ÉCHOS DE BINCHE SOUS LE CONSULAT
Alain GRAUX
Suite
à l’annexion de la Belgique par la
République française, celle-ci change de régime
politique depuis le coup d'état du 18 brumaire de l’an
VIII de la République française (9 novembre 1799) instituant le
Consulat.
La
loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), rendit aux communes une
administration particulière. Les autorités sont désormais nommées et non plus
élues, tous les pouvoirs passèrent aux mains du maire et de ses adjoints.
Les
conseils municipaux voient leurs attributions se réduire considérablement.
Binche en tant que ville entre 2500 à 5000 habitants a à sa tête un maire, Philibert Lecocq et
deux adjoints ; Joseph Froignu,
chargé de la police, et Victorien Derbaix, ayant la surveillance des travaux
publics et le logement des troupes en l’absence du maire.
Le
17 frimaire an IX (28 décembre 1800), la gendarmerie de Binche a saisi chez
Ursmer Fayt 400 francs de gros sols faux et les ustensiles de leur fabrication.
On a arrêté avec Ursmer Fayt, le chapelier Landelain Navez ils ont été conduits
à Charleroi.
Le
10 frimaire an X (1-12-1801), le citoyen Lecocq, maire, a donné sa démission,
il est remplacé par le médecin Nicolas Coquiart, l’adjoint Froignu ordonne à
« la musique guerrière » de jouer un air, les cloches de la ville
tintent, la municipalité va en cortège jusqu’au domicile du maire.
Le
27 frimaire an X (18-12-1801), une série de vols eut aux jardins du château. Le
citoyen Debiseau doit prendre des mesures pour faire cesser le brigandage. On
institue Joseph Griez, habitant près de l’entrée du château, à la fonction de
garde-champêtre.
La
vie économique est ponctuée par deux foires
d’un jour qui se tenaient le 25
floréal (14 mai) et le 9 vendémiaire (2 septembre).
Le
10 nivôse an X (31-12-1801) le sous-préfet envoie une lettre au maire, il
s’étonne que personne ne veuille exercer le commerce de fabriquant de tabac.
Depuis le 18 germinal an X (8 avril 1802), eut lieu la mise
en vigueur comme loi de l’Etat, un concordat entre le Saint-Siège et le Consulat.
Les portes de la collégiale Saint Ursmer, qui avaient été fermées le 1er
fructidor an V (15 septembre 1797), furent de nouveau ouvertes le 29 prairial
an X (9 mai 1802). L’église devient cure secondaire.
Le 15 floréal an X (5-5-1802), le Binchois André Boussart,
qui à cette époque était général, commandant militaire du département de
Jemappes, fut reçu en grandes pompes par l’administration municipale. Il assiste le soir dans la collégiale au baptême de sa nièce
Napoléone Joséphine Blairon, fille de sa sœur Henriette.
André Joseph BoussartLa brigade de gendarmerie, qui occupait le collège comme
caserne est sommée de l’évacuer le 1er germinal an X, en fait, les
gendarmes s’y maintiendront jusqu'au 1er floréal an XI (2-5-1803). Le maire Coquiart, se plaignaitque la ville n’ait jamais reçu le montant de la location du collège par la gendarmerie. Les bâtiments
non entretenus se détérioraient et l’administration municipale voulait rendre
les bâtiments habitables et propres àcréer l’établissement d’une école
secondaire. Les démarches aboutirent, le financement, les modalités
d’installation de l’école, le transfert des élèves du pensionnat Sainte
Appoline d’Epinois, tout fut réglé.
Binche possédait un tribunal ou Justice de paix ; le
juge, Théodore Buisseret, était un ancien bailli de l’abbaye de
Bonne-Espérance, il fut nommé à ce poste en 1796, il fut confirmé dans cette
fonction le 15 floréal an XI (24 mai 1803).
Trois études de notaire ont signalées sous le consulat, celle
de Michel Ardache, de Charles François Despienne et Célestin Lecocq.
Le 14 pluviôse an XII
(3 février 1804) le maire de Binche, Nicolas Coquiart autorise la population « à prendre les plaisirs de la mascarade dans le courant des carnavalles
de cette année…les travestis ne pourront porter atteinte aux bonnes mœurs et qu’aucun acte ou chansons ne pourront
nuire à la dignité de qui que se soit. Il est interdit aux masques de courir
les rues pendant les offices divins »
A la fin du consulat, en l’an XIII (1804) on trouvait aussi à Binche un bureau de poste aux lettres, un
bureau d’enregistrement (créé en 1796), dirigé par Nicolas Leclercq, une
recette des droits réunis, un bureau central de bienfaisance.
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