LES REFUGES
D’ABBAYES A BINCHE
Alain GRAUX
La plupart des congrégations religieuses qui
s'étaient formées aux environs de Binche possédaient dans cette ville chacune
une habitation particulière pour s'y retirer en temps de guerre, et pour y
emmagasiner leurs provisions.
Le refuge de l’abbaye
d’Aulne (Alne)
Au XVIe s.
l’abbé d’Alne, Jean de Lanoy (1529-1556) fit construire un refuge rue de la
Triperie, face à l’Issue de
la halle aux blés.
En janvier 1715, le
Cahier des cheminées de la ville de Binch[1] énonce :
Rue
de l’Enfer (Rue
de l’Oie)
L’abbaye d’Alne pour leur refuge …. 4 ayres
Le refuge devait occuper la maison du 18e
s. occupée par M. Lucien Lefèbvre, en face de la partie arrière du théâtre
communal[2]
Le refuge de l’abbaye
de Lobbes
En 1632-1633, le refuge de l’abbaye de Lobbes s’élevait à l’Issue de la Teste d’Or dans la rue du Cimetière[3]
Le refuge de l’abbaye
de l’Olive
On sait que l’abbaye de l’Olive située à Mariemont posséda
un refuge sur la Haulte
cauchie, à proximité de l’endroit dit l’Issue du Noir Lévrier (Rue de Savoie).
En 1568, l’abbaye dut subir la fureur des bandes
calvinistes. Les moniales se réfugièrent
dans leur refuge de Binche pendant une trentaine d’années.
Afin de relever leur couvent du bois de Mariemont, les
religieuses vendirent leur refuge à Charles Tahon vers 1601.
De la veuve Charles Tahon au lieu des abesse et
religieuses de l’Olive sur leur hosel à l’Issue du
Noir Lepvrier, procédant du remploi faict par Messieurs des deniers
par eulx reçeu de Monsr Dorlois par le rachapt des surcens qu’il debvoit sur
deux bonniers de terre quy fut appertenant à ce mesme restant XXVI £ l’an de
rente échéante au 1er jour du mois de novembre dont elle a nampti
les dits capitaulx le XVI juing 1633 [4]
En janvier 1715, le
Cahier des cheminées de la ville de Binch[5] énonce :
Haute Chaussée
Ursmer-Antoine Lespoix pour sa maison du refuge de l’Olive
…. 3
ayres
Le refuge du chapitre
de Cambrai
Le chapitre de Notre-Dame de Cambrai avait à
Binche une « maison, court et gardinet » attenant à l’hôtel de la Salle.
Charles Quint en fit l‘acquisition par
arrentement, en 1545, et cette propriété
servit à agrandir le terrain sur lequel Marie de Hongtie se proposait de
construire un palais d'après les plans de l'architecte Jacques du Brœucq[6].
Refuge du prieuré
d’Herlaimont
En 1555, Nicolas Francart, religieux de
l'abbaye de Floreffe et prieur du couvent d’Herlaimont, ayant acheté un
héritage à Binche, y fit élever un bâtiment destiné à renfermer les grains de
son prieuré. I1 fit cette acquisition parce que son couvent situé sur la
chaussée Brunehaut, « qui estoit
chemin réal journellement hanté tant des gens de guerre passans et repassans
illecq que autres, subissoit souvent grandes foulles et oppressions, dans
lesquelles les provisions dudit prieuré n'estoient guère épargnées »[7]
La grange de la commanderie
de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
la commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de
Jérusalem, qui avait son siège au village de Piéton, possédait
à Binche, au XIVe siècle, une grange dans laquelle elle renfermait diverses
denrées de consommation[8].
Le refuge de l’abbaye de Bonne-Espérance
L’abbaye de Bonne-Espérance acheta
le 30 juillet 1380 à Englebert de Greis, écuyer, et à son fils Jehan
« le maison et toute le
tenure…gisant à Binche » ayant appartenu à noble homme Jehan de
Montigny dit le Standat « tenant au
dongnon de Binch d’une part et à le maison Mondeigneur Gérart de Biaufort,
chevalier d’autre… », ils
cèdent également le jardin qui appartint à Jehan le Standart, entre la maison
de Colart de Lobbes et les nouveaux murs de la ville[9]
Le refuge resta aux mains des
Prémontrés durant près de trois siècles.
En 1674 « …comme il n’en restoit plus qu’une méchante
masure inhabitable et que les soldats de la garnison françoise començoit à la
détruire pour en profiter des matériaux… » l’abbé Englebert la
revendit au sieur Claus, doyen, curé et chanoine de Binche, pour 80 livres tournois de
rente «la masure ou vieil hostel de
Bonne-Espérance à Binch, ainsy qu’il se comprend, tenant d’un costé au
chasteau, de l’autre aux murailles de la ditte ville »[10].
Les religieux de Bonne-Espérance en achetèrent
un autre en 1625, mais ils ne le conservèrent que pendant un demi-siècle
environ[11].
Intérieur
de l’ancien refuge de Bonne-Espérance
[1] A.V.B. 00-02-02-3
[3] Cpte de
massarderie– Th. LEJEUNE Histoire de la
ville de Binche, p. 517
[4] A.V.B. 11-00-06-48
[5] A.V.B. 00-02-02-3
[11] MAGHE, Chronicon
Bonæ-Spei, p. 339.
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