ALLEZ,
MUSIQUE !
Alain
GRAUX
Si la musique est omniprésente dans toutes les
manifestations publiques ou privées de la ville de Binche, et que les sociétés
musicales en sont bien connues, on parle très peu des facteurs d’instruments de
musique dont la production reste très artisanale.
On relève quelques luthiers : Léon
Jean-Pierre[1] et Dubray Etienne[2].
Le piano est représenté plus largement par la famille Hainaut dont l’atelier
était situé à Battignies au coin de la rue de Merbes et du Pavé de Charleroi.
Ursmar Hainaut[3] y établit son atelier vers
1840. Il y travaillait probablement avec ses frères : Norbert[4]
qui était propriétaire de l’immeuble, Léon et Nicolas. Ils participent à
l’exposition internationale de Paris en 1878 en présentant deux pianos buffets
recevant ainsi la mention « honorable ». La Maison « Hainaut
frères » à l’exposition nationale
de Bruxelles en 1880 et reçut la médaille d’or de l’exposition universelle à Anvers en
1885, pour la présentation de pianos à cordes croisées.
Indépendamment, Nicolas Hainaut, facteur de
pianos de 1851 à 1890, présenta plusieurs brevets d’inventions ; en 1851,
un piano double ; en 1859, un piano à appareil phonographique ; en
1890 des perfectionnements pour pianos. Leurs successeurs Adolphe et Ermin
Hainaut reçurent en 1881 un brevet pour un système de charpente en fer pour
piano. Ils sont cité dans l’ « Almanach
du commerce et de l’industrie » de 1885 à 1893. Ils exercent jusqu’en
1933, toujours au même endroit devenu Binche, au 53 avenue Wanderpepen.
La famille Lebon s’est spécialisée dans la
fabrication d’instruments à percussions.
François Lebon[5]
s’établit à Binche de 1868 à 1920, son atelier était situé en 1868, rue
Saint-Paul. Fernand Lebon[6]
suit les traces de son père, il se spécialise dans les cercles de tamis,
origine du tambour ainsi que dans les soufflets et les toiles métalliques. Son
fils Fernand[7], né en 1902, reprend
l’entreprise et s’installe au n° 36, avenue Wanderpepen. Il favorise la
fabrication du tambour de marche et de type napoléonien. Son frère Raymond[8]
perfectionna la partie métallique du tambour (le fût).
La tradition familiale se perpétue par son fils
Jocelyn[9],
fabricant de tambours et de grosses caisses. Il habite aujourd’hui Buvrinnes. C’est
lui qui, sensibilisé par la disparition des violes du carnaval de Binche,
acheta des violes en Allemagne dont les cylindres porteurs de polkas et de
valses sont d’office à remplacer. Il effectuera alors un travail de notation
pour les remplacer par des airs de violes de Binche. Il y réussit parfaitement
au prix d’énormes heures de travail, perpétuant ainsi nos vieilles
traditions ; il vous a sûrement déjà entraîné à sa suite avec sa
« petite joyeuse » lors d’une sortie du lundi gras.
Sans musique, Binche ne serait plus Binche, ces
artisans en sont les chevilles ouvrières
[2] Dubray Etienne, ° Binche 15-4-1946, luthier amateur,
il est actif en 1985 à Tige-Stée, à Vierset-Barse.
[3] Hainaut
Ursmer-Louis-Norbert, alias Ursmar, ° Battignies 1-2-1854, † Morlanwelz 1920±, x Potie Aléna, ° Morlanwelz 13-9-1859.
[5] Lebon François, ° Binche 8-6-1831, y † 1920, x Binche
1-10-1856 Elme Catherine-Coelina, ° Binche 12-5-1830
[9] Lebon Jocelyn-Guy-Paul-Victor, ° Haine-Saint-Paul
11-8-1948, x Binche 23-12-1973, Rousseau Violette-Germaine-Eugénie
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