l’EXPANSION ÉconomiQUE,
URBAINE ET TERRITORIALE
Alain
GRAUX
SITUATION A LA FIN DE L’ANCIEN REGIME
Au XVIIIe siècle, Binche petite ville tranquille qui n’atteignait pas les 4.000
habitants, vivant du commerce et de quelques industries peu développées[2], ceinturée de ses
remparts médiévaux[3], était bordée de ses
faubourgs qui n’excédaient les murs de la ville que de quelques centaines de
mètres. Le plan de cabinet du comte de Ferraris illustre très bien le paysage quasiment vierge au delà des murs de la ville, offrant des aspects bucoliques. Cette ceinture
verte, est composée de vergers, houblonnières et prairies. La rivière la Samme longe les murs de la ville.
Au Nord et à l’Ouest de la ville, se situait le hameau et seigneurie de Battignies, dépendant de l’abbaye française de Marchienne sur la Scarpe [4], devenu le village de Battignies sous le Régime français.
Au Sud s’étendait le village
de Waudrez, faisant partie de « l’Alloët » (alleu) de Binche, domaine
de la couronne.
Située au centre du flan Est de
l'enceinte médiévale comprenant le rempart de l'Inquiétude et celui de
Bon-Secours, s’étalait la seule fange un peu plus large du territoire binchois nommée
faubourg de la Sablonnière qui s’étendait au delà de la porte du même nom.
Cette porte située à proximité du couvent des Récollets, s’ouvrait sur le
chemin de Fontaine-l’Evêque, passant par ce qui deviendra l’impasse Sainte-Anne
et le quartier dit de l’Inquiétude et continuait par le chemin du Vieux Sourdiau,
devenue rue de Fontaine, retrouvant maintenant son ancienne appellation de
Vieux Sourdiau. Ce chemin menait à une sablonnière qui donna son nom au
faubourg et qui était le seul endroit d’exploitation du sol en dehors des
carrières de chaux situées sur le territoire de Battignies. L'extraction du sable est mentionnée dès la naissance
de la ville.
Quelques usines
s'implantèrent à proximité et s'ouvraient sur ce chemin :
A la fin du XVIIIe s., la
tannerie Jenhot[5] devenue Lefèvre par la
suite, qui prit beaucoup d'importance, ainsi que la tannerie Théophile Lebrun
fondée en 1840[6], et plus tard la
chocolaterie Levie[7] (1880). Ces industries donnaient une animation
certaine à cette artère aujourd'hui fort tranquille.
LE
PAVE DE CHARLEROI
Le premier bouleversement de
ce paysage agreste intervint sous l’Empire français, ce fut le « Pavé de
Charleroi » devenu plus tard l’avenue Wanderpepen.
L’empereur Napoléon souhaitait
la création d’une route militaire traversant le département de Jemappes, dans
ce sens il promulgua un décret paru le 16 septembre 1807.
Le 11-2-1808, lors d’une
séance extraordinaire du Conseil municipal de la ville de Binche, le maire
Nicolas Coquiart donna lecture de l’arrêté du préfet du département de
Jemappes :
« Le préfet, informé que plusieurs communes intéressées à la prompte
confection de la route de Binche à Charleroy par Fontaine, ont manifesté le
désir d’y recourrir par des prestations volontaires en journées de travail et
voitures.
Autorise
les maires de ces communes à réunir leur conseil municipal pour délibérer sur
les offres à faire et sur leur quotité.
Monsieur
Théobald Dillon , propriétaire, est autorisé à rassembler ces propositions pour
être prises en considération… » [8].
Lors de sa séance du 13
février1808, le Conseil municipal de Binche
fit une réponse minimaliste à la demande du préfet :
« …Quant aux prestations
volontaires en journées de travail et en voitures, nous sommes peinés de nous
trouver dans l’impuissance d’accéder aux désirs de monsieur le préfet dans
l’arrêté pré mentionné, la charge des communes, sa dette pour d’anciennes
prestations militaires, les frais de logement militaires toujours en grand
nombre ont provoqué notre attention…néanmoins voulant satisfaire au plaisir de Sa Majesté, nous offrons le sable
nécessaire, à extraire d’un terrain déjà ouvert qui se trouve peu éloigné des
murs de cette ville et qui fait partie de ses propriétés…[9].
Le 6 janvier1808, Théobald
Dillon écrivait au maire :
« …Monsieur le préfet
est prévenu que vous vous proposés (sic) de faire le pont hors de la porte des
Récollets et croit que cette résolution effectuée sera d’un bon exemple et sera
reçue avec bienveillance… »[10].
Un décret impérial permit de
recevoir les soumissions pour l’adjudication de la route, il fut publié le
18-9-1809.
M. Honoré, de Mons, d’en
rendit adjudicataire et l’année suivante il se mit en œuvre.
La première pierre de la route
de Binche à Fleurus fut posée par le préfet du département, Jean-Baptiste,
baron de Fréville, à Fontaine-l’Evêque, le 9 décembre 1810 [11].
La création de cette route favorisa immédiatement la création d’une
usine, la savonnerie Pierre Schmidt [12]. En
1824, il fit placer dans son usine une machine Pierre à vapeur, ce sera la
première qui fut installée dans les usines binchoises. La tannerie Gaillez
jouxte cette usine, cette dernière deviendra plus tard la malterie Hauchamps (1863)[13].
LE
QUARTIER DE L’INQUIÉTUDE
Vers 1833 à l’initiative des
Laurent, famille d’industriels, se créa un lotissement de maisons ouvrières
appelé le quartier de l’Inquiétude, situé en dehors des remparts entre la
(future) rue Boussart et la rue des Tanneries. Une rangée de maisons était
adossée au rempart.
La précarité de ces bâtiment,
leur promiscuité et leur inconfort, leur situation sanitaire déplorables firent
que ce quartier de dégrada rapidement[14].
En 1855, la commission
médicale locale fit un rapport sur la situation hygiénique de la ville.
Le 8 août 1855, la commission
adressait à l’administration communale un rapport décrivant la situation
déplorable du quartier de l’Inquiétude :
« Une malpropreté ou
plutôt une saleté insigne. Bêtes et gens vivent ensemble dans certains taudis
où l’air et la lumière ne pénètrent jamais. Aussi, le rachitisme, la scrofule,
la phtisie y font t’ils de nombreuses victimes et y a t’il là un danger
permanent d’infection pour la ville.
Armé de cette pièce le Collège
fit approuver par le Conseil communal un plan de nivellement et d’expropriation
du quartier et proposa aux propriétaires un projet de convention aux termes
duquel ceux-ci consentaient à la démolition des masures leur appartenant, à
charge par la ville d’aménager deux rues qui mettraient leurs terrains en
valeur. Les uns acceptèrent, les autres refusèrent . Les maisons de ces
derniers furent fermées pour cause d’insalubrité par une ordonnance de police. Un
procès s’en suivit qui se termina en faveur de la Ville. Le sort du quartier de
l’Inquiétude était définitivement réglé.
LA
RUE DE MERBES
Suite à ce qu’on appellerait
de nos jours un délit d’initié, l’industriel Bruère, acheta les terrains
environnant le futur point de rencontre de la route que l’administration
communale de Binche avait décidé de créer en 1847. Cette route relie par une
ligne droite la route de Merbes-le-Château, au profil sinueux, elle se termine
au Pavé de Charleroi situé sur le territoire de Battignies. Sur ce lieu, en
1848, s’établit le facteur de pianos Ursmer Hainaut[15]
qui acheta l’emplacement à M. Bruère et le
20 juillet 1850, ce dernier faisait une demande d'exploitation d'une et moulin à vapeur[16]
de l’autre côté de la rue.
Cet axe de circulation sera le
lieu d’implantation de nombreuses grosses maisons de négoce tels la fabrique de
chicorée, vinaigre de pomme et commerce d’exportation de merceries, bonneteries
et épiceries, Empain Frères, située au coin de la rue de Merbes et de la rue de
Fontaine. Il y eut aussi le commerce de vins Omer Moreau[17],
et les établissements Ursmar Ramboux-Quinet, créateur de nombreux brevets mis
en application dans son usine à vapeur servant aux travaux de menuiserie et
d’ébénisterie, échelles , volets mécaniques etc. Sans compter les nombreux
marchands-tailleurs qui s’y établirent.
LE CHEMIN DE FER
Pour atteindre une plus
grande prospérité, la ville espérait l'établissement du chemin de fer. Grâce à
l'influence du sénateur de Robiano, de Gustave Wanderpepen et de quelques
autres on étudia l'établissement d'un chemin de fer reliant le bassin houiller
du Centre à la frontière française.
Une Compagnie de chemin de fer du Centre, est créée le 3 septembre 1853,
elle avait pour but de relier la région du Centre, très industrielle, au Nord
de la France [18].
Pendant la session de
1854-1855, le ministre des travaux publics soumit à l'approbation des chambres
législatives le projet de la compagnie concessionnaire qui fut adopté sans
opposition.
Les travaux furent confiés
à deux entrepreneurs, MM. Marsus et Leborgne, sous la conduite des ingénieurs
Ponselet et Van Espen.
Le 22 mars 1855, l 'ouverture des
travaux de la ligne Ecaussinnes-Erquelinnes, donna lieu à une belle fête en nos
murs .
Au bout de deux ans et demi employés à la construction du chemin
de fer, la section d' Erquelinnes à Baume se trouva achevée.
Le duc de Brabant
l'inaugura le 2 août 1857. Un grand banquet de 150 couverts est donné dans la
nouvelle gare que les Binchois appellent la Station . La ligne sera ouverte au
public le 17 septembre de cette année.
La venue du chemin de fer
provoqua la création d'une nouvelle industrie, la verrerie:
Le 1er décembre1860,
quelques notables binchois créent une société en nom collectif sous la raison
sociale "Laurent-Devergnies et compagnie".
Cette société a pour objet
la fabrication du verre à vitre, des bouteilles et de la gobeleterie. Le siège
de l'usine est situé à Buvrinnes à l'endroit dénommé "Versailles" [19].
Ils apportèrent à la
société un terrain d'1 ha
12 ca, qu'ils acquirent de la société
des chemins de fer du Centre le 27-8-1860 pour la somme de 18.844 fr.72 cts.
C'était le départ d'une industrie qui allait durer jusqu'en 1930 et qui donnera
une vie intense au quartier, favorisant l'éclosion de nombreux commerces et cafés.
En 1896, 19 cadres, 311 ouvriers et 13 ouvrières travaillaient dans cet
établissement [20].
PLAN D’AMÉNAGEMENTS ROUTIER[21]
En 1837, les édiles
binchois débarrassèrent les remparts de la villes de leurs anciennes portes
afin d’ouvrir la ville à des axes de circulation plus convenables[22],
mais il fallut attendre le 9-4-1864, pour que les plans des routes créées pour
aboutir à la Station du chemin de fer soient présentés par l'architecte
provincial:
a)
Celle passant par la rue de la Gaieté, traversant le rempart, aboutissant à la
route de Binche à Merbes-le-Château, notre actuelle rue de Robiano.
Il
faut noter à ce propos que la section entre la rue de la Gaieté et la rue
actuelle du Pont de Bois n’était toujours pas réalisée en 1869. Le rapport du
bourgmestre du 30 août 1869 dit qu’il y a urgence à exécuter les travaux, au chemin dit du Pont de Bois, au moins
jusqu’au chemin des Tanneries, puisqu’il serait question d’établir une école .
b) La rue menant à la
Station et venant de la précédente appelée rue Neuve de la Station.
c) Celle passant par le
faubourg Saint-Paul allant rejoindre la première autrement dit la rue
Saint-Paul appelée alors rue Neuve et remplaçant l’ancien chemin venant de la
porte Saint-Paul et menant à Buvrinnes et Sart-la Buissière. Cette voie est
très importante pour les usines se trouvant en contrebas, au faubourg
Saint-Paul : le moulin, les malterie et brasserie Pourbaix.
d) Le redressement du
chemin de grande communication de
l'Arayou (actuelle rue de l'Arayou, ancienne rue de Buvrinnes) appelé route de
Binche à Lobbes.
Le chemin de terre longeant le
chemin de fer fut aménagé en rue pavée. Vers 1865, Le Conseil communal de Binche décida que l'avenue
particulière qui conduit à la Station de Binche, à partir du chemin de grande
communication de Binche à Lobbes, sera éclairée au gaz, aux frais de la ville,
c’est notre rue de la Station.
EXTENSION TERRITORIALE DE LA VILLE
Nous allons examiner
maintenant le long processus menant à l’expansion territoriale de la
ville :
De nombreux projets
d'extension de la ville virent le jour, ainsi le 13-2-1805, le conseil
municipal délibère sur la proposition du maire Coquiart d'examiner les
avantages de réunir à la ville la commune de Battignies.
Le 8-3-1808, le conseil
municipal de Binche débat sur le projet d'annexion, le maire présente son
projet à soumettre au préfet. Ce projet resta lettre morte mais reste toujours
sous-jacent.
Le 19-10-1829, le conseil
communal de Battignies s’oppose aux
visées expansionnistes de Binche.
En 1854, certains habitants
notables de Battignies souhaitent le rattachement du village de Battignies à la
ville de Binche. Les instances communales binchoises, proposèrent alors de
partager la commune de Battignies entre les villages voisins, se réservant une
part substantielle.
Le 17-10-1869, les
habitants de Battignies envoient de nouveau une pétition au gouverneur de la
province tendant à obtenir l'annexion à la ville de Binche, d'une partie de la
commune de Battignies bien que le Conseil communal de cette commune s'y soit
opposé le 25 janvier1870 [23].
Mais c’était surtout le
hameau de Versailles dépendance de Buvrinnes, où étaient établis la gare, la
verrerie ainsi qu’un ensemble de 27 habitations sociales bâties par cette
dernière, qui était convoité.
Le Conseil communal de
Binche du 25 avril1870 charge le Collège échevinal de faire un extrait cadastral
de Battignies comprenant les propriétés situées à droite de la chaussée de
Binche à Charleroi à partir de l'établissement Verbeck jusqu'au chemin de fer
et d'une partie du territoire de Buvrinnes [24].
Tout fut mis en place pour
que la Ville de Binche puisse déposer chez le ministre de l'Intérieur, la
proposition d'extension de la ville.
Après un arrangement avec
la commune de Buvrinnes, qui put ainsi construire sa maison communale et ses
écoles, le hameau de Versailles fut annexé le 14 juin1873.
Le projet de rattachement
d’une partie de Battignies fut présenté à la Chambre le 20 mars 1873, discuté à
la séance du 9 mai1873 et adopté à la séance du 21 mai 1873.
L’annexion de la commune de
Battignies fut entièrement réalisée le 1-1-1882. La ville passe alors à 364 ha 34a 55 ca .
Après cette digression
revenons maintenant à l’expansion économique de cette partie de la ville :
En septembre 1873, le
marchand de grains Leroy-Bady installe une brasserie au coin de la rue de
Merbes et de la rue de Buvrinnes. Elle prendra un essor formidable[25].
La chocolaterie Levie fut créée en 1880 par Fernand Levie.
La même année le collège diocésain
est créé le 4 octobre à la rue de Merbes[26].
La tannerie Jenhot fondée
à la fin du XVIIIe s. fut vendue en 1884
à Léopold Lefèvre-Huart., ce dernier et ses descendants en firent une des plus grosses usine de
Binche[27]
DÉVELOPPEMENT DE LA PARTIE SUD DE LA
VILLE
La
traverse de Binche était rendue difficile par la conformation de l’enceinte Sud
de la ville qui ne s’ouvrait que par la porte Saint-Jacques et la porte de
Mélion, en direction de Mons. Le projet de rectification de l’entrée de la
ville ne put se faire que par le redressement de la rue de Mons [28].
Cette
modification du paysage urbain se fit à la demande expresse des industriels de
Battignies. Les exploitants de plusieurs
tanneries et moulins à grains mus par l’eau ou la vapeur[29],
usine pour la production de gaz d’éclairage de la ville[30],
ainsi qu’une usine de façonnage métallurgique[31],
étaient implantées le long de la rivière la Samme appelée à cet endroit
« rivière à k’vaux », d’autre part, ceux des carrières et fours
à chaux [32]
provoquèrent aussi la création d’une rue reliant leurs usines à la chaussée de
Mons devenue plus accessible, c’est la rue nommée rue de l’abattoir suite à la
fondation d’un abattoir communal rendu nécessaire par des mesures d’hygiène.
De
nombreuses habitations ouvrières [33]
s’élevèrent à proximité de ces usines qui sont devenues binchoises suite à
l’annexion du village de Battignies à la ville de Binche.
AMÉNAGEMENT DU QUARTIER DE LA STATION
L'installation de la
Station de Binche a été le détonateur de l'extension de ce quartier de la
ville. Nous avons vu qu’en 1864 la rue de la Station se dessinait. Encore une
fois c’est Isidore Bruère qui lance le premier chantier de construction face à
la gare. Cette rue fut rapidement bâtie et constituée de nombreux commerces,
cafés et hôtels.
Comme nous l’avons vu, la
rue de Versailles était en construction en 1865, le sentier de Versailles qui
lui était parallèle fut supprimé en 1871.
L’ébauche de l’avenue de
Burlet se faisait vers 1870, la proximité de la gare y favorisa l’éclosion de
maisons de confections à la fin du XIXè siècle[34].
Le conseil communal du 15-3-1897 donne le nom de ce ministre, grand ami de
Binche.
La rue de Senzeilles ne fut
aménagée que vers 1890, formant ainsi une parallèle à la rue de la Station, la
maison de confection Legrand et Basselier s’y installa en 1893. La rue ne prit
son nom qu’en 1901. L’ « Alliance
populaire » maison de confection créée en 1884 par des notables
catholiques prit un essor formidable, elle s’installa à la rue de la Station.
RÉHABILITATION DU QUARTIER DE
L’INQUIÉTUDE
Dans le Centre de la ville, le
quartier de l’inquiétude véritable chancre au milieu de la ville fut remanié progressivement
Le manque de latrines était
latent, un essai de latrines publiques fut pratiqué en 1870, elles étaient
adossées au rempart, l'infection fut encore plus grande qu'auparavant, on dut
les supprimer [35].
La désaffection de nombreux taudis de ce quartier, aboutira à
la création de maisons ouvrières décentes et à l’alignement plus aéré:
La rue des Passages (devenue
rue Louis Buisseret) succéda à la rue de Steenkerke, elle épouse l’ancien
rempart de l’Inquiétude.
L’ancienne rue de l’Inquiétude
devint la rue Boussart [36].
Le comité de patronage de l'arrondissement de Thuin
faisant une enquête sur les habitations ouvrières, et, après une visite du
quartier de l’Inquiétude, faisait la constatation suivante : Dans le
quartier-centre, là où une population nombreuse grouillait, il y a quelques
années, dans des taudis insalubres, se dressent de belles et confortables
constructions ouvrières répondant très bien à toutes les lois de l'hygiène
morale et physique
En
1890, la Ville projeta de percer une rue venant de la rue des Pastures et
suivant le tracé de la ruelle dite de Carlo Mahy, de fait elle commença à
exproprier une partie de la propriété de Mr Deprez.
La fin du siècle vit en 1896, la construction d’un hôtel des postes avec
façade sur l'avenue Wanderpepen et sur le rempart de Bon-Secours. Ce bâtiment
fut construit sur les plans de l'architecte Janlet.
En
1897, le conseil communal de Binche décida:
"Considérant que le
dégagement de l'hôtel des postes implique la création d'une rue longeant le
bâtiment.
Considérant que cette
nouvelle artère rend inutile la rue projetée sur l'emplacement de la ruelle de
Carlo Mahy.
Décide d'abandonner le
projet postérieurement au jugement du 20 avril1890 du tribunal de Charleroi,
requis pour exproprier une partie de la maison de Mr Deprez en vue de
l'élargissement de la ruelle de Carlo Mahy.
Le 29 mai1897, le conseil
adopte le projet de l'architecte Charbonnelle pour l'alignement d'une rue
partant du nouvel hôtel des postes passant par le quartier Carlo Mahy pour
rejoindre la rue des Pastures [37].
Le 4 août1897, le conseil
décide l'expropriation de la maison du boucher Nicolas Debrichy.
Le 21 avril1899, le conseil
communal décide d'acquérir 9 ares de terrain appartenant à Augustin
Dassonville, attenant au rempart de Bon Secours, vu le plan d'expropriation de
diverses propriétés entourant le rempart et pour cause d'utilité publique
rendue possible par l'arrêté royal du 14 juin1897.
La construction d’une
nouvelle gare est décidée à la fin du siècle faisant disparaître les maisons de
la rue de la station et l’aménagement de la place de stationnement[38]
devenue plus tard le Square Eugène Derbaix, mais c’est là l’amorce de
l’essor continu de la ville au XXe siècle, nous laisserons ce sujet pour une
autre étude.
CONCLUSIONS
D'un terrain à peu près
vierge à la fin du XVIIIe siècle, le faubourg de la Sablonnière se révéla
propice à l'expansion de la ville de Binche.
Au XIXe siècle, la création
et le réaménagement de quelques axes routiers et la venue du chemin de fer
favorisèrent l'implantation d'industries qui furent le moteur du développement
économique et urbain de la ville de Binche qui étouffait dans ses anciens murs.
[1] Cette étude est le reflet de plusieurs
communications : l’une le 28-10-2-2000 à la tribune de la S.A.M.B.,
l’autre lors du 6e congrès de l’association des Cercles francophones
d’histoire et d’archéologie de Belgique, tenue à Mons le 26-8-2000
[2] M. REVELARD, La population de Binche à la fin du
XVIIIe siècle. Reflet de la situation socio-économique d’une petite ville du
Hainaut., dans las Cahiers Binchois, n° 18, 2002, pp.59-86.
[3] S. GLOTZ, Les origines de la ville de Binche,
Mons 1971, 31 p.
[4] A. GRAUX, Contribution à l’histoire de Battignies, Co.P.H.A.B., Binche, mai 1988, 32 p.
[5] Voir A.GRAUX, Binche. L’industrie du cuir, dans Les Cahiers Binchois, n°11, 1993, pp. 44-47.
[6] Idem, pp.48-50.
[7] Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp. 112-115
[8] A.V.B. 01-00-01-2.
[9] A.V.B. 01-00-01-2.
[10] A.V.B. 6472.
[11] F.
Bastin-Lefebvre, 1810, Inauguration de la route de Binche à Charleroy
et Fleurus, dans D.R.S.P.A.C., t.25, 1901-1903, pp.307-314.
[12] A. GRAUX, Les
savonneries binchoises, dans Bulletin SAAMB, mars 1995, pp. 8-11.
[13] Voir A.
GRAUX, Binche, des métiers et des hommes,
dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, p. 60.
[14] E. DERBAIX, Les habitations ouvrières à Binche,
Bruxelles, 1919.
[15] A. GRAUX, L’usine de piano Hainaut Frères,
dans bulletin C.P.M. Binchois, 2002.
[16] A.GRAUX, Binche,
des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp.
48-49 et 57-58
[18] Voir la série d’article de E. CLERBOIS,
L’évolution des transports dans la région de Binche, dans les Bulletins du
C.P.M. Binchois, 2003.
[19] Pour plus de précisions, voir A. GRAUX, La
verrerie de Binche, dans Bulletin SAAMB, avril 1991, pp. 7-13.
[20] Recensement industriel du 31-10-1896.
[21] Voir A. GRAUX, L’expansion
du quartier de la gare, dans Bulletin SAAMB, octobre 1996, pp. 7-16.
[22] A. GRAUX, La
suppression des portes d’enceinte de la ville de Binche, dans Bulletin SAAMB,
septembre 1995, pp.11-15.
[23] A.V.B.
01-00-01-15/2653.
[24] A.V.B.
01-00-01-15/2653.
[25]Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les
Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp.63-65.
[26] SGLOTZ, Le quatrième centenaire de l’enseignement
secondaire binchois (1570-1970), Mons 1971, p. 115.
[27] A.GRAUX, Binche et l’industrie du cuir, dans
Les Cahiers Binchois, n° 11, pp. 51-54.
[28] A.GRAUX, Le redressement de la rue de Mons, dans bulletin S.A.A.M.B., mars 2002, n°7, pp. 3-8.
[29] Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp.28-31 et 37. A. GRAUX, Contribution à l’histoire de Battignies, Co.P.H.A.B., Binche, mai 1988, p. 25.
[30] A. GRAUX, Contribution à l’histoire de Battignies,
Co.P.H.A.B., Binche, mai 1988, p. 26.
[31] A. GRAUX, Les métiers des « fèvres » à
Binche ou la transformation des métaux, Dans Les Cahiers Binchois , n° 18,
2002, pp. 100-101.
[32] A. GRAUX, Une
activité économique de Battignies : le chaufournage, dans bulletins S.A.A.M.B., février
2000, n°6, pp.7-11, et mars 2000, n°7 (Suite),
pp.
9-11.
[33] A. GRAUX, L’expansion de l’habitat ouvrier à Battignies, dans bulletins S.A.A.M.B., mai 2003, pp.3-8 et juin 2003 (Suite) pp. 3-6.
[34] A. GRAUX, De la
draperie à la confection binchoise, Binche 2001.
[35] E. Derbaix, Les
habitations...op.cit p.51.
[37] A.V.B. 01-00-01-21.
[38] A.GRAUX, De la terre Pipine à la place de
Stationnement, dans Bulletin SAAMB, avril 2003, n°8, pp. 3-11.
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