DES BINCHOIS NOMMÉS
GRAUX
Alain GRAUX
Les recherches généalogiques sont fort prisées
actuellement. Qui n’a rêvé de fouiller un jour dans les archives à la
découverte d’ancêtres plus ou moins prestigieux ?
La famille Graux se retrouve dans toutes les
couches sociales, économiques ou culturelles de la cité de Marie de Hongrie.
Certains affirment qu’ils ne sont pas de la
même famille, par intérêt ou par ignorance, je me suis mis il y a longtemps à
la recherche de ma propre ascendance, intrigué par cette assertion ; elle
m’a mené fort loin. Voici en quelques lignes l’exposé de mes découvertes.
Origine
Du point de vue étymologique, le nom de Grau(x)
nous renvoie à un temps d’origine très reculé, le vieux français
« Grau » (rappelant l’époque germanique qui précédait la romanisation
de nos régions) signifie crochet, fourche, dent, griffe. C(est surtout l’idée
de griffe qui est essentielle.
L’écu de la famille étant « d’azur à trois griffes de lion d’or ».
La racine germanique du mot étant « Krapho »
Où rencontre t’on ce
nom de famille ?
L’aire de répartition géographique de toutes
les branches des Grau(x) s’étend sur le nord de la France (Aisne – Nord
–Pas-de-Calais) et la Belgique, en particulier le Tournaisis, la région du
Centre et le sud du Namurois.
D’où proviennent les
Grau(x) de Binche ?
Les sources d’archives remontent au XVIe siècle
par filiation ininterrompue à partir de Tournai, où cette famille était déjà
bien assise en tant que marchands cloutiers. Ils forgeaient des clous et les vendaient.
En 1593, Nicolas Graux acquiert le droit de
bourgeoisie à Tournai. Son fils Robert est le doyen de la corporation des
cloutiers et tous les membres de la famille appartiennent à l’élite bourgeoise
de cette ville. On les retrouve alliés aux plus fières familles tournaisiennes :
chanoines de la cathédrale, etc.
De cette ville a lieu un éclatement de la
famille vers le nord de la France et vers le Hainaut. Certains membres
s’établissent à Mons, de là partent les branches s’étalant vers la Thudinie et
la botte de Hainaut.
Les ancêtres des Binchois passèrent de Mons par
Bray (laboureurs, bourreliers) de là vers Harmegnies, formant une branche qui
s’implantera à Bruxelles d’où émergera Charles-Alexandre-Louis Graux, brillant
avocat devenu ministre des Finances du cabinet Frère-Orban en 1878.
Les Grau(x) de Binche
On ne connaît pas la profession des Graux qui
s’établirent à Binche au XVIIe siècle, car seuls les registre paroissiaux
signalent leur existence.
Voici la filiation directe des ascendants des
Grau(x) binchois :
Le nom connu le plus ancien est Jacques Grau
dont on ne sait rien de plus , si ce n’est qu’il eut six fils, entre autres,
Nicolas, n é à Tournai en 1530 et y décédé en 1592. Il épousa successivement
Jehenne Marissal et Jehenne de Segny, la seconde lui donna deux fils Paul et
Nicolas, décédé en 1640, celui-ci épousa Anne du Pont dont il eut dix enfants
et notamment Jacques décdé lui aussi en 1640, ayant eu huit enfants de Jeanne
Simon. Son fils Antoine, né en 1608, s’établit à Mons où il se maria en
premières noces avec Jeanne Fontaine, dont il eut un fils : Jean-Jacques,
et en secondes noces avec Jeanne Dereusme, qui lui donna trois enfants.
Jean-Jacques épousa Catherine Legat, de Bray,
dont il eut six enfants. Plusieurs firent souche à Bray. Il s’établit à Binche
vers 1650 (de là provient le surnom des Graux binchois : Del Sorcière, car
il habita la tour de la Sorcière, louée en ce temps-là).
Son fils Jean-François né à Binche en 1659, s’y
maria à Gertrude Renau(x), il mourut en 1711 ayant eu quatre enfants, c’est de
lui que part la prolifération des Graux de Binche. Son petit-fils Charles
Antoine est le premier dont on connaît la profession de perruquier-barbier, rue
Saint-Jacques
Pendant tout le 18e siècle et la
première moitié du 19e siècle la profession principale de la famille
Graux est la cordonnerie pour les hommes, et la dentellerie pour les femmes.
Ils suivirent les transformations de l’industrie binchoise, devenant tailleurs
d’habites et commerçants par la suite.
Propos héraldiques
Le nom de Graux avec un X n’apparaît qu’au
début du 19e siècle. Avant la graphie n’était pas fixée et il se
pourrait qu’il y ait une relation entre les familles Grau – Grauw et Grault.
La héraldique pourrait être le lien entre
toutes ces branches. En effet le « Rolland’s
illustrations to the armorial général by J-B. Rielstap-London »
signale qu’il y aune branche catalane des Grau dont le blason est « de senestre d’or à un escalier à quatre degrés d’azur et à dextre
d’azur à un griffon d’or ».
D’autre part il est remarquable que la branche
Grau de Tournai soit représentée par « trois
griffes de lion d’or sur fond d’azur » tandis que les Grault de
Tourcoing sont représentés par « trois
pattes d’aigle d’or sur fond d’azur ».
Le griffon est un animal fabuleux représenté
avec le corps et les pattes de devant d’un lion et les ailes et les pattes
arrière d’un aigle. Il est le gardien de
l’or du temple de Jérusalem et se place comme intermédiaire de toutes ces
branches héraldiques de même origine.
Il n’est pas possible de présenter l’arbre
généalogique des Graux dans le présent
article, celui-ci comporte plus de 1000 références de noms et formant un tel
écheveau que les filiations sont difficiles à suivre.
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