DU LIEU-DIT A LA RUE DE VERSAILLES
Alain
Graux
Le
lieu-dit Versailles prend son nom de petites saussaies ou Vernaies, il est déjà
courant au XVIIIe siècle, on cite :
A
la mort de Jean-Charles Courtois[1] en
1723, sa veuve Anne-Marie Derbaix[2] habite le lieu-dit Versailles.
Le
16-3-1758, Rochine Cottin, veuve de l’avocat Deltenre, arrente à François et
Marie-Philippe Carpentier, bourgeois de Binche, 4 bonniers de terre et la maison
dite « Versailles » sous Buvrinnes[3].
Le
premier plan cadastral de Binche, réalisé vers 1830, section C, montre la ruelle de Versailles, situé à l’emplacement
de la rue actuelle et se dirigeant vers Buvrinnes (Place E. Derbaix actuelle)
La venue du chemin de fer provoqua la création d’une
nouvelle industrie: la verrerie:
Le 1-12-1860, François
Lessine, docteur en médecine à Binche; Edmond Lessine, propriétaire à Binche; Hyppolyte
Fontaine-Buisseret, imprimeur à Binche; Frédéric Maiglet, industriel à La
Louvière; Juvénal Laurent, propriétaire; Emile Laurent, notaire à Binche; Firmin
et Victor Laurent, industriels à Binche; Henri, Maximilien et Michel Devergnies, négociants et tanneurs à
Binche, créent une société en nom collectif sous la raison sociale
"Laurent-Devergnies et compagnie".
Cette société a pour objet
la fabrication du verre à vitre, des bouteilles et de la gobeleterie.
Le siège de l'usine est
situé à Buvrinnes à l'endroit dénommé "Versailles".
Ils apportèrent à la
société un terrain d'1 ha .
12 ca, qu'ils acquirent de la société
des chemins de fer du Centre le 27-8-1860 pour la somme de 18.844 Fr.72 cts.
C'était le départ d'une industrie qui allait durer jusqu'en 1930 et qui donnera
une vie intense au quartier, favorisant l'éclosion de nombreux commerces et
cafés. En 1896, 19 cadres, 311 ouvriers et 13 ouvrières travaillaient dans cet
établissement (Recensement industriel du 31-10-1896).
Le hameau de Versailles
dépendance de Buvrinnes, où étaient établis la gare, la verrerie ainsi qu’un
ensemble de 27 habitations sociales bâties par cette dernière (rue de la Samme), était convoité par la Ville de Binche.
Le 9 mai 1873, le député
Hagemans, dépose le rapport sur le projet de loi qui tient à distraire le
hameau de Versailles sous Buvrinnes pour le réunir à la ville de Binche.
Après un arrangement avec
la commune de Buvrinnes, qui put ainsi construire sa maison communale et ses
écoles, le hameau de Versailles fut annexé le 14-6-1873.
Le
2 juin 1880, M .
Libert, ingénieur en chef du service du chemin de fer informe que son
administration a l’intention de paver le chemin latéral à la station de Binche
(rue de Versailles) depuis le bâtiment de la recette jusqu’à la route de Binche
à Lobbes, avec prière de lui dire si dans le cas où ces travaux seraient
exécutés, l’administration communale consentirait à prendre à sa charge
l’établissement et l’entretien de trottoirs, égouts et bouches d’eau ainsi que
l’entretien des pavages qui seraient construits aux frais de l’Etat.
La
proposition fut acceptée.[4]
Le
Conseil communal de Binche décida que l'avenue particulière qui conduit
à la Station
de Binche, à partir du chemin de grande communication de Binche à Lobbes, sera
éclairée au gaz, aux frais de la ville[5].
La construction de
maisons ne se fit que progressivement :
Charles Labrique et sa
sœur firent bâtir trois maisons le 15 juillet 1886
Alexis Goffaux, hôtelier, fit bâtir trois maisons attenantes à son
hôtel le 25 avril 1887.
Jules Lavaux fit ériger
sa maison le 20 mai 1889
Joseph Bourgeois-Goffaux
fit lui aussi bâtir trois maisons le 19 mai 1891
Fernand Levie, fit
construire un magasin avec atelier de confection le 1er juillet
1893. Il est probable que cet atelier devint la propriété de Napoléon
Empain-Dufour, il fit agrandir l’atelier le 31 août 1911.
La veuve Cantineau fait
également bâtir une maison le 11 juillet 1894
Le voiturier Alphonse
Lebrun-Vanderbruggen avait déjà une maison d’habitation dans la rue quand il
fait transformer une grange en remise à voitures le 2 janvier 1900 ; de
même le 28 avril 1910, il fait transformer un dépôt d’os et de chiffons en
remise à voitures. Plus tard, le 20 juin
1912, il fait construire une autre maison.
Le brasseur Jules Paternotte, propriétaire de
l’hôtel de l’Espérance, fit agrandir l’hôtel, rue de Versailles, le 2 mai 1901.
Il n’y avait aucune
construction de l’autre côté de la rue, si ce n’est les installations du chemin
de fer
On ne relève sur les listes électorales de 1912 que 10
maisons habitées
Empain Napoléon et Dufour
Julia, marchand-tailleur
Dierickx-Paradis Jules,
employé
Andris Octave, coupeur
de verre et Andris Octave Hollande Joséphine
Bouyer Arthur et Cordier
Jeanne, coiffeur
Guyot Jean-Albert et Lalisse Léa, négociant depuis le 7-8-1907
Babusiaux Albert et
Gaillard Marie-Joséphine, marchand-tailleur
Lebrun Alphonse-Clément
et Vandenbruggen Mathilde, louageur de voiture et leur fils Ernest-Alphonse,
voiturier.
Debaise Maxime et Bailly Léonie, marchand-tailleur
Botte-Delmoitier
Louis-Joseph, employé, depuis 1907
La gare provisoire
La première gare de
Binche construite en 1854, étant devenue vétuste et trop petite, on envisagea
de construire la gare que nous connaissons encore actuellement.
Dans l’attente de son
édification une gare provisoire fut établie en 1903 dans la rue de Versailles
dans des locaux qui étaient auparavant dévolus à la recette, au remisage du
matériel ferroviaire et aux locaux pour
les ouvriers.
La Régie des Téléphones et Télégraphes (RTT)
La régie des téléphones et
télégraphes cessa ses activités dans les locaux de la gare de Binche le 16 juin
1966 pour s’installer dans de nouveaux locaux situés, rue de Versailles à
l’emplacement de l’ancienne gare provisoire. Elle employait à cette date 30
employés sous la conduite de M. Verpoorten[6].
Les activités du bureau de
Binche de la R.T.T. cessèrent définitivement le 1er décembre 1987[7].
L’école Maternelle
« Il ne restait à Binche ville qu'une classe maternelle
communale, elle se situait à la rue de la Pépinière, l'administration
voulait rouvrir des implantations dans les quartiers de la ville.
L'administration comunale proposa à madame Michèle Delabarre, qui
venait de sortir de l'école normale d'ouvrir une école à la rue de Versailles.
Comme il n'y avait aucun bâtiment disponible, on installa cette nouvelle classe
dans l'ancien atelier de confection de Paul Deprez en septembre 1963. On
commença avec 6/7 élèves et ai terminé
l'année avec une vingtaine. Elle est restée seule jusqu'en avril 1967 lorsque
l'on a construit le bâtiment préfabriqué. Une nouvelle collègue, Jacqueline
Stassin est venue et elles purent partager une cinquantaine
d'élèves. Au fil des années le nombre est monté jusqu’à cent et le bâtiment a
du être agrandi à deux reprises., en 1985,
et agrandie de nouveauen 1990.
A cette occasion, lors de la cérémonie d’inauguration
des nouveaux locaux, l’échevin de l’enseignement d’alors, Willy Bourgeon, expliqua que l’évolution du nombre d’élève
dans cette petite école était spectaculaire, de 51 en 1985, le nombre d’élève
passa à 95 en 1989, c'est-à-dire presque le double[8].
Elle est actuellement dirigée par Christine Antoine
[1] Courtois Jean-Charles, ° Binche 17-12-1703, † 19-2-1729.
[2] Derbaix
Anne-Marie, ° 1685±, † Buvrinnes 28-2-1747
[4] A.V.B.
11-00-01-18/4055
[5] A.V.B. 6472
[8] 2001 Entité, n°1, 1er mai 1990.
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