L'INDUSTRIE SUCRIERE A PERONNES-LEZ-BINCHE
1a. LA SUCRERIE DE
PÉRONNES-LEZ-BINCHE
Chaussée de Nivelles à Mons
(actuellement Avenue Léopold III).
En 1836, on note l’installation à Péronnes-lez-Binche d’une fabrique de
sucre à betteraves par la société « Gravis et Caffet »[1]
Un établissement de
fabrication de sucre de betteraves avec appareil à gaz et fabrique de noir
animal s’établit à Péronnes-lez-Binche, chaussée de Mons, sous la dénomination
« Hulin-Decat et Cie » elle y est autorisée par arrêté royal du 21
octobre 1856.
En 1881, une tentative
d’établissement de chemin de fer renseigne :
« …la commune de Péronnes
est le siège d’une exploitation charbonnière qui occupe 500 ouvriers, puis elle
possède une sucrerie qui consomme annuellement 6.000 tonnes de betteraves et 1.000
tonnes de houille….la fabrique de sucre n’utilise que les deux-tiers de
betteraves produites dans la commune, aussi le transport des betteraves mérite-t-il
une mention spéciale… »[2].
En 1888, les actionnaires de
la sucrerie sont :
Gustave Hulin, propriétaire et
bourgmestre de Péronnes (25
actions)
Adrien Hulin, docteur en
droit, à Estinnes-au-Val (25
actions)
Adolphe Thiriar, brasseur à
Chapelle-lez-Herlaimont (60
actions)
Omer Thiriar, fermier
propriétaire à Péronnes-lez-Binche (85
actions)
Alphonse Gravis, fermier,
propriétaire agissant en son nom
personnel et comme tuteur d’Albert et Blanche Gravis, ses frère et sœur, encore
mineurs (Ensemble 36 actions)
Victor Gravis, propriétaire à
Péronnes (18
actions)
Léon Gravis, propriétaire à
Péronnes (18
actions)
Prosper Gillet, notaire à
Maubeuge (18
actions)
Omer Gravis, docteur en droit
et candidat notaire à Péronnes (18
actions)
Eugène Bedoret, fermier à
Saint-Vaast (19 actions)
Flore Hulin, propriétaire à
Péronnes (25
actions)
Victor Gillard, courtier en
sucre, à Saint-Gilles (15
actions)
En période de fabrication, la
sucrerie occupait 150 personnes, elle traitait 4.000 tonnes de betteraves en 5
mois.
Le 13 novembre 1895, l’ingénieur des mines Ernest Larmoyeux fit la
visite de la chaudière et de la machine locomotive de la sucrerie servant pour
faire la traction des wagons entre la sucrerie et le puits Sainte-Barbe des
Charbonnages réunis de Ressaix, Leval, Péronnes et Ste-Aldegonde.
L’administrateur-délégué de la
sucrerie M. L. Gravis est autorisé à faire fonctionner ces engins[3].
Afin de connaître l’importance
de la sucrerie, voici un extrait du bilan pour l’année 1895 :
Actif :
Valeur des immeubles 131.302, 75 Fr.
Matériel 256.884,
18
Caisse (espèces) 5.722, 09
Raccordement au chemin de fer 9.298, 88
Fabrication de sucre,
mélasses, écumes 337.600, 00
Profits et pertes 38.420, 25
Marchandises en magasin 3.445, 00
Syndicat des fabricants de
sucre 700, 00
----------------
783.383, 15
Pertes de l’exercice 1894-1895 39.106, 99
Le directeur de la sucrerie
est Isidore Godin et l’administrateur délégué Léon Gravis[4].
Le 4 février 1901, l’assemblée
des actionnaires décide la prorogation de la société pour une période de 30 ans
à partir du 1er août[5].
Vers 1914, elle employait 70
hommes qui travaillaient 18.000.000 de
kg en deux mois.
Au mois d’août 1914, la
sucrerie fut le théâtre de combats entre les soldats anglais du 5e
régiment de cavalerie et l’armée allemande.
Le 21 août, les Anglais
occupaient la sucrerie, ils y avaient posté trois mitrailleuses, et le 23 août les
combats durèrent de 9h30 à midi, heure où les Anglais finirent par se replier
vers Villers-Saint-Ghislain[6].
Les installations subirent de nombreux dégâts mais l’activité reprit.
En janvier 1917, la S.A. de la
Sucrerie de Péronnes est autorisée à installer les appareils électriques
nécessaires à alimenter l’éclairage et les machines existantes[7].
Le 17 juillet 1922, la
sucrerie demande l’autorisation d’établir des bassins de décantation de ses
eaux boueuses le long de la rivière « Princesse » sur les terrains
cadastrés C.375b, 376a, 384[8].
Le 16 janvier 1921, le maintien
de la sucrerie est demandé à
l’administration communale de Péronnes, l’autorisation est accordée le 23 mars
1922 après enquête commodo-incommodo[9].
Quelques directeurs sont
cités :
M. Isidore Godin, (anciennement directeur à
Hautmont), directeur de la sucrerie de Péronnes (1892-1895)
V. BRENEZ et Léon Gravis
(1914)
1 b. LA S.A. SUCRERIES REUNIES DE QUEVY-PERONNES
L’usine fusionna avec celle de
Quévy pour essayer de mieux résister à
de puissantes sucreries plus modernes.
Le 11 septembre 1925, devant
le notaire Edouard Malengreau, à Harvengt, s’est réunie l’assemblée générale de
la S.A. Sucrerie de Quévy, elle décide et approuve l’absorption de la sucrerie
de Péronnes-lez-Binche, par voie d’apport de tout l’avoir de cette société.
Afin de rémunérer cet apport,
elle décide de créer 155 parts sociales nouvelles.
Aux conditions d’absorption de
la sucrerie de Péronnes, l’assemblée désigne comme administrateurs :
Adrien Hulin, propriétaire à
Péronnes-lez-Binche
Léon Gravis, propriétaire à
Bruxelles
Omer Gravis, propriétaire à
Bruxelles
Emile Jaubert, propriétaire à
Chapelle-lez-Herlaimont
Commissaires :
Albert Gravis, propriétaire à
Péronnes-lez-Binche
Maurice Bedoret, avocat à La
Louvière
L’avoir de la sucrerie de
Péronnes est constitué des immeubles suivants :
- une fabrique de sucre avec
toutes ses dépendances, notamment, la maison du directeur et la bascule, le
tout cadastré C. 345q, t, w, y, pour une contenance de 2 ha 91 a 10 ca tenant à la rivière
Princesse et à la chaussée de Mons à Nivelles. Le bien appartient à la société
en vertu d’un acte passé devant Me Hambye, notaire à Mons, le 19 mars 1886,
partie en vertu d’un acte passé par Me Dequanter, notaire au Roeulx, le 1er
avril 1896, partie en vertu d’un acte passé devant Me Fontaine, notaire à
Binche, le 27 décembre 1895.
- un bureau et une bascule
avec terrain attenant, cadastré C. 338 y et 338w, pour une contenance d’1a 80ca, tenant au chemin de Péronnes à
Waudrez, bien appartenant à la société en vertu d’un acte passé devant Me
Mangin notaire à Mons, le 3 mars 1896.
- un terrain avec petit chemin
attenant, cadastré C. 341x et 341y,
contenant 1ha 24a 10ca, tenant au chemin de Péronnes à Waudrez
- un terrain cadastré C. 360d
pour une contenance de 19a 20ca tenant à la rivière
- un terrain cadastré C. 375c
pour une contenance de 88a tenant à Miche, à la rivière et au bien suivant.
- un terrain cadastré C. 376b pour une contenance de 90a 30ca tenant au précédent, à la rivière
et au bien suivant
- un terrain cadastré C. 384a
pour une contenance de 38a 70ca, tenant à la rivière.
- la moitié indivise d’un
terrain avec les voies de chemin de fer et dépendances qui s’y trouvent,
cadastré B. 150i pour une contenance de 23a20ca, n° B. 343h pour une
contenance de 88 a50ca, n° B. 383o pour
une contenance de 19a 10ca, section C. 45e/2bis pour une contenance
de 8a 50ca, suivant l’acte passé devant le notaire Ribaucourt à La
Louvière le 5 mai 1914[10]
La sucrerie de Péronnes cessa
ses activités en 1928.
En janvier 1929, Gaston Bedoret,
fermier propriétaire, demeurant à Quévy-le-Grand, agissant comme administrateur
délégué de la S.A. Sucreries réunies de Quévy-Péronnes vend la sucrerie, ses
dépendances et biens immeubles à la S.A. des Charbonnages de Ressaix, Leval,
Péronnes, Sainte-Aldegonde et Genk.
Le charbonnage se réserve le
droit de faire la réception de betteraves
d’octobre à décembre de chaque année sur un terrain annexé au chemin de
fer, ainsi que démonter et vendre le matériel de sucrerie[11].
2. SUCRERIE DU CORON D’EN HAUT
Chaussée de Nivelles à Mons
(actuellement Avenue Léopold III).
La
sucrerie du "Coron d'en Haut" fut construite en 1855.
Elle
est détruite par un incendie en 1875.
Les
directeurs furent MM. Brenez, Godin et Floris.
Ensuite,
elle devient une ferme exploitée par la famille Prévost et dénommée "la
ferme du Bouclot[12]" ou "cour du
Bouclot" jusqu'à fin des années 1950[13].
La
ferme avait été incendiée par les Allemands le 22 août 1914 et
reconstruite.
[1] Monoyer Jules, Mémoire sur l’origine et le
développement de l’industrie houillère dans le bassin du centre (annexes)
[2] GARIUP G., Bray, son histoire, des origines à
l’entité binchoise, p. 356
[3] A.V.B. 07-04-09-32
[4] A.M.B. 2496 :1895.
[5] A.M.B. 679/1901
[6] La bataille de Péronnes-lez-Binche, d’après les rapports militaires et
les témoins, 23-VII-1914
[7] A.V.B. 07-04-09-31
[8] A.V.B. 07-04-09-13
[9] A.V.B. 07-04-09-226
[10] Annexes du Moniteur n° 11056, 11057, septembre 1925
[11] B.D.L.
Fonds de Ressaix. Dossier 23
[12] Bouclot : petit âne qui servait à tirer une charrette
car le premier exploitant était également marchand de paille.
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