dimanche 15 octobre 2017

Une fabrique de confection "L'Alliance Populaire"

L'ALLIANCE POPULAIRE S.A.

Des discussions politiques provoquées par le renvoi d'ouvriers catholiques dans l'établissement Léon Deprez, incita les notables catholiques de Binche à constituer au lendemain des élections de 1884, une société anonyme afin de donner du travail à ces ouvriers[1].
Le 1er novembre 1884, devant le notaire Léon Fontaine et dans les locaux du Cercle catholique de Binche, Gustave Babusiaux, marchand de chevaux; Victor Babusiaux, marchand de chevaux; Auguste Bouvet, attaché au chemin de fer; Adhémar Degueldre, avocat; Louis Degrève, fabricant de chaussures; Jules Deliège-Gravis, marchand; Louis Deliège, matelassier; François Demaret, négociant propriétaire; François Déom, tailleur d'habits et marchand; Camille Déom, tailleur d'habits et marchand; Isidore Devergnies, greffier du tribunal; Lucien François et Louis Gigounon, chefs lampistes au chemin de fer; Emile Labrique, agent comptable; Adolphe Lebrun, peintre et marchand; Léon Lecrinier, propriétaire; Paulin Lefèbvre, agent comptable; Ursmer Leroy, négociant en vins; Léon Leroy-Lebailly, négociant en vins; Dieudonné Leroy, malteur; Antoine Lelong, fabricant de chaussures; Ernest Mabille, négociant en vins; Gustave Martin, banquier; Alphonse Mauroy, clerc de notaires; Emile Meunier, marchand brasseur; Charles et Eugène Ramboux, négociants propriétaires; Gustave Rochez, négociant propriétaire; Louis Winance, mégissier-propriétaire, Melle. Willems-Sebille; Félix Winance, agent d'assurances, tous demeurant à Binche veulent former une société anonyme nommée  "L'Alliance populaire", visant à confectionner des habillements, l'achat et la vente et l'exportation de ses produits. Le capital investi du départ était de 60.000 Fr. représentés par 240 actions de 250 Fr.[2].
Le 20-3-1893, le capital fut augmenté de 15.000 Fr. pour le porter à 75.000 Fr. L'augmentation fut représentée par 60 actions libérées en numéraire. Le 1-10-1895, il fut encore augmenté de 40.000 Fr. représentés par 160 actions de 250 Fr.
La société eut un succès grandissant, la distribution des dividendes passa de 3,6 % la première année à 10 % de 1890 à 1893, 12 % en 1894-1895, 16 % en 1902, 20 % en 1903, le bilan de cette année montre que pour un chiffre d'affaire de 650.000 Fr., on distribua 23.000 Fr. de dividendes aux actionnaires et 8.755,56 Fr. pour les amortissements et tantièmes soit un bénéfice total de 31.755,56 Fr.[3] .
La société fit un vaste immeuble au n° 12 rue de la Station, dressé sur les plans de l'architecte Emile Mahieu en 1891. Le bâtiment reçut son permis de bâtir le 14-6-1891[4].
Ce fut d'abord Gustave Pourbaix[5] qui en fut le directeur, il habitait l'immeuble de "l'Alliance Populaire".
Au centre de l’image, les bâtiments de l’alliance Populaire.

L'atelier initial fut complété par un nouvel immeuble servant d'atelier de confection, rue de Senzeilles, conçu sur un plan daté du 16-9-1905, par l'architecte M. Meunier. Le permis de bâtir fut accordé le 14-10-1905
La société fut prorogée le 26-8-1913[6].
Les statuts de la société furent modifiés le 22-11-1920[7]
Le 22-11-1920, le capital est porté à 230.000 Fr., par une augmentation de 115.000 Fr.
Le capital social est représenté par 460 actions de 250 Fr., elles furent transformées en 460 actions de 500 Fr. et chaque action a été entièrement libérée par un versement complémentaire de 250 Fr.
En 1930, le capital était de 230.000Fr, à cette époque le directeur était Alphonse Winance; le président, Léon Leroy; les administrateurs: Fernand Babusiaux, Victor Lecrinier et A. Leroy; les commissaires: Omer Leroy, P. Leroy et P. Babusiaux[8].
Le 7-7-1941, il y eut encore une prorogation de la société avec augmentation du capital[9]. Celui-ci fut de nouveau augmenté de 1.120.000 Fr. pour le porter à 1.350.000 Fr. par incorporation de diverses réserves et plus-value. Cette augmentation de capital a été réalisée sans création de titres nouveaux, par suppression de la valeur nominale des 460 actions de 500 Fr.[10]. Le conseil d'administration est dirigé par Vital Lecrigniez, administrateur; Fernand Babusiaux, président du conseil; Albert Leroy, Pierre Babusiaux, membres; Emile Grenier, Alex et Louis Babusiaux, commissaires.
René Winance[11] est directeur[12].
Le 2-10-1945, l'assemblée générale des actionnaires revu la constitution du conseil d'administration:
Octave Leroy, avocat, démissionnaire pendant la durée de la guerre, reprit sa place en qualité de président du conseil en remplacement de Fernand Babusiaux, décédé. Alex Babusiaux, notaire, commissaire de la société est élu administrateur et achève le mandat de Fernand Babusiaux. Gérard Leroy, négociant devint commissaire en remplacement d'Alex Babusiaux[13].
En 1949, l'établissement déclare employer 43 ouvriers et 9 employés[14].
A cette époque, la société faisait un chiffre d'affaire de 650.000 Fr. dont 130.000 Fr servait à payer les ouvriers, elle ristournait à ses actionnaires 5,25 % du montant total des ventes[15]
Le 21-5-1959, devant le notaire Reul de Morlanwelz, l'assemblée générale extraordinaire de la société modifie les statuts et crée 115 parts bénéficiaires nominatives non représentatives du capital pour rémunérer certains apports incorporels. La S.P.R.L. Vetimo y est représentée par ses gérants : Edouard Hamaide, chef d'atelier, et Léopold Gilson, employé. Ceux-ci déclarent faire apport à l'Alliance populaire de l'expérience technique et industrielle de leur société. Elle reçoit en rémunération de cet apport les 115 parts créées[16].
Le 1-7-1961, l'assemblée générale change la dénomination de la société en "Belcotex".
L'assemblée prend acte de la démission des administrateurs Alex et Pierre Babusiaux et des commissaires Jeanne Babusiaux, veuve Robert Dautrebande et de Louise Babusiaux, veuve Camille Déom. Jean-Marie Grenier, commissaire démissionne lui aussi. L'assemblée désigne ce dernier aux fonctions d'administrateur, ainsi qu’Ambroise Hamaide. René Winance est nommé commissaire.




[1] S.GLOTZ, La confection binchoise, ses origines et son développement jusqu’en 1951, Louvain, 1972,  p.330.
[2] Archives du notaire F. Babusiaux, 1884, acte 275. Moniteur n°1873/1884.
[3] A.E.M. Enr. A.S.S.P. reg. 54 au 30-6-1903
[4] DURIEUX G. Exposition L'architecture binchoise de 1850 à 1950, septembre 1999
[5] Pourbaix Gustave, ° Binche 10-1-1869, x Erquelinnes 31-8-1896 Stoquart Marie ° Erquelinnes 8-6-1865.
[6] Moniteur belge (M.B.) 6472/1913
[7] M.B. 12-12-1920 n°12903/1920.
[8] Le Centre archéologique, Folklorique, industriel, commercial, artistique, scolaire, La Louvière, 1930, p. LVI
[9] M.B. 12305/1941.
[10] M.B. 33284/1964.
[11]  Winance René-Alfred, ° Binche 15-7-1902, Haine-Saint-Paul 4-1-1962.
[12] M.B. 2577/1945.
[13] M.B. 15576/1945
[14] A.V.B. 01-02-11-34, taxes industrielles.
[15] S. Glotz, La confection...op-cit p.330.
[16] M.B.17191/1959.

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