dimanche 15 avril 2018

Le reliquaire offert par Marguerite d'York en 1479



LE RELIQUAIRE OFFERT PAR MARGUERITE D’YORK EN 1479 
                                                                                                                                                       Alain GRAUX

Marguerite d’York, troisième épouse et veuve de Charles-le-Téméraire, décédé  à Nancy le 5 janvier 1477, reçut en douaire la terre et seigneurie de Binche par lettres patentes datées du 8 mai 1479.
Un mois auparavant, le 3 avril 1479, dimanche des Rameaux, séjournant à Binche en son « hostel de la Salle », elle fit la donation d’une chasuble, de deux tuniques et d’une chape en brocart cramoisi, de même que « de très beaux livres  pour chanter l’office divin »[1].
Ce même jour elle fit don d’un reliquaire de la vraie croix, calvaire du Christ en croix, ayant à sa gauche Saint Jean et à sa droite la Vierge Marie, ces personnages sont entièrement recouverts d'émail. La figure du Christ, celles de la sainte Vierge en pleurs et de saint Jean sont  en ivoire.
La croix d’or, détachable, peut être portée en sautoir, elle est ornée de belles pierreries, perles fines, émeraude, rubis et saphirs (ces pierres précieuses proviennent d’un collier car on remarque les trous percés sur celles-ci.).
L’œuvre mesure 14,5 cm de hauteur totale, les personnages ne mesurent que 4 à 5 cm de haut. Elle est posée sur un monticule d’émail vert. La base ovale est également ornée de pierreries comprises entre deux torsades dont l'une est émaillée. Au-dessous une plate-bande ajourée de quatre-feuilles.
Cette admirable pièce de joaillerie affectant la forme d'un petit calvaire, contient des reliques enchâssées derrière une grille : un fragment de la vraie Croix et le bout d'une épine de la sainte Couronne.
Il est fort probable que cette pièce inestimable d’art gothique est due à l’orfèvre et valet de chambre de Charles le Téméraire, le Lillois Gérard Loyet.
Pendant les mauvais jours de la terreur, les chanoines de Binche mirent en sûreté ce reliquaire, d’une haute valeur, pour le soustraire à la profanation des agents de la république française. Le 2l mars 1817, sous l'administration du doyen Braibant, on le replaça dans le trésor de l’église Saint-Ursmer[2].
Le calvaire est porté en procession dans une gaine en maroquin fermée par devant par une vitre en cristal.

                                                     

[1] G. WAULDE, la vie et miracles de St-Ursmer, et de sept autres S.S. avec la chronique de Lobbes, Mons 1628, L IX, p.472.
[2] T  LEJEUNE, Histoire de la ville de Binche, pp.463-464.

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