vendredi 4 mai 2018

L'exploitation industrielle de la terre à Leval-Trahegnies


L’EXPLOITATION INDUSTRIELLE DE LA TERRE A LEVAL-TRAHEGNIES
                                                                                                                                         Alain GRAUX
TUILERIES
L’implantation de glaise spécialement vers le Trieux de Leval (Place du Centre) permit l’exploitation de petites tuileries familiales.
Au début du XIXe siècle, Toussaint Leroy exploite une glaisière. Vers 1829, dans son dictionnaire du Hainaut, Philippe Vandermaelen cite  sept tuileries où l’on fabrique aussi des pannes et carreaux à paver, à cette époque on peut citer Charles Bardeau, Hubert Leroy et Augustin Marlière.
Dans la décennie 1860-1870, quelques tuiliers sont en activité : Philippe Bardeau et consorts, Ursmer Brancart et frères, Pierre Leroy le jeune, et Pierre Leroy-Riche.
Félicité Leclercq, veuve Nicolas Godeau, était propriétaire de deux fours à tuiles et fabricante de tuyaux de drainage ; Félix Vray fabriquait le même produit.
Charles Bardeau (fils de Philippe) travaillait sur un four  de tuilier vers 1888-1895 à la « Planche Lagneau »,  ainsi qu’au chemin de Fontaine avec Dieudonné Bardeau vers 1905.
Prosper Hoyaux avait une petite fabrique  de « pannes » et carreaux, à la limite de Leval et Mont-Sainte-Aldegonde, il est signalé de 1881 à 1926.
POTERIES
L’argile de potiers constituait une ressource précieuse pour les habitants de Leval qui l’exploitèrent sporadiquement sous l’ancien régime, mais ce n’est que vers 1810, que l’on connaît les noms  de certains potiers, ils font partie de la famille Beautrix : Augustin, Jean-Joseph et Jean-Philippe, de même que Noël Brancart et Toussaint Leroy.
Cette branche d’industrie ne semble pas avoir duré plus que la première moitié du XIXe siècle[1]
BRIQUETERIES
Ce n’est qu’à la moitié du XIXe siècle que l’on commença à extraire industriellement de la terre glaise pour fabriquer des briques, cela se faisait auparavant mais simplement pour le besoin personnel de quelques uns.
Le premier briquetier de profession, signalé vers 1854  est Pierre Hulin. Vers 1870, la matrice et le plan Popp signalent 14 briquetiers. De petites briqueteries s’ouvrirent afin de pallier à la demande pressante des industriels de la région, notamment pour la construction de la cité ouvrière  de la rue Clément Bredas, des charbonnages, des bâtiments communaux divers, de l’église de Trahegnies (1892), du château Cambier (1908-1910), ainsi que de maisons particulières. La demande se fit de plus en plus pressante vu l’explosion démographie due à l’expansion démographique du village, conséquence de l’industrie charbonnière et métallurgique.
En 1891, deux briqueteries étaient encore en activité dans le fond de la Courte. Elles avaient été installées à cet endroit pour la construction du charbonnage et des bureaux.
Il faut signaler les grandes migrations saisonnières à l’étranger de briquetiers levallois appelés « plats-pids »[2].
La plus ancienne campagne connue de briquetiers se situe en Allemagne en 1872 ; d’autre part on connaît celle partie à Bilbao (Espagne), menée par le maître briquetier Joseph Buisseret, en 1889, pour le compte de la famille Coppée qui y faisait installer des fours à coke. 
En 1899, une douzaine de « bricteux »  partirent en avril pour la Russie,  pour le compte de la Glacière de Roux qui devait installer une filiale dans ce pays. On connaît aussi les campagnes de 1913, à Donetz (Russie) pour la construction de fours à coke. La France était aussi une destination suivie par les briquetiers levallois[3].



[1] BURGEON R. et LEMAIRE E., Miettes levalloises, t.2, pp.79-80.
[2] Plats-pids : sobriquet attaché aux briquetiers qui, travaillant plusieurs mois à pieds nus sur leurs chantiers, souffraient d’un affaissement plantaire.
[3] BURGEON R. et LEMAIRE E., Miettes levalloises, t.2, pp.71-77

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