jeudi 23 février 2017

L'expansion économique de Binche au 19e siècle


l’EXPANSION ÉconomiQUE, URBAINE ET TERRITORIALE
de DE LA VILLE DE BINCHE AU XIXe SIÈCLE [1]
                                                                                                                                         Alain GRAUX
SITUATION A LA FIN DE L’ANCIEN REGIME
Au XVIIIe siècle, Binche petite ville tranquille qui n’atteignait pas les 4.000 habitants, vivant du commerce et de quelques industries peu développées[2], ceinturée de ses remparts médiévaux[3], était bordée de ses faubourgs qui n’excédaient les murs de la ville que de quelques centaines de mètres. Le plan de cabinet du comte de Ferraris illustre très bien le paysage quasiment vierge au delà des murs de la ville, offrant des aspects bucoliques. Cette ceinture verte, est composée de vergers, houblonnières et prairies. La rivière la Samme longe les murs de la ville.

Au Nord et à l’Ouest de la ville, se situait le hameau et seigneurie de Battignies, dépendant de l’abbaye française de Marchienne sur la Scarpe [4], devenu le village de Battignies sous le Régime français.

Au Sud s’étendait le village de Waudrez, faisant partie de « l’Alloët » (alleu) de Binche, domaine de la couronne.
Située au centre du flan Est de l'enceinte médiévale comprenant le rempart de l'Inquiétude et celui de Bon-Secours, s’étalait la seule fange un peu plus large du territoire binchois nommée faubourg de la Sablonnière qui s’étendait au delà de la porte du même nom. Cette porte située à proximité du couvent des Récollets, s’ouvrait sur le chemin de Fontaine-l’Evêque, passant par ce qui deviendra l’impasse Sainte-Anne et le quartier dit de l’Inquiétude et continuait par le chemin du Vieux Sourdiau, devenue rue de Fontaine, retrouvant maintenant son ancienne appellation de Vieux Sourdiau. Ce chemin menait à une sablonnière qui donna son nom au faubourg et qui était le seul endroit d’exploitation du sol en dehors des carrières de chaux situées sur le territoire de Battignies. L'extraction du sable est mentionnée dès la naissance de la ville.
Quelques usines s'implantèrent à proximité et s'ouvraient sur ce chemin :
A la fin du XVIIIe s., la tannerie Jenhot[5] devenue Lefèvre par la suite, qui prit beaucoup d'importance, ainsi que la tannerie Théophile Lebrun fondée en 1840[6], et plus tard la chocolaterie Levie[7] (1880).  Ces industries donnaient une animation certaine à cette artère aujourd'hui fort tranquille.

LE PAVE DE CHARLEROI
Le premier bouleversement de ce paysage agreste intervint sous l’Empire français, ce fut le « Pavé de Charleroi » devenu plus tard l’avenue Wanderpepen.
L’empereur Napoléon souhaitait la création d’une route militaire traversant le département de Jemappes, dans ce sens il promulgua un décret paru le 16 septembre 1807.
Le 11-2-1808, lors d’une séance extraordinaire du Conseil municipal de la ville de Binche, le maire Nicolas Coquiart donna lecture de l’arrêté du préfet du département de Jemappes :
« Le préfet, informé que plusieurs communes intéressées à la prompte confection de la route de Binche à Charleroy par Fontaine, ont manifesté le désir d’y recourrir par des prestations volontaires en journées de travail et voitures.
Autorise les maires de ces communes à réunir leur conseil municipal pour délibérer sur les offres à faire et sur leur quotité.
Monsieur Théobald Dillon , propriétaire, est autorisé à rassembler ces propositions pour être prises en considération… » [8].
Lors de sa séance du 13 février1808, le Conseil municipal  de Binche fit une réponse minimaliste à la demande du préfet :
« …Quant aux prestations volontaires en journées de travail et en voitures, nous sommes peinés de nous trouver dans l’impuissance d’accéder aux désirs de monsieur le préfet dans l’arrêté pré mentionné, la charge des communes, sa dette pour d’anciennes prestations militaires, les frais de logement militaires toujours en grand nombre ont provoqué notre attention…néanmoins voulant satisfaire au  plaisir de Sa Majesté, nous offrons le sable nécessaire, à extraire d’un terrain déjà ouvert qui se trouve peu éloigné des murs de cette ville et qui fait partie de ses propriétés[9].
Le 6 janvier1808, Théobald Dillon écrivait au maire :
« …Monsieur le préfet est prévenu que vous vous proposés (sic) de faire le pont hors de la porte des Récollets et croit que cette résolution effectuée sera d’un bon exemple et sera reçue avec bienveillance… »[10].
Un décret impérial permit de recevoir les soumissions pour l’adjudication de la route, il fut publié le 18-9-1809.
M. Honoré, de Mons, d’en rendit adjudicataire et l’année suivante il se mit en œuvre.
La première pierre de la route de Binche à Fleurus fut posée par le préfet du département, Jean-Baptiste, baron de Fréville, à Fontaine-l’Evêque, le 9 décembre 1810 [11].
La création de cette route favorisa immédiatement la création d’une usine, la savonnerie Pierre Schmidt [12]. En 1824, il fit placer dans son usine une machine Pierre à vapeur, ce sera la première qui fut installée dans les usines binchoises. La tannerie Gaillez jouxte cette usine, cette dernière deviendra plus tard la malterie Hauchamps (1863)[13].

LE QUARTIER DE L’INQUIÉTUDE
Vers 1833 à l’initiative des Laurent, famille d’industriels, se créa un lotissement de maisons ouvrières appelé le quartier de l’Inquiétude, situé en dehors des remparts entre la (future) rue Boussart et la rue des Tanneries. Une rangée de maisons était adossée au rempart.
La précarité de ces bâtiment, leur promiscuité et leur inconfort, leur situation sanitaire déplorables firent que ce quartier de dégrada rapidement[14].
En 1855, la commission médicale locale fit un rapport sur la situation hygiénique de la ville.
Le 8 août 1855, la commission adressait à l’administration communale un rapport décrivant la situation déplorable du quartier de l’Inquiétude :
« Une malpropreté ou plutôt une saleté insigne. Bêtes et gens vivent ensemble dans certains taudis où l’air et la lumière ne pénètrent jamais. Aussi, le rachitisme, la scrofule, la phtisie y font t’ils de nombreuses victimes et y a t’il là un danger permanent d’infection pour la ville.
Armé de cette pièce le Collège fit approuver par le Conseil communal un plan de nivellement et d’expropriation du quartier et proposa aux propriétaires un projet de convention aux termes duquel ceux-ci consentaient à la démolition des masures leur appartenant, à charge par la ville d’aménager deux rues qui mettraient leurs terrains en valeur. Les uns acceptèrent, les autres refusèrent . Les maisons de ces derniers furent fermées pour cause d’insalubrité par une ordonnance de police. Un procès s’en suivit qui se termina en faveur de la Ville. Le sort du quartier de l’Inquiétude était définitivement réglé.

LA RUE DE MERBES
Suite à ce qu’on appellerait de nos jours un délit d’initié, l’industriel Bruère, acheta les terrains environnant le futur point de rencontre de la route que l’administration communale de Binche avait décidé de créer en 1847. Cette route relie par une ligne droite la route de Merbes-le-Château, au profil sinueux, elle se termine au Pavé de Charleroi situé sur le territoire de Battignies. Sur ce lieu, en 1848, s’établit le facteur de pianos Ursmer Hainaut[15] qui acheta l’emplacement à M. Bruère et le 20 juillet 1850, ce dernier faisait une demande d'exploitation d'une et moulin à vapeur[16] de l’autre côté de la rue.
Cet axe de circulation sera le lieu d’implantation de nombreuses grosses maisons de négoce tels la fabrique de chicorée, vinaigre de pomme et commerce d’exportation de merceries, bonneteries et épiceries, Empain Frères, située au coin de la rue de Merbes et de la rue de Fontaine. Il y eut aussi le commerce de vins Omer Moreau[17], et les établissements Ursmar Ramboux-Quinet, créateur de nombreux brevets mis en application dans son usine à vapeur servant aux travaux de menuiserie et d’ébénisterie, échelles , volets mécaniques etc. Sans compter les nombreux marchands-tailleurs qui s’y établirent.

LE CHEMIN DE FER                                                                 
Pour atteindre une plus grande prospérité, la ville espérait l'établissement du chemin de fer. Grâce à l'influence du sénateur de Robiano, de Gustave Wanderpepen et de quelques autres on étudia l'établissement d'un chemin de fer reliant le bassin houiller du Centre à la frontière française.
Une Compagnie de chemin de fer du Centre, est créée le 3 septembre 1853, elle avait pour but de relier la région du Centre, très industrielle, au Nord de la France [18].
Pendant la session de 1854-1855, le ministre des travaux publics soumit à l'approbation des chambres législatives le projet de la compagnie concessionnaire qui fut adopté sans opposition.
Les travaux furent confiés à deux entrepreneurs, MM. Marsus et Leborgne, sous la conduite des ingénieurs Ponselet et Van Espen.
Le 22 mars 1855, l'ouverture des travaux de la ligne Ecaussinnes-Erquelinnes, donna lieu à une belle fête en nos murs .
Au bout de deux ans  et demi employés à la construction du chemin de fer, la section d' Erquelinnes à Baume se trouva achevée.         
Le duc de Brabant l'inaugura le 2 août 1857. Un grand banquet de 150 couverts est donné dans la nouvelle gare que les Binchois appellent la Station . La ligne sera ouverte au public le 17 septembre de cette année.
La venue du chemin de fer provoqua la création d'une nouvelle industrie, la verrerie:
Le 1er décembre1860, quelques notables binchois créent une société en nom collectif sous la raison sociale "Laurent-Devergnies et compagnie".
Cette société a pour objet la fabrication du verre à vitre, des bouteilles et de la gobeleterie. Le siège de l'usine est situé à Buvrinnes à l'endroit dénommé "Versailles" [19].
Ils apportèrent à la société un terrain d'1 ha 12 ca,  qu'ils acquirent de la société des chemins de fer du Centre le 27-8-1860 pour la somme de 18.844 fr.72 cts. C'était le départ d'une industrie qui allait durer jusqu'en 1930 et qui donnera une vie intense au quartier, favorisant l'éclosion de nombreux commerces et cafés. En 1896, 19 cadres, 311 ouvriers et 13 ouvrières travaillaient dans cet établissement [20].

PLAN D’AMÉNAGEMENTS ROUTIER[21]
En 1837, les édiles binchois débarrassèrent les remparts de la villes de leurs anciennes portes afin d’ouvrir la ville à des axes de circulation plus convenables[22], mais il fallut attendre le 9-4-1864, pour que les plans des routes créées pour aboutir à la Station du chemin de fer soient présentés par l'architecte provincial:
a) Celle passant par la rue de la Gaieté, traversant le rempart, aboutissant à la route de Binche à Merbes-le-Château, notre actuelle rue de Robiano.      
Il faut noter à ce propos que la section entre la rue de la Gaieté et la rue actuelle du Pont de Bois n’était toujours pas réalisée en 1869. Le rapport du bourgmestre du 30 août 1869 dit qu’il y a urgence à exécuter les travaux,  au chemin dit du Pont de Bois, au moins jusqu’au chemin des Tanneries, puisqu’il serait question d’établir une école .
b) La rue menant à la Station et venant de la précédente appelée rue Neuve de la Station.                      
c) Celle passant par le faubourg Saint-Paul allant rejoindre la première autrement dit la rue Saint-Paul appelée alors rue Neuve et remplaçant l’ancien chemin venant de la porte Saint-Paul et menant à Buvrinnes et Sart-la Buissière. Cette voie est très importante pour les usines se trouvant en contrebas, au faubourg Saint-Paul : le moulin, les malterie et brasserie Pourbaix.                                                         
d) Le redressement du chemin de grande communication  de l'Arayou (actuelle rue de l'Arayou, ancienne rue de Buvrinnes) appelé route de Binche à Lobbes.
Le chemin de terre longeant le chemin de fer fut aménagé en rue pavée. Vers 1865, Le Conseil communal de Binche décida que l'avenue particulière qui conduit à la Station de Binche, à partir du chemin de grande communication de Binche à Lobbes, sera éclairée au gaz, aux frais de la ville, c’est notre rue de la Station.

EXTENSION TERRITORIALE DE LA VILLE
Nous allons examiner maintenant le long processus menant à l’expansion territoriale de la ville :
De nombreux projets d'extension de la ville virent le jour, ainsi le 13-2-1805, le conseil municipal délibère sur la proposition du maire Coquiart d'examiner les avantages de réunir à la ville la commune de Battignies.
Le 8-3-1808, le conseil municipal de Binche débat sur le projet d'annexion, le maire présente son projet à soumettre au préfet. Ce projet resta lettre morte mais reste toujours sous-jacent.
Le 19-10-1829, le conseil communal de Battignies s’oppose  aux visées expansionnistes de Binche.
En 1854, certains habitants notables de Battignies souhaitent le rattachement du village de Battignies à la ville de Binche. Les instances communales binchoises, proposèrent alors de partager la commune de Battignies entre les villages voisins, se réservant une part substantielle.
Le 17-10-1869, les habitants de Battignies envoient de nouveau une pétition au gouverneur de la province tendant à obtenir l'annexion à la ville de Binche, d'une partie de la commune de Battignies bien que le Conseil communal de cette commune s'y soit opposé le 25 janvier1870 [23].
Mais c’était surtout le hameau de Versailles dépendance de Buvrinnes, où étaient établis la gare, la verrerie ainsi qu’un ensemble de 27 habitations sociales bâties par cette dernière, qui  était convoité.
Le Conseil communal de Binche du 25 avril1870 charge le Collège échevinal de faire un extrait cadastral de Battignies comprenant les propriétés situées à droite de la chaussée de Binche à Charleroi à partir de l'établissement Verbeck jusqu'au chemin de fer et d'une partie du territoire de Buvrinnes [24].
Tout fut mis en place pour que la Ville de Binche puisse déposer chez le ministre de l'Intérieur, la proposition d'extension de la ville.
Après un arrangement avec la commune de Buvrinnes, qui put ainsi construire sa maison communale et ses écoles, le hameau de Versailles fut annexé le 14 juin1873.
Le projet de rattachement d’une partie de Battignies fut présenté à la Chambre le 20 mars 1873, discuté à la séance du 9 mai1873 et adopté à la séance du 21 mai 1873.
L’annexion de la commune de Battignies fut entièrement réalisée le 1-1-1882. La ville passe alors à 364 ha 34a 55 ca .                      
Après cette digression revenons maintenant à l’expansion économique de cette partie de la ville :
En septembre 1873, le marchand de grains Leroy-Bady installe une brasserie au coin de la rue de Merbes et de la rue de Buvrinnes. Elle prendra un essor formidable[25].
La chocolaterie Levie fut  créée en 1880 par Fernand Levie.
La même année le collège diocésain est créé le 4 octobre à la rue de Merbes[26].
La tannerie Jenhot  fondée à la fin du XVIIIe s. fut vendue  en 1884 à Léopold Lefèvre-Huart., ce dernier et ses descendants  en firent une des plus grosses usine de Binche[27]                                           

DÉVELOPPEMENT DE LA PARTIE SUD DE LA VILLE
La traverse de Binche était rendue difficile par la conformation de l’enceinte Sud de la ville qui ne s’ouvrait que par la porte Saint-Jacques et la porte de Mélion, en direction de Mons. Le projet de rectification de l’entrée de la ville ne put se faire que par le redressement de la rue de Mons [28].
Cette modification du paysage urbain se fit à la demande expresse des industriels de Battignies.  Les exploitants de plusieurs tanneries et moulins à grains mus par l’eau ou la vapeur[29], usine pour la production de gaz d’éclairage de la ville[30], ainsi qu’une usine de façonnage métallurgique[31], étaient implantées le long de la rivière la Samme appelée à cet endroit « rivière à k’vaux », d’autre part, ceux des carrières et fours à  chaux [32] provoquèrent aussi la création d’une rue reliant leurs usines à la chaussée de Mons devenue plus accessible, c’est la rue nommée rue de l’abattoir suite à la fondation d’un abattoir communal rendu nécessaire par des mesures d’hygiène.
De nombreuses habitations ouvrières [33] s’élevèrent à proximité de ces usines qui sont devenues binchoises suite à l’annexion du village de Battignies à la ville de Binche.

AMÉNAGEMENT DU QUARTIER DE LA STATION
L'installation de la Station de Binche a été le détonateur de l'extension de ce quartier de la ville. Nous avons vu qu’en 1864 la rue de la Station se dessinait. Encore une fois c’est Isidore Bruère qui lance le premier chantier de construction face à la gare. Cette rue fut rapidement bâtie et constituée de nombreux commerces, cafés et hôtels.
Comme nous l’avons vu, la rue de Versailles était en construction en 1865, le sentier de Versailles qui lui était parallèle fut supprimé en 1871.
L’ébauche de l’avenue de Burlet se faisait vers 1870, la proximité de la gare y favorisa l’éclosion de maisons de confections à la fin du XIXè siècle[34]. Le conseil communal du 15-3-1897 donne le nom de ce ministre, grand ami de Binche.
La rue de Senzeilles ne fut aménagée que vers 1890, formant ainsi une parallèle à la rue de la Station, la maison de confection Legrand et Basselier s’y installa en 1893. La rue ne prit son nom qu’en 1901. L’ « Alliance populaire » maison de confection créée en 1884 par des notables catholiques prit un essor formidable, elle s’installa à la rue de la Station.

RÉHABILITATION DU QUARTIER DE L’INQUIÉTUDE
Dans le Centre de la ville, le quartier de l’inquiétude véritable chancre au milieu de la ville fut remanié progressivement
Le manque de latrines était latent, un essai de latrines publiques fut pratiqué en 1870, elles étaient adossées au rempart, l'infection fut encore plus grande qu'auparavant, on dut les supprimer [35].
La désaffection  de nombreux taudis de ce quartier, aboutira à la création de maisons ouvrières décentes et à l’alignement plus aéré:
La rue des Passages (devenue rue Louis Buisseret) succéda à la rue de Steenkerke, elle épouse l’ancien rempart de l’Inquiétude.
L’ancienne rue de l’Inquiétude devint la rue Boussart [36].
Le comité de patronage de l'arrondissement de Thuin faisant une enquête sur les habitations ouvrières, et, après une visite du quartier de l’Inquiétude, faisait la constatation suivante : Dans le quartier-centre, là où une population nombreuse grouillait, il y a quelques années, dans des taudis insalubres, se dressent de belles et confortables constructions ouvrières répondant très bien à toutes les lois de l'hygiène morale et physique
En 1890, la Ville projeta de percer une rue venant de la rue des Pastures et suivant le tracé de la ruelle dite de Carlo Mahy, de fait elle commença à exproprier une partie de la propriété de Mr Deprez.
La fin du siècle vit en 1896, la construction d’un hôtel des postes avec façade sur l'avenue Wanderpepen et sur le rempart de Bon-Secours. Ce bâtiment fut construit sur les plans de l'architecte Janlet.    
En 1897, le conseil communal de Binche décida:
"Considérant que le dégagement de l'hôtel des postes implique la création d'une rue longeant le bâtiment.
Considérant que cette nouvelle artère rend inutile la rue projetée sur l'emplacement de la ruelle de Carlo Mahy.
Décide d'abandonner le projet postérieurement au jugement du 20 avril1890 du tribunal de Charleroi, requis pour exproprier une partie de la maison de Mr Deprez en vue de l'élargissement de la ruelle de Carlo Mahy.
Le 29 mai1897, le conseil adopte le projet de l'architecte Charbonnelle pour l'alignement d'une rue partant du nouvel hôtel des postes passant par le quartier Carlo Mahy pour rejoindre la rue des Pastures [37].
Le 4 août1897, le conseil décide l'expropriation de la maison du boucher Nicolas Debrichy.
Le 21 avril1899, le conseil communal décide d'acquérir 9 ares de terrain appartenant à Augustin Dassonville, attenant au rempart de Bon Secours, vu le plan d'expropriation de diverses propriétés entourant le rempart et pour cause d'utilité publique rendue possible par l'arrêté royal du 14 juin1897.
La construction d’une nouvelle gare est décidée à la fin du siècle faisant disparaître les maisons de la rue de la station et l’aménagement de la place de stationnement[38] devenue plus tard le Square Eugène Derbaix, mais c’est là l’amorce de l’essor continu de la ville au XXe siècle, nous laisserons ce sujet pour une autre étude.

CONCLUSIONS
D'un terrain à peu près vierge à la fin du XVIIIe siècle, le faubourg de la Sablonnière se révéla propice à l'expansion de la ville de Binche.
Au XIXe siècle, la création et le réaménagement de quelques axes routiers et la venue du chemin de fer favorisèrent l'implantation d'industries qui furent le moteur du développement économique et urbain de la ville de Binche qui étouffait dans ses anciens murs.                   

[1] Cette étude est le reflet de plusieurs communications : l’une le 28-10-2-2000 à la tribune de la S.A.M.B., l’autre lors du 6e congrès de l’association des Cercles francophones d’histoire et d’archéologie de Belgique, tenue à  Mons le 26-8-2000
[2] M. REVELARD, La population de Binche à la fin du XVIIIe siècle. Reflet de la situation socio-économique d’une petite ville du Hainaut., dans las Cahiers Binchois, n° 18, 2002, pp.59-86.
[3] S. GLOTZ, Les origines de la ville de Binche, Mons 1971, 31 p.

[4] A. GRAUX, Contribution à l’histoire de Battignies, Co.P.H.A.B., Binche, mai 1988, 32 p.

[5] Voir A.GRAUX, Binche. L’industrie du cuir, dans Les Cahiers Binchois, n°11, 1993,  pp. 44-47.

[6] Idem, pp.48-50.

[7] Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp. 112-115

[8] A.V.B. 01-00-01-2.
[9] A.V.B. 01-00-01-2.
[10] A.V.B. 6472.
[11] F. Bastin-Lefebvre, 1810, Inauguration de la route de Binche à Charleroy et Fleurus, dans D.R.S.P.A.C., t.25, 1901-1903, pp.307-314.
[12]  A. GRAUX, Les savonneries binchoises, dans Bulletin SAAMB, mars 1995, pp. 8-11.
[13] Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, p. 60.
[14] E. DERBAIX, Les habitations ouvrières à Binche, Bruxelles, 1919.
[15] A. GRAUX, L’usine de piano Hainaut Frères, dans bulletin C.P.M. Binchois, 2002.
[16] A.GRAUX,  Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp. 48-49 et 57-58
[17] Voir A. GRAUX, Binche, des métiers.. o. cit  p. 110-111.
[18] Voir la série d’article de E. CLERBOIS, L’évolution des transports dans la région de Binche, dans les Bulletins du C.P.M. Binchois, 2003.
[19] Pour plus de précisions, voir A. GRAUX, La verrerie de Binche, dans Bulletin SAAMB, avril 1991, pp. 7-13.
[20] Recensement industriel du 31-10-1896.
[21] Voir A. GRAUX, L’expansion du quartier de la gare, dans Bulletin SAAMB, octobre 1996, pp. 7-16.
[22] A. GRAUX, La suppression des portes d’enceinte de la ville de Binche, dans Bulletin SAAMB, septembre 1995, pp.11-15.
[23] A.V.B. 01-00-01-15/2653.
[24] A.V.B. 01-00-01-15/2653.
[25]Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp.63-65.
[26] SGLOTZ, Le quatrième centenaire de l’enseignement secondaire binchois (1570-1970), Mons 1971, p. 115.
[27] A.GRAUX, Binche et l’industrie du cuir, dans Les Cahiers Binchois, n° 11, pp. 51-54.

[28] A.GRAUX, Le redressement de la rue de Mons, dans bulletin S.A.A.M.B., mars 2002, n°7, pp. 3-8.

[29] Voir A. GRAUX, Binche, des métiers et des hommes, dans Les Cahiers Binchois, n° 16, 1998, pp.28-31 et 37.  A. GRAUX, Contribution à l’histoire de Battignies, Co.P.H.A.B., Binche, mai 1988, p. 25.

[30] A. GRAUX, Contribution à l’histoire de Battignies, Co.P.H.A.B., Binche, mai 1988, p. 26.
[31] A. GRAUX, Les métiers des « fèvres » à Binche ou la transformation des métaux, Dans Les Cahiers Binchois , n° 18, 2002, pp. 100-101.
[32] A. GRAUX, Une activité économique de Battignies : le chaufournage, dans bulletins S.A.A.M.B., février 2000, n°6, pp.7-11, et mars 2000, n°7 (Suite),
pp. 9-11.

[33] A. GRAUX, L’expansion de l’habitat ouvrier à Battignies, dans bulletins S.A.A.M.B., mai 2003, pp.3-8 et juin 2003 (Suite) pp. 3-6.

[34] A. GRAUX, De la draperie à la confection binchoise, Binche 2001.
[35] E. Derbaix, Les habitations...op.cit p.51.
[36] A.V.B. 01-00-01-21. Décision du 12-2-1901.
[37] A.V.B. 01-00-01-21.
[38] A.GRAUX, De la terre Pipine à la place de Stationnement, dans Bulletin SAAMB, avril 2003, n°8, pp. 3-11.

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