mardi 7 février 2017

Les bourses d'études de Binche


LES COLLATIONS DE BOURSES D’ÉTUDES A BINCHE
                                                                                                                                          Alain GRAUX
Sous l’ancien Régime quelques testateurs laissèrent leurs biens meubles et immeubles, ainsi que des rentes afin que l’on délivre des bourses d’études, soit aux membres de leur famille, ou à des enfants pauvres de la ville.
Ces bourses furent allouées jusqu’à la révolution française.
Le 26-12-1818, un arrêté royal, ordonne le rétablissement des fondations de bourses pour études. Le ministre de l’instruction publique, de l’industrie nationale et des colonies est chargé du rétablissement de ces bourses, de même qu’il institue de nouveaux collateurs pour la délivrance de celles-ci.
Un arrêté royal du 12-10-1865, remet la gestion de toutes les bourses de la province à une fondation nommée « Commission des bourses du Hainaut »
Avec le temps, ces bourses anciennes perdirent de leur valeur, la commission les supprima progressivement.

FONDATION ENGLEBERT DUMAREZ[1]

 Acte de fondation du 28 novembre 1678.
« Sachent tous à qui appartiendra que M. Englebert Dumaret, licencié en théologie, pasteur de Velaines, ayant fondé trois bourses, a retenu le pouvoir de les changer commuer les conditions, voir de vendre aucuns biens y annexés si besoin en avait; partant pour des raisons légitimes et avec augmentation il les change présentement les fondent et les laissent à la gloire de Dieu et salut de son âme, les deux première bourses à deux pauvres enfants de la ville ou jugement de Binche, et la troisième à un enfant de Velaine; qui soient de bonnes mœurs, d'esprit et d'expectation de servir un jour à la maison de Dieu auxquels tous un enfant parent entre les quatre degrez sera préféré et ce pour étudier en la ville de Louvain ou Douay, deux ans à la phi­losophie et estant fait maîtres et promeux devant le medium, pour estudier après cinques ans en la théologie, et au bout de trois ans se faire bachelier courrant et en apporter aux collateurs une attestation authentique signées de MM. les docteurs autrement en seront privez; toutes fois un enfant parent ne sera subjet à ces condi­tions, et ils seront tous tenus par gratitude réciter pour le fondateur journé et autre le psaume de Miserere mei Deus et estant prestre deux messes par an.
Pour la fondation de la première bourse il a donné avec deshéritance faite, et il donne présentement une rente éritière et francque de cent et dix livres par an  acquise de jeune Desombergs l'an mil six cent soixante‑deux deue par la ville de Binche sur l'octroye et recepte de deux florins an lot de vin et vingt‑huit sols an tonneau de bière, eschéante au premier d'octobre.
Item. Une autre rente francque de cent et trois livres dix sols par an acquise au dit d'Hector Courtois à ce jour massart de la ville, eschéant le deuxième de décembre deue aussi par la ditte ville sur l'octroye et recepte de vingt sols au tonneau de bière, la dite rente est en deux parties, l'une est de soixante‑six livres et l'autre de trente sept livres de Nicolas Eneste.
En la seconde bourse après un enfant parent, sera préféré un enfant de chœur du vénérable chapitre de Saint‑Ursmer; partant Englebert Lixon qui fut tel après ma mort et celle de mon frère, Michel son oncle, il jouira de cest seconde bourse aussi dans les estudes d'humanitez, s'il y estoit encore, car le fondateur comme pasteur et frère à besoin et selon les lois de la nature et de l'Évangile est tenu de nourrir son frère viel et disetteux et pour autres considérations légitimes, et pour cela après mon trépas, il jouira des biens de ceste seconde bourse.
Il est vrai que le fondateur avait donné pour ceste seconde bourse cinquante‑six livres de rente deues par Jean Lixon espoux de sa niesse, sur sa maison et jardin dit le Cocquelet gisants es faux bourgs de la porte de Saint‑Jacques de la ville de Binche, et que le dit fondateur pour la troisième bourse avait donné une rente douze livres sur une maison à Binche devant l’hospital de Saint‑Jacques, tenant à M. Théodulche Croist, lors appartenant à Pier Le Loire et asteur appartenant au dit Lixon.
Mais comme lors ce Lixon et sa niesse Amalberghe Dumarez vivaient à leur aise et n'estaient chargez d'enfants et que maintenant ils en sont surchargez, devenus pauvres par la fureur des guerres ayant perdus l'espace de 7 à 8 ans leurs soubstances, travaux et les fruits et despouillés de leurs agricultures et leur maison ruinée avec grands dommages, le fondateur leur oncle a besoin et soux les loix naturelles et divines est obligé de les secourir pour eux vivre et leurs enfants selon l'honnesté de leur condition et considéré qu'une partie de ces dites rentes vient de son patri­moine et de celui, je dis en partie, de son frère Michel eschéantes en partie au dit Lixon après son trépas sans la première disposition, partant il quitte librement et il donne présentement les dites rentes au dit Lixon et enfans de la dite Amalberghe et en descharge leurs héritages à condition toutefois que Philippe Dumarez, son nepveu, ou ses enfants auront après son trépas leur part de ces dites rentes qui leurs eusse escheues si je n'eusse pas en disposé en ma première fondation ce que peut porter 16 livres par an de rente pour Ie dit nepveu et aussi à condition et point autrement que ce Lixon après ma mort sera tenu estroitement de nourrir et entretenir hon­nestement et pourvoir aux funerailles de mon frère son oncle; et pour cela il aura aussi la recepte et jouissance des biens de la seconde bourse durant les estudes de son fils et durant la vie de son dit oncle et non plus, à quoi le dit sieur pasteur donateur s'est obligé en corps et biens sur vingt sols de peine le cran drenforcé sur dix sols, faisant serment in formâ, apparant par la signature de donnateur et hommes de fiefs de Haynaut soussignez fait ce 28 novembre 1678, tesmoins : étaient signés, E. Dumarez, Deburge, Pecquereau, Feodau et.G. Lixon; et plus bas se trouve ce qui suit :
Pour la formation de la seconde bourse, il avait donné et présentement il donne avec la deshéritance faite le 17 d'octobre de l'an 1662, une rente de quarante quatre livres par an et neufs sols et dix deniers francques venant une petite partie de son patrimoine et quasi le tout d'acquestes faites de Jacques Sivez en action de sa femme, niesse de Philippe Postiau du dit Philippe Postiau, tous deux bourgeois de Binche, de Michel Dumarez son frère, et de Jean Lixon en action d'Amalberghe Dumarez sa femme, deue par Jacque Noyelle bourgeois, sur sa maison en la rue de la Tripperie au dit lieu, tenant à maistre Jaques Joquez et à Baltazar Le Roy, eschéante apvril et octobre par moitié.                                                                                                                             
Item une rente de cinquante deux livres treize sols dix deniers par an francque  au denier dix huit acquise l'an 1664 de Jean Liethon, laboureur au village de Bray,  de Jean Denoefbourgs, jeune homme à marier lors deuct à Binche et de  Michel Cerioy clerque à Lombise, deue par Nicolas Denoeufbourgs, laboureur  au dit Bray, sur la moitié d'une censé, allée, jardin, brasserie, grange, aussi jardin applanté  d'arbres en ceste cense comme il est amplement repris en leur partage ifié le douzième  de septembre de l'an 1663…
Item en noeuf  livres tournois l'an de rente que leurs doivent les hoirs Desmarez sur leur maison à Binche, sur la haute chaussée tenant à André Coppin père et par derrière aux hoirs de Philippe Sebille…
Item au lieu de la rente deue par Jean Lixon sur son héritage dit le Cocquelet, le fondateur pour la seconde bourse et avec augmentation il donne présentement nonante livres de rente y comprendant le rendage d'un bonnier de terre en trois pièces le tout venant et achaptez de Guillaume Draguez, frère à Marguerite Draguez, mère d'Amalberghe Dumarez, ma niesse et femme au dit Lixon, la dite Amalberghe après la mort de sa mère partageait en ces rentes avec le dit Draguez, son oncle, et deues sur diverses héritages par diverses personnes comme il s'en suit et le dit Lixon partageant à titre de sa femme ici à une entière et ample declaration. .Premièrement une rente d'onze livres dix sols francques au denier 18, deue par serment Mabille, eschéant au mars, sur'une maison et héritage dont la maison a été faite après Varrentement gisante aux Estinnes au‑dessus du moulin Devaux, tenant à Philippe Dragez est ravallée de quatre à raison que l'héritage a passé, 11 livres 10 sols.
Une rente de 7 livre~dix sols francques au denier 48, prisse en 18 livres, deue par la vefve de Nicolas Clause sur deux demi bonniers de terre labourable gisant à Bray, vis‑à‑vis du Point du Jour, eschéant au‑Noël, est ravallé aussi de trois livres, Jean Lixon possède à présent les terres, 7 livres 10 sols.
Six livres dix sols de rente francques deue par Jean Canthique sur un jardin gisant aux Estinnes hautes tenant à la  chaussée et Varessay, et sur demy journée de jardin devant la dite église appartenant à Pier Dilot, eschéante au mars, 6 livres 10 sols. .
Une rente de huit livres non francques deue par le vesve de Pier Combray sur un jardin et masure contenant un bonnier gisant aux Estinnes-au-Mont tenant à l’héritage de Saint Jean Evangile en Binche et à la chaussée, échéante à la chandeule, 8 livres
J’ai dit que Jean Lixon recevra et jouira des rentes de ceste seconde bourse durant les études de son fils et la vie de son oncle Michel et non plus, et à condition comme ci-devant et dit bien entendu que l’honeste alliment de son oncle sera préféré à celui de son fils et à condition et en cas que le fils ne recevant pas les biens de la première bourse, car ainsi il recevait toutes les deux, et ce n’est pas ma volonté.
Et pour la fondation de la troisième bourse fondée pour un enfant de Velaine et non pas d’autres, pour estudier comme ci-devant est dit dont c’est enfant en jouyra seulement après la mort de mon frère Michel et celle de mon nepveu Englebert Dumarez et à faute d’enfant de Velaines, les pauvres et église en jouiront par moitié de ces rentes icy spécifiées…. ».
Curieusement le registre un, des obits, décès et enterrements, de la période 1681 à 1723, renferme à la fin, une série d’éléments concernant les bourses d’études fondées par Englebert Dumarez :
Première bourse :
Cette bourse est attribuée à Jean-Jacques Gravis le 1-10-1736.
 « Me. Onuphre Demoulin dont le dernier possesseur pacificq de ladite bourse est octroyée à Joseph Coppin pour commencer la philosophie » [2].
1ère bourse de maître Englebert Demaret a été conférée  à Henry Waroquier pour commencer à en jouir au premier 8bre. 1766
Seconde bourse :
La seconde bourse du Sr. Englebert Demaret est faite à André-Joseph Jenico
« Les sous-signez collateurs des bourses fondées par le Sr. Demaret, vivant curé de Velaine, déclarent d’avoir conféré, comme par cette, ils confèrent la première des desdtes. Bourses à André Joseph Jenico, philosophe à Douay pour les tems et sciences prescrites par ledit fondateur et à charge d’accomplir et vérifier les obligations par icelui ordonnées, à commencer de jouir de ladite bourse le premier octobre dernier.
Devra ledt. Jenico, se munir d’une copie de la dite fondation, pour connoitre les obligations et les effectuer, et sera tenu de répéter les prières, stations, pour ledit fondateur, depuis le tems qu’il a commencé la philosophie. S’il arrivoit que ledit pourvu manquoit à l’exécution des charges de ladite bourse, on ne la prouva pas par des tesmoignages suffisants à l’apppaisement des sous-signez ou de leurs représentants, cette collation sera pour lors de nul effect, de plus le chassereau des reçoites sera remis en due forme es mains desdits collateurs à la fin de la jouissance de ladite bourse
Fait à Binch le treize mars mil sept cens quarante sept. 
Sont signez Dupond et P.J. Hardempont, curé de Binch. »
La même bourse est attribuée l’année suivante dans la même forme et texte, le 6 novembre 1748, à Roger Boussart.
Une deuxième bourse est attribuée par les mêmes collateurs, le 17 octobre 1748, à Antoine-Joseph Soileur.
La 2ème bourse de Me Demaret a été conférée à Jean-Philippe Lebrun pour commencer à en jouir le 1er 8bre. 1769.
La 2ème bourse de Me Demaret a été conférée à Adrien Cambier pour commencer à en jouir le 1er 8bre. 1775.
La 2ème bourse de Me Demaret a été conférée à Adrien Fontaine pour commencer à en jouir le 1er 8bre.1777.
Ces trois bourses furent rétablies par l’arrêté royal du 31 août 1820, suivant l’arrêté du 26-12-1818. Un état des biens de la fondation se monte à cette époque à 66 fr. 8 cent.
L’arrêté stipule que l’étude de la philosophie devra être faite dans une des universités des provinces méridionales du royaume, et celle de la théologie dans un des séminaires épiscopaux jusqu’à l’établissement de facultés pour l’enseignement de cette science près des universités.
Le curé et le bourgmestre de Binche sont nommés administrateurs des deux premières bourses, le mayeur et le curé de Velaine, le sont pour la troisième bourse.

FONDATION AUGUSTIN DE DEBURGE

Acte de fondation du 15 avril 1706 [3]
 Le 27e septembre 1749, M. Lespoir, neveu du curé de Saint-Vaast écrivit  à M. D'Hardenpont, curé de Binche :
« Monsieur,
Voilà l'extrait du testament de mon oncle de Burge cy‑devant curé de Saint‑Vaast que J' ai tiré de la copie collationnée que j'ai en mains, le registre original étant à présent au greffe de la cour d'Haynaut ou dans la trésorerie du conseil avec les autres registres des notaires. J'estime d'avoir satisfait à ce que vous exigez de moi.
J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur,Votre très humble et très obeissant serviteur, LESPOIR.
Il à ordonné et ordonne que les arrérages de la rente du clergé qui lui sont dûs en qualité de régent du college de Binch, soient employés en achat de cent livres de rente. Les messes déduites à proportion qu'on les recevra, pour servir de bourse pour ses plus proches parents étudians en philosophie et en théologie consecutivement suivant le terme ordinaire, jusques inclus le troisieme degrez, pour en après appartenir aux pauvres de Binch, qui étudieront en philosophie et théologie, avec charge d'un Miserere tous les jours pendant le terme de laditte bourse, pour le fondateur et ses parents, dénommant pour proviseur de ladite bourse le sieur pasteur de Binch, et son plus proche parent… »
 Le registre d’obit déjà cité mentionne :
La bourse de Deburge est conférée à Cambier au 1er 8bre. 1774.
 Le 2-12-1823, le ministre Van Gobbelscrhroy rétablit la bourse de la fondation Deburges, le curé de Binche et le plus proche parent du fondateur seront nommés administrateurs-collateurs.
Le 2-8-1842, le ministre Van Volxem, fils, nomme comme administrateur, Eugène de Burges, demeurant à Trivière, seul parent du fondateur.
Un arrêté royal du 1-2-1869, remet la gestion de la fondation au bureau administratif du séminaire de Tournai.

Etat des biens de la fondation rendu le 31-12-1885



NATURE DES TITRES
ET DEBITEURS

Hypothèque

Capitaux

Taux de l’intérêt

Montant du revenu
1. Rente de par Depret, Ursmar et Godefroid Joséphine, son épouse, à Binche, représentés aujourd’hui par Dusart et Lebrun
2. Rente belge
3. Idem




Une maison située Grand-place  à Binche

Néant
Idem

2444 Fr. 44 c.


500 Fr.
600 Fr.
Denier 24,72


4 %
2,5 %
99fr 77c.



20 Fr.
15 Fr.
Rapport rendu par Victor Durez, secrétaire du bureau administratif du séminaire de Tournai

FONDATION CLAIRE DELVIGNE

Acte de fondation du  19 novembre 1711

« Claire Delvigne, veuve de Philippe Antoine Dewinte, demeurante à Binch, en son lit malade, entière néantmoins de ses sens, mémoire et entendement, si qu'il est apparu; considérant qu'en cette vie rien n’est plus certain que la mort et plus incertain que l'heure d'icelle, ne désirant en être prévenue sans avoir disposé de ses affaires temporelles, a fait et dicté son testament et ordonnance de dernière volonté, au nom du Père, du Fils et du Saint‑Esprit, en la forme et manière suivante, en présence des notaire et homme de fief soubsignez.
Premièrement, elle a recommandé et recommande son âme à Dieu, son créateur, le suppliant très humblement de la colloquer dans son paradis avec les bienheureux, lorsqu'elle sortira de son corps, invoquant à cet effet les prières et intercessions de la bienheureuse Vierge Marie, de Saint‑Michel, ange, archange, de sainte Claire sa patronne et de tous les saints et saintes du paradis.
Que son corps soit inhumé dans le cimetier de cette ville et que cito après son trépas ses exèques et funérailles soient faites et célébrées selon son état.
Que toutes ses léalles dettes soient payées le plutôt que faire se pourra.
Que ses meubles soient vendus et tous ses biens immeubles qui sont de sa libre disposition par ses exécuteurs, et par un simple billet d'affiche, si comme sa maison où elle réside en la rue de la Haute Chaussée, tenant au chanoine Doige et aux hoirs Prangier.
Item, une autre maison en la rue des Pelletiers de cette ville, tenant aux hoirs Jean Alglave et à Marie Malengré.
Item, trente livres dix‑huit. sols de rente que lui doit Jean Ramboux sur sa maison en la Haute Chaussée, tenant à Philippes Boussart et auxdis hoirs Prangier.
Item, treize livres de rente que doivent les hoirs Alglave sur leur maison à fronq le Marché vis‑à‑vis de la Fontaine, tenant à Philippes Bourgeois et à Ursmer Courtois.
Item, sept livres de rente que luy doit ledit Ursmer Courtois sur sa maison faisant coin audit Marché et à la rue des Pelletiers, tenante à la précédente.
Item, quatre‑vingt‑six livres de rente que lui doit François Gravis sur sa maison de la Tête‑d'Or audit Binch, tenante à la veuve Jacques Dessars et à Nicolas Latteur, soit mesme qu'elle ne soit point hypotéquée sur ladite maison et à promesse d'hypothèque seulement, et généralement toutes autres rentes et biens fonciers qu'elle a et peut avoir au jugement des jurez dudit Binch.
Pour les deniers en provenans, après ses funérailles et autres œuvres pieux et déclarez de bouche à ses exécuteurs et léalles dettes payées, être employez en achat d'autres biens ou rentes, si avant que lesdits deniers pourront s’extendre pour la fondation d'une bourse à être employée à perpétuité comme s'ensuit.
Scavoir : premièrement, aux enfans d'Ursmer Staquez, son neveu, et chacun d'eux en particulier l'un après l’autre et par eux commencer à en jouir en entrant aux humanitez ou basses écolles de la langue latine, puis deux ans de philosophie et cinq ans de théologie ou de droit.
Après lesquels suivront les pauvres de ladite ville à toujours en préférant néantmoins ses parens pauvres, s'il y en a, pour les assister à étudier pendant deux ans à la philosophie à Louvain et cinq ans en théologie si avant toutes fois que ceux qui en seront pourveus et chacun en particulier à la fin de son cours de philosophie ait été ante medium, et à défaut de ce ladite bourse devra être donnée à un autre pour commencer son cours de philosophie, à quoi ne seront soumis les enfans dudit Staquez, dénommant pour collateurs de ladite bourse, après que les enfans dudit sieur Staquez en auront jouy, monsieur le doyen des chanoines et monsieur le doyen‑curé dudit Binch.
Veut et ordonne que sa petite maison dessous celle de Philippes Sebille, où a demeuré N. Lamblot, soit vendue et les deniers en provenant distribuez à Jean Lamblot, à charge de trois messes à perpétuité par an à l'honneur de la SainteTrinité.
Choisissant pour exécuteurs du présent testament ledit sieur Ursmer Staquez et Ursmer François Narez, vers lesquels elle oblige tous ses biens présens et futurs, lesquels seront obligez seulement de rendre compte par devant le sieur chanoine Peulez qu'elle autorise à cet effet avec pouvoir d'en assumer un autre, le tout aux frais dudit testament qu'elle veut et entend devoir sortir son plain et entier effet;
 Comme toutes les bourses du Hainaut, elle fut gérée en 1865 par la Commission des bourses du Hainaut.
Le 31-12-1881, cette dernière rend un état des biens de la fondation et déclare qu’elle a perdu sa dotation depuis de longues années, et qu’elle est supprimée.

BOURSE GILLES DUPONT

Acte de fondation du 20-11-1737

Gilles-François Dupont, curé de Villers-Saint-Amand depuis le 29-2-1727. Il mourut dans ce village en 1741. Il fit son testament le 20-11-1737 « Je soussigné, Maître Gilles-François Dupont, curé de Villers-St-Amand près d’Ath en Hainaut, sachant qu’il n’y a rien de plus certain que la mort, et rien de plus incertain que l’heure et le moment d’icelle, ne voulant mourir intestat, a fait ce présent testament et ordonnance de dernière volonté, révoquant tout autre fait antérieurement, en la forme et manière suivante :
Item ordonne que mes dits exécuteurs fassent vendage généralement de tous mes biens réels et immeubiliers gisants dans la ville de Binch que sous le jugement d’icelle et ailleurs, en conformité des dispositions et déshéritances passées par devant les lois respectives, d’où ils sont gisants, pour les deniers être employés à l’exécution de mes ordonnances ci-après, joignant à ce sujet quatre copies collationnées des avant dites déshéritances.
Plus qu’ils achètent soit sur les Etats d’Hainaut ou sur la ville de Binche ou autre communauté, une ou plusieurs rentes à concurrence  de deux cent livres l’an francq à raison du denier vingt-quatre argent pour la fondation d’une bourse annuelle de philosophie et théologie à Louvain, et cela dans le cas que le testateur n’y aie pourveu, de laquelle jouiront mes parens et les plus proximes , savoir ceux suivants : Jean-Baptiste, Marie-Joseph, et Catherine-Joseph de Gricourt, mes neveu et nièces, et leurs descendants et en après tous autres parens, préférant toujours le plus idoine en concurrence de degré et moyen, mais hors ce cas, le plus proche sera préféré et le pauvre à l’autre des enfans de chœur du chapitre de Binch.
Elle sera cette bourse pour étudier deux ans en philosophie au pédagogue du Château, à Louvain, pour cincq ans en théologie à prendre au grand collège dit Saint Esprit  à Louvain, pour cinq ans de théologie à prendre au grand collège dit St-Esprit, audit Louvain,  à charge de faire sa première dispute en bacheliage et act d’iceluy . Si le dit proxime parent étoit appelé pour étudier en droit  et faire sa Licence ensuite, il pourra occuper la dite bourse durant les dits cincq ans, moyennant la capacité de faire sa Licence. Bien entendu que si mes dits parens trouvoient dans d’autres collèges quelque bourse , ils pourroient y aller résider, excipant quant à eux seuls sur la résidence hors des dits collèges ; et à défaut des parens , je veux que celui des enfans de chœur de la collégiale de Saint-Ursmer en Binch le plus idoine, soit pourveu de la dite bourse, même par un concours qu’établiront les collateurs ci-après à dénommer, bien entendu que ceux-ci après la philosophie devront étudier en théologie et pour en jouir  avoir été ante medium stricte 
S'il arrive que la dite bourse soit possédée en philosophie par un enfant de chœur de la susdite collégiale, je veux et entends qu'après le cours fini, le plus proxime parent vienne à l'occuper et non devant, pour ne pas perdre le succès des études du dit enfant l'occupant, et s'il avait commencé la théologie, il cessera d'en jouir après le terme de trois ans, pour la même raison, lequel boursier aussi bien que parent, sera obligé de réciter tous les jours pour le repos de mon âme, les pseaumes Miserere inei Deus, le De Proffindis, avec la collecte Deus qui inter apostolicos sacerdotes, etc.
Item veut et ordonne qu'à cas que l'avant dite bourse ne soit occupée à défaut de parens ou d'enfans de choeur de la dite collégiale de Binche, les revenus annuels soient séquestrés et employés à l'augmentation de la dite bourse.
Je dénomme pour collateur d'avant dite bourse le sieur pasteur de la ville de Binche, le sieur doyen des chanoines de la collégiale de Saint‑Ursmer en Binche et mon plus proche parent.
 Item, entend et ordonne que mon dit testament sbit7n'écuté selon sa forme et teneur, me retenant tout pouvoir de le changer et annuler, voulant que ce qui se trouvera écrit et signé de nia main ait force de codicille et soit exécuté comme s'il était inséré cy en droit, ne souhaitant qu'icelui soit lu au jour de mes funérailles, à tout quoi je m'oblige et mes biens in formâ, ayant écrit de ma main propre ce dit testament, le signé et y apposé mon scel ordinaire.
Fait à Villers‑St‑Amand, ce vingt de novembre dix‑sept cent trente sept.
G. F. Dupont, curé de Villers‑S'‑Amand, »
 Un arrêté de rétablissement de la bourse fut prononcé le 10-4-1821 et signé par le ministre A.R. Falck, suite à l’arrêté royal de 1818. Il stipule que l’étude de la philosophie devra être faite dans une des universités des provinces méridionales du royaume, et celle de la théologie dans un des séminaires épiscopaux jusqu’à l’établissement de facultés pour l’enseignement de cette science près des universités.
Seront administrateurs de la bourse, le curé de Binche et l’un des plus proche parents du fondateur.
Un arrêté daté du 24-1-1843, stipule qu’étant donné qu’il n’y a plus d’administrateur-collateur représentant un parent du fondateur, sont nommés administrateurs, le premier vicaire de l’église de Binche, pour occuper la place de doyen du chapitre, supprimé, de Saint Ursmer, et le bourgmestre de Binche remplaçant le parent  désigné par l’acte de fondation.
La bourse fut gérée à partir de 1865 par la commission des bourses du Hainaut.

FONDATION PHILIPPE BRUNEBARBE [4]

Acte de fondation du 4 mars 1737

« In nomine Domini. Amen.
Je soussigné M. Philippe Brunebarbe, pasteur de Binche, doyen de chrétienté, en pleine santé et entière jugement, considérant l'incertitude de l'heure de la mort et ne voulant mourir intestat, j'ai fait mon testament en la forme suivante :
1° Je recommande mon âme à Dieu mon créateur, à la Ste‑Vierge mère de Dieu, patrone de notre église paroissiale, à St.‑Philippe, à St.‑Ursmer et à tous les saints, les suppliants d'intercéder pour moy à ce que Dieu me fasse miséricorde.
2° Je choisis pour la sépulture de mon corps, la chapelle de Notre‑Dame du Mont de Carmel, et s'il n'y a pas de place propre on l'enterra le plus près qu'il sera possible, on y posera une pierre sépulchrale pour demander les suffrages des fidèles pour le repos de mon âme.
3° Quant à la maison que j'ay acheté à la rue de la Tripperie, je l'ai laissée à ma cousine Marie‑Marguerite Brunebarbe et à Thérèse De Baie, ma servante, par acte passé par devant loyx, le 21 de janvier 1737; je veux qu'après la mort des dites filles la dite maison soit vendue par les exécuteurs de mon testament pour les deniers en provenants être employés en achat de rente pour remplir la fondation mentionnée à l'article suivant.
4° Mes dettes léales payées et mes legues pieux fourni et accomplis, j'ordonne aux dits exécuteurs de vendre les restes de mes meubles et effets et que le prix avec l'argent et or monnoye de même que ce qui me serait redu et rentes personnelles soit employé en achat de rentes pour servir de pension à ma ditte cousine et à la dite Thérèse pour après le trépas de la dernière de deux servir à la bourse que je fonde cy endroit pour un enfant de chœur de cette ville et un pauvre enfant de Bois‑deLessines, pour étudier à Louvain en philosophie, théologie, droit ou médecine le terme ordinaire.
5° J'entens qu'après l'année échue des dittes rentes, lorsqu'il y aura inventaire à la fondation, que la bourse soit conférée à un enfant de chœur tout premier, s’il s'en trouve un en état de la posséder, si point et qu'il y ait un pauvre enfant de Bois‑de‑Lessines capable et en état de l'occuper, qu'elle lui soit conférée par le curé de Binche et le premier magistrat de ladite ville de Binche que je demeurs collateur à toujours, et au cas qu;il  n’y eut pas d'enfant de chœur ou un pauvre enfant de Bois‑de‑Lessines en état d'en jouir, je veu qu'elle soit donnée à un pauvre enfant de ladite ville pour ce défaut et non autrement; bien entendu que cette bourse sera donnée alternativement aux enfants de chœur de Binche et à un pauvre de Bois‑de‑Lessines, en sorte qu'après qu'un d'un endroit en aurat été pourvu et son cours étant finis, elle sera donnée à l'autre de l'autre lieux, sans port, faveur, considération, de quoy je charge la conscience et l’honneur desdits sieurs collateurs
6° Quant à mes livres je ferait un catalogue de ceux que je donne pour la biblio­thèque du collège de Standonch et les autres seront donnés pour la bibliothèque du collège du pape, priant les sieurs présidents de ces pieuses maisons de recevoir ce petit présent en reconnaissance des biens que j'ay reçu de ces maisons, ayant étudié la philosophie dans l'un et la théologie dans l'autre en qualité de boursier; un des exécuteurs de ce présent testament les transportera à Louvain.
7° Je laisse à ma cousine Marie‑Marguerite Brunebarbe le lit qui est à son usage avec deux paires de draps, une cuillère et fourchette d'argent, six assiettes d'étain et six serviettes à son choix.
8° Je laisse à Thérèse De Baie le lit qui est à son usage, tel qu'il est avec deux paires de draps, six serviettes, six assiettes d'étain, une cuillère et fourchette d'étain à son choix.                                         
9° Je veux que l'on distribue à messieurs les pasteurs du district deux cents florins pour dire des messes dont l'honoraire sera de huit patars pour chaque.
10° Je laisse aux R.R. P.P. Récollets de cette ville, aux religieuses Augustines et Récollectines à chacun une pistolle pour la rétribution d'un service que l'on fera dans leurs maisons respectives pour le repos de mon âme.
11° Je veux et ordonne que l'année ou je mourrais, soit payée entièrement tant à ma cousine qu'à Thérèse et de plus une année de gages et si elles ont besoin de quelques meubles, les exécuteurs pourront les leur donner en prete, et quant aux dettes que je pourrais avoir on sen tiendra à leurs paroles.
12° La providence m'ayant enlevé mes proches parents et trois de mes cousins ou cousines germains étant déjà morts, je veux que l'on donne à ceux qui restent qui sont Pierre‑Ursmer Brunebarbe et Hubert Dumont, à chacun vingt escalins et que l'on donne aux enfants de Marie‑Antoine Dumont la même somme et aux enfants François‑Philippe Dumont de même et à l'enfant Marie‑Barbe Brunebarbe vingt sous, tellement que les enfants de Marie ‑Antoine auront vingt escalins entre eux et ceux de François‑Philippe de même.
13° Si l’on trouve quelques rentes personnelle m'appartenant, je veux qu’elles servent à la pension ou fondations que j'ai faites ci devant si le rapport est bon.
Je me réserve tout pouvoir d'annuler, altérer ce présent testament que je veux valider meliori modo quo potest et si je ne le fait, je veux qu'il soit exécuté selon la forme et teneur, voulant de plus que ce qui se trouvera escrit ou signé de ma main de date postérieure au présent écrit, ait lieu de codicil, dénommant pour exécuteur les personnes de M. Corturint et M. Harveng d'Harvent, donnant pouvoir au dit M. Harveng de s’associer qui il trouvera bon après l'inventaire, le tout aux frais du présent testament obligeant envers eux tous mes biens.
Signé : P. Brunebarbe, P. B. D. »
 Le soussigné Philippe Brunebarbe, curé de Binche, doyen de chrétienté, ne voulant point que mes dernières volontés soient connues de mon vivant ai présenté ce mien testament à M. Lamoral Lespoix et M. Melchior Martin, tous deux hommes de fief du pays et comté de Hainau, que j’ay appelé à cet effect, leur déclarant que ce testament consiste en une feuille de papier écrite de trois faces et en treize articles, sans comprendre le proema ni la cloture auxquels j'ai déclaré être mes dernières volontés, les priant de vouloir les signer et attester conjointement avec moy, ce qu’ils, ont fait à Binche, ce onze mars mil sept cent trente‑sept. (Signé) C. Brunebarbe, curé de Binche, doyen de chrétienneté, Lespoix 1727 et M. Martin. »
« Le quinze de décembre mil sept cent trente neuf le soussignez aiant relut son testament l'a ratifié et confirmez autant qu'est besoin en présence de M. Dannelin, prêtre vice‑curé de la paroisse de Binche, de Jean‑Joseph Jenico et Charles Foulmart, clercqs de la dite église, témoins à ce spécialement appelez et requits »
 Le registre des obits allant de 1681 à 1723, renferme dans ses dernières pages les annotations suivantes :
« Les dits collateurs procédens à la ditte collation confèrent la ditte bourse à Jacques Joseph Hacardiau ci-devant enfant de chœur dudit Binche pour en jouir en premier d’8bre. (octobre) prochain et ainsi jusque l’expiration dudit terme de sept ans. Le tout en mesmes charges et obligations complément détaillées par ladite fondation, exhortant cependant le pourvu à réciter les psaumes du Miserere et de profundis journaillièrement pour le repos de l’âme du fondateur.
Donné en la ville de Binche le vingt trois septembre dix sept cens soixante cinq
Estoient signés J-F. Fabertt, curé de Binche et B. Dorbée".
La bourse du Sieur Brunebarbe est conférée à Jean Daumerie de Bois de Lessinnes pour en jouir au 1er d’octobre 1772.
Comme les autres bourses, celle du curé Brunebarbe fut rétablie le 18-10-1820. Sont nommés administrateurs collateurs, le bourgmestre et le curé de Binche
De même, la bourse fut gérée à partir de 1865 par la commission des bourses du Hainaut.
Cette commission sous la présidence de L. Parez, remit un état des biens de la fondation le 31 novembre 1882, arrêté au 31-12-1881.

[1] Je n’ai retenu dans le très long testament du curé Dupont, que les extraits ayant trait à Binche et à sa région, délaissant les textes relatifs à la région de Velaine.
[2] A.V.B. 00-00-01-30. Daté du 10 octobre 1737
[3] Le fondateur, qui fut curé de Saint‑Vaast, décéda en cette localité, le 17-4-1706.
[4] Brunebarbe Philippe,  ° 1679, † Binche 13-2-1740. Il fit ses études de philosophie et de théologie à l’université de Louvain.

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