Le plan de Binche par Jacques
DE, DEVENTER
Alain
GRAUX
QUI EST
JACQUES DE DEVENTER ?
Il naquit vers1500. Le 24 avril 1520, Jacob van
Deventer s'inscrit à l'Université de Louvain pour
y étudier la médecine. Il exercera probablement dans cette ville de 1526 à 1533. A Louvain, il
rencontre probablement Gemma Frisius[1] qui
étant infirme, ne peut mettre en pratique ses théories relatives à la
triangulation et à la cosmographie.
La première carte connue de Deventer est une
carte du Brabant qui sera réalisée en 1536 et offerte au conseil du Brabant en
échange de 4 florins. De 1537 à 1547, il cartographie la Hollande,
la Frise, la Gueldre et la Zélande.
En 1542, il s'installe à Malines
où habite la "compagne de sa vie": Barbe de Smets qui l'aide dans
l'édition de ses cartes.
De 1550 à 1554, il cartographie au 1:8600e la
ville de Bruxelles. En 1552, il réalise une carte générale des Pays-Bas.
Le 1er
avril
1558, il est le premier
cosmographe officiellement rétribué pour ses services par Philippe II d'Espagne. il reçoit du roi Philippe II d'Espagne la tâche d'établir
les plans de toutes les villes Le 5 juin 1559, il reçoit un sauf-conduit de
Philippe II lui permettant d'accéder à l'ensemble du territoire pour mener à
bien sa tâche. Ce document lui sera renouvelé en 1562, 1563 et 1564. Il
s'emploiera alors jusqu'au 8 décembre 1571 à la réalisation de 223 vues de
cités coloriées à l'aquarelle. À cette date il estimera avoir terminé son
travail de relevé et de cartographie[3].
En 1572, fuyant les troubles liés à la révolte
des Pays-Bas qui secouent la ville de Malines (Guerre de Quatre-vingts Ans), il s'exile à
Cologne où il décèdera en Mai 1575
L’ATLAS DES PAYS-BAS
Philippe II chargea le géographe
Jacques de Deventer d'assurer les relevés cartographiques de toutes les cités
d’importance dans ses Etats des Pays-Bas. L'entreprise est de taille. Les plans
de plus de deux cents agglomérations doivent être réalisés.
Divers problèmes vont rendre la
réalisation difficile. Les honoraires sont versés irrégulièrement. L'état de
guerre et l'insécurité grandissante compliquent bien souvent les relevés. A la
mort de Deventer, en 1575, le travail n'est pas complètement terminé. Les trois
grands in-folio qui constituent l'atlas topographique des Pays-Bas sont
cependant convoyés à Madrid. Leur consultation fréquente permettra au roi
d'appréhender au mieux les problèmes complexes de ces terres qu'il ne connaît
pratiquement pas.
Des trois volumes seuls les
deuxième et troisième nous sont parvenus. Ils sont conservés à la Section des
maluscrits de la Bibliothèque Nationale à Madrid. L'un contient les plans des
villes du Hainaut, du Cambrésis, de l'Artois et de la Flandre. L'autre renferme
les relevés effectués en Zélande, Hollande, Gueldre et Zutphen. Les deux
ouvrages sont recouverts de manière identique de veau brun sur ais de bois. Les
feuilles sont dorées sur tranche.
Les couvertures sont décorées de
rinceaux et motifs dorés. Au plat antérieur figurent les armes de Philippe II
sommées de la couronne royale.
Le premier tome, disparu, contenait plus que probablement les plans de
villes du Brabant, du Namurois, du Limbourg et du Luxembourg. Une partie nous
est connue grâce aux minutes originales conservées en bonne partie. Le Cabinet
des manuscrits de la Bibliothèque Royale à Bruxelles en possède 74.
Anciennement placées en portefeuille, elles sont actuellement disposées dans un
fort grand in-plano.
Le plan de Binche fait partie des plans des villes des
Pays-Bas réalisé par Jacques de Deventer vers 1559-1575.
La comparaison entre les recueils
de Bruxelles ct Madrid révèle peu de différences. Les minutes proposent souvent
un plus grand nombre de légendes identifiant des endroits déterminés: les
inscriptions sont en néerlandais. Chaque cité est représentée dans son
environnement. Les cours d'eau et chemins sont mentionnés. Quelques villages voisins
apparaissent. Le tracé des fortifications est soigneusement relevé. Les
principaux édifices y figurent schématiquement. Les zones d'habitat sont esquissées.
Un espace est réservé pour les armoiries. Le plus souvent, il est laissé vide.
Les mises au net reprennent ce contenu
pratiquement tel quel. Toutefois les identifications sont en latin.
En outre, dans chaque cas, un
certain nombre d'éléments concernant le centre urbain sont repris sur un second
plan. Malgré le caractère quelque peu redondant de l'information, celle-ci fournit
néanmoins des précisions utiles. Les bâtiments importants semblent mieux
représentés. Des identifications supplémentaires sont parfois ajoutées.
LE PLAN DE BINCHE
Trois parties
composent la ville : au sud, le château du comte de Hainaut ; au milieu, la cité
primitive centrée sur la Grand-Place ; au nord, les extensions du XIVe siècle.
L’enceinte fortifiée, bordée par la rivière la Samme, enferme complètement la
ville. Elle est renforcée par de nombreuses tours et percée par plusieurs
portes. À l’intérieur, le réseau des rues est bien développé et les
constructions sont denses. À l’extérieur, par contre, l’habitat est plus
clairsemé.
Bibliographie:
C.
Ruelens, Plans topographiques des villes des
Pays-Bas au XVIe siècle, 1881; Ruelens, idem, 1881-1924:
J-M.
Depluvrez, Les Représentations cartographiques de
villes de la province de Hainaut dans l'œuvre de Jacques de Deventer, dans Annales du Cercle Royal d'Histoire d’Ath
1983.
[1] Gemma Frisius, né Jemme Reinerszoon, cartographe et mathématicien né
à Dokkum (Frise) le 9 décembre 1508, mort à Louvain le 25 mai 1555. Son traité De
locorum describendorum ratione est
important dans l'histoire de la géodésie, car il contient le
plus ancien exposé des principes de la triangulation et
une méthode de détermination des longitudes.
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