lundi 4 décembre 2023

Approche du (des) Trieu(x) de Bergesies et de Saint Berger

               ApProCHE  DU (des) trieu(x) DE BERGESIES ET DE saint-berger

                                                                                                                                             Alain GRAUX

Depuis le Moyen-Âge on parle du (des) trieu(x)[1] Saint-Berger.   Il est difficile de cerner où se situait exactement ce site car les textes sont extrêmement imprécis dans la description. Il est certain qu’il s’étendait sur le versant sud de la ville.

Ce lieu-dit est situé dans l’Alloët de Binche. Il est fort possible que ce soit entre Binche et Buvrinnes (Hameau des Trieux – sentier des Trieux).

En mars 1257, la comtesse Marguerite, avec le consentement de son fils Jean d’Avesnes, donne à l’abbaye de Bonne-Espérance, 26 bonniers de terre du Trieu de Berghesies[2].

Le même mois, la comtesse Marguerite donne aux bourgeois de Binche le restant du Trieu de Berghesies ; elle donne ensuite aux dits bourgeois et à ceux de l’alloët, pour leurs communs pâturages, le trieu dit Bois de Sellevelle, moyennant douze deniers de cens[3].

En 1265, un cens est dû au comte de Hainaut, la ville de Binche lui paye 12 deniers par an pour les trieux de Berghesies et pour ceux de Saint-Berger[4].

 En 1294, Jean d’Avesne fait don  aux religieux de Bonne-espérance du bois dit Bois-le-Comte et 120 bonniers de terres du Trieu de Berghesies, sises près du bois devant dit  à charge de payer douze deniers blancs de cens à payer à la Saint-Rémy[5].

 En 1307, profitant de la venue à Binche du comte de Hainaut, Guillaume 1er d’Avesnes, la comtesse douairière profita de sa présence pour témoigner de sa reconnaissance aux bourgeois de la ville, leur permettant de pouvoir louer à leur profit les trieux de Bergesies pour le terme de six ans, sauf la part qui revenait aux gens de l’Alleu[6].

 Le 21 novembre 1757, un contrat est signé entre les jurés de Binche, d’une part, le maire et les échevins de l’Alleu, d’autre part, au sujet de la location pour 36 ans des trieux de Saint-Berger et de Bergesies, qu’ils possédaient en commun, et qu’ils avaient loués au prix annuel de 323 livres 10 sous, pour éviter toute contestation sur la quote-part du fermage revenant à la ville et fixée à la somme de 80 livres 17 sous 6 deniers[7].

HURTEBISE (Terre d’--)

Le 9 août 1554 un acte de la cour des comptes révèle : « …partie de terre  gisante sur les Trieux  St-Berger tenant au roial chemin allant au Bois le Comte au chemin d’Hurtebize »[8].

SAINT-BERGER (CENSE DE --)

Vers 1382-1383, des travaux d’entretien sont effectués « pour pluiseurs ouvrages et manouvrages fais en ceste présente année a le maison de Saint-Bergier en lequelle de long tamps n’avoit rien esteit ouvret… »[9]Des vignes étaient cultivées sur les terres de la maison de Saint Berger[10].

 En 1670, l’Estat de la consistance du domaine du roy de la terre et seigneurie de Binche signale la maison cense de St-Bergier, jardin et relay du vivier le comte[11].

 Le 1er pluviôse an 10 (21-1-1802), dans le bordereau des biens et rentes de l’église non déclarés au domaine national et destinés au Bureau de Bienfaisance,on cite : « ...Le citoyen Tahon sur sa maison au Trieu Saint-Berger par congé du 22-3-1681…10s. »[12].

SAINT BERGER (Ruisseau du trieu --)

Le 20 octobre 1707, Charlotte Waitte, veuve Pierre Dupuis donne en arrentement au Chanoine André Deliège, la moitié d’un jardin « gisant en dessous le château de Binche, partagé avec ledit Sr Deliège, tenant à lui même, aux rues et au ruisseau descendant du Trieu Saint Berger… »[13].

Il est fort possible que ce soit le ruisseau dit d’Hurtebise du plan Popp.

 

SAINT-CHARLES (Chapelle --)

Le 19 février 1720 le registre d’audiences du magistrat signale

Se représente qu’on est informé qu’on auroit pris la cloche de la chapelle St-Charles sise sur le trieu St-Berger pour être jointe au carillon de cette ville qui s’est fait depuis deux ou trois ans, laquelle est présentement à la maison du sieur Courtois. A des craintes que par un laps de temps cette cloche demeurée oubliée et pour être divertie à ne la remplacer en son lieu au besoin.

En marge on lit : Mémoire que la cloche de St-Charles est sur le clocher de notre paroisse, servante au carillon, que le Sr Courtois a remis une cloche dudit carillon pour remplacer celle de St-Charles qui mesme tourner laquelle est remise à l’hôtel de ville[14].

 La confrérie de Notre-Dame de Liesse avait été érigée à une époque non précisée.

Par un décret de Marie-Elisabeth, gouvernante générale des Pays-Bas, en date du 25 août 1739, cette association pieuse obtint l’autorisation de faire reconstruire la chapelle de Saint-Charles, située au faubourg de Binche sur le trieu dit de Saint-Berger, ensuite de l’approprier à son usage, et d’y poser avec tout ce qui se trouvait dans l’ancien oratoire, l’image miraculeuse de Notre-Dame de Liesse

 Le 6 mars 1837, lors du Conseil communal on cite: ..A été également usurpée une partie de terrain sur laquelle était bâtie une chapelle dite S. Charles près des Trieux Saint-Berger (à la limite de Buvrinnes)[15].

SAINTS BERGERS (Coulture des --)

En 1788, dans les greffes scabinaux on lit: La Coulture dite autrefois des Saints Bergers  à présent la campagne du Sourdeau tenant au chemin allant à la Samme, à l’héritage de Versailles[16].

Une concession pour 63 ans, commencée en 1811, d'une portion de terrain communal (Trieux St-Berger) est allouée à la veuve Joseph Baudoux, née Lutgarde Cambier[17].

Le 4 octobre 1858 « Se porte la somme de 30 Fr., montant de l’emphytéose d’une maison avec jardin, au profit de  Lutgarde Cambier, veuve Baudoux ; ce bail expirera  le 31 octobre 1874[18]. 

L'alleu de Binche comprenait les villages de Waudrez, Buvrinnes et Mont-Sainte - Geneviève et leurs dépendances ... trois quarts des trieux Saint- Berger contenant deux mille cinquante verges contre la ville de Binch pour l'autre ...



[1] On appelle trieux des terres vagues, incultes, sur lesquelles on fait pâturer les bestiaux

[2] Cartulaire de Bonne-Espérance, t III, f° 48

[3] Cartulaire de Bonne-Espérance, t III, f° 52

[4] Cartulaire des rentes et cens dus au comte de Hainaut, p.103

[5] Cartulaires du Hainaut n°108, f° 369

[6] LEJEUNE T., Histoire de la ville de Binche, p.41

[7] Reg. 204, f° 224.

[8] A.G.R. C.C. 45.430.

[9] A.G.R. C.C. 8776, f° 17-18°.

[10] PIERRARD C. Les douaires de Jeanne de Brabant, p. 159.

[11] A.E.M. A-E. 5409

[12] A.V.B. 4070

[13] A.E.M. Notariat 14

[14] A.V.B. 00-00-01-28

[15] A.V.B. 01-00-01-9

[16] A.E.M. Gr. Sc. Prische et Battignies

[17] A.V.B. 01-01-05-87

[18] Rapport sur l’administration et de la situation des affaires de la Ville de Binche  au Conseil communal

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