mardi 7 mars 2017

Binche; mémoire des rues: Du lieu-dit à la rue de Versailles

DU LIEU-DIT  A LA  RUE DE VERSAILLES
                                                      Alain Graux
Le lieu-dit Versailles prend son nom de petites saussaies ou Vernaies, il est déjà courant au XVIIIe siècle, on cite :
A la mort de Jean-Charles Courtois[1] en 1723, sa veuve Anne-Marie Derbaix[2]  habite le lieu-dit Versailles.
Le 16-3-1758, Rochine Cottin, veuve de l’avocat Deltenre, arrente à François et Marie-Philippe Carpentier, bourgeois de Binche, 4 bonniers de terre et la maison dite « Versailles » sous Buvrinnes[3].
Le premier plan cadastral de Binche, réalisé vers 1830, section C, montre la  ruelle de Versailles, situé à l’emplacement de la rue actuelle et se dirigeant vers Buvrinnes (Place E. Derbaix actuelle)
La venue du chemin de fer provoqua la création d’une nouvelle industrie: la verrerie:
Le 1-12-1860, François Lessine, docteur en médecine à Binche; Edmond Lessine, propriétaire à Binche; Hyppolyte Fontaine-Buisseret, imprimeur à Binche; Frédéric Maiglet, industriel à La Louvière; Juvénal Laurent, propriétaire; Emile Laurent, notaire à Binche; Firmin et Victor Laurent, industriels à Binche; Henri, Maximilien et  Michel Devergnies, négociants et tanneurs à Binche, créent une société en nom collectif sous la raison sociale "Laurent-Devergnies et compagnie".
Cette société a pour objet la fabrication du verre à vitre, des bouteilles et de la gobeleterie.
Le siège de l'usine est situé à Buvrinnes à l'endroit dénommé "Versailles".
Ils apportèrent à la société un terrain d'1 ha. 12 ca,  qu'ils acquirent de la société des chemins de fer du Centre le 27-8-1860 pour la somme de 18.844 Fr.72 cts. C'était le départ d'une industrie qui allait durer jusqu'en 1930 et qui donnera une vie intense au quartier, favorisant l'éclosion de nombreux commerces et cafés. En 1896, 19 cadres, 311 ouvriers et 13 ouvrières travaillaient dans cet établissement (Recensement industriel du 31-10-1896).
Le hameau de Versailles dépendance de Buvrinnes, où étaient établis la gare, la verrerie ainsi qu’un ensemble de 27 habitations sociales bâties par cette dernière (rue de la Samme),  était convoité par la Ville de Binche.
Le 9 mai 1873, le député Hagemans, dépose le rapport sur le projet de loi qui tient à distraire le hameau de Versailles sous Buvrinnes pour le réunir à la ville de Binche.
Après un arrangement avec la commune de Buvrinnes, qui put ainsi construire sa maison communale et ses écoles, le hameau de Versailles fut annexé le 14-6-1873.
Le 2 juin 1880, M. Libert, ingénieur en chef du service du chemin de fer informe que son administration a l’intention de paver le chemin latéral à la station de Binche (rue de Versailles) depuis le bâtiment de la recette jusqu’à la route de Binche à Lobbes, avec prière de lui dire si dans le cas où ces travaux seraient exécutés, l’administration communale consentirait à prendre à sa charge l’établissement et l’entretien de trottoirs, égouts et bouches d’eau ainsi que l’entretien des pavages qui seraient construits aux frais de l’Etat.
La proposition fut acceptée.[4]
Le Conseil communal de Binche décida que l'avenue particulière qui conduit à la Station de Binche, à partir du chemin de grande communication de Binche à Lobbes, sera éclairée au gaz, aux frais de la ville[5].
La construction de maisons ne se fit que progressivement :
Charles Labrique et sa sœur firent bâtir trois maisons le 15 juillet 1886
Alexis Goffaux, hôtelier,  fit bâtir trois maisons attenantes à son hôtel le 25 avril 1887.
Jules Lavaux fit ériger sa maison le 20 mai 1889
Joseph Bourgeois-Goffaux fit lui aussi bâtir trois maisons le 19 mai 1891
Fernand Levie, fit construire un magasin avec atelier de confection le 1er juillet 1893. Il est probable que cet atelier devint la propriété de Napoléon Empain-Dufour, il fit agrandir l’atelier le 31 août 1911.
La veuve Cantineau fait également bâtir une maison le 11 juillet 1894
Le voiturier Alphonse Lebrun-Vanderbruggen avait déjà une maison d’habitation dans la rue quand il fait transformer une grange en remise à voitures le 2 janvier 1900 ; de même le 28 avril 1910, il fait transformer un dépôt d’os et de chiffons en remise à voitures. Plus tard, le  20 juin 1912, il fait construire une autre maison.
 Le brasseur Jules Paternotte, propriétaire de l’hôtel de l’Espérance, fit agrandir l’hôtel, rue de Versailles, le 2 mai 1901.
Il n’y avait aucune construction de l’autre côté de la rue, si ce n’est les installations du chemin de fer

On ne relève sur les listes électorales de 1912 que 10 maisons habitées
Empain Napoléon et Dufour Julia, marchand-tailleur
Dierickx-Paradis Jules, employé
Andris Octave, coupeur de verre et Andris Octave Hollande Joséphine
Bouyer Arthur et Cordier Jeanne, coiffeur
Guyot Jean-Albert  et Lalisse Léa, négociant depuis le 7-8-1907
Babusiaux Albert et Gaillard Marie-Joséphine, marchand-tailleur
Lebrun Alphonse-Clément et Vandenbruggen Mathilde, louageur de voiture et leur fils Ernest-Alphonse, voiturier.
Debaise Maxime  et Bailly Léonie, marchand-tailleur
Botte-Delmoitier Louis-Joseph, employé, depuis 1907

La gare provisoire
La première gare de Binche construite en 1854, étant devenue vétuste et trop petite, on envisagea de construire la gare que nous connaissons encore actuellement.
Dans l’attente de son édification une gare provisoire fut établie en 1903 dans la rue de Versailles dans des locaux qui étaient auparavant dévolus à la recette, au remisage du matériel ferroviaire  et aux locaux pour les ouvriers.
La Régie des Téléphones et Télégraphes (RTT)
La régie des téléphones et télégraphes cessa ses activités dans les locaux de la gare de Binche le 16 juin 1966 pour s’installer dans de nouveaux locaux situés, rue de Versailles à l’emplacement de l’ancienne gare provisoire. Elle employait à cette date 30 employés sous la conduite de M. Verpoorten[6].
Les activités du bureau de Binche de la R.T.T. cessèrent définitivement le 1er décembre 1987[7].

L’école Maternelle
« Il ne restait à Binche ville qu'une classe maternelle communale, elle se situait  à la rue de la Pépinière, l'administration voulait rouvrir des implantations dans les quartiers de la ville.
L'administration comunale proposa à madame Michèle Delabarre, qui venait de sortir de l'école normale d'ouvrir une école à la rue de Versailles. Comme il n'y avait aucun bâtiment disponible, on installa cette nouvelle classe dans l'ancien atelier de confection de Paul Deprez en septembre 1963. On commença avec  6/7 élèves et ai terminé l'année avec une vingtaine. Elle est restée seule jusqu'en avril 1967 lorsque l'on a construit le bâtiment préfabriqué. Une nouvelle collègue, Jacqueline Stassin est venue  et  elles purent partager une cinquantaine d'élèves. Au fil des années le nombre est monté jusqu’à cent et le bâtiment a du être agrandi à deux reprises., en 1985, et agrandie de nouveauen 1990. A cette occasion, lors de la cérémonie d’inauguration des nouveaux locaux, l’échevin de l’enseignement d’alors, Willy Bourgeon,  expliqua que l’évolution du nombre d’élève dans cette petite école était spectaculaire, de 51 en 1985, le nombre d’élève passa à 95 en 1989, c'est-à-dire presque le double[8].
Elle est actuellement dirigée par Christine Antoine



[1] Courtois Jean-Charles, °  Binche 17-12-1703, † 19-2-1729.
[2] Derbaix Anne-Marie, ° 1685±, † Buvrinnes 28-2-1747
[3] A.G.R. Officiers comptables, recueil 561
[4] A.V.B. 11-00-01-18/4055
[5] A.V.B. 6472
[6] E.O. Michel Valenduc, entré à la Régie en 1946, comme porteur de télégrammes.
[7] L’Arsouille, 26-11-1987, n° 240, p.2.
[8] 2001 Entité,  n°1, 1er mai 1990.

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