mercredi 30 novembre 2016

Un coutelier binchois du XVIIe s.


A propos d’UN coutelier binchois DU XVIIe S.
                                                                                                                                         Alain GRAUX


Les couteliers binchois n’ont eu de cesse de se protéger contre les contrefacteurs de leurs fabrications, déjà en 1589, ils demandent au Magistrat de Binche, de pouvoir imprimer leur marque sur leurs couteaux[1] afin de prouver leur bon aloi.

Rémy Soupart[2], maître coutelier avait obtenu la même autorisation  du grand bailli de Hainaut en 1656.

En novembre 1658, il obtient la même garantie du Conseil privé pour le duché de Brabant, en voici sa requête et autorisation :

« Défense à tous maistres couteliers de ne se servir, contrefaire, ny usurper la marque usée sur des cousteaux par Rémy Souppart. 20 novembre 1658

 Veue au Conseil de Sa Majesté ordonné en iceluy pays de Brabant la requeste présentée par Rémy Souppart, maistre coutelier de la ville de Binche, remonstrant par icelle que comme il importoit au public, que les marques d’autruy ne soient contrefaites, pour les grandes tromperies et fraudes qui se commettoient par tels contrefacteurs au grand préjudice des bonnes gens, lequels pensans d’avoir et d’achapter des marchandises de la valeur et bonté, qui sont celles de ceux, dont elles portoient la marque, se trouvoient par après grandement trompé, si avoit sa dite Majesté esté servie de luy faire despécher en son Conseil privé les lettres en estantes par où icelles avoit desfendu à tous couteliers, de contrefaire ou usurper la marque du remonstrant, dont il marquoit les cousteaux, estant une croix à degrez avec un B. au dessoubs d’icelle, notifiant la marque de justice de la die ville de Binche, et ce à peine de confiscation des cousteaux et vingt sols d’amende pour chaque cousteau, sauf au regard de ceux qui avoient la mesme marque devant luy.

Or comme toutes les dites desfenses ne s’entendoient pas par ce pays et duché de Brabant, et que certain maistre coutelier de cette ville appelé Jacques Blondeau s’estoit émancipé de contrefaire et usurper sur les cousteaux de sa fabrique  la marque du remonstrant, il avoit obtenu à sa charge interdiction provisionnelle du premier juillet 1656, mais comme depuis, il estoit venu à sa connaissance qu’il y avoit encore d’autres maistres couteliers en ce pays de Brabant qui usurpoient et contrefaisoint s marchr leurs cousteaux la marque du remonstrant, et notamment Gilles du Jardin demeurant depuis peu en la ville de Lierre, au grand préjudice du remonstrant, qui pour ce sujet se retiroit vers cette Cour, suppliant très humblement qu'icelle fust servie de luy accorder pareille lettre de défense et interdiction en forme deue.



LA COUR de ce que dessus considéré at ce sur advis du conseiller et advocat fiscal de brabant, inclinant favorablement à la supplication du suppliant, a desfendu et interdit à tous maistres couteliers et autres dans ce pays et duché de Brabant, de ne se servir, contrefaire et usurper la marque dudit suppliant sur leurs cousteaux, à peine de confiscation d’iceux ainsi contrefaits avec sa  marque et de vongt sols d’amende sur chaque cousteau, sauf ceux quy ont eu la mesme marque devant ledit suppliant, luy accordant ce présent acte pour s’en servir contre ceux qu’il appartiendra, avec permission d’en faire l’insinuation ou publication où il jugera nécessaire.

Donné en la ville de Bruxelles sous le cachet secret de Sa Majesté le 20 novembre 1658.

                                                                    Signé A. de Steenwinckel »



[1] A. Graux, Les métiers des « fèvres » à Binche ou la transformation des métaux, dans « Les Cahiers binchois » n° 18, 2002, p. 92.
[2] Soupart Rémi, ° Binche 13-12-1618

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