CHAPEAU !
Fernand GRAUX
Binche insolite ! Voilà certes un titre
accrocheur qui, à n’en point douter, allait inciter un bon nombre de Binchois
avides de choses peu connues du grand public.
De fait quelle ne fut pas ma stupéfaction, ce
samedi de décembre, de voir rassemblées un peu plus de 300 personnes devant le
parvis de notre belle gare de Binche où le rendez-vous avait été donné.
Les animateurs du groupe qui avaient concocté
ce périple dans notre cité ne s’attendaient pas à une telle affluence vu le
temps quelque peu maussade.
Les points de rencontres cruciaux étaient
connus : visite en premier lieu de la gare avec commentaires, descente
vers la rue du Pont de Bois où le local des « Pélissiers » où on nous
montra, grâce à une impressionnante série de photos les principales caves aux
multiples sous-sols qui foisonnent un peu partout.
Certaines caves nous furent permises, notamment
celle du marchand de meubles bien connu Boulanger, rue de Robiano ; puis
celle de M. Traets, quincaillier, avenue Charles Deliège où, par une trappe
située à même le trottoir, nous pûmes accéder à trois étages de caves bien
conservées.
De là, le Dr Bosmans nous prit en charge pour
nous conduire chez lui, rue Saint-Jacques où la visite se fit par une petite
ruelle comme il y en a tant. Cette ruelle servait jadis de servitude à trois
petites maisonnettes logées au fond d’une impasse. Elles existent toujours mais
sont inoccupées après avoir été rachetées par les riverains actuels.
Quoi qu’il en soit, le docteur nous fit entrer
en bon guide archéologique, dans l’avant-cour de son jardin, puis nous fit
visiter ses propres caves qu’il restaure avec amour et patience.
Impressionnant ! Il n’y a pas d’autre mot
pour décrire ces caves à tois étages d’une solidité qui défie le temps,
soutenues çà et là par des arcades de pierre. Là, notre guide prolixe nous
démontra que selon lui, le niveau des rues se trouvait bien plus bas que le
niveau actuel. Après ¾ d’heure de visite, nous repartîmes par une petite ruelle
située au fond du jardin des Bosmans et qui donne sur la rue Halle-aux-Filets
qui nous conduisit tout droit, vers les caves du « Balcon Leroy ».
Une étrange visite nous attendait. Dans les
multiples méandres de couloirs aux innombrables caveaux à vins. Les parcours
étaient balisés par des centaines de petites bougies aux flammes vacillantes
qui donnaient un aspect fantasmagorique à cette belle découverte commentée de
bout en bout par mon excellent ami Louis Leroy qui ne fut pas avare d’anecdotes
savoureuses comme les vins dont il parlait.
Je crois que mon récit a été un peu long, mais
cela en valait la peine, l’insolite était bien au rendez-vous. Ne dit-on pas
qu’il n’y a jamais rien à Binche ?
Décembre 1998.
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