dimanche 12 mai 2024

Echos de Biinche sous le Consulat

 ÉCHOS DE BINCHE SOUS LE CONSULAT

                                                                                                                                             Alain GRAUX

 Suite à l’annexion de  la Belgique par la République française, celle-ci change de régime  politique  depuis le coup d'état du 18 brumaire de l’an VIII de la République française  (9 novembre 1799) instituant le Consulat.

La loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), rendit aux communes une administration particulière. Les autorités sont désormais nommées et non plus élues, tous les pouvoirs passèrent aux mains du maire et de ses adjoints.

Les conseils municipaux voient leurs attributions se réduire considérablement. Binche en tant que ville entre 2500 à 5000 habitants  a à sa tête un maire, Philibert Lecocq et deux adjoints ;  Joseph Froignu, chargé de la police, et Victorien Derbaix, ayant la surveillance des travaux publics et le logement des troupes en l’absence du maire.

 Le 17 frimaire an IX (28 décembre 1800), la gendarmerie de Binche a saisi chez Ursmer Fayt 400 francs de gros sols faux et les ustensiles de leur fabrication. On a arrêté avec Ursmer Fayt, le chapelier Landelain Navez ils ont été conduits à Charleroi.

 Le 10 frimaire an X (1-12-1801), le citoyen Lecocq, maire, a donné sa démission, il est remplacé par le médecin Nicolas Coquiart, l’adjoint Froignu ordonne à « la musique guerrière » de jouer un air, les cloches de la ville tintent, la municipalité va en cortège jusqu’au domicile du maire[1].

 Le 27 frimaire an X (18-12-1801), une série de vols eut aux jardins du château. Le citoyen Debiseau doit prendre des mesures pour faire cesser le brigandage. On institue Joseph Griez, habitant près de l’entrée du château, à la fonction de garde-champêtre.

 La vie économique est ponctuée par deux foires  d’un jour  qui se tenaient le 25 floréal (14 mai) et le 9 vendémiaire (2 septembre)[2].

Le 10 nivôse an X (31-12-1801) le sous-préfet envoie une lettre au maire, il s’étonne que personne ne veuille exercer le commerce de fabriquant de tabac.

 Depuis le 18 germinal an X (8 avril 1802), eut lieu la mise en vigueur comme loi de l’Etat, un concordat entre le Saint-Siège et le Consulat. Les portes de la collégiale Saint Ursmer, qui avaient été fermées le 1er fructidor an V (15 septembre 1797), furent de nouveau ouvertes le 29 prairial an X (9 mai 1802). L’église devient cure secondaire.

 Le 15 floréal an X (5-5-1802), le Binchois André Boussart, qui à cette époque était général, commandant militaire du département de Jemappes, fut reçu en grandes pompes par l’administration municipale. Il assiste le soir dans la collégiale au baptême de sa nièce Napoléone Joséphine Blairon, fille de sa sœur Henriette.

 André Joseph Boussart

La brigade de gendarmerie, qui occupait le collège comme caserne est sommée de l’évacuer le 1er germinal an X, en fait, les gendarmes s’y maintiendront jusqu'au 1er floréal an XI  (2-5-1803). Le maire Coquiart, se plaignaitque la ville n’ait jamais reçu le montant de la location  du collège par la gendarmerie. Les bâtiments non entretenus se détérioraient et l’administration municipale voulait rendre les bâtiments habitables et propres àcréer l’établissement d’une école secondaire. Les démarches aboutirent, le financement, les modalités d’installation de l’école, le transfert des élèves du pensionnat Sainte Appoline d’Epinois, tout fut réglé[3].

 Binche possédait un tribunal ou Justice de paix ; le juge, Théodore Buisseret, était un ancien bailli de l’abbaye de Bonne-Espérance, il fut nommé à ce poste en 1796, il fut confirmé dans cette fonction le 15 floréal an XI (24 mai 1803).

 Trois études de notaire ont signalées sous le consulat, celle de Michel Ardache, de Charles François Despienne et Célestin Lecocq.

 Le 14 pluviôse an  XII (3 février 1804) le maire de Binche, Nicolas Coquiart autorise  la population « à prendre les plaisirs de la mascarade dans le courant des carnavalles de cette année…les travestis ne pourront porter atteinte aux bonnes mœurs  et qu’aucun acte ou chansons ne pourront nuire à la dignité de qui que se soit. Il est interdit aux masques de courir les rues pendant les offices divins »

A la fin du consulat, en l’an XIII (1804) on  trouvait aussi  à Binche un bureau de poste aux lettres, un bureau d’enregistrement (créé en 1796), dirigé par Nicolas Leclercq, une recette des droits réunis, un bureau central de bienfaisance.


[1] A.V.B. 01-11-01-1

[2] Annuaire du département de Jemappes, an X.

[3] Voir les détails concernant cette école : S. GLOTZ, Le quatrième centenaire de l’enseignement secondaire binchois (1570-1970), Mons, 1971, pp. 60-75.

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