samedi 11 février 2017

Promenade dans le Battignies du passé


PROMENADE DANS LE BATTIGNIES DU PASSÉ[1]
                                                                                                                                         Alain GRAUX
Visiter Battignies, c’est se souvenir d’un village dont on n’a qu’un vague souvenir, il s’est perdu dans les brumes de la mémoire, car qui connaît encore, mis à part quelques « initiés » de l’histoire, le bourg de Battignies ?
Battignies était assez étendu, partant de Buvrinnes à Péronnes ou de Binche à Ressaix.
Entre Buvrinnes et Epinois s’étendaient les terres de la prévôté de Prisches, qui était en principe le chef-lieu de la seigneurie qu’était alors le village et qui dépendait de l’abbaye de Marchiennes sur la Scarpe (France) et ce, dès le XIIe siècle. Elle était tenue par des censiers jusqu’à la fin du XVIe siècle et ensuite par un prévôt religieux et quelques moines jusqu’en 1802. Le château précédé d’un grand jardin est un long bâtiment sans étage que limitent deux pavillons de même hauteur ; à l’arrière se profile la chapelle. La ferme se juxtapose au bâtiment principal.
Le chef-lieu était un peu à l’écart de la vie du village qui se concentrait à la sortie de Binche, porte de Bruxelles.
Près de la place se trouvait le pilori, symbole de la haute justice et la chapelle Sainte-Anne,  témoignage de la ferveur des Battigiens  du XVIe siècle.
De là partent tous les chemins qui traversent le village qui bien qu’étant à vocation agricole eut de nombreuses industries.
La route de Binche à Morlanwelz qui vit si souvent passer nos souverains : c’est par là qu’ils se rendaient de Binche à Mariemont ; c’est le « chemin à carossses » qui en perpétuait le souvenir (aujourd’hui disparu dans la rocade de Binche). C’est là aussi que la maladrerie de Binche avait ses assises.
Le chemin du Cœur Dollent a repris son appellation ancienne, les Binchois de ma génération le connaissaient sous le nom de rue du Rœulx, il nous mène jusqu’à l’antique voie romaine, l’actuelle chaussée Brunehault qui fait la limite du village.
La ruelle du Moulin Blanc : beaucoup se souviennent du moulin à vent de Battignies qui vit encore défiler nos libérateurs en 1945 et qui est maintenant disparu.
La rue de Fontaine qui n’est pas celle qu’on croit être car c’est notre rue de Parsignies, pardon, rue de rue des Pastures qui rejoignait le moulin à eau de Parsignies, autre lieu-dit du village.
Au centre du bourg on pouvait suivre les remparts de Binche par le chemin « des vieux chaufours » qui rappelle une branche importante de l’activité de ses habitants. Ce chemin qui rejoint la route de Binche à Mons et le chemin de Péronnes, vous l’avez reconnu, c’est notre rue de la Pépinière où l’on évoquera aussi une bien belle cérémonie sous l’Empire.
C’est le long de la « rivière à k’vaux » qu’on découvrira l’importance de l’activité économique que prit Batttignies au XIXe siècle. On y trouvait des tanneries, moulins à farine et à tan, l’usine à gaz, la fonderie Paris et l’industrie chaufournière.
On peut encore, par le petit bout de la lorgnette, retrouver des traces de toutes ces activités et si les vestiges sont rares, les textes, eux, en conservent le souvenir.
Cette évocation n’a pas la prétention d’être complète, ce n’est qu’une façon d’aborder le passé de ce village qui fut annexé à Binche en 1881.


[1] Présentation de la conférence donnée par à la Société d’Archéologie de Binche le 22 janvier 1989.

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