Le bras reliquaire de Saint-Pierre

 Le bras reliquaire de saint pierre   

                                                                                                                                          Alain GRAUX  

En 697, le pape Sergius[1] remit lors de son voyage à Rome à Ursmer, abbé de Lobbes, les reliques vénérées comme étant des os de Saint-Pierre.

Ces ossements seront placés au début du XIII^e siècle dans un reliquaire en argent martelé sur une âme de bois réalisé par Hugo d’Oignies.

Ce reliquaire remarquable, en forme de bras, haut de 63 cm, est orné de 14 plaques niellées d’argent[2], de filigranes et de cristaux en cabochons. Quelques unes des niellures offrent des ornements, d’autres des chasses mystiques, des lions, des dragons et des monstres. D’une petite fenêtre en cristal de roche, on voit les os sacrés. La base est en cuivre rouge gravé et doré.

Bien que l’on prétende souvent que ce reliquaire soit parvenu à Binche en 1403, lors de la transfert du chapitre de  Lobbes à Binche, il n’en est rien, ce reliquaire fut conservé à l’abbaye de Lobbes jusqu’à la révolution française, date où il fut soustrait aux soldats français par un religieux : François Lengrand[3].

Lors du rétablissement du culte, en 1802, il le remit à l’église collégiale de Binche.

 

Le 2 avril 2019, la Ministre de la Culture a classé par arrêté ministériel de la Communauté française le bras reliquaire de saint Jacques et le bras reliquaire de saint Pierre de Binche, avec la qualification de trésor, conformément au décret du 11 juillet 2002 relatif aux biens culturels mobiliers et au patrimoine immatériel de la Communauté française.

 

                                   Bras reliquaire de Saint-Pierre (bas) et de Saint-Jacques (haut)

Détail de la main, les deux doigts repliés sont la représentation de la double nature du Christ.

Lors des processions le clerc qui le portait faisait le geste de bénir

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[1] Sergius fut pape du 15-12-687 au 8-9-701, honoré comme saint le 8 septembre.

[2] Le niellage est la technique d'orfèvrerie qui consiste à appliquer le nielle, un sulfure métallique de couleur noire qui inclut du cuivre, de l'argent employé comme matière de remplissage dans une marqueterie de métaux.

[3] Lengrand François-Ernest , ° Ressaix 11-11-1753, † Battignies 9-8-1819, en religion Dom Joseph, curé de Ressaix en 1817.