A PROPOS D’UNE
CARTE POSTALE : LA FIRME LECLERCQ-ROLLIN
Alain GRAUX
Cette carte postale présente la façade
enseignée « Leclercq-Rollin » à côté de laquelle se trouvent trois
demeures qui terminent la Grand-rue, actuelle avenue Charles Deliège, et la
première maison qui commence la rue de Bruxelles.
La maison principale avec porte cochère est
l’ancienne ferme de la famille Thibaut. Elle appartenait au début du XIXe
siècle à Albert Thibaut[1],
cultivateur.
Le cadastre primitif renseigne la veuve Sebille[2],
cultivatrice.
Parcelle B.936
3a 20 ca. Jardin
B.937 17a 50 ca Maison
A leur décès, leur fils André Thibaut[3],
cultivateur, propriétaire, en hérite
Le plan et atlas Popp de Binche (1862 env.) le
renseigne :
Parcelle B.936c
3a 20 ca. Jardin
B.937c 17a 10 ca Maison
B.937d 30 ca Maison
B.937e 30 ca Maison
Les bâtiments passent ensuite par succession à
ses trois neveux[4] par un partage effectué en
1858 :
La partie des bâtiments revenant à Edouard est
vendue en 1864 à Rodolphe Paris[8],
ingénieur à Battignies.
Henri Thibaut habite la partie centrale. Sur le lot revenant à Alfred seront
construites les trois maisons que l’on voit sur la carte postale, il demande
l’autorisation de les ériger le 20-5-1895, l’administration communale le lui
accorde le 4-10-1895. On est loin des lenteurs administratives de notre époque.
Ces trois maisons seront habitées d’abord
par :
N° 169 : Les époux Baguette-Beauprez
Léonard[9],
vérificateur des poids et mesures.
N° 171 : Les époux Verly-Geuse Maurice[10],
représentant de commerce.
N° 173 : Les époux Geuse-Boudart Hubert[11],
coupeur de chaussures.
L’ancienne ferme Thibaut (N° 165-167) est alors
vide, elle est vendue à Paul Leclercq[12] dit le Cadet, louageur de voitures hippomobiles
qui avait débuté sa profession à la rue de la Biche, n° 39.
Sa firme prenant de l’extension, il s’installa
donc sur la Grand-rue. Il est aidé dans son commerce par son fils Lucien
Leclercq[13], qui y habite lui aussi
depuis le mois de septembre 1929.
Mais l’époque où règnera l’automobile n’est
plus très loin, tout comme la foire aux chevaux, la firme Leclercq disparaîtra.
Ironie du sort, suite aux décès des époux
Thibaut-Rollin, devenus rentiers, c’est une station essence qui sera érigée sur
son emplacement par la société pétrolière Caltex.
Vers 1993, dernière maison de l’avenue Charles
Deliège disparaît, l’architecte Moulin présente devant le Conseil communal un
projet de mise en valeur des remparts. Il créa à l’emplacement de cette maison,
un patio avec escaliers, verdure et jet d’eau servant d’accès au chemin de ronde
du rempart de Bon Secours.
Illustration d’un article de
Stéphane Boudart, paru le 27-4-1994
[1] THIBAUT Albert-Joseph, ° Châtelet 16-1-1784, † Binche
13-5-1860, x Battignies 30-11-1808, Degueldre
Marie-Anne-Ursmarine-Louise, ° Waudrez 13-12-1786, † Binche 28-7-1859.
[2] Ce bien provient d’Henriette Sebille, veuve Louis-François Degueldre, belle-mère d’Albert Thibaut.
[5] THIBAUT Alfred-Edouard,
° Lobbes 15-6-1841, † Binche 6-4-1911.
[8] Paris Rodolphe-Augustin-François, °
Battignies 10-3-1843, x Mons 1869, PETIT Adeline-Victoire-Charlotte.
[9] BAGUETTE Léonard, ° Battice 19-1-1867, x Olne
17-7-1894, BEAUPREZ Marie-Catherine, ° Fraipont 30-4-1868
[10] VERLY Maurice, ° Mons 11-3-1880, x Binche 24-10-1904,
GEUSE Louisa-Augusta, ° Binche 14-2-1882
[11] GEUSE Hubert-Louis, ° Binche 16-5-1879, x Binche
9-7-1902, BOUDART Eva
[12] LECLERCQ
Paul-Adolphe, ° Waudrez 17-11-1878, † Binche 23-8-1953, x Havay, ROLLIN Luce-Rose,
° Havay 13-12-1883, † Binche 9-12-1951.
[13] LECLERCQ Lucien, ° Binche 9-3-1909, x Parpeville
30-7-1929, DASSY Léa, ° Villers-le-Peuplier 9-7-1909.
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