Les vignobles binchois

A propos des vignobles binchois

                                                                                                                                         Alain GRAUX

Dans une étude précédente[1], nous avons mis en évidence une partie du commerce du vin dans notre ville, mais il faut savoir que notre vieille cité abrita dans ses coteaux un vignoble.
Il se trouvait à proximité du chemin de la Guinguette (Fontaine de Jouvence), actuellement rue Sainte Aumône.

A mon avis, d’après les descriptions ci-dessous, ces vignobles se situaient sur la pente qui descend vers les remparts

GHORREAUX

Un greffe scabinal[2] daté du  3-12-1463 cite :
"…sour son vignoble, courtil et tenure gisant en le voye de Pagot qui fu Jaquemart Longhet son père, tenant a le terre condist au Goheriaux… »

De même en 1548[3] :

« …la maison et gardin gisant emprès la ville de Binch condist a Pagot avec ung pret et pasturaige gisant la assez près la terre a Ghorreaux…"

Le 7-11-1566, devant les Jurés : Godefroid, Jacquet, et Abel du Moustier eut lieu une vente par criée[4] :

« On fait ascavoir que Jehan Jacot, mari de Jehanne Naret, Nicolas Roghe époux de Catherine Naret, se faisant fort pour Marguerite Naret leur belle-sœur à marier , toutes trois filles de feux Pierre Naret et Catherine de Saint-Venant, époux décédés à Binche, en vertu des conditions faites par leur père, ont fait mettre en vente publique, un jardin gisant au Payot, faubourg de Binche, tenant  à l’héritage Guillaume Naret leur oncle, à la veuve Ursmer Naret et à un autre jardin et vignoble tenant aux mêmes.

Demeuré à Me Ursmer Naret au prix de 15 L. l’an »

Le Jardin dit le VIGNOBLE

Le 6-7-1551[5], devant les Jurés  Gilbart, Tenre, Fiefvet, Escaillier.
 «  Jehanne de Pitepan ayant épousé Hubert de Lattre, de son gré, s’est fait morte au profit de Guillaume (blanc) du Pairoy comme mari de Isabeau Tayenne, fille de la dite Jehanne, a elle demeurée de feu Franchois Tayenne qui fut son 1^er mari, lui donnant un jardin qu’on dist le Vignoble gist es Rocquettes faubourg de Binch, tenant aux murailles de la ville, à Jehan de Pitpan et aux rues ; aussi un jardin qu’on dist Stephayt, tenant à Philippe Tayenne et au chemin ; un autre jardin gisant assez près du précédent de l’autre côté du chemin, tenant à Jean Massoul et au chemin ; ce fait le dit Guillaume a vendu 6 L. de rente à Jehan Moiset couturier demeurant à Bruxelles, et ce avec l’accord de sa  femme ».

Le 12-7-1604[6], Baudouin le Cocq, bourgeois de Binche, époux d’Isabeau le Voet veut que tous ses biens demeurent au dernier survivant d’eux.

Il laisse pour après son trépas un jardin garni d’arbres gisant au faubourg de Binche en dessous du Vignoble, une partie à Charles Posteau son neveu, l’autre partie aux enfants de Jos Hulin son beau-frère, demeurés de feu Péronnes le Cocq sa sœur.

Dans un acte suivant on voit que Jos Hulin s’est marié deux fois et a des enfants du premier lit.

On cite encore au début du XIXe siècle un endroit où fut établi un vignoble :

Le 4-1-1827, le Collège échevinal décide de payer 10 fl. 92 cent. à Louis Havelette, marchand, pour livraison de piquets placés à l’endroit le Vignoble, faubourg Saint-Paul, pour élargir le chemin.

---

[1] A. GRAUX, Le commerce du vin, dans Binche, des métiers et des hommes,  des « Cahiers Binchois » n°16, 1998,  pp. 102-111.

[2] A.E.M. Greffe scabinal relevé par Samuel Glotz

[3] A.E.M. Comptes du Domaine, à la date.

[4] A.E.M. Criées, reg. 2, f° 55 v°. Document disparu

[5] A.E.M. Embrefs, reg. 1 f° 60 v°, document disparu, relevé par le baron Alphonse de Moreau, ° Bruxelles 15-8-1890, demeurant au château de Hoily à Anthisnes. Documents consultés fin 1937, début 1938.

[6] A.E.M. Embrefs, reg. 6 f° 64