LES COMMERCES ET
INDUSTRIES D’AUTREFOIS AUTOUR DE LA GARE
Alain
GRAUX
Les commerces de la
place de la Gare
Face à la gare, en partant de la rue de la
Station (Rue Gilles Binchois) on trouve l’hôtel
de la Tourelle tenu de 1902 à 1911 par Alexis Magin[1] ;
sa publicité renseigne que la spécialité de l’hôtel est la bière de Munich.
Suiventensite comme tenanciers Léon Everbecq (1911-1913)[2]
et Armand Massard (1913-1924)[3].
L’hôtel devint ensuite le café Léopold Poty[4],
restaurateur arrivé le 14 novembre 1924, toujours cité en 1946.
Suit le magasin et firme de confection de
Constant Babusiaux-Mauroy[5]
enseigné Au Louvre, cité de 1902 à
1930, perfectionné en confections de cabans pour hommes et enfants. Maxime Debaise[6]
lui succède.
Le
café-hôtel Weber construit en 1902, devint l’hôtel
Impérial tenu par Georges Basse[7]
jusqu’en 1909, devenant par la suite hôtel
Terminus, plus tard l’hôtel du
Commerce et tenu par l’ancien boulanger Paul Humbled[8].
Viennent
ensuite quelques maisons particulières, celle de la veuve Coquiart, devenant
une librairie-papeterie ; la belle maison à gradins devint plus tard
magasin du photographe Gérard Lebrun[9].
La
maison formant le coin de la rue de Senzeilles, bâtie à la demande des
brasseurs Leroy en date du 4-3-1891, pour en faire un café nommé café de la
terrasse. Le bâtiment fut construit par l'architecte Gilbert Oscar. Le café était tenu par Marie Nimal. Le bâtiment devint vers 1930 la
maison du marchand tailleur Maxime Canivez[10].
Face à
cette maison, de’ l’autre côté de la rue, la bâtisse construite la même année
avec sa belle tourelle, c’est le café et épicerie de Fernand Baudoux dénommé café du Square devint ensuite la maison
privée de Gustave Devos à qui succéda un magasin d’alimentation de la chaîne
Adolphe Delhaize.
En remontant
au coin de l’avenue de Burlet (Jean Derave) vers la gare se trouvait le café
des « Mille colonnes » tenu par Marie Pitot[11]
de 1900 à 1910, il changea de nom en café Cosmopolite tenu jusqu’en 1929 par
Ulysse Bury[12]. Il
devint plus tard la firme de confection Amédée Empain[13]
qui habite la maison suivante depuis 1921.
Les
maisons suivantes sont des cafés, d’abord celui du marchand tailleur Gustave
Gaillard[14] tenu
par son épouse et nommé A la ville de
Mons ; vient ensuite le café Hollande tenu par Palmyre Derval[15].
Le café
à l’enseigne du Cygne était occupé par Marie Mattelé et ensuite par Maria Van
Praet[16].
Il est devenu l’hôtel de la Gare
tenu par Paul Schmidt jusqu’en 1940.
Changeons
de côté, sur la droite de la gare, formant le coin de la rue de Versailles, on
trouve l’hôtel de l’Espérance qui
fut donné en apport à la société « Paternotte Frères » en 1912, il
était alors géré jusqu’à cette date par Albert Pourtois[17],
suivi de Jean Weber[18]
jusqu’en 1920. On trouve ultérieurement Théophile Jacob[19]
hôtelier jusqu’en 1930 et Gaston Devos[20]
jusqu’en 1940. On vendit l’hôtel en 1942 et celui-ci devint un café par la
suite.
Tenant
à celui-ci le magasin Au Negra, tenu
par la famille Mussche-Cousaert[21],
vend du tabac, des cigares et des articles pour fumeurs. C’est aussi un salon
de coiffure pour hommes et parfumerie.
A côté
de ce dernier on trouve le café du
Centre, la belle enseigne du café subsiste
encore, il devint lui aussi hôtel tenu par Melchior Delhalle[22]
de 1910 jusqu'en août 1932, date où il partit alors habiter Mons.
Suit l’hôtel du Monarque tenu par Alfred Termolle jusqu’en 1900, il se serait alors appelé Hôtel de la Samme. Pendant
la période 1925-1940, il devint un café tenu par Bertha Deliège [23] et
appelé café de la Paix, local des
combattants de 1914-1918 après la seconde guerre mondiale.
Suit au n° 7, le cabaret de
Juliette Dufour[24].
Le n° 11 est le café-restaurant L’Alhambra tenu par Marie-Désirée Vanremoortel[25]. La
façade fut transformée en 1919 à la demande de la famille Carlier,
propriétaire. L’hôtel fut ensuite tenu
par Raoul Brison[26]
jusqu’en octobre 1919. Il devint café de
l’Alhambra tenu par Pierre Vanderstichelen[27]
jusqu’à son décès en 1947
Les maisons de confection
Plusieurs maisons de confection s’implantèrent
à proximité de la gare. Il faut signaler que toutes les firmes citées
employaient beaucoup d’ouvriers à domicile.
L’Alliance populaire créée par un groue d’ouvriers
catholiques au lendemain des élections de 1884. La société anonyme fit bâtir un
vaste immeuble dans la rue de la Station en 1891. L’atelier initial fut
complété par un nouvel immeuble servant d’atelier à la rue de Senzeilles en
1905. En 1949 cet établissement déclare employer 43 ouvriers et 9 employés.
Cette usine fonctionna jusqu’en 1961.
La firme Babusiaux-Mauroy
implantée jusqu’en 1930 employait 9 ouvriers.
La fabrique Basselier-Bourgeois fut créée en 1898, rue de Senzeilles, elle eut
une expansion continue, agrandissant ses ateliers en 1928, se muant en société
anonyme en 1932, elle fut mécanisée dès sa création. En 1949, elle employait
325 ouvriers et 40 employés. Elle fut en activité jusqu’en 1976.
L’usine Au
petit gain d’Alexis Bouquin-Blondiau était implantée rue de Versailles, 12
ouvriers y travaillaient en 1903.
Les établissements Cantineau furent créés en 1946, ils étaient situés 32, rue de
Versailles jusqu’en 1963, 28 ouvriers y oeuvraient.
La Compagnie
Binchoise du Vêtement était une société anonyme établie 131, rue de Merbes
depuis 1947 jusqu’en 1954.
La firme Deliège-Thomas
fondée en 1898, s’établit 38, avenue de Burlet, elle déménagea et se mécanisa
en 1929 au n° 50 de la même avenue.
La société en nom collectif Deprez Frères fondée en 1912 se situait
24, avenue de Burlet, elle se mécanisa en 1913, 26 machines à coudre y sont
installées.
La maison Derave-Dehert
fondée en 1898, s’implanta en 1913 au n° 44, avenue de Burlet. Jean Derave,
fils de cette maison, fut fusillé par les Allemands en 1941, une partie de
l’avenue de Burlet lui est dédiée et porte son nom.
Napoléon Empain-Dufour
s’installa 2, rue de Versailles, il employait en 1949, 38 ouvriers et 3
employés. Son fils Amédée Empain-Gobert
continua l’entreprise au n° 2, rue de Sebille. Il crée en 1910, une société
avec Victor Gaillard. L’usine prenant de l’extension, il s’établit 60, avenue
de Burlet en 1937.
En 1943, il crée la SPRL « Ets. Amédée
Empain-Gobert et Fils », 23 place Eugène Derbaix. L’entreprise passa
ensuite à son fils Marius Empain. 35 à 40 ouvriers produisent 20 à 25costumes
par jour, elle termina ses activités en 1975.
La S.A.
Epaule, créée en 1947, fabriquait des fournitures pour les vêtements
jusqu’en 1953.
La fabrique de vêtements L’espérance fut fondée en 1919, 26 avenue de Burlet, 30 ouvriers y
travaillaient.
La SPRL Georges
Gigounon et Fils, créée en 1937, fit bâtir en 1946 des ateliers, 2 rue de
la Samme. En 1949 l’usine employait 150 ouvriers et 16 employés. L’usine fut
donnée en apport à la S.A. Georgy
créée en 1950. On y travailla jusqu’en 1965, date de sa mise en liquidation.
La Grande
Fabrique de Confections fut constituée en 1908. Elle fit bâtir deux maisons
servant d’ateliers, avenue de Burlet en 1910.
La firme Jaupart
et Cie, fut créée en 1900, rue de la Déportation. Elle employait 16
ouvriers.
La manufacture Albert Lechien établie, 24 place E. Derbaix employait 100 ouvriers
et 16 employés en 1949, elle fit faillite en 1963.
Les établissements Masy-Schmitz était établie sous l’enseigne « Mon
tailleur » avenue de Burlet. Ils travaillaient principalement pour
l’armée.
La Maison Niedergang-Houze
avait ses installations 24-26 avenue de Burlet en 1948 ; elle fut
continuée par la S.A. Louis Porson
ayant son siège 31, rue de la Victoire, 5 ouvriers y travaillaient
La Maison Arthur
Stone, 52, avenue de Burlet est la continuatrice de celle Auguste Legrand, elle produisait 150
costumes par semaine. Dès 1929, elle se mécanisa progressivement. En 1947, elle
se mue en S.A. Ets. Stone-Legrand,
elle emploie alors 51 ouvriers et 3 employés. En 1965, Jean Stone succède à son
père. L’usine employait 55 ouvriers en 1978, et dut fermer ses portes à cette
date.
La firme Tilman,
Daumerie et Cie., s’activait 20, place E. Derbaix, elle fut créée en 1947
et termina ses activités en 1973.
Autres industries
La Brasserie Leroy
Les installations de la brasserie Leroy Frères formaient une propriété qui longeait le
chemin de fer.
Les frères Leroy : Dieudonné, Jules et
Omer la dirigeaient. En 1914 cette brasserie déclarait à l’occupant 157 tonnes
de farines.
La brasserie fut en activité jusqu’en 1955.
L’exploitation finie, les bâtiments furent démolis.
La verrerie
L’histoire de la verrerie est reprise dans un
autre article, voyez la rubrique industries.
Dans les anciens locaux de la verrerie,
plusieurs industries se sont succédées.
Etablissements Levacq
Les ateliers de construction Levacq, créées en
1924 par René Levacq, Faubourg Saint-Jacques, furent transférés en octobre 1946
à l’emplacement des anciennes verreries, rue de la Samme.
L’usine employait 35 ouvriers et 14 employés.
L’usine fit faillite vers 1960
Servibel
La société anonyme « Société belge de
service aux entreprises industrielles » en abrégé « Servibel » fut créée le 3 juin
1964, elle avait pour buts la vente et la location de vêtements industriels.
Elle tient ses ateliers, 2 rue de la Samme
(ancienne verrerie).
L’usine comprenait lors de son
établissement :
- quatre machines à nettoyer au solvant chloré
mues par 17 moteurs électriques d’une puissance totale de 69,5 CV
- une machine lessiveuse-essoreuse à l’eau,
actionnée par 2 moteurs électriques
- Une chaudière à haute pression de 12 Kg et 30m² de surface de
chauffe
Le 19 avril 1971une autre chaudière fut
sollicitée. Lors de l’enquête commodo-incommodo, les habitants de la rue de la
Samme s’opposèrent à cette installation car ils se plaignirent des retombées
d’eau sur leurs façades, d’odeurs intempestives de chlore et de mazout, ils
craignaient une augmentation de ces inconvénients. Néanmoins l’installation de
cette chaudière fut autorisée le 31 août 1971.
On y nettoyait les vêtements de travail des
usines des environs jusqu’en 1977.
La société Servibel fut achetée par la firme
anglaise Stetchley.
Mewa-Servibel
En 1978, l’usine Servibel fut absorbée par la
firme allemande Mewa, fondée en
1908. Cette firme de location et vente de vêtements de travail (entretien et
réparations) de tapis anti-poussières et de tapis brosses, etc.
C’est sous la dénomination Mewa-Servibel que
l’usine de Binche assure la mise à disposition, le ramassage et l’entretien de
vêtements de travail pour les usines métallurgiques, mécaniques, bureaux
techniques ou aux services administratifs.
60 personnes étaient employées dans l’usine en
1987.
L’usine fut transférée au niveau zoning de
Péronnes-lez-Binche
[1] Magin Alex, °
Redu 4-10-1856, voyageur de commerce et hôtelier, x Bruxelles 27-6-1897,
Delinge Fanie-Désirée, ° Namur 29-12-1854.
[2] Everbecq
Léon-Paulin, ° Binche
14-10-1826, peintre en bâtiment et cabaretier, x Binche 22-1-1890, Cordier Irma, ° Binche 25-7-1867),
[3] Massart Armand, ° Schaltin 4-9-1876, x Sprimont
23-6-1902, Vincken Marie, ° Leuth 12-11-1872.
[5] Babusiaux Constant-Adolphe, ° Binche 9-11-1865, y †
8-3-1939, marchand tailleur, ° Binche 9-11-1865, y † 8-3-1939, y x 19-1-1891, Mauroy
Palmyre-Adolphine-Joséphine, ° Binche 23-3-1868,
y † 23-7-1933
[6] Debaise Maxime-Alexandre, ° Binche 3-6-1883, x Binche
25-6-1904, Bailly Léonie-Gustavie, ° Binche 11-8-1885, y † 24-12-1956.
[7] Basse Georges-Frédéric-Charles, ° Ledeberg
16-11-1867, négociant en vins, x La
Louvière 7-3-1908, Flesch Elise, ° Maransart 30-3-1870.
[8] Humbled Paul,
° Saint-Vaast 16-6-1877, x Carnières 11-12-1912, Malfroid Elise, y ° 30-9-1890
[9] Lebrun Gérard-Théophile, ° Binche 20-6-1918, x Binche
11-3-1941, Schwartz Adrienne-Eva, ° Binche 16-3-1919
[10] Canivez Maxime-Auguste-Ghislain, ° Binche 21-5-1901,
† Haine-Saint-Paul 3-2-1962, x Binche
22-6-1925, Beaudoux
Hélène-Octavie-Marie ° Mons 21-5-1904, †
Binche 1985,
[11] Marie Pitot,
° Binche 5-5-1857, x Binche 11-7-1888, Nopère Léon, ° Haine-Saint-Pierre
16-1-1864, ouvrier verrier.
[13] Empain Amédée-Paul-Augustin ° Binche 25-3-1889, x Leval-Trahegnies 8-1-1921, Gobert Augusta, ° Ressaix 1-2-1909
[14] Gaillard Gustave, ° Binche 18-4-1877, Binche
22-11-1869, Godefroid Eugénie-Ursmarine, ° Binche 21-4-1849
[15]
Hollande Désiré, ° Binche 3-9-1876, o/usine. X Binche 16-9-1911, Derval
Palmyre-Marie, ° Rouveroy 24-4-1882
[16] Van Praet
Maria-Joseph, ° La Louvière 29-3-1882, x Binche 14-1-1901, Hollande Germain-Maximilien 12-2-1874
[17] Pourtois Albert, ° Haine-Saint-Pierre 2-12-1868, x
Houdeng-Goegnies 8-2-1896, Préau Louise, ° Fayt 28-8-1870.
[18] Weber Jean-Nicolas, ° Fouleng 15-6-1871, x
Molenbeek-Saint-Jean 29-10-1898, Loréa Thérèse, ° Bruxelles 26-9-1873
[19] Jacob Théophile, ° Ougrée 15-5-1859, x Liège
18-10-1913, Royard Marie-Blanche, ° Ciney 4-12-1872, † Binche 23-4-1926.
[20] Devos Gaston, ° Vellereille-les-Brayeux 24-6-1893, x
Chapelle-à-Oye 27-10-1920, Damien Louise, y ° 23-5-1893.
[21] Mussche
Fernand, ° Namur 6-10-1894, coiffeur, x Cousaert Germaine, ° Mons 26-2-1894
[23] Termolle Edgard-charles-Georges,
° Binche 26-11-1885, y † 25-10-1961, pâtissier, x Binche 18-9-1906, Bertha
Deliège ° Binche 26-11-1885
[25] Marie-Désirée
Vanremoortel, ° Binche 18-5-1848, † Louvain 17-9-1917, x Binche
24-4-1872, Carlier Jean-Baptiste,
° Binche 16-8-1849, entrepreneur maçon.
[26] Raoul Brison,
° Morlanwelz 24-12-1887, y x 25-11-1916, Gillon
Ida, ° La Louvière 6-7-1894.
[27] Pierre
Vanderstichelen, ° Audenhover 31-10-1880, y x 6-4-1904, Decouvreur Maria, ° Nederbrakel
4-5-1883, † Binche 25-2-1941.
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