dimanche 6 août 2023

L'auberge (ferme) de la Couronne à Battignies

 L’Auberge (FERME) de la Couronne A BATTIGNIES

                                                                                                                                        Alain GRAUX

Proche de la place de Battignies, dans la rue des Pastures, on peut voir une belle demeure du XVIIIe siècle qui fut suivant la  tradition orale - sans qu’on puisse vraiment le démontrer - l’hôtel de la Couronne.

La propriété appartenait à Alexandre Blairon[1], elle passa par succession à sa fille Marie-Jeanne-Victoire[2], épouse Adrien Latteur.

Elle est probablement louée à un nommé Brogniez

Un fait divers y est signalé le 15 juillet 1785 : « Jeanne Guerenon, jadis cuisinière est décédée chez le Sieur Brogniez, aubergiste de la Couronne à Battignies… » [3].

En 1846, la propriété est citée appartenant à leur fils Henri Latteur[4], avocat à Mons.

Le cadatre de Battignies signale que ces biens sont vendus en 1851 à Elie Meunier, brasseur à Binche, mais ils ne restèrent pas longtemps entre ses mains car le plan  et matrice Popp de Battignies, vers 1860, cette maison et dépendances sont signalés : ferme appartenant à André Rougez[5], cultivateur.

Parcelle  A.174                       Verger                        60 a 80 ca.

                   175                      Jardin                          15 a 20 ca.

                   176                      Maison                        10 a 60 ca.

Ses fils Nicolas[6], né du premier lit (Rougez-Boudart), et Auguste[7], né du second lit (Rougez Carpentier), cultivateurs tous deux, lui succèdent.

Le couple Auguste Rougez-Laurent a eu 4 enfants nés à Battignies : Julia[8], Omer[9], Jeanne[10], Auguste[11], cultivateur.

En 1912, sur la liste électorale de Binche Nicolas Rougez est toujours cité cultivateur.

La propriété fut vendue à Emile Limbourg[12], marchand de chiffons.

La propriété passa par succession à sa fille  Jeanne, épouse Fernand Légaux[13], et ensuite à Léon Laigaux[14], négociant en chiffons et métaux.

Dans un article de Paul Clovis Meurisse[15], celui-ci  suggérait que la ferme sise au n° 30 (actuellement n°22), de la rue des Pastures, appartenait à un abbé de Marchiennes étant donné qu’une pierre armoriée avait été placée au dessus de la porte cochère.

Mais cette pierre, carrée, recouverte de multiples couches de chaux, était placée la tête en bas. Ce n’était peut-être qu’un élément rapporté maladroitement d’un autre bâtiment. L’hypothèse n’était pas probante à mon avis.


Un article paru dans le journal « Le Centre » vers 1930, montrant divers aspects de la ville de Binche, le bâtiment est entièrement couvert de chaux (Voir photo supra).

En 1946, un article parle de cette demeure[16] ;

Au fonds de la place de Battignies un corps de logis vaste et tout blanc frappe l’attention des passants. Les Allemands l’avaient d’ailleurs repéré sur leurs cartes militaires, ils s’attendaient à y trouver des chevaux et des écuries, mais l’antique ferme de la Couronne a été transformée depuis longtemps et son propriétaire L.O. Legaux n’avait certainement pas l’intention de lui rendre sa destination primitive.

Quelques années après cette date, la demeure fut restaurée, sablée et remise dans son aspect primitif, elle est décrite par Françoise Carlier[17] :

Sur un soubassement en moellons de grès de Bray à assises réglées, belle habitation basse de type  tournaisien du XVIIIe siècle, en briques prolongée à droite par un corps de dépendances.

Façade homogène, animée par cinq ouvertures avec bandeau de pierre calcaire au niveau des appuis, porte centrale avec base des montants en harpes.

A la face latérale gauche, trois baies en arc de briques surbaissé. Même type d’ouverture à l’arrière, restauré. Travée gauche ouverte d’un vaste porte charretière en anse de panier. Au dessus, cartouche de pierre armorié et lucarne passante à croupe de tuiles. Adroite, trois portes charretières plus petites.

 

Vers les années 1980, on y trouve un commerce d’antiquités enseigné « Au vieux Binche »

De 1987 à 1995 au moins, les époux Haumont-Marcoux[18], y habitaient.

 



[1] Blairon Alexandre-Joseph, ° Binche 10-7-1728, y  17-8-1773, marchand, X Binche 16-1-1753, Loregn(i)ard, Marie-Philippe, ° Maurage 9-4-1733, Binche 18-4-1766.

[2] Blairon Marie-Jeanne-Victoire, ° Binche 27-7-1760, y †  11-10-1825 x Binche 27-5-1786, Latteur Adrien-Emmanuel-Joseph, ° Binche 4-2-1760, y †  9-8-1830, pharmacien.

[3] AVB. Registre des  décès de la paroisse de Binche

[4] Latteur Henri-Adrien-Ursmer, ° Binche 16 prairial an VIII (5-6-1800), † Mons 30-7-1882, avocat et suppléant de justice, X Binche 9-7-1831, Quinet Sophie-Marie-Florentine , ° Mons 2-8-1808, y † 14-11-1891,

[5] Rougez André-Joseph, ° Ressaix 7-7-1792, † Battignies 31-10-1880, X 1°- Ressaix 31-5-1830, Boudart Adélaïde ° Buvrinnes 27-5-1788, † Battignies 6-9-1840 ;  x 2°- Battignies 26-4-1843, Carpentier Marie-Philippe, ° Strépy 3 pluviôse an XIII (23-1-1805), † Battignies 5-7-1878

[6] Rougez Nicolas, ° Battignies 10-3-1842, x Binche 7-7-1896, Boussart Laure-Catherine-Augustine, ° Binche 7-8-1876

[7] Rougez Auguste, ° Battignies 22-7-1843, † Binche 5-1-1891, x Battignies 30-12-1868, Laurent Elisa, ° Battignies 17-12-1843

[8] Rougez Julia, ° Battignies 13-2-1867, légitimée

[9] Rougez Omar, ° Battignies 10-9-1869

[10] Rougez Jeanne, ° Battignies 29-9-1871, y † 29-12-1871

[11] Rougez Auguste, ° Battignies 19-10-1874

[12] Limbourg Emile-Auguste-Hubert, ° Binche 23-12-1891, x Binche 16-2-1901, Gaillard Marie-Louise,° Binche 13-9-1887

[13] Legaux Fernand-François-Jean-Ghislain, ° Binche 5-1-1899, † Jette 14-7-1927, employé, X Binche 14-8-1922, Limbourg Jeanne-Palmyre-Marie, ° Binche 4-10-1900, y †  25-3-1978.

[14] Légaux Léon-Joseph-Omer-Ghislain ° Binche 3-1-1924, X Péronnes-lez-Binche 3-9-1947, Adam Marie-José-Lucienne-Ghislaine, ° Péronnes-lez-Binche 29-8-1925.

[15] P.C. Meurisse, L’abbaye de Marchiennes eut-elle un refuge à Binche ? Dans les Annales de la Société d’Archéologie, Binche 1922, pp. 23-25.

[16] F.D. Battignies mystérieux  dans Le Centre en date du 18-10-1946.

[17] F. Carlier, dans « Le patrimoine monumental de la Belgique/ Wallonie/ Hainaut/ Thuin, 101. Liège, 1983, pp.173-174

[18] Haumont René-Marius, ° 13-5-1944, agent de publicité, x Marcoux Armande-Jeannine, ° 8-2-1947, assistante sociale

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