La rue de Savoie
AlainGRAUX L’Issue du Noir Lévrier
On sait que l’abbaye de
l’Olive située à Mariemont posséda un refuge à l’endroit dit l’Issue du Noir
Lévrier
En 1568, l’abbaye dut subir
la fureur des bandes calvinistes. Les
moniales se réfugièrent dans leur refuge de Binche pendant une trentaine
d’années.
Afin de relever leur
couvent du bois de Mariemont, les religieuses vendirent leur refuge à Charles
Tahon vers 1601.
De la veuve Charles
Tahon au lieu des abbesse et religieuses de l’Olive sur leur hostel à l’Issue du Noir Lepvrier, procédant du remploi
faict par Messieurs des deniers par eulx reçeu de Monsr Dorlois par le rachapt
des surcens qu’il debvoit sur deux bonniers de terre quy fut appertenant à ce
mesme, restant XXVI L. l’an de rente échéante au 1er jour du mois de
novembre dont elle a nampti les dits capitaulx le XVI juing 1633[1].
Rue
du Chien
En 1619, un greffe scabinal
dit « …à froncq la Haulte cauchie ...faisante
coing à la rue du Chien
et aux rempartz… »
C’est probablement la rue de
Savoie, à cause de l’issue du Noir Lévrier
Rue
Cantine
Sur le plan de Binche de 1786, l’appellation rue
Cantine
C’est la seule mention connue sous cette
dénomination, c’est l’actuelle rue de Savoie.
ATELIER de
TANNERIE GAILLIEZ
Charles
Gailliez[2],
tanneur ayant son usine de tannerie sise à Battignies (Pavé de Charleroi)
possédait des ateliers de mégisserie situés rue de Savoie, par succession, ils
passeront aux mains de l’épouse de Jules Bouquéau, qui en fera une savonnerie.
LA SAVONNERIE
BOUQUEAU
Jules-Joseph-Ghislain Bouquéau, fabricant d’huile et
de savon, depuis 1840, demanda le 1er mars 1857, l’autorisation d’établir dans l’ancien
moulin et savonnerie qui lui appartenaient rue de Savoie, une machine à vapeur
de 12 CV ainsi qu’un moulin à huile et un moulin à écorces. A ces installations
seront joints un épurateur d’huile à l’acide sulfurique et une fabrique de
savon. Le 22 avril 1857, il obtient l’autorisation, avec pour obligation, entre
autres: que la cheminée soit construite en briques, d’une hauteur de 22 à 25m
et pourvue à la base d’un pavillon avec l’obligation de ne faire usage que du
charbon provenant des houillères du Centre[3].
En outre, la députation permanente du Hainaut
accorda l’autorisation le 19 juin 1857 mais spécifie que l’emploi de presses à
coins est interdit pour l’extraction des huiles[4].
Le plan et matrice Popp (1860 env.) renseigne Jules
Boucquéau[5], négociant
à Binche et propriétaire des parcelles:
Sect B n° 906t, moulin à huile à vapeur
B n°
906m savonnerie
Le
11 novembre 1891, Marie-Thérèse Leclercq, veuve de Jules Bouquéau sollicite
l’établissement dans son usine, 20 rue de Savoie, d’un dépôt de 300 litres de pétrole.
L’atelier
continua ses activités et le 21 janvier 1922, les frères Bouqéau, Arthur[6] et
Jules[7] , sollicitèrent
de l’administration communale, l’autorisation de maintenir en activité la
fabrique de savon mou et d’y établir un dépôt de 2000 L d’essence. L’inspecteur
en chef, directeur du travail de la province du Hainaut, remit un rapport
favorable le 30 juin 1924[8] mais
sous certaines conditions:
« On
ne pourra employer pour la fabrication du savon que des huiles de graines de lin,
de chanvre, de colza ou de palme à l’exclusion de toute huile animale ou de
graisse de cette nature... On utilisera pour le fabrication, de la soude purifiée
exempte de sulfure ...La cheminée de la savonnerie aura 25 m de haut au moins… ».
L’autorisation est enfin accordée le 18 juillet 1924.
W. : èl ruwelle Bouquéau. Selon la tradition
orale on appelait la rue de Savoie, ruwelle Boukiau, du nom de la savonnerie Boucquéau
qui y était établie.
ETABLISSEMENTS DELHALLE
L’atelier
Jules Delhalle [9] était au départ un atelier
de cordonnerie. Avec l’évolution de l’industrie binchoise, il le transforma en
atelier de tailleur, installe alors ses ateliers,
4 rue de Savoie, à côté de la savonnerie Bouquéau.
Son
fils, Maurice Delhalle[10],
continua l’entreprise jusqu’à son décès. Sa veuve continue l’exploitation.
L’entreprise englobe alors l’ancienne savonnerie.
En 1944, les Etablissements Maurice Delhalle demandent à l’architecte Paul
Pire de concevoir un nouvel atelier rue
de Savoie, le permis de bâtir leur est accordé le 18-11-1944[11].
En
1961, est créée une nouvelle société anonyme, « Les Anciens établissements Maurice Delhalle »[12],
elle durera jusqu’en mars 1982[13].
Un
autre établissement de confection lui succède, la société
« Flagship » ayant son siège à Anderlecht. En 1982, les dirigeants de
cette firme adoptent la dénomination de « S.A. Flagship-Delhalle ». Cette firme fermera ses portes en février 1985[14].
L'Institut
supérieur PLUS OULTRE
L’Institut
supérieur « Plus Oultre » investit alors l’ancienne usine de
confection.
C’ est un établissement officiel
d'enseignement de promotion sociale organisé par la Ville de Binche, reconnu et
subventionné par la Communauté française. Lieu d’apprentissage ouvert à tous,
les cours s’y donnent le jour, le soir et le samedi. Des unités de formation
peuvent également s’ouvrir selon les demandes des étudiants et les possibilités
de l’Institut.
On
y donne des cours de marketing, de tourisme option gestion, de bureautique, informatique, infographie, comptabilité, des cours de
langues : anglais, néerlandais et français, des cours de dentelle, d
d'habillement
LA GRANGE
Initialement
appartenant elle aussi au tanneur Charles Gailliez, elle devient une dépendance
de la savonnerie Bouquéau, cette grange établie au coin de la rue de Savoie et
de la ruelle Sainte-Anne, fut acquise en 1993, sur les conseils de l’ASBL Remparts par la Régie foncière de
la Ville de Binche, afin d’en faire un point d’accueil touristique dans le
cadre du parcours de visite des remparts. Des expositions y furent montrées et
une école de tamboureurs y tient ses cours.
[1] A.V.B. 11-00-06-48
[2] Gailliez Charles-Adrien-Joseph,
° Mons (Saint-Nicolas) 17-10-1776, †
Binche 8-5-1819 X Binche 25 brumaire an V (15-11-1796), Leclercq
Caroline-Bernardine-Joseph, ° Binche 10-7-1778, y † 19 nivôse an 8 (9-1-1800).
[5]
Bouquéau Jules-Joseph-Ghislain, x Binche 29-5-1849, Leclercq
Marie-Thérèse-Renelde-Joséphine.
[9]
Delhallle Jules, ° Battignies 11-11-1861, † Binche 9-11-1930, x Binche
8-6-1885, Delhalle Louise, ° Battignies 21-2-1865, † Binche 3-8-1912,
négociante en liqueurs.
[10] Delhalle Maurice, ° Binche 7-7-1885,
† Louvain 27-10-1936, x Binche 29-9-1906, Empain Rachel-Elise, ° Binche
30-9-1880, † 29-4-1967.
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