Alain GRAUX
La Garde civique est la milice
créée dans la jeune Belgique indépendante en octobre 1830. Elle a été fondée
par l'unification des gardes bourgeoises qui s'étaient constituées
lors de la révolution belge, le 26 août 1830, suite aux émeutes
survenues la veille (25 août 1830) à Bruxelles après la représentation de l'opéra romantique d'Auber, La Muette de Portici, au théâtre de la
Monnaie.
La Garde civique est organisée au
niveau communal, à l'origine dans toutes les communes de plus de 30.000
habitants. Elle est composée de citoyens entre 21 et 50 ans, prioritairement
les jeunes célibataires et veufs sans enfants, ne faisant pas partie de
l’armée.
Elle a pour mission :
Maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l'ordre et la paix
publique, assurer l'Indépendance de la Belgique.
Tout comme le régent, notre
premier souverain apporta un intérêt et un soin particulier à la milice
citoyenne qu'il considérait comme un instrument nécessaire, voire indispensable
à l'ordre public. Une loi de 1835 organisa la garde civique sur le modèle de
l'armée. Après la conclusion de la paix avec la Hollande en 1839, la garde
civique fut réduite à l‘inaction.
En 1848, les émeutes françaises
amenèrent le gouvernement belge à reconsidérer la loi de 1835. Une loi, votée
le 1er mai 1848, décida de rendre la garde active dans toutes les communes de
plus de 2.000 habitants. Les inscriptions avaient été régulièrement faites à
Binche, mais la garde n'avait pas été organisée. La commune dut payer pour son
contingent dans les frais de la garde civique depuis 1832, au quartier-maître
de la légion du canton de Binche, la somme de 1.200 francs
Sous l'action de certains milieux
parlementaires, la garde civique fut de nouveau affaiblie en 1853. Une nouvelle
loi fut décrétée le 13 juillet 1853. Par arrêté du gouverneur de la Province de
Hainaut du 17 octobre 1853, la garde civique fut organisée dans la province.
La Garde civique est constituée
en Compagnies commandées par un capitaine et subdivisées en trois bans. Le
premier ban joue un rôle au niveau national ; il est essentiellement
destiné à faire respecter l'inviolabilité du territoire. Le second ban seconde
l'armée nationale "sans toutefois sortir de la province". Le
troisième ban est sédentaire. Le service ordinaire consiste à monter la garde,
effectuer des patrouilles pour la sûreté des personnes, la conservation des
propriétés et le maintien de l'ordre public.
En effet, tous les Belges ne
justifiant pas de conditions d'exemption (par exemple : être malade, ne pas
avoir les moyens de se pourvoir un uniforme, avoir moins de 1,4 mètre de hauteur,
être ministre d'un culte) étaient tenus d'effectuer le service dans le premier
ban de la garde de l'année pendant laquelle ils atteignaient l'âge de 21 ans et
ce jusque 32 ans. Les gardes étaient alors versés dans le second ban (réserve)
jusqu'à leurs 40 ans.
Pour exemple :
En 1858, la garde civique se composait de 53 soldats,
nés en 1839, il y eut 8 miliciens congédiés, 11 ont changé de domicile, 10
décédés, 19 nés en 1807 ont été rayés.
En 1870, la
garde civique se composait de 64 soldats, nés en 1849, il y eut 8 miliciens
congédiés, 34 ont changé de domicile, 8 décédés, 26 nés en 1820 ont été rayés.
En 1887, la dernière maison
d’arrêt de Binche fut créée à l’endroit même où s’élevait, dans la rue de la
Halle-aux-Filets, la salle des séances de la justice de paix. En 1902, lorsque
cette dernière quitta la rue de la Halle-aux-Filets pour la nouvelle
construction de la Grand-rue, c’est la garde civique qui occupa les lieux.
La garde civique était composée
de Binchois ayant « échappé » au tirage au sort. Ceux qui avaient
pris un mauvais numéro devaient accomplir le service militaire (à moins de
payer un remplaçant), les autres étaient pour la plupart enrôlés dans la garde
civique.
La garde civique de Binche,
appelée à l’activité par arrêté royal du 23 décembre 1904, comprenait la
compagnie de Chasseurs à pied fondée en 1902 (Uniformes verts) et une compagnie
d’Infanterie de ligne (Uniformes bleus).
Ils portaient des armes tout
comme les soldats de l’armée nationale.
La première intervention, sans
doute une des rares de la garde civique, eut lieu le 18 avril 1902, alors que
ses membres n’étaient pas encore tout à fait équipés, elle fit front à une
manifestation en faveur du suffrage universel.
Le dimanche, c’était la revue des
troupes, alignés impeccablement sur la Grand-Place, ils attendaient
l’inspection, le commandant, en grande tenue, à cheval, parcourait lentement le
front des troupes.
Comme dit plus haut, la garde
civique dont le siège était situé rue de la Halle aux Filets, fut dotée d’un
nouveau local situé rue de la Pépinière, la construction du « stand »
pour l’usage de la cartouche de guerre fut décidée par le conseil communal le 3
juillet 1909, sur un terrain acquis à cet effet.
CONSEIL
DE REVISION
Un conseil civique de révision
était présidé par Albert Leroy-Grégoire, négociant en vins et le président
suppléant était Paul Leroy-Nélis, négociant en grains.
Les membres de ce conseil étaient
Herman Babusiaux, marchand de chevaux, officier de la garde et P. Simonet,
maréchal-chef de logis, pensionné chef de la gendarmerie, et Jules Potiau,
médecin-vétérinaire, directeur de l’abattoir.
L’ETAT-MAJOR
Chef de la garde Auguste Derbaix[2],
notaire.
Adjudant-major, officier
instructeur : Capitaine-commandant Louis Jaupin.
Médecin de la garde : Octave
Houze.
Quartier-maître :
Sous-lieutenant Amédée Milcamps, employé.
Officier rapporteur :
sous-lieutenant Ponthot Emile, avocat.
Adjudant secrétaire du chef de la
garde et du corps d’infanterie de ligne : Maurice André.
Compagnie de Chasseurs à pieds
Capitaine-commandant :
Babusiaux Herman.
Lieutenant : Dumont Henri
Sous-lieutenant : Hupin
Raphaël, négociant en chaussures.
Sergent-major : Dessart
Albert, employé.
Compagnie d’Infanterie de ligne
Lieutenant : Leemans Raoul,
plafonneur.
Sous-lieutenant : Delhalle
Maurice, tailleur.
Cette institution recréée en 1902,
termina sa fonction juste avant la guerre 1914-1918.
[1] Wanderpepen
Auguste ° Binche 28-2-1814, y † 18-3-1879, tanneur, candidat notaire.
[2] Derbaix Auguste ° Binche 31-8-1856, † Walcourt
28-3-1943, notaire.
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