LES COLLATIONS DE BOURSES D’ÉTUDES
A BINCHE
Alain GRAUX
Sous l’ancien Régime
quelques testateurs laissèrent leurs biens meubles et immeubles, ainsi que des
rentes afin que l’on délivre des bourses d’études, soit aux membres de leur
famille, ou à des enfants pauvres de la ville.
Ces
bourses furent allouées jusqu’à la révolution française.
Le
26-12-1818, un arrêté royal, ordonne le rétablissement des fondations de
bourses pour études. Le ministre de l’instruction publique, de l’industrie
nationale et des colonies est chargé du rétablissement de ces bourses, de même
qu’il institue de nouveaux collateurs pour la délivrance de celles-ci.
Un arrêté royal du
12-10-1865, remet la gestion de toutes les bourses de la province à une
fondation nommée « Commission des bourses du Hainaut »
Avec
le temps, ces bourses anciennes perdirent de leur valeur, la commission les
supprima progressivement.
FONDATION ENGLEBERT DUMAREZ[1]
Acte de fondation du 28
novembre 1678.
« Sachent tous à qui appartiendra que M.
Englebert Dumaret, licencié en théologie, pasteur de Velaines, ayant fondé
trois bourses, a retenu le pouvoir de les changer commuer les conditions, voir
de vendre aucuns biens y annexés si besoin en avait; partant pour des raisons
légitimes et avec augmentation il les change présentement les fondent et les
laissent à la gloire de Dieu et salut de son âme, les deux première bourses à
deux pauvres enfants de la ville ou jugement de Binche, et la troisième à un
enfant de Velaine; qui soient de bonnes mœurs, d'esprit et d'expectation de
servir un jour à la maison de Dieu auxquels tous un enfant parent entre les
quatre degrez sera préféré et ce pour étudier en la ville de Louvain ou Douay,
deux ans à la philosophie et estant fait maîtres et promeux devant le medium, pour estudier après cinques ans en la
théologie, et au bout de trois ans se faire bachelier courrant et en apporter
aux collateurs une attestation authentique signées de MM. les docteurs
autrement en seront privez; toutes fois un enfant parent ne sera subjet à ces
conditions, et ils seront tous tenus par gratitude réciter pour le fondateur
journé et autre le psaume de Miserere mei Deus et estant prestre deux
messes par an.
Pour
la fondation de la première bourse il a donné avec deshéritance faite, et il
donne présentement une rente éritière et francque de cent et dix livres par
an acquise de jeune Desombergs l'an mil
six cent soixante‑deux deue par la ville de Binche sur l'octroye et recepte de
deux florins an lot de vin et vingt‑huit sols an tonneau de bière, eschéante au
premier d'octobre.
Item.
Une autre rente francque de cent et trois livres dix sols par an acquise au dit
d'Hector Courtois à ce jour massart de la ville, eschéant le deuxième de
décembre deue aussi par la ditte ville sur l'octroye et recepte de vingt sols
au tonneau de bière, la dite rente est en deux parties, l'une est de soixante‑six
livres et l'autre de trente sept livres de Nicolas Eneste.
En
la seconde bourse après un enfant parent, sera préféré un enfant de chœur du
vénérable chapitre de Saint‑Ursmer; partant Englebert Lixon qui fut tel après
ma mort et celle de mon frère, Michel son oncle, il jouira de cest seconde
bourse aussi dans les estudes d'humanitez, s'il y estoit encore, car le
fondateur comme pasteur et frère à besoin et selon les lois de la nature et de
l'Évangile est tenu de nourrir son frère viel et disetteux et pour autres
considérations légitimes, et pour cela après mon trépas, il jouira des biens de
ceste seconde bourse.
Il
est vrai que le fondateur avait donné pour ceste seconde bourse cinquante‑six
livres de rente deues par Jean Lixon espoux de sa niesse, sur sa maison et
jardin dit le Cocquelet gisants es faux bourgs de la porte de Saint‑Jacques de
la ville de Binche, et que le dit fondateur pour la troisième bourse avait
donné une rente douze livres sur une maison à Binche devant l’hospital de Saint‑Jacques,
tenant à M. Théodulche Croist, lors appartenant à Pier Le Loire et asteur
appartenant au dit Lixon.
Mais
comme lors ce Lixon et sa niesse Amalberghe Dumarez vivaient à leur aise et
n'estaient chargez d'enfants et que maintenant ils en sont surchargez, devenus
pauvres par la fureur des guerres ayant perdus l'espace de 7 à 8 ans leurs
soubstances, travaux et les fruits et despouillés de leurs agricultures et leur
maison ruinée avec grands dommages, le fondateur leur oncle a besoin et soux
les loix naturelles et divines est obligé de les secourir pour eux vivre et
leurs enfants selon l'honnesté de leur condition et considéré qu'une partie de
ces dites rentes vient de son patrimoine et de celui, je dis en partie, de son
frère Michel eschéantes en partie au dit Lixon après son trépas sans la
première disposition, partant il quitte librement et il donne présentement les
dites rentes au dit Lixon et enfans de la dite Amalberghe et en descharge leurs
héritages à condition toutefois que Philippe Dumarez, son nepveu, ou ses
enfants auront après son trépas leur part de ces dites rentes qui leurs eusse
escheues si je n'eusse pas en disposé en ma première fondation ce que peut
porter 16 livres
par an de rente pour Ie dit nepveu et aussi à condition et point autrement que
ce Lixon après ma mort sera tenu estroitement de nourrir et entretenir honnestement
et pourvoir aux funerailles de mon frère son oncle; et pour cela il aura aussi
la recepte et jouissance des biens de la seconde bourse durant les estudes de
son fils et durant la vie de son dit oncle et non plus, à quoi le dit sieur
pasteur donateur s'est obligé en corps et biens sur vingt sols de peine le cran
drenforcé sur dix sols, faisant serment in
formâ, apparant par la signature de donnateur et hommes de fiefs de Haynaut
soussignez fait ce 28 novembre 1678, tesmoins : étaient signés, E. Dumarez,
Deburge, Pecquereau, Feodau et.G. Lixon; et plus bas se trouve ce qui suit :
Pour la formation de la seconde bourse, il avait donné
et présentement il donne avec la deshéritance faite le 17 d'octobre de l'an
1662, une rente de quarante quatre livres par an et neufs sols et dix deniers
francques venant une petite partie de son patrimoine et quasi le tout
d'acquestes faites de Jacques Sivez en action de sa femme, niesse de Philippe
Postiau du dit Philippe Postiau, tous deux bourgeois de Binche, de Michel
Dumarez son frère, et de Jean Lixon en action d'Amalberghe Dumarez sa femme,
deue par Jacque Noyelle bourgeois, sur sa maison en la rue de la Tripperie au
dit lieu, tenant à maistre Jaques Joquez et à Baltazar Le Roy, eschéante apvril
et octobre par moitié.
Item
une rente de cinquante deux livres treize sols dix deniers par an francque au denier dix huit acquise l'an 1664 de Jean
Liethon, laboureur au village de Bray,
de Jean Denoefbourgs, jeune homme à marier lors deuct à Binche et
de Michel Cerioy clerque à Lombise, deue
par Nicolas Denoeufbourgs, laboureur au
dit Bray, sur la moitié d'une censé, allée, jardin, brasserie, grange, aussi
jardin applanté d'arbres en ceste cense
comme il est amplement repris en leur partage ifié le douzième de septembre de l'an 1663…
Item
en noeuf livres tournois l'an de rente
que leurs doivent les hoirs Desmarez sur leur maison à Binche, sur la haute
chaussée tenant à André Coppin père et par derrière aux hoirs de Philippe
Sebille…
Item
au lieu de la rente deue par Jean Lixon sur son héritage dit le Cocquelet, le
fondateur pour la seconde bourse et avec augmentation il donne présentement
nonante livres de rente y comprendant le rendage d'un bonnier de terre en trois
pièces le tout venant et achaptez de Guillaume Draguez, frère à Marguerite
Draguez, mère d'Amalberghe Dumarez, ma niesse et femme au dit Lixon, la dite
Amalberghe après la mort de sa mère partageait en ces rentes avec le dit
Draguez, son oncle, et deues sur diverses héritages par diverses personnes
comme il s'en suit et le dit Lixon partageant à titre de sa femme ici à une
entière et ample declaration. .Premièrement une rente d'onze livres dix sols
francques au denier 18, deue par serment Mabille, eschéant au mars, sur'une
maison et héritage dont la maison a été faite après Varrentement gisante aux
Estinnes au‑dessus du moulin Devaux, tenant à Philippe Dragez est ravallée de
quatre à raison que l'héritage a passé, 11 livres 10 sols.
Une
rente de 7 livre~dix sols francques au denier 48, prisse en 18 livres , deue par la
vefve de Nicolas Clause sur deux demi bonniers de terre labourable gisant à
Bray, vis‑à‑vis du Point du Jour, eschéant au‑Noël, est ravallé aussi de trois
livres, Jean Lixon possède à présent les terres, 7 livres 10 sols.
Six
livres dix sols de rente francques deue par Jean Canthique sur un jardin gisant
aux Estinnes hautes tenant à la chaussée
et Varessay, et sur demy journée de jardin devant la dite église appartenant à
Pier Dilot, eschéante au mars, 6
livres 10 sols. .
Une
rente de huit livres non francques deue par le vesve de Pier Combray sur un
jardin et masure contenant un bonnier gisant aux Estinnes-au-Mont tenant à
l’héritage de Saint Jean Evangile en Binche et à la chaussée, échéante à la chandeule,
8 livres
J’ai
dit que Jean Lixon recevra et jouira des rentes de ceste seconde bourse durant
les études de son fils et la vie de son oncle Michel et non plus, et à
condition comme ci-devant et dit bien entendu que l’honeste alliment de son
oncle sera préféré à celui de son fils et à condition et en cas que le fils ne
recevant pas les biens de la première bourse, car ainsi il recevait toutes les
deux, et ce n’est pas ma volonté.
Et
pour la fondation de la troisième bourse fondée pour un enfant de Velaine et
non pas d’autres, pour estudier comme ci-devant est dit dont c’est enfant en
jouyra seulement après la mort de mon frère Michel et celle de mon nepveu
Englebert Dumarez et à faute d’enfant de Velaines, les pauvres et église en
jouiront par moitié de ces rentes icy spécifiées…. ».
Curieusement
le registre un, des obits, décès et enterrements, de la période 1681 à 1723,
renferme à la fin, une série d’éléments concernant les bourses d’études fondées
par Englebert Dumarez :
Première
bourse :
Cette
bourse est attribuée à Jean-Jacques Gravis le 1-10-1736.
« Me. Onuphre Demoulin dont le dernier
possesseur pacificq de ladite bourse est octroyée à Joseph Coppin pour
commencer la philosophie » [2].
1ère
bourse de maître Englebert Demaret a été conférée à Henry Waroquier pour commencer à en jouir
au premier 8bre. 1766
Seconde
bourse :
La
seconde bourse du Sr. Englebert Demaret est faite à André-Joseph Jenico
« Les sous-signez
collateurs des bourses fondées par le Sr. Demaret, vivant curé de Velaine,
déclarent d’avoir conféré, comme par cette, ils confèrent la première des
desdtes. Bourses à André Joseph Jenico, philosophe à Douay pour les tems et
sciences prescrites par ledit fondateur et à charge d’accomplir et vérifier les
obligations par icelui ordonnées, à commencer de jouir de ladite bourse le
premier octobre dernier.
Devra
ledt. Jenico, se munir d’une copie de la dite fondation, pour connoitre les
obligations et les effectuer, et sera tenu de répéter les prières, stations,
pour ledit fondateur, depuis le tems qu’il a commencé la philosophie. S’il
arrivoit que ledit pourvu manquoit à l’exécution des charges de ladite bourse,
on ne la prouva pas par des tesmoignages suffisants à l’apppaisement des
sous-signez ou de leurs représentants, cette collation sera pour lors de nul
effect, de plus le chassereau des reçoites sera remis en due forme es mains
desdits collateurs à la fin de la jouissance de ladite bourse
Fait
à Binch le treize mars mil sept cens quarante sept.
Sont
signez Dupond et P.J. Hardempont, curé de Binch. »
La
même bourse est attribuée l’année suivante dans la même forme et texte, le 6
novembre 1748, à Roger Boussart.
Une
deuxième bourse est attribuée par les mêmes collateurs, le 17 octobre 1748, à
Antoine-Joseph Soileur.
La
2ème bourse de Me Demaret a été conférée à Jean-Philippe Lebrun pour
commencer à en jouir le 1er 8bre. 1769.
La
2ème bourse de Me Demaret a été conférée à Adrien Cambier pour
commencer à en jouir le 1er 8bre. 1775.
La
2ème bourse de Me Demaret a été conférée à Adrien Fontaine pour
commencer à en jouir le 1er 8bre.1777.
L’arrêté
stipule que l’étude de la philosophie devra être faite dans une des universités
des provinces méridionales du royaume, et celle de la théologie dans un des
séminaires épiscopaux jusqu’à l’établissement de facultés pour l’enseignement
de cette science près des universités.
Le curé et le bourgmestre
de Binche sont nommés administrateurs des deux premières bourses, le mayeur et
le curé de Velaine, le sont pour la troisième bourse.
FONDATION AUGUSTIN DE DEBURGE
Acte de fondation du 15 avril 1706 [3]
Le 27e septembre 1749,
M . Lespoir, neveu du curé de Saint-Vaast écrivit à M. D'Hardenpont, curé de Binche :
« Monsieur,
Voilà
l'extrait du testament de mon oncle de Burge cy‑devant curé de Saint‑Vaast que
J' ai tiré de la copie collationnée que j'ai en mains, le registre original
étant à présent au greffe de la cour d'Haynaut ou dans la trésorerie du conseil
avec les autres registres des notaires. J'estime d'avoir satisfait à ce que
vous exigez de moi.
J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur,Votre très humble et
très obeissant serviteur, LESPOIR.
Il
à ordonné et ordonne que les arrérages de la rente du clergé qui lui sont dûs
en qualité de régent du college de Binch, soient employés en achat de cent
livres de rente. Les messes déduites à proportion qu'on les recevra, pour
servir de bourse pour ses plus proches parents étudians en philosophie et en
théologie consecutivement suivant le terme ordinaire, jusques inclus le
troisieme degrez, pour en après appartenir aux pauvres de Binch, qui étudieront
en philosophie et théologie, avec charge d'un Miserere tous les jours pendant le terme de laditte
bourse, pour le fondateur et ses parents, dénommant pour proviseur de ladite
bourse le sieur pasteur de Binch, et son plus proche parent… »
Le registre d’obit déjà cité
mentionne :
La
bourse de Deburge est conférée à Cambier au 1er 8bre. 1774.
Le
2-12-1823, le ministre Van Gobbelscrhroy rétablit la bourse de la fondation
Deburges, le curé de Binche et le plus proche parent du fondateur seront nommés
administrateurs-collateurs.
Le
2-8-1842, le ministre Van Volxem, fils, nomme comme administrateur, Eugène de
Burges, demeurant à Trivière, seul parent du fondateur.
Un
arrêté royal du 1-2-1869, remet la gestion de la fondation au bureau
administratif du séminaire de Tournai.
Etat des biens de la fondation rendu le 31-12-1885
NATURE DES TITRES
ET DEBITEURS
|
Hypothèque
|
Capitaux
|
Taux de l’intérêt
|
Montant du revenu
|
1. Rente de par Depret,
Ursmar et Godefroid Joséphine, son épouse, à Binche, représentés aujourd’hui
par Dusart et Lebrun
2.
Rente belge
3.
Idem
|
Une maison située
Grand-place à Binche
Néant
Idem
|
2444 Fr. 44 c.
500 Fr.
600 Fr.
|
Denier 24,72
4 %
2,5 %
|
99fr 77c.
20 Fr.
15 Fr.
|
FONDATION CLAIRE DELVIGNE
Acte de fondation du 19 novembre 1711
« Claire
Delvigne, veuve de Philippe Antoine Dewinte, demeurante à Binch, en son lit
malade, entière néantmoins de ses sens, mémoire et entendement, si qu'il est
apparu; considérant qu'en cette vie rien n’est plus certain que la mort et plus
incertain que l'heure d'icelle, ne désirant en être prévenue sans avoir disposé
de ses affaires temporelles, a fait et dicté son testament et ordonnance de
dernière volonté, au nom du Père, du Fils et du Saint‑Esprit, en la forme et
manière suivante, en présence des notaire et homme de fief soubsignez.
Premièrement,
elle a recommandé et recommande son âme à Dieu, son créateur, le suppliant très
humblement de la colloquer dans son paradis avec les bienheureux, lorsqu'elle
sortira de son corps, invoquant à cet effet les prières et intercessions de la
bienheureuse Vierge Marie, de Saint‑Michel, ange, archange, de sainte Claire sa
patronne et de tous les saints et saintes du paradis.
Que
son corps soit inhumé dans le cimetier de cette ville et que cito après son
trépas ses exèques et funérailles soient faites et célébrées selon son état.
Que
toutes ses léalles dettes soient payées le plutôt que faire se pourra.
Que
ses meubles soient vendus et tous ses biens immeubles qui sont de sa libre
disposition par ses exécuteurs, et par un simple billet d'affiche, si comme sa
maison où elle réside en la rue de la Haute Chaussée, tenant au chanoine Doige
et aux hoirs Prangier.
Item,
une autre maison en la rue des Pelletiers de cette ville, tenant aux hoirs Jean
Alglave et à Marie Malengré.
Item,
trente livres dix‑huit. sols de rente que lui doit Jean Ramboux sur sa maison
en la Haute Chaussée, tenant à Philippes Boussart et auxdis hoirs Prangier.
Item,
treize livres de rente que doivent les hoirs Alglave sur leur maison à fronq le
Marché vis‑à‑vis de la Fontaine, tenant à Philippes Bourgeois et à Ursmer
Courtois.
Item,
sept livres de rente que luy doit ledit Ursmer Courtois sur sa maison faisant
coin audit Marché et à la rue des Pelletiers, tenante à la précédente.
Item,
quatre‑vingt‑six livres de rente que lui doit François Gravis sur sa maison de
la Tête‑d'Or audit Binch, tenante à la veuve Jacques Dessars et à Nicolas
Latteur, soit mesme qu'elle ne soit point hypotéquée sur ladite maison et à
promesse d'hypothèque seulement, et généralement toutes autres rentes et biens
fonciers qu'elle a et peut avoir au jugement des jurez dudit Binch.
Pour
les deniers en provenans, après ses funérailles et autres œuvres pieux et
déclarez de bouche à ses exécuteurs et léalles dettes payées, être employez en
achat d'autres biens ou rentes, si avant que lesdits deniers pourront
s’extendre pour la fondation d'une bourse à être employée à perpétuité comme
s'ensuit.
Scavoir
: premièrement, aux enfans d'Ursmer Staquez, son neveu, et chacun d'eux en
particulier l'un après l’autre et par eux commencer à en jouir en entrant aux
humanitez ou basses écolles de la langue latine, puis deux ans de philosophie
et cinq ans de théologie ou de droit.
Après
lesquels suivront les pauvres de ladite ville à toujours en préférant
néantmoins ses parens pauvres, s'il y en a, pour les assister à étudier pendant
deux ans à la philosophie à Louvain et cinq ans en théologie si avant toutes
fois que ceux qui en seront pourveus et chacun en particulier à la fin de son
cours de philosophie ait été ante
medium, et à défaut de ce ladite bourse devra être donnée à un autre pour
commencer son cours de philosophie, à quoi ne seront soumis les enfans dudit
Staquez, dénommant pour collateurs de ladite bourse, après que les enfans dudit
sieur Staquez en auront jouy, monsieur le doyen des chanoines et monsieur le
doyen‑curé dudit Binch.
Veut
et ordonne que sa petite maison dessous celle de Philippes Sebille, où a
demeuré N. Lamblot, soit vendue et les deniers en provenant distribuez à Jean
Lamblot, à charge de trois messes à perpétuité par an à l'honneur de la
SainteTrinité.
Choisissant pour
exécuteurs du présent testament ledit sieur Ursmer Staquez et Ursmer François
Narez, vers lesquels elle oblige tous ses biens présens et futurs, lesquels
seront obligez seulement de rendre compte par devant le sieur chanoine Peulez
qu'elle autorise à cet effet avec pouvoir d'en assumer un autre, le tout aux
frais dudit testament qu'elle veut et entend devoir sortir son plain et entier
effet;
Comme toutes les bourses du Hainaut, elle fut gérée en
1865 par la Commission des bourses du Hainaut.
Le 31-12-1881, cette dernière rend un état des biens
de la fondation et déclare qu’elle a perdu sa dotation depuis de longues
années, et qu’elle est supprimée.
BOURSE GILLES DUPONT
Acte de fondation du 20-11-1737
Gilles-François
Dupont, curé de Villers-Saint-Amand depuis le 29-2-1727. Il mourut dans ce
village en 1741. Il fit son testament le 20-11-1737 « Je soussigné, Maître
Gilles-François Dupont, curé de Villers-St-Amand près d’Ath en Hainaut, sachant
qu’il n’y a rien de plus certain que la mort, et rien de plus incertain que
l’heure et le moment d’icelle, ne voulant mourir intestat, a fait ce présent
testament et ordonnance de dernière volonté, révoquant tout autre fait
antérieurement, en la forme et manière suivante :
Item ordonne que mes dits exécuteurs
fassent vendage généralement de tous mes biens réels et immeubiliers gisants
dans la ville de Binch que sous le jugement d’icelle et ailleurs, en conformité
des dispositions et déshéritances passées par devant les lois respectives, d’où
ils sont gisants, pour les deniers être employés à l’exécution de mes
ordonnances ci-après, joignant à ce sujet quatre copies collationnées des avant
dites déshéritances.
Plus qu’ils achètent soit sur les Etats
d’Hainaut ou sur la ville de Binche ou autre communauté, une ou plusieurs rentes à concurrence de deux cent livres l’an francq à raison du
denier vingt-quatre argent pour la fondation d’une bourse annuelle de
philosophie et théologie à Louvain, et cela dans le cas que le testateur n’y
aie pourveu, de laquelle jouiront mes parens et les plus proximes , savoir ceux
suivants : Jean-Baptiste, Marie-Joseph, et Catherine-Joseph de Gricourt,
mes neveu et nièces, et leurs descendants et en après tous autres parens,
préférant toujours le plus idoine en concurrence de degré et moyen, mais hors
ce cas, le plus proche sera préféré et le pauvre à l’autre des enfans de chœur
du chapitre de Binch.
Elle
sera cette bourse pour étudier deux ans en philosophie au pédagogue du Château,
à Louvain, pour cincq ans en théologie à prendre au grand collège dit Saint
Esprit à Louvain, pour cinq ans de
théologie à prendre au grand collège dit St-Esprit, audit Louvain, à charge de faire sa première dispute en
bacheliage et act d’iceluy . Si le dit proxime parent étoit appelé pour étudier
en droit et faire sa Licence ensuite, il
pourra occuper la dite bourse durant les dits cincq ans, moyennant la capacité
de faire sa Licence. Bien entendu que si mes dits parens trouvoient dans
d’autres collèges quelque bourse , ils pourroient y aller résider, excipant
quant à eux seuls sur la résidence hors des dits collèges ; et à défaut
des parens , je veux que celui des enfans de chœur de la collégiale de
Saint-Ursmer en Binch le plus idoine, soit pourveu de la dite bourse, même par
un concours qu’établiront les collateurs ci-après à dénommer, bien entendu que
ceux-ci après la philosophie devront étudier en théologie et pour en jouir avoir été ante medium stricte
S'il arrive que la dite bourse soit
possédée en philosophie par un enfant de chœur de la susdite collégiale, je
veux et entends qu'après le cours fini, le plus proxime parent vienne à
l'occuper et non devant, pour ne pas perdre le succès des études du dit enfant
l'occupant, et s'il avait commencé la théologie, il cessera d'en jouir après le
terme de trois ans, pour la même raison, lequel boursier aussi bien que parent,
sera obligé de réciter tous les jours pour le repos de mon âme, les pseaumes Miserere inei Deus, le De Proffindis, avec la
collecte Deus
qui inter apostolicos sacerdotes, etc.
Item veut et ordonne qu'à cas que
l'avant dite bourse ne soit occupée à défaut de parens ou d'enfans de choeur de
la dite collégiale de Binche, les revenus annuels soient séquestrés et employés
à l'augmentation de la dite bourse.
Je dénomme pour collateur d'avant dite
bourse le sieur pasteur de la ville de Binche, le sieur doyen des chanoines de
la collégiale de Saint‑Ursmer en Binche et mon plus proche parent.
Item, entend et ordonne que mon dit testament
sbit7n'écuté selon sa forme et teneur, me retenant tout pouvoir de le changer
et annuler, voulant que ce qui se trouvera écrit et signé de nia main ait force
de codicille et soit exécuté comme s'il était inséré cy en droit, ne souhaitant qu'icelui soit lu au jour de
mes funérailles, à tout quoi je m'oblige et mes biens in formâ, ayant écrit de
ma main propre ce dit testament, le signé et y apposé mon scel ordinaire.
Fait
à Villers‑St‑Amand, ce vingt de novembre dix‑sept cent trente sept.
G.
F. Dupont, curé de Villers‑S'‑Amand, »
Un
arrêté de rétablissement de la bourse fut prononcé le 10-4-1821 et signé par le
ministre A.R. Falck, suite à l’arrêté royal de 1818. Il stipule que l’étude de
la philosophie devra être faite dans une des universités des provinces
méridionales du royaume, et celle de la théologie dans un des séminaires
épiscopaux jusqu’à l’établissement de facultés pour l’enseignement de cette
science près des universités.
Seront
administrateurs de la bourse, le curé de Binche et l’un des plus proche parents
du fondateur.
Un
arrêté daté du 24-1-1843, stipule qu’étant donné qu’il n’y a plus
d’administrateur-collateur représentant un parent du fondateur, sont nommés
administrateurs, le premier vicaire de l’église de Binche, pour occuper la
place de doyen du chapitre, supprimé, de Saint Ursmer, et le bourgmestre de
Binche remplaçant le parent désigné par
l’acte de fondation.
La
bourse fut gérée à partir de 1865 par la commission des bourses du Hainaut.
FONDATION PHILIPPE BRUNEBARBE [4]
Acte de fondation du 4 mars 1737
« In
nomine Domini. Amen.
Je soussigné M. Philippe
Brunebarbe, pasteur de Binche, doyen de chrétienté, en pleine santé et entière
jugement, considérant l'incertitude de l'heure de la mort et ne voulant mourir
intestat, j'ai fait mon testament en la forme suivante :
1°
Je recommande mon âme à Dieu mon créateur, à la Ste‑Vierge mère de Dieu,
patrone de notre église paroissiale, à St.‑Philippe, à St.‑Ursmer et à tous les
saints, les suppliants d'intercéder pour moy à ce que Dieu me fasse
miséricorde.
2°
Je choisis pour la sépulture de mon corps, la chapelle de Notre‑Dame du Mont de
Carmel, et s'il n'y a pas de place propre on l'enterra le plus près qu'il sera
possible, on y posera une pierre sépulchrale pour demander les suffrages des
fidèles pour le repos de mon âme.
3°
Quant à la maison que j'ay acheté à la rue de la Tripperie, je l'ai laissée à
ma cousine Marie‑Marguerite Brunebarbe et à Thérèse De Baie, ma servante, par
acte passé par devant loyx, le 21 de janvier 1737; je veux qu'après la mort des
dites filles la dite maison soit vendue par les exécuteurs de mon testament
pour les deniers en provenants être employés en achat de rente pour remplir la
fondation mentionnée à l'article suivant.
4°
Mes dettes léales payées et mes legues pieux fourni et accomplis, j'ordonne aux
dits exécuteurs de vendre les restes de mes meubles et effets et que le prix
avec l'argent et or monnoye de même que ce qui me serait redu et rentes
personnelles soit employé en achat de rentes pour servir de pension à ma ditte
cousine et à la dite Thérèse pour après le trépas de la dernière de deux servir
à la bourse que je fonde cy endroit pour un enfant de chœur de cette ville et
un pauvre enfant de Bois‑deLessines, pour étudier à Louvain en philosophie,
théologie, droit ou médecine le terme ordinaire.
5°
J'entens qu'après l'année échue des dittes rentes, lorsqu'il y aura inventaire
à la fondation, que la bourse soit conférée à un enfant de chœur tout premier,
s’il s'en trouve un en état de la posséder, si point et qu'il y ait un pauvre
enfant de Bois‑de‑Lessines capable et en état de l'occuper, qu'elle lui soit
conférée par le curé de Binche et le premier magistrat de ladite ville de
Binche que je demeurs collateur à toujours, et au cas qu;il n’y eut pas d'enfant de chœur ou un pauvre
enfant de Bois‑de‑Lessines en état d'en jouir, je veu qu'elle soit donnée à un
pauvre enfant de ladite ville pour ce défaut et non autrement; bien entendu que
cette bourse sera donnée alternativement aux enfants de chœur de Binche et à un
pauvre de Bois‑de‑Lessines, en sorte qu'après qu'un d'un endroit en aurat été
pourvu et son cours étant finis, elle sera donnée à l'autre de l'autre lieux,
sans port, faveur, considération, de quoy je charge la conscience et l’honneur
desdits sieurs collateurs
6° Quant à mes livres je ferait un catalogue de ceux
que je donne pour la bibliothèque du collège de Standonch et les autres seront
donnés pour la bibliothèque du collège du pape, priant les sieurs présidents de ces
pieuses maisons de recevoir ce petit présent en reconnaissance des biens que
j'ay reçu de ces maisons, ayant étudié la philosophie dans l'un et la théologie dans l'autre en qualité de
boursier; un des exécuteurs de ce présent testament les transportera à Louvain.
7°
Je laisse à ma cousine Marie‑Marguerite Brunebarbe le lit qui est à son usage
avec deux paires de draps, une cuillère et fourchette d'argent, six assiettes
d'étain et six serviettes à son choix.
8° Je laisse à Thérèse De Baie le lit qui est à son
usage, tel qu'il est avec deux paires de draps, six serviettes, six assiettes
d'étain, une cuillère et fourchette d'étain à son choix.
9°
Je veux que l'on distribue à messieurs les pasteurs du district deux cents
florins pour dire des messes dont l'honoraire sera de huit patars pour chaque.
10°
Je laisse aux R.R. P.P. Récollets de cette ville, aux religieuses Augustines et
Récollectines à chacun une pistolle pour la rétribution d'un service que l'on
fera dans leurs maisons respectives pour le repos de mon âme.
11°
Je veux et ordonne que l'année ou je mourrais, soit payée entièrement tant à ma
cousine qu'à Thérèse et de plus une année de gages et si elles ont besoin de
quelques meubles, les exécuteurs pourront les leur donner en prete, et quant
aux dettes que je pourrais avoir on sen tiendra à leurs paroles.
12°
La providence m'ayant enlevé mes proches parents et trois de mes cousins ou
cousines germains étant déjà morts, je veux que l'on donne à ceux qui restent
qui sont Pierre‑Ursmer Brunebarbe et Hubert Dumont, à chacun vingt escalins et
que l'on donne aux enfants de Marie‑Antoine Dumont la même somme et aux enfants
François‑Philippe Dumont de même et à l'enfant Marie‑Barbe Brunebarbe vingt
sous, tellement que les enfants de Marie ‑Antoine auront vingt escalins entre
eux et ceux de François‑Philippe de même.
13°
Si l’on trouve quelques rentes personnelle m'appartenant, je veux qu’elles
servent à la pension ou fondations que j'ai faites ci devant si le rapport est
bon.
Je
me réserve tout pouvoir d'annuler, altérer ce présent testament que je veux
valider meliori modo quo potest et si je ne le fait, je veux qu'il soit exécuté
selon la forme et teneur, voulant de plus que ce qui se trouvera escrit ou
signé de ma main de date postérieure au présent écrit, ait lieu de codicil,
dénommant pour exécuteur les personnes de M. Corturint et M. Harveng d'Harvent,
donnant pouvoir au dit M. Harveng de s’associer qui il trouvera bon après
l'inventaire, le tout aux frais du présent testament obligeant envers eux tous
mes biens.
Signé :
P. Brunebarbe, P. B. D. »
Le
soussigné Philippe Brunebarbe, curé de Binche, doyen de chrétienté, ne voulant
point que mes dernières volontés soient connues de mon vivant ai présenté ce
mien testament à M. Lamoral Lespoix et M. Melchior Martin, tous deux hommes de
fief du pays et comté de Hainau, que j’ay appelé à cet effect, leur déclarant
que ce testament consiste en une feuille de papier écrite de trois faces et en
treize articles, sans comprendre le proema ni la cloture auxquels j'ai déclaré
être mes dernières volontés, les priant de vouloir les signer et attester
conjointement avec moy, ce qu’ils, ont fait à Binche, ce onze mars mil sept
cent trente‑sept. (Signé) C. Brunebarbe, curé de Binche, doyen de chrétienneté,
Lespoix 1727 et M. Martin. »
« Le
quinze de décembre mil sept cent trente neuf le soussignez aiant relut son
testament l'a ratifié et confirmez autant qu'est besoin en présence de M.
Dannelin, prêtre vice‑curé de la paroisse de Binche, de Jean‑Joseph Jenico et
Charles Foulmart, clercqs de la dite église, témoins à ce spécialement appelez
et requits »
Le
registre des obits allant de 1681 à 1723, renferme dans ses dernières pages les
annotations suivantes :
« Les
dits collateurs procédens à la ditte collation confèrent la ditte bourse à
Jacques Joseph Hacardiau ci-devant enfant de chœur dudit Binche pour en jouir
en premier d’8bre. (octobre)
prochain et ainsi jusque l’expiration dudit terme de sept ans. Le tout en
mesmes charges et obligations complément détaillées par ladite fondation,
exhortant cependant le pourvu à réciter les psaumes du Miserere et de profundis
journaillièrement pour le repos de l’âme du fondateur.
Donné
en la ville de Binche le vingt trois septembre dix sept cens soixante cinq
Estoient signés J-F. Fabertt, curé de Binche et B. Dorbée".
La
bourse du Sieur Brunebarbe est conférée à Jean Daumerie de Bois de Lessinnes
pour en jouir au 1er d’octobre 1772.
Comme
les autres bourses, celle du curé Brunebarbe fut rétablie le 18-10-1820. Sont
nommés administrateurs collateurs, le bourgmestre et le curé de Binche
De
même, la bourse fut gérée à partir de 1865 par la commission des bourses du
Hainaut.
Cette
commission sous la présidence de L. Parez, remit un état des biens de la fondation
le 31 novembre 1882, arrêté au 31-12-1881.
[1] Je n’ai retenu dans le très long testament du curé
Dupont, que les extraits ayant trait à Binche et à sa région, délaissant les
textes relatifs à la région de Velaine.
[2] A.V.B.
00-00-01-30. Daté du 10 octobre 1737
[3] Le fondateur, qui fut curé de Saint‑Vaast, décéda en
cette localité, le 17-4-1706.
[4] Brunebarbe Philippe,
° 1679, † Binche 13-2-1740. Il fit ses études de philosophie et de
théologie à l’université de Louvain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire