LE PARC COMMUNAL DE BINCHE
Alain GRAUX
A l'heure des grands bouleversements qu’a connu le
parc communal de Binche, où les fouilles à grande échelle menées par Monsieur
Didier Dehon, archéologue, exhumèrent les restes glorieux de notre patrimoine
historique, il nous semble intéressant de rappeler comment on en est venu à
créer cette oasis de paix au cœur historique de la ville.
Nul n'ignore qu'après le sac de juillet 1554, le
palais de Marie de Hongrie était resté à l'état de ruines.
Toutefois, une partie du château, nommée la Buerie avait été restaurée, ainsi que la
conciergerie et quelques bâtiments annexes[1]. En
attendant les travaux de réfection du palais de Mariemont, les gouverneurs
généraux des Pays-Bas, les archiducs Albert et Isabelle, vinrent loger dans les
bâtiments restés relativement en bon état; le gouverneur de Binche y résidait
aussi. Le magistrat de Binche y tint parfois séance[2].
Les restes du palais menaçant de s'écrouler, on
les étançonna, puis les abattit en 1701. Des matériaux furent enlevés pour la
construction de l'hôpital militaire de Mons[3]. Le
terrain occupé par les bâtiments démolis resta longtemps dans l'abandon le plus
complet, l'administration du domaine n'en tirait aucun revenu. Cependant, elle
céda le terrain à la Ville de Binche, qui le prit par bail emphytéotique de 99
ans, commençant le premier mars 1756 et moyennant une redevance annuelle de 50
florins à payer à la recette domaniale[4].
En 1787, le chanoine de Marbaix adressa au
Conseil des Finances à Bruxelles une requête tendant à obtenir en location une
partie de l'emplacement du palais s'étendant sur 175 verges. Les jurés
consultés sur cette demande n'y virent pas d'objection. Le terrain était encore
parsemé de pierres lorsque l'arpenteur-juré Leclercq, de Mons, fut appelé à le
mesurer. Son plan est toujours conservé aux A.G.R., il retrace l'état de ce
temps: à gauche, l'entrée principale, à droite l'entrée que sollicitait le
chanoine, à l'ouest de celle-ci, les jardins que tenaient les Pères Augustins
du Collège de Binche. Le jardin s'étendait sur 468 verges de 20 pieds carrés [5].
Vers
1812, sous l'Empire, le maire Coquiart fit une requête adressée à l'empereur
Napoléon, afin que la ville puisse acheter le terrain dit du
"Château". Nous en retirons que:
"...les anciens magistrats de la Ville sont
parvenus à le remblayer et à en convertir une partie en jardins d'agrément et
autres, dont un a été accordé à l'école secondaire et l'autre en promenades
publiques....qu'on donna à ce terrain une forme plus utile et plus agréable en
y établissant un cirque, en y faisant des plantations plus régulières en
essences d'arbres plus convenables aux sols, enfin en augmentant la beauté de
la porte d'entrée, bâtie en ordre toscan, en y plaçant le chiffre de Votre
Majesté, et en la surmontant d'un aigle..."[6].
Par un décret de Napoléon daté du 23-8-1812, l 'administration
municipale put acheter pour la somme de 2.500 fr., tout l'emplacement du palais
ainsi que les jardins y annexés[7].
La ville donna en location par baux de 9 ans le
terrain qu'elle lotit en plusieurs jardins, tout en conservant une promenade
publique à travers eux.
Le 26-6-1837, le conseil communal de Binche considéra qu'il y avait lieu de donner une destination nouvelle à la promenade publique dite du Château. Il décida:
Le 26-6-1837, le conseil communal de Binche considéra qu'il y avait lieu de donner une destination nouvelle à la promenade publique dite du Château. Il décida:
"1. Que tous les jardins mis en location
seront convertis en un jardin d'agrément.
2. Le jardin occupé par le Collège sera également
compris dans la nouvelle distribution. Celui portant le n° cinq, ci-devant
occupé par feu Mr Coupez, sera cédé au dit établissement d'instruction en lieu
et place de l'autre.
3. Le
Collège du bourgmestre et échevins est chargé de faire notifier à tous les
locataires un acte de résiliement (sic) de leur bail pour le 1er mars 1838,
avec l'abandon de la jouissance à la fin du mois d'octobre de cette année."[8].
Du côté
du portail principal de la collégiale, on construisit la maison de cure, un
jardin faisant partie de l'assise du parc y était attaché. Elle fut mise à la
disposition du doyen de Binche le 1-12-1830, mais elle lui fut retirée
cinquante ans plus tard par jugement du tribunal civil de Charleroi, que
confirma la cour d'Appel de Charleroi. Elle fut évacuée le 16-8-1880.
Le bourgmestre Wanderpepen demanda au conseil
communal l'autorisation de vendre tous les arbres reconnus inutiles et qui ne
font pas partie du massif. Le conseil l'autorisa à vendre tous les arbres de
haute futaie croissant dans l'enceinte du Château excepté les "jeunes
tilleux et les hormes" (sic)[9].
Il y eut beaucoup d'aménagements à faire car
énormément de pierres et briques provenant de l'ancien palais parsemaient
encore le parc.
Un état des ouvrages effectués au Château depuis
le commencement des travaux jusqu'au 30-12-1837, nous renseigne sur ceux-ci et
sur la vente des matériaux [10]:
a) L'échevin Lambret a reçu de la caisse
communale 800 Fr.
b) De différentes personnes pour prix des
matériaux et futaies vendus 580 Fr.
1. Aux ouvriers pour journées 1271
Fr.
2. Au notaire Lecocq pour arbustes 56 Fr.
--------
1327 Fr.
Ces travaux ont produit à la Ville:
Il a été payé:
1. 53.000 pavés estimés à 4 cts. 2120 Fr.
2. 1150 pavés de plus grands 120 Fr.
3. Un tas de grès à confectionner en pavés 200 Fr.
4. Un tas de pierres bleues 30 Fr.
5. 3 buses en plomb estimées à 45 Fr.
--------
2568 Fr.
Il y a encore en caisse 1768 Fr. de
bénéfices".
Le collège, sur proposition du bourgmestre peut
encore traiter la vente de 30.000 pavés en grès à confectionner au prix courant
des carrières des environs.
Le 11 mars 1838, le collège du bourgmestre et
échevins avait passé une convention avec les sieurs Blaivie et Carlier pour la
fourniture des arbres et arbustes dans le parc ainsi créé.
Des marronniers d'Inde, des tilleuls, des
platanes, houx et noisetiers furent plantés.
Le collège des bourgmestre et échevins avait
prévu de nommer un garde et de lui construire une maisonnette à côté du
grillage d'entrée du parc, mais le conseil communal du 16-6-1838 rejeta la
proposition, néanmoins le collège put disposer de la somme de 1,5 Fr. par jour
à allouer à un ouvrier qui soignerait les plantes jusqu'au 1er novembre de
cette année, époque où le jardinier pépiniériste doit cesser de répondre de la
pousse des arbustes et plantes qu'il a fournis[11].
Une grille de belle présentation fut installée
sur les plans dressés par le "mécanicien" André Simon, de Châtelineau.
Elle était conforme à celle placée à l'entrée du château de Marchiennes-au-Pont,
et mesurait 11 m .
de long.
Sa confection et la pose revinrent à 736 Fr.,
non compris les pierres bleues du soubassement[12].
Au fronton de la grille d'entrée on pouvait lire
l'inscription:
Décence et Urbanité
Dans ce lieu de gaieté
Le conseil communal du 7-5-1839, décida qu'on
installerait au parc pour la fin de l'année, un jet d'eau qui fonctionnerait le
dimanche et les jours fériés; il vote alors la somme de 256 Fr. pour cette
réalisation[13].
Le 4-12-1839, le conseil revoit sa résolution
pour décider qu'on réaliserait un bassin octogonal ressemblant au bassin avec
jet d'eau du château de Bruille, appartenant à Mme la douairière de Robiano. Le
bassin à établir aura 7,5 m .
de long et sera profond de 95
cm .
Le plan proposé fut adopté et il fut décidé que
le bassin serait établi au milieu de la pelouse en face de la grille d'entrée[14].
Après réflexion et une visite sur les lieux, le
conseil décida le 27-1-1840, que l'emplacement ne convenait pas, que l'étendue
du bassin de 8,6 m
de coin en coin, enlèverait la beauté de cette pelouse et qu'il serait
transféré en face de la tour vis à vis du chemin dit ruelle à Mourdreux et
établi entre deux chemins venant à la hauteur du "Cirque de Dante" et
de la grande pelouse[15]. Le
bassin octogonal fut fourni par le maître de carrière feluysien, Charles Piron
en avril 1840 pour la somme de 550 Fr.
Ce bassin exista jusqu'il y a peu mais n'était
plus visible en tant que jet d'eau, il avait été converti en parterre de
fleurs. Les fouilles actuelles du parc l'ont "mangé".
Dès lors, fêtes, bals de ducasses et concerts se
succédèrent; lorsque ces manifestations se passaient le soir, on illuminait le
parc par des bougies protégées par 1000 lampions en verre de couleurs et par 25
réverbères[16].
Lors de la séance du conseil communal du 9-1-1841,
le bourgmestre Wanderpepen informa l'assemblée que le notaire Laurent lui avait
dit qu'il abandonnerait au profit de la ville, ses honoraires dans la vente de
deux maisons sises contre le rempart, rue de Mons et rue de Charleroi, pour être
employés à l'embellissement du parc[17].
La somme de 256 Fr. provenant du legs de Charles
Laurent fut allouée à l'établissement d'un kiosque. La somme fut complétée de
400 Fr. par le collège échevinal[18].
Un kiosque fut établi au milieu de la pelouse du
"Cirque de Dante", ce kiosque en bois avait un diamètre de 8 m . et 90 cm . de haut [19].
Ce
kiosque sera remplacé en 1862:
"Attendu que les colonnes en bois et la
corniche du kiosque du parc communal se trouvent entièrement hors d'usage.
Attendu qu'il convient d'établir un kiosque qui
puisse résister à l'intempérie du temps..."
Le collège est chargé de faire ériger un nouveau
kiosque.
Rodolphe Paris, constructeur à Battignies,
présenta le projet d'établissement d'un kiosque avec colonnes, corniche et
charpente en fer et couverture en zinc très solide qui coûterait 2481 Fr. 20 cts,
et s'il était pourvu d'une balustrade en fer, il serait majoré de 871 Fr.
Ce projet fut adopté le 26-5-1862, et réalisé[20].
Ce kiosque a connu de magnifiques concerts
donnés par les sociétés de musique locales lors des ducasses ou lors des
grandes festivités binchoises qui attiraient des foules énormes.
En 1866, le sénateur Louis de Robiano a offert à
la ville la pièce d'eau qui se trouve à l'entrée du parc.
Lors de
sa séance du 20-5-1868, la Commission administrative des hospices civils de
Binche, émit le désir d'établir une glacière dans la ville. Elle serait
construite aux frais des hospices, dont le produit à récolter et la vente de
glace appartiendraient aux dits établissements. Cette construction serait d'une
grande ressource dans certaines maladies. La commission estime que le meilleur
emplacement pour cette glacière, serait le parc communal où un gardien exerce
une surveillance de jour et pourrait être chargé de la vente. Les glaces
seraient fournies gratuitement pour le service médical des pauvres secourus par
le bureau de bienfaisance. Le projet devait être soumis au conseil communal[21].
Le 2-7-1868,
le conseil communal après avoir longuement discuté avec les membres de la
commission, est d'avis, que le parc étant une propriété communale, il
appartient à la Ville de se charger de l'établissement de la glacière pourvu
que la caisse de l'hôpital lui procure une somme de 2.000 Fr. pour couvrir les
frais de construction et lui paye un intérêt de 4,5 % annuellement. La ville
fournirait gratuitement la glace nécessaire au service des infirmières.
Le 1-8-1868, l 'architecte de la Ville, Emile Mahieu,
présenta un projet de glacière, ce dernier fut approuvé par le conseil communal
du 11-8-1868. Ce projet fut exécuté suivant le modèle d'une glacière construite
dans la propriété de Mr Wanderpepen à Battignies.
Une soumission fut décidée pour cette entreprise,
elle fut adjugée pour 3.600 Fr. à Mr Coquiart.
Ce dernier entreprit les travaux de terrassement
le 9-11-1868, la profondeur de la glacière était de 1,4 m . et le travail fut payé
3.800 Fr.
Le 30-8-1869, Ursmer Boudart, entrepreneur à
Binche fut payé 810 Fr. pour avoir maçonné la tour de la glacière en moellons,
"afin de préserver la glacière de l'humidité et d'établir la tour".
Les briques furent fournies par Jean-Baptiste Everbecq, de Waudrez.
Un pavillon fut construit sur cette glacière.
La commission administrative des hospices fit un
prêt provisoire de 4.000 Fr. pour son édification, en date du 1-11-1869.
Le 22-11-1873, la firme Aubert Blaton, de
Bruxelles[22], spécialisée en
confection de citernes, fosses de tanneries, bassins de jardins, cascades,
rochers, grottes et glacières, écrivit au bourgmestre de Binche, pour lui
proposer un travail d'enrochement (fausse grotte) pour le prix de 13.000 Fr.
Le 10-9-1873, Aubert Blaton "s'engage à
transformer le pavillon qui se trouve au dessus de la glacière en une grotte
avec pièce d'eau.
L'intérieur aura la forme d'une grotte naturelle
avec stalagmites et stalactites comme celle qui existe à la taverne du Rhin (ex
Germania, rue Saint-Jean à Bruxelles), le diamètre sera de 6,5 à 7 m . et la hauteur des voûtes
enrochées de 5,5 à 6 m .
La hauteur extérieure sera de 6,5 m ., il y aura 3 entrées
dans le genre de celle de l'aquarium du jardin zoologique de Bruxelles, une
cascade et un aquarium derrière, dont la glace serait fournie par la ville, la
pièce d'eau aura 10 à 12 m .
de surface. La glacière sera parfaitement cimentée à l'intérieur de façon à
pouvoir préserver la glace. Tous ces travaux se feront pour la somme de 13.000 Fr.
à payer à partir du 1er janvier 1874, jusqu'au 1er janvier 1886."
Finalement la Ville opta pour l'établissement
d'une grotte beaucoup plus simple, réalisée par Aubert Blaton, dont la ville
fournit les matériaux indispensables, rocs, ciment, etc. Le prix revint à 4.635
Fr.
L'ancien jardin du doyen fut planté d'une
douzaine de variétés de poiriers, cognassiers, etc. devant servir à l'école d'arboriculture.
En septembre 1870, on y bâtit aussi une serre
sous la direction de l'architecte communal, Emile Mahieu. Elle coûta 1900 Fr.
environ.
Un muret clôturait cette partie du parc[23].
Le
kiosque fut rénové, un projet fut présenté par un certain Delpierre, le 28-11-1883:
"Kiosque conçu d'après le type de celui du
parc de Bruxelles, entièrement construit en fer.
Couverture en zinc sur charpente de bois de
sapin. La toiture sera supportée par 8 colonnettes en fer de fonte reliées à la
partie supérieure par deux sommiers avec découpures à jours. Un garde de corps
de forme élégante reliant les colonnettes à la partie inférieure sera posé sur
un soubassement de pierre. Les pierres de taille du kiosque encore en bon état,
serviront de soubassement en leur faisant subir toutefois une légère
modification.
Le travail est évalué à 2.200 Fr. y compris la
peinture en bronze et toutes les ferrailles et la démolition du kiosque actuel."[24].
A cette
époque, à proximité du kiosque et de la grotte fut bâtie une buvette pour les
jours de fêtes.
En 1896, sur invitation de la Commission des
monuments et sites, on dégagea la collégiale des constructions parasites qui
enserraient l'édifice. On démolit le presbytère[25] et
une ancienne remise des pompes à incendie de la Ville. Le jardin de l'école
d'arboriculture, ancien jardin du doyen fut définitivement incorporé dans le
parc[26]. A
cette occasion on mit à jour entre le rempart et l'église plusieurs caves qui
furent déblayées, car elles étaient remplies d'objets calcinés par l'incendie
de 1554. Le mur formant le fonds du parc près de la chapelle Saint-André et
vers le portail principal de la collégiale, fut doté d'une grille ornementale.
Le parc
n'évolua plus dans sa conception avant 1916. A cette date, des fouilles furent
entamées dans différents endroits du parc sous l'impulsion du bourgmestre
Derbaix. Ces recherches furent continuées en 1921 par l'architecte Devreux;
elles mirent à jour des éléments du palais de Marie de Hongrie. Il ne nous
appartient pas dans cet article de détailler les fouilles, on s'en référera au
rapport rédigé par l'auteur des fouilles[27],
mais il est à noter que la physionomie des lieux en fut bouleversée.
La première guerre mondiale laissa trois canons
et leur affût à proximité de la pièce d'eau de l'entrée du parc.
En juin 1924, un plan d'aménagement du chemin de
ronde à proximité de la tour de la chapelle du palais fut réalisé sous la
conduite de l'architecte de la ville, Vital Gailliez[28].
Le parc commença à se couvrir de monuments à
partir de 1938, en effet un monument très simple à la gloire du général-baron
André Boussart fut imaginé par l'architecte Victor Remy et confié au sculpteur
Victor Demanet. En mai 1938 un plan d'aménagement des pelouses du parc fut
établi et le 30 juin de cette année on décida de placer le monument entre les
deux chemins amenant de l'entrée et du kiosque. Le monument fut inauguré le 18-9-1938
en présence de la princesse Napoléon. Ce monument fut abattu en juin 1940, sous
l'occupation allemande, probablement par un fanatique de l'ordre nouveau. Il
fut remisé pendant longtemps dans la cour des caves Bette et fut remonté
récemment dans le parc.
En 1948, un comité fut créé pour l'érection d'un
nouveau monument à la gloire d'André Boussart, ce monument fut réalisé dans les
lignes de l'ancien. Un autre monument fut dédié à René Légaux, poète patoisant.
Les deux monuments furent conçus par l'architecte Delval et ciselés par le
sculpteur Dubie. Le monument Légaux se présente comme un livre ouvert, il est
adossé au mur donnant vue sur la chapelle Saint-André, celui-ci fut abaissé et
remplacé par une grille.
Ces deux édicules furent inaugurés le 13-6-1948[29].
Le 27-4-1950, le conseil communal présidé par
Charles Deliège décida l'aménagement de l'entrée du parc. Les plans sont
fournis par l'architecte communal Georges Gailliez.
Ces travaux comportent la fourniture et la pose
d'un muret bahut et pilastres en pierre de taille pour l'entrée du parc, la
fourniture de bordures en pierre au pied de la collégiale et des abords de
l'entrée du parc. La fourniture et la pose d'une grille moderne en fer forgé.
L'adjudication eut lieu le 5-5-1950.
Les travaux furent confiés à Maurice Pâques, de
Soignies pour les pierres et la maçonnerie; les grilles, à l'atelier de construction
L'Heureux, de La Louvière[30].
Ces travaux mettent en valeur la statue du
"Gille" qui se trouve à l'entrée du parc et qui est l'œuvre du
sculpteur Delnest. Ce monument fut inauguré le 23-2-1952[31].
A gauche de l'entrée, un pavillon destiné aux
pensionnés avait été bâti.
L'architecte communal Dubray avait conçu un plan
d'aménagement de ses abords le 1-5-1953[32].
Derrière la pièce d'eau de l'entrée du parc, un
monument dédié au bourgmestre Charles Deliège a été érigé. Ce monument a été
réalisé par l'architecte Joseph Delwart. Le médaillon de bronze fut ciselé par
le sculpteur Christian Leroy. La décoration florale fut confiée à l'école d'horticulture
de Mariemont. L'œuvre fut inaugurée le 7-5-1977.
Dans le cadre de la mise en valeur des "caves Bette" dont les abords seront convertis en musée archéologique de plein air, on envisagea de créer une cafétéria dans l'ancienne école gardienne communale qui se trouvait à gauche de l'entrée du parc.
Dans le cadre de la mise en valeur des "caves Bette" dont les abords seront convertis en musée archéologique de plein air, on envisagea de créer une cafétéria dans l'ancienne école gardienne communale qui se trouvait à gauche de l'entrée du parc.
Le 4-2-1971,
le collège échevinal examina l'avant-projet de construction d'une nouvelle
cafétéria, présenté par l'architecte Yvan Dubray. Le collège voit alors en
prospective l'aménagement du parc:
"considère que l'école est trop vétuste,
que l'existence d'une maison pour le concierge est trop importante, que
l'existence du pavillon des pensionnés et d'une cabine électrique posent des
problèmes à résoudre, que l'ancienne buvette exploitée à l'occasion de la
ducasse pour les concerts est démodée tout comme la grotte
artificielle...décide, de marquer un accord de principe en vue de la
construction d'une cafétéria, d'envisager une solution de rechange et de
combiner la modernisation de la buvette..."[33].
L'école gardienne fut abattue en 1972, on créera
à son emplacement une terrasse surplombant les restes archéologiques du donjon
primitif de Binche dont les fouilles furent exécutées dès 1979 par la
CO.P.H.A.B.[34].
Le pavillon des pensionnés commença à glisser,
on dut se résoudre à le supprimer, ce fut fait en 1991. Les fouilles
entreprises par la Région wallonne ont complètement bouleversé le parc, plus
rien ou presque ne subsiste de l'ancien parc, si ce n'est une dizaine d'arbres
et l'aménagement de l'entrée du parc.
Le Vieux cimetière et la chapelle Saint-André
ont été reliés au parc par une passerelle
Projet de passerelle
entre le parc et le vieux cimetière, aujourd’hui réalisé.
Un jardin
Renaissance a été dessiné et replanté. L’office du tourisme binchois s’y est
installé un moment dans la maison appelée « caves Bette », suivis
ensuite par d’autres bureaux de l’administration communale.
Les fouilles archéologiques de ce haut lieu
d’histoire attendent un aménagement qui pourrait les préserver des intempéries
et des vandales qui s’y sont déjà manifestés. Des fêtes médiévales sont
organisées chaque année dans le parc attirant la grande foule, mais le parc est
en temps ordinaire un oasis de calme et de sérénité.
[2] GLOTZ S., A propos du
"palais" de Marie de Hongrie à Binche, in bulletin S.A.A.M.B. n°
10, juin 1998, p.11.
[6] MILET A., L'achat du "Château de Binch" en 1812, in Les Cahiers
binchois, n°14, 1996, pp.133-134.
[11] A.V.B. 01-00-01-9/186.
[12] A.V.B. 01-00-01-9/253.
[13] A.V.B. 01-00-01-9/259.
[14] A.V.B. 01-00-01-9/311.
[15] A.V.B. 01-00-01-9/328.
[16] A.V.B. 01-00-01-9/363.
[17] A.V.B. 01-00-01-9/398/399/406.
[18] A.V.B. 01-00-01-9/582.
[19] A.V.B. 01-00-01-9/582.
[20] A.V.B. 01-00-01-14/1880.
[21] A.V.B. 01-10-04-9/79.
[22] Firme établie 120 rue du Trône Bruxelles.
[23] A.V.B. 01-10-04-9/81.
[24] A.V.B. 01-10-04-9/79.
[25] DERBAIX E., Les monuments
de la ville de Binche, Mons, 1928, p.6.
[26] L'éducation
populaire, n° 8, 20-2-1896, p.6.
[27] DEVREUX E., Les
châteaux de Binche, Mons 1928, pp. 1-21.
[29] GRAUX. A. Le monument André
Boussart par le sculpteur Victor Demanet, in info CO.P.H.A.B. n° 13, 1989,
p.22-23.
[34] JURION F., Deux campagnes de fouilles aux caves Bette à
Binche, in Les Cahiers Binchois, n°3, 1980, pp. 25-31.
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