CHRONIQUE
BINCHOISE : JULES DE BURLET
Alain GRAUX
Le Conseil communal de Binche du 15 mars 1897
décida à la mort du ministre d’état, Jules de Burlet, qu’une artère de la ville
porterait son nom, car c’était un grand ami de notre ville et il était membre
d’honneur de la société de musique « les Pélissiers ».
Jules de Burlet[1]
est né en 1844 au sein d’une famille noble nivelloise. Il fit de brillantes
études universitaires, il devint docteur en droit et commença sa carrière d’avocat
au barreau de Nivelles en 1866. Il fut aussi juge suppléant et avoué.
Il épousa Marie de Prelle de la Nieppe qui lui
donna quatre fils.
C’est dans les rangs du parti catholique qu’il
se fit connaître et devint le 20 août 1872 bourgmestre de la cité des
« Aclots » ; ses activités en faveur de l’enseignement, des
travaux publics et des œuvres d’ordre moral firent qu’aux élections communales
de 1890, il recueillit 762 vois sur un total de 1348 votes (Ce n’était pas
encore le suffrage universel).
C’est le 10 juin 1884, qu’il devint député de
l’arrondissement de Nivelles jusqu’au 17 juin 1888. La lutte était féroce entre
les libéraux et catholiques ; il perdit son siège suite à une campagne de
dénigrement qui en vint jusqu’aux tribunaux. Ceux-ci lui rendirent justice.
Entre temps il fut président de l’Union nationale du parti catholique et reçut
la charge de ministre de l’Intérieur et de l’Instruction publique le 2 mars
1891. C’est alors qu’il démissionna de sa fonction mayorale.
Les élections de juin 1892 lui rendirent son
siège de député. Il fut secrétaire de l’assemblée parlementaire jusqu’au 21
octobre 1894. C’est au mois de novembre de cette année qu’il devint sénateur.
Le 25 mai 1895, il quitta le fauteuil du
Ministère de l’Intérieur pour celui des Affaires économiques ; il tint
cette fonction jusqu'au 25 février 1896, il fut nommé à cette date ministre
d’Etat.
Son nom est lié à la restauration et à
l’acquisition par l’Etat, en 1893, des ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville.
La décoration du jardin botanique de Bruxelles fut son œuvre.
Le 28 septembre 1897 il fut envoyé au Portugal
comme ministre plénipotentiaire, c’est à Lisbonne qu’il mourut de maladie à
l’âge de 53 ans.
Il fut unanimement regretté par ses partisans
et ses détracteurs qui voyaient en lui un homme volontaire, courageux,
exigeant, souvent opiniâtre mais juste et droit.
Au Conseil communal de Binche du 12 février
1901, le bourgmestre Eugène Derbaix proposa l’appellation avenue de Burlet à
l’artère principale menant de la place de la Station à l’avenue Wanderpepen.
La Ville de Binche souscrivit à la collecte
faite pour élever à Nivelles un monument de reconnaissance nationale en faveur
de Jules de Burlet, ce monument a été sculpté par Jacques de Lalaing.
Bibliographie
« Jules de Burlet n’est plus » dans
la Journal de Nivelles et des environs, n° 31, 1897 pp. 1-2.
P. VAN MOLLE, Le parlement belge 1894-1969, Ledeberg-Gent, 1969, p.42
A.V.B. 01-00-01-21
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