
Binche par lettres patentes datées du 8 mai 1479.
Un mois auparavant, le 3 avril
1479, dimanche des Rameaux, séjournant à Binche en son « hostel de la
Salle », elle fit la donation d’une chasuble, de deux tuniques et d’une
chape en brocart cramoisi, de même que « de très beaux livres pour chanter l’office divin »[1].
Ce même jour elle fit don d’un
reliquaire de la vraie croix, calvaire du Christ en croix, ayant à sa gauche
Saint Jean et à sa droite la Vierge Marie, ces personnages sont entièrement
recouverts d'émail. La figure du Christ, celles de la sainte Vierge en pleurs et
de saint Jean sont en ivoire.
La croix d’or, détachable, peut être portée en sautoir, elle est ornée de belles pierreries, perles fines, émeraude, rubis et saphirs (ces pierres précieuses proviennent d’un collier car on remarque les trous percés sur celles-ci.).
La croix d’or, détachable, peut être portée en sautoir, elle est ornée de belles pierreries, perles fines, émeraude, rubis et saphirs (ces pierres précieuses proviennent d’un collier car on remarque les trous percés sur celles-ci.).
L’œuvre mesure 14,5 cm de hauteur totale,
les personnages ne mesurent que 4 à 5 cm de haut. Elle est posée sur un monticule
d’émail vert. La base ovale est également ornée de pierreries comprises entre
deux torsades dont l'une est émaillée. Au-dessous une plate-bande ajourée de quatre-feuilles.
Cette admirable pièce de
joaillerie affectant la forme d'un petit calvaire, contient des reliques
enchâssées derrière une grille : un fragment de la vraie Croix et le bout
d'une épine de la sainte Couronne.
Il est fort probable que cette
pièce inestimable d’art gothique est due à l’orfèvre et valet de chambre de Charles
le Téméraire, le Lillois Gérard Loyet.
Pendant les mauvais jours de
la terreur, les chanoines de Binche mirent en sûreté ce reliquaire, d’une haute
valeur, pour le soustraire à la profanation des agents de la république
française. Le 2l mars 1817, sous l'administration du doyen Braibant, on le
replaça dans le trésor de l’église Saint-Ursmer[2].
Le calvaire est porté en
procession dans une gaine en maroquin fermée par devant par une vitre en
cristal.
[1] G. WAULDE, la
vie et miracles de St-Ursmer, et de sept autres S.S. avec la chronique de
Lobbes, Mons 1628, L
IX, p.472.
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