vendredi 3 février 2017

Les refuges d'abbayes à Binche


LES REFUGES D’ABBAYES A BINCHE      
                                                                  Alain GRAUX

La plupart des congrégations religieuses qui s'étaient formées aux environs de Binche possédaient dans cette ville chacune une habitation particulière pour s'y retirer en temps de guerre, et pour y emmagasiner leurs provisions.

Le refuge de l’abbaye d’Aulne (Alne)
Au XVIe s. l’abbé d’Alne, Jean de Lanoy (1529-1556) fit construire un refuge rue de la Triperie, face à l’Issue de la halle aux blés.
En janvier 1715, le  Cahier des cheminées de la ville de Binch[1] énonce :
Rue de l’Enfer (Rue de l’Oie)
L’abbaye d’Alne pour leur refuge     ….       4 ayres
Le refuge devait occuper la maison du 18e s. occupée par M. Lucien Lefèbvre, en face de la partie arrière du théâtre communal[2]

Le refuge de l’abbaye de Lobbes
En 1632-1633, le refuge de l’abbaye de Lobbes s’élevait à l’Issue de la Teste d’Or dans la rue du Cimetière[3]

Le refuge de l’abbaye de l’Olive
On sait que l’abbaye de l’Olive située à Mariemont posséda un refuge sur la Haulte cauchie, à proximité de l’endroit dit l’Issue du Noir Lévrier (Rue de Savoie).
En 1568, l’abbaye dut subir la fureur des bandes calvinistes.  Les moniales se réfugièrent dans leur refuge de Binche pendant une trentaine d’années.
Afin de relever leur couvent du bois de Mariemont, les religieuses vendirent leur refuge à Charles Tahon vers 1601.
De la veuve Charles Tahon au lieu des abesse et religieuses de l’Olive sur leur hosel à l’Issue du Noir Lepvrier, procédant du remploi faict par Messieurs des deniers par eulx reçeu de Monsr Dorlois par le rachapt des surcens qu’il debvoit sur deux bonniers de terre quy fut appertenant à ce mesme restant XXVI £ l’an de rente échéante au 1er jour du mois de novembre dont elle a nampti les dits capitaulx le XVI juing 1633 [4]
En janvier 1715, le  Cahier des cheminées de la ville de Binch[5] énonce :
Haute Chaussée
Ursmer-Antoine Lespoix pour sa maison du refuge de l’Olive  …. 3 ayres

Le refuge du chapitre de Cambrai
Le chapitre de Notre-Dame de Cambrai avait à Binche une «  maison, court et gardinet »  attenant à l’hôtel de la Salle.
Charles Quint en fit l‘acquisition par arrentement, en 1545,  et cette propriété servit à agrandir le terrain sur lequel Marie de Hongtie se proposait de construire un palais d'après les plans de l'architecte Jacques du Brœucq[6].

Refuge du prieuré d’Herlaimont
En 1555, Nicolas Francart, religieux de l'abbaye de Floreffe et prieur du couvent d’Herlaimont, ayant acheté un héritage à Binche, y fit élever un bâtiment destiné à renfermer les grains de son prieuré. I1 fit cette acquisition parce que son couvent situé sur la chaussée Brunehaut, « qui estoit chemin réal journellement hanté tant des gens de guerre passans et repassans illecq que autres, subissoit souvent grandes foulles et oppressions, dans lesquelles les provisions dudit prieuré n'estoient guère épargnées »[7]

La grange de la commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
la commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui avait son siège au village de Piéton, possédait à Binche, au XIVe siècle, une grange dans laquelle elle renfermait diverses denrées de consommation[8].

Le refuge de l’abbaye de Bonne-Espérance
L’abbaye de Bonne-Espérance  acheta  le 30 juillet 1380 à Englebert de Greis, écuyer, et à son fils Jehan « le maison et toute le tenure…gisant à Binche » ayant appartenu à noble homme Jehan de Montigny dit le Standat « tenant au dongnon de Binch d’une part et à le maison Mondeigneur Gérart de Biaufort, chevalier d’autre… »,  ils cèdent également le jardin qui appartint à Jehan le Standart, entre la maison de Colart de Lobbes et les nouveaux murs de la ville[9]
Le refuge resta aux mains des Prémontrés durant près de trois siècles.
En 1674 « …comme il n’en restoit plus qu’une méchante masure inhabitable et que les soldats de la garnison françoise començoit à la détruire pour en profiter des matériaux… » l’abbé Englebert la revendit au sieur Claus, doyen, curé et chanoine de Binche, pour 80 livres tournois de rente «la masure ou vieil hostel de Bonne-Espérance à Binch, ainsy qu’il se comprend, tenant d’un costé au chasteau, de l’autre aux murailles de la ditte ville »[10].
Les religieux de Bonne-Espérance en achetèrent un autre en 1625, mais ils ne le conservèrent que pendant un demi-siècle environ[11].

Intérieur de l’ancien refuge de Bonne-Espérance

[1] A.V.B. 00-02-02-3
[2] Bulletin SAAMB décembre 1972, n°8
[3] Cpte de massarderie– Th. LEJEUNE Histoire de la ville de Binche, p. 517
[4] A.V.B. 11-00-06-48
[5] A.V.B. 00-02-02-3
[6] A.D.L., 24e  registre des chartes, B, 1620
[7] A.D.L., 25e  registre des chartes, B, 1620
[8] Compte de la massarderie de la Ville de Binche. Année 1364-1365
[9] Cartulaire de Bonne-Espérance, tome 12, f°13r.
[10] Cartulaire de Bonne-Espérance, tome 12, f°19r.
[11] MAGHE, Chronicon Bonæ-Spei, p. 339.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire