lundi 28 novembre 2016

Une institution disparue: les Orphelins


UNE INSTITUTION BINCHOISE DISPARUE : LES ORPHELINS

                                                                                                                  Alain GRAUX                        
AVANT-PROPOS

La majorité de l’enfant est, dans nos régions,  liée à l’âge. Elle était fixée en droit franc par la loi salique à 12 ans, par la loi ripuaire à 15 ans. En Hainaut, au moyen-âge, elle est fixée à 15 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles. L’enfant est en principe sous l’autorité de ses parents. Les enfants qui ne sont pas en « âge » sont donc légalement « incapables ».

Lorsque le père meurt l’autorité des enfants passe sous le contrôle de mambours désignés par le Magistrat de la ville. La tutelle des mambours cesse à la majorité de l’orphelin qui acquiert à ce moment la pleine capacité de ses droits. Malgré tout ces droits sont limités. En Hainaut cette majorité précoce établie par la charte féodale de 1200, provoqua une ordonnance comtale du 8-4-1484, interdisant à ceux qui avaient moins de 21 ans d’aliéner des fiefs, des alleux ou héritages de main-ferme venant de leur patrimoine sans l’accord des deux plus proches parents. L’article 76 de la coutume de Binche fixe à 21 ans pour les garçons et 18 ans pour les filles cet âge barrière.

Quelques comptes de mambours sont conservés aux Archives de la ville de Binche :
« Compte et renseignements que à Messieurs les jurés de la ville de Binch administrateurs des biens revenus aper aux hoirs Simon Adam fait et rend Joan Albrecq à la S. Jehan Baptiste an mil six cens chinq [1] ».
Si l’enfant n’a pas de parents proches, le Magistrat le place à l’orphelinat de la ville.
Cette situation dura jusqu’au XXe. Siècle. Il exista toujours une différence entre l’enfant orphelin bourgeois et l’enfant indigent. Le premier pouvant être tenu dans sa famille jusqu’à sa majorité, le second étant secouru par la « Table des pauvres » et plus tard par le Bureau de Bienfaisance.

Historique

Vers 1620, suite au départ des béguines de Cantimpré, à l’essai d’implantation d’un couvent de Capucines[2] et à l’arrivée des sœurs de Saint-François[3], les bâtiments furent attribués à ces dernières. Le conseiller Chamart, cheville ouvrière de l’établissement des Pénitentes, veilla aussi à ce qu’une partie des bâtiments conventuels fut réservée à l’institution des Orphelins qui se créa à cette époque.

L’orphelinat est donc une institution qui fut créée vers 1620 env. Contrairement à certaines organisations charitables et pieuses elle traversa  la période révolutionnaire et le régime français et perdura jusqu’en 1925.

Sous l’Empire, le besoin permanent de nouvelles recrues se fait sentir jusque dans les orphelinats.

Le sous-préfet, en exécution de l’arrêté du préfet de l’arrondissement de Charleroi du 27 juillet 1812 envoie la lettre suivante :

« Messieurs les administrateurs des hospices de la ville de Binche remettront entre les mains du Sieur Richard, sous-officier de recrutement, les enfants élevés par leurs soins et désignés pour être incorporés dans le régiment des pupilles de la garde et dont les noms suivent :
                               Leblanc Toussaint-Joseph.
                               Carlier Gabriel-Joseph.
                               Blairon André-Joseph.
Le sous-officier de recrutement conduira ces enfants à l’hospice des orphelins de Mons... Le 19 août 1812. » [4].

Vers 1851, les orphelins pauvres et enfants abandonnés au nombre de 35 sont logés, nourris et bien habillés au frais du Bureau de Bienfaisance et de l’hospice civil par moitié conformément à la loi du 30-7-1834. Les frais d’entretien et de traitement de 5 aliénés indigents dont deux sont placés à l’hospice de Froidmont et trois à celui de Bruges, sont aussi supportés par les deux établissements de charité [5].

Les orphelins indigents qui ne peuvent être admis à la Maison des orphelins aux termes des conditions de la fondation, sont placés en pension chez des personnes de leur parenté ou chez d’autres personnes qui par spéculation veulent bien s’en charger; la plupart n’ayant pas les moyens pécuniaires pour parer à leurs plus pressants besoins, font supporter à ces malheureux orphelins des fatigues au-delà de leurs forces ou les envoient mendier.

Afin d’améliorer autant que possible le sort de ces infortunés, le collège des bourgmestre et échevins réunit le premier avril 1857, les membres de la Commission administrative des hospices civils et du Bureau de Bienfaisance et convint ce qui suit.

Les enfants orphelins indigents seront reçus dans deux établissements distincts, un pour les garçons et un pour les filles.

Les orphelins non indigents quoique reçus dans le même local, seront entièrement séparés des indigents sous tous les rapports.

Les garçons seront placés en la maison actuelle des orphelins et seront, autant que possible, dirigés par des frères de la Charité ou toute autre congrégation.

Les filles habiteront la maison attenante à l’hôpital Saint-Pierre. Cet établissement sera placé sous la direction des sœurs de l’Enfant Jésus de Lille.

Les frais d’entretien des dits orphelins indigents continueront à être supportés par moitié entre l’hôpital et le Bureau de Bienfaisance. L’administration des hospices s’est mise en mesure et a fait exécuter des travaux d’appropriation et  s’engage à fournir le mobilier [6].

Le comité de bienfaisance fit une demande à la Supérieure générale de la congrégation hospitalière de l’Enfant Jésus de Lille pour obtenir quatre sœurs qui auraient la direction des deux orphelinats qui allaient s’ouvrir en octobre 1857.

Trois sœurs seraient attachées à l’orphelinat des garçons et la quatrième à la direction des orphelines, laquelle serait secondée par une sœur de cet établissement [7].

La Supérieure répondit favorablement et les sœurs venant de Lille furent installées le 7-10-1857 [8].

Quelques temps après leur installation, les sœurs s’occupant de l’orphelinat des garçons eurent des déconvenues :

Sœur Sainte-Lucie, conseillère de la Sœur supérieure écrivit au président du Bureau de Bienfaisance :

«  Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous informer que je me trouve dans la nécessité d’opérer un changement dans le personnel des sœurs de la maison des orphelins, cette mission étant excessivement pénible à la directrice. Je n’ai pas cru nécessaire de devoir l’y maintenir plus longtemps. Des raisons graves de santé m’obligent aussi de rappeler sœur Sainte-Marie-Candide, nous verrons par conséquent à pourvoir dans quelques jours au remplacement de ces deux sœurs.

L’expérience prouvant de plus en plus que le soin des orphelins est bien plutôt l’œuvre de frères que celle des sœurs, je viens vous prier de vouloir bien travailler à faire le plus tôt possible cette urgente substitution, c’est d’ailleurs ce qui a été convenu tout d’abord… » [9]

Après son étonnement le Bureau envisagea de confier les orphelins à des laïques.

Mais ensuite les administrateurs des hospices décidèrent de créer un grand complexe servant à la bienfaisance, comprenant un hôpital, un hospice pour vieillard, une maternité, un orphelinat et un asile pour les enfants indigents.

« …Dans un but d’économie et pour la facilité de la surveillance, décide d’établir les orphelins à l’hospice en faisant construire des locaux à l’extrémité du jardin de l’hôpital, faisant face à la voie publique et d’y joindre un Asile où seraient admis pendant la journée les enfants en bas âge.. » [10]

Après la première guerre mondiale, la Ville éprouve quelques difficultés dans l’élaboration de son budget et fait remarquer « que les admissions des prébendés et orphelins ne peuvent être accordées qu’à des indigents bourgeois de Binche.. »[11].

L’orphelinat vivait ses dernières années ; la dernière mention de l’institution de bienfaisance est datée de 1925.

L’orphelinat

RUE DES ORPHELINS

a. Orphelinat mixte

A l’immeuble mis à leur disposition vers 1620 au béguinage, s’ajoutèrent d’autres bâtiments :
Les « mises de rentes dues par la maison et héritage où résident les pauvres orphelins » révèlent que :
-          A le recepte du bachin pour une année, IX sols blancs sur la maison où résident lesdits Orphelins, qui fut à la vesve Gille Sculfort.. [12].
-          A la fondation de Sire Arnould Hesbin…sur l’héritaige d’une grange présentement mise à usance de dortoire pour les dits orphelins..
-          A Bauduin le Voet ayant l’action des hoirs Picquery at estez payez une année de rente de 42L. 9 d. sur deux maisons et jardins venant d’Antoine Posteau annexées à la maison desdits orphelins, escheuz le 19 juing 1639 [13]. 
-          A Bauduin Willemotte pour avoir travaillé à la maison des orphelins rue Margot du Fayt où réside Isabeau Everard. [14].

De 1703 à 1706, au moins, de nombreux orphelins ne vivaient plus en commun au sein de l’institution les comptes révèlent que ceux-ci furent confiés à des particuliers auxquels on attribuait une somme en argent, par exemple :
« A Antoine Cordier à cause d’un orphelin de Charles Alglave qui retient chez lui a estez payez VVIII  livres » [15].

Le 9-10-1715 les jurés décident le rétablissement de l’institution:
« Suivant résolution par Mrs du Magistrat de rétablir la maison des orphelins, les Me. d’iceulx représentent qu’ils l’ont rédifiée et raccomodée et qu’il ne reste à faire choix d’une Dame, dont Anne-Marie Becquet s’est présentée… » [16]
Les comptes de l’institution nous apprennent que d’importants travaux de réfection eurent lieu à l’orphelinat d’avril en octobre 1744.
André Debaise, maçon , aidé de Jean-André Debaise firent le gros œuvre, la chaux étant fournie par Joseph Leghait et Vincent Navez, celle-ci est transportée par Joseph Lefebvre, les briques sont fournies par Philippe Fayt. La charpente est réalisée par André Delcourte, les bois sont sciés par Jean-Joseph Rousseau et la toiture et couverte par Jean-Baptiste Pouliart, couvreur d’ardoises. Ces dernières sont vendues par Marie Augerin. Jean Stevens fournit les « ferrailles » , Jean Dorbée les clous et François Henaut les cordes [17].

En l’an VIII (1799), Le citoyen J.J. Cohendos chargé de la surveillance et de la direction de l’hospice des orphelins fait observer que les murs du jardin dudit hospice depuis longtems tombent en ruine, qu’il y a surtout deux brèches par lesquelles les rôdeurs peuvent prendre et enlever les cultures, que des libertins ou malveillants peuvent par-là s’introduire dans l’appartement et induire en erreur les enfants ou la jeunesse confiées à ses soins…la rue est tellement encombrée qu’il ne seroit pas difficile aux malveillants de franchir les dits murs.. » [18]

En 1838, la maison des orphelins a subi cette année un grand changement, diverses améliorations y ont été introduites [19].

En 1853, le dortoir des garçons ne présentant aucunement l’espace requis, l’administration a fait disposer un local spacieux et parfaitement sain, toutes les pièces ont été plafonnées et replâtrées. Les enfants sont entrés le 15-2-1853 dans ce local approprié [20].

b. Orphelinat des garçons

Suite aux résolutions de 1857, les garçons orphelins occupèrent seuls le bâtiment de la rue des Orphelins.
Vers 1860, l’administration des hospices civils résolut de créer un hôpital général à la rue Saint-Paul comprenant l’orphelinat. Elle fit estimer le bâtiment de la rue des Orphelins qui fut évalué à la somme de 8.000 f.
Le 22-8-1861, le notaire Auguste Fontaine procéda à sa vente par recours public pour la somme de 13.000 f. au profit de François Boulanger, négociant à Binche[21]. Ce bâtiment cadastré B.599, est celui qui devint plus tard  « la Banque de Binche » [22].

Rue SAINT-PAUL

a. Orphelinat mixte

Le rapport de l’administration communale de 1846 nous apprend que « depuis le 15-9-1845, l’établissement des orphelins est dirigé par deux sœurs de l’Enfant Jésus de Lille, la seconde sœur est chargée de donner aux enfants une éducation en rapport avec leurs besoins à venir. L’établissement des Orphelins sera transféré vers le mois de novembre prochain, dans le local spécial construit en l’hôpital Saint-Pierre. Les enfants seront entièrement séparés et n’auront pas de communication avec les vieillards. Ce transfert, sous le rapport moral, sera très avantageux  et procurera une économie de 1.000 f. au moins, ainsi qu’il est déduit de la résolution de l’administration du 20-8-1845 ».
Ce transfert fut réalisé le 20-10-1846, mais en 1849, l’administration des hospices résolut de rétablir les orphelins dans leur ancienne maison[23].

b. Orphelinat des filles

Comme nous l’avons vu plus haut, à partir de 1857, se furent les filles orphelines qui occupèrent un bâtiment sis dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Pierre et ayant une façade sur la rue de la Triperie. Ce bâtiment fut réapproprié. Le plafonnage des pièces du bas fut réfectionné par le plafonneur Louis Coquiart à raison de 93 cts. le mètre de plafond sur lattes;  les pièces de l’étage furent confiées aux soins du plafonneur Emile Pireaux au prix de 1 fr. le mètre [24].
Léopold Toussaint, ferronnier à Binche est chargé de la confection de huit lits en fer ne se repliant pas et munis de roulettes en fer à l’usage des orphelines indigentes [25]. Ces dernières sont entrées dans le nouvel établissement le 28 décembre 1857.

c. Orphelinat  séparé pour garçons et filles

Suite à la décision de juin 1859, de faire revenir l’orphelinat de la rue des Orphelins et de l’incorporer dans l’hôpital Saint-Pierre, les plans d’un nouvel immeuble furent demandés à l’architecte et entrepreneur J.V. Delpierre, de Waudrez [26]
Le 18-2-1860, le Conseil communal « vu la délibération de la Commission administrative des hospices civils tendant à obtenir de l’autorité supérieure
  1. de faire construire dans les jardins de l’hôpital Saint-Pierre longeant les remparts, des bâtiments distincts et entièrement séparés pour les orphelins, dont un pour les garçons, avec chambre des bains pour les indigents atteints des maladies de la peau et une maternité avec le local actuellement occupé par les orphelines dans l’intérieur de l’hôpital, et l’autre pour les filles avec salle d’asile pour les enfants en bas âge ainsi que les locaux et accessoires nécessaires  dont la dépense est estimée à la somme de 48.200f.
  2. de vendre sur recours public plusieurs parcelles de terres situées en la commune de Quaregnon contenant 3 ha 72a 85 ca…appartenant à l’hôpital Saint-Pierre et à la Maison des orphelins, ainsi que la maison actuelle des orphelins, le tout évalué ensemble à la somme de 42.187 f.[27]
Le 25-4-1860, le conseil communal « Vu la résolution de la Commission administrative des hospices civils sollicitant l’autorisation d’abandonner et céder gratuitement à l’établissement des orphelins les parties de jardin de l’hôpital Saint-Pierre qui seront reconnues nécessaires pour la construction des orphelinats…est d’avis unanime que cette résolution est de nature à être favorablement accueillie »[28].
Le nouvel orphelinat devait être exécuté entre la rue de l’Oie et la salle dite Saint-Pierre, faire une longueur de 27 m. sur 7 m. de large et une élévation de 13m.
L’orphelinat des filles devait être créé entre l’atelier de tailleur et la pièce dite « la Soupe » faisant 29 m. de long sur la même largeur et hauteur.
Mais les plans de l’architecte Delpierre furent refusés par l’administration provinciale et il dut proposer une autre disposition des bâtiments.
La Commission acheta plusieurs maisons afin d’agrandir la superficie du complexe hospitalier :
La maison de Nicolas Bury, cadastrée B.354, fut achetée, elle était enclavée au rez-de-chaussée sous un bâtiment appartenant à l’hôpital et fut incorporée dans la maison appartenant et attenant à l’hôpital et occupée par les orphelines. Cette maison ne comporta plus dès lors qu’une pièce au rez-de-chaussée, une à l’étage et une servant de mansarde.
Deux maisons avec caves, salines et magasins, remises et dépendances, cadastrées 355a et 355b, appartenant à Cécile-Renelde-Rosalie Leclercq, veuve Auguste Gaillez, furent elles aussi achetées. Elles formaient un ensemble tenant à l’hôpital Saint-Pierre, à Nicolas Bury, à Adrien-Victor Leclercq, à la veuve Louis Dupire née Belonie Termolle, à Louis Limbourg et au rempart. A l’étage de ces maisons on établit un grand dortoir pour les garçons orphelins en réunissant la chambre qui était occupée par une demoiselle Blairon, le vestibule et deux chambres y contiguës, ainsi que la chambre qu’occupait la veuve Gaillez.
L’antique abreuvoir aux chevaux qui appartenait à la ville, cadastré B. 357, d’une contenance de 1a 50 ca, tenant à la Vve Gaillez de trois côtés et au Sieur Adrien-Victor Leclercq, fut acheté par la Commission des hospices civils devant le notaire Fontaine le 26-7-1861, pour la somme de 5.250 Fr.
« La muraille de séparation des cours des deux orphelinats partira de la maison qu’occupait Melle Blairon et se terminera en face à l’angle de la muraille de la salle Saint Léopold et la cour des orphelins sera fermée en alignement de la première partie de la muraille de séparation de l’abreuvoir. Il sera établi deux portes dans ce mur. Le privé existant dans l’ancienne cour de la salle Saint Léopold sera à l’usage des Sœurs et des orphelins garçons, ceux-ci pour se rendre à la chapelle s’y rendront par la porte pratiquée dans la muraille de séparation de la cour de l’hôpital et de l’orphelinat. La porte d’entrée de l’orphelinat des garçons par la rue Saint-Paul sera conservée provisoirement ainsi que le vestibule et pièces du rez-de-chaussée » [29]

d. Nouvel orphelinat séparé pour garçons et filles

En 1887, le Bureau de Bienfaisance « Attendu que par suite à l’accroissement considérable du nombre d’orphelins, les bâtiments où ils sont logés se trouvent, sous le rapport de l’hygiène, dans des conditions absolument détestables.
Attendu qu’il est urgent de porter remède à cette situation et que les bâtiments de l’ancienne école gardienne communale [30] possèdent de vastes salles réunissant toutes les conditions hygiéniques désirables et dont une partie pourrait être appropriée sans trop de frais pour servir d’orphelinat de garçons, décide de faire procéder dans les plus brefs délais possibles à l’appropriation d’une partie des dits bâtiments pour y établir les garçons orphelins » [31].
Au Conseil suivant les administrateurs, pour les mêmes raisons « décident d’approprier le reste des dits bâtiments pour y héberger les filles orphelines  [32] ».

ADMINISTRATION

Nous reprenons ici le budget prévu pour l’administration  de l’établissement
A titre d’exemple ce tableau  reprend quatre années  de la période avant 1857, où indigents et non indigents sont pris en comptes:

Budget[33]
1825
1837
1851
1852
Nombre d’orphelins
10
10
12
13
Administration




Traitement du secrétaire
27f.
  55f.
  60f.
  60f.
Traitement du receveur
50f.
140f.
140f.
140f.
Traitement de l’économe
34f.30
150 f.
200f.
200f.
Traitement du commissionnaire
  2f.15
    5f.
    5f.
    5f.
Dépenses de consommation




Pain
135f.
340f.
640f.
680f.
Bière
  25f.
100f.
154f.
126f.
Soupe
  15f.
  25f.
100f.
100f.
Viande
  70f.
200f.
342f.
240f.
Fromage, oeufs, savon, huile à brûler, épicerie, etc.
225f.
600f.
600f.
600f.
Charbon de terre et bois à brûler
  50f.
100f.
150f.
120f.
Frais de jardinage
  10f.
  60f.
  25f.
  60f.
Médicaments
  20f.
  25f.
  20f.
  20f.
Habillement des orphelins
250f.
250f.
600f.
600f.
Toiles et entretien du coucher
  75f.
150f.
175f.
  20f.
Souliers
  60f.
100f.
200f.
200f.
Pensions des orphelins externes
  62f.
200f.
-
-
Entretien des bâtiments




Réparations
150f.
  50f.
100f.
100f.
Assurance des bâtiments
    7f.
  13f.
    7f.
    7f.
Dépenses imprévues
100f.
  50f.
 200f.
200f.

Les dépenses                                         1865         1889            1907
Administration                                      685f.         764 f.           300f.
Consommation                                    2875f.       5310 f.               -
Habillement                                        2410f.       1076 f.               -
Instruction                                               55f.
Entretien des Bâtiments                     600f.         306 f.                -

En 1907, des orphelins sont placés à Manage et à Brugelette, le coût qui en résulte est de 4394 Fr.

Les Revenus

Il serait fastidieux d’énumérer les nombreuses rentes appliquées au profit de l’orphelinat, néanmoins certaines rentes méritent d’être citées :
-      cens et rentes qui appartenaient au béguinage de Cantimpré.
-       Autres recettes d’argent pour rentes dues aux Orphelins venant des religieuses pénitentes au lieu de Philippe Queron, lequel devait une rente due sur une portion de son jardin, près de la porte de Mélion, touchant le corps de logis du béguinage, et qui était demeuré à rente par recours tenu le 4-1-1613 pour 15L 2d.
-       de Guillaume de Decher, receveur des Etats de Hainaut,  les Orphelins reçoivent une rente de 150 L. t. procédant de l’accord effectué avec le conseiller Chamart pour la cession de la maison du béguinage au profit des religieuses du Tiers Ordre de Saint-François, laquelle fut transportée par M. Chamart au profit des Orphelins.
-       rentes acquises par le testament de la Delle Jeanne Carlier pour ’accomplissement de certaines ordonnances contenues dans le chirographe de donation.
-       nantissement de feu M. Darloix, en extension du surcens qu’il devait sur un pré à Bonne-Espérance.
-       recette sur les cens et rentes du testament de Maigne Delcambe, appliquées par ses exécuteurs testamentaires au profit des orphelins, n’ayant aucun héritier connu.
-       recettes d’argent léguées par divers donateurs, tels que la veuve Gille Sculfort, Guillaume Stassart, Barthélemy Crelot, Antoine Lozenge,  Jeanne Gilbart, Me Charles Hubin, Thomas Bastien, Louis Groize et Catherine Coultureau, sa femme, M Bricourt, François Deppe.
-       obit de la veuve Lucq dont la moitié revient aux orphelins des héritiers Henri Fayt.
-       rentes appliquées par des personnes privées à certains orphelins désignés par elles.
-       recettes appliquées  de M. les jurés et conseils de la ville de Binche, au profit des orphelins, du profit réalisé par les « amendes, fourfaicts et jurées ».
-       recettes d’argent procédant de la vente de grains des orphelins, qui appartenaient auparavant au béguinage.
-       vente de chapons et fourches de prés qui leur sont attribués suite au testament de Maigne Delcambe [34].

RENTES FONCIERES ET EN CEREALES :

1635 :              Pierre Lengrand, receveur de l’hôtellerie de Saint-Nicolas, distribua aux orphelins 62 muids de froment sur le produit de ses recettes[35].

1785-1786 :    22 rasières 3 quartiers de grains
                       98 livres 18 sous, en numéraire.

Les revenus presque invariables avec le temps ne méritent qu’un exemple :
1865 :             Les rentes anciennes en numéraire produisent 394, 77 Fr.
Les placements, rentes sur l’Etat belge à 4,5% produisent 807,83 Fr.
                       Des rentes sur les communes apportent 652, 50 Fr.

Biens immobiliers
Divers biens immobiliers et biens-fonds furent légués à la bonne maison des orphelins :
Le Rivage :
Mises de rentes sur la maison dict le Rivaige appertenans pntmens[36] aux pauvres orphelins[37].
Ferme de Quaregnon
Parmi les nombreux legs que fit Maigne Delcambe figure une ferme et des terres sises à Quaregnon[38].
Les biens de Quaregnon furent vendus en 1860 afin de constituer le fonds permettant la construction d’un nouvel orphelinat à la rue Saint-Paul.

Terres et prairies

En 1865 les fermages des terres et prairies contenant 18ha 14 a 20 ca  produisent un revenu de 3.240 f.40
En 1880 : 17 ha de terres labourables produisant un revenu de 3.751 fr.43 cent.

LE PERSONNEL

Les directeurs
En règle générale ce sont des femmes qui dirigent l’établissement, on les appellent « Maîtresse » ou « Dame »  des Orphelins.  Elles percevaient 40 livres de gages annuels.
1638-1643           DE LA PLACE Marie[39].
1701-1706           Vacance de l’emploi [40]
1715-1731           BECQUET Anne-Marie[41].
1731-1763           JENICOT Marie-Catherine[42].

Le 17-4-1760 « représentent les maîtres des orphelins qu’à cause du grand âge de la Dame de cette maison et du grand nombre des orphelins, il conviendoit d’adjoindre une personne à ladite dame tant pour les ouvrages que pour la surveillance et à ce moïen décharger la dite maison de la nomée Françoise Libert âgée de 35 ans qui doit être placée à l’hôpital.
Conclud d’autoriser les Mres à chercher et procurer une personne convenable qui sache faire pain, lessive et autres ouvrages requits. »

Le 24-4-1760 « Les maîtres des Pauvres font devoir de représenter pour adjoint à la Dame des orphelins la nomée Marie-Joseph Blanpain.
Conclud de l’admettre au gage de 60 L. à charge de faire cuire le pain nécessaire pour ladite maison, y faire la lessive, peigner les petits enfants, y agir comme feroit une bonne mère. » [43]
1763-                     BLANPAIN Marie-Joseph. On augmente alors son gage de 15 livres.
1785-1786 :         La Dame MAIGRET, elle touche 80 livres de gages pour une année.
La gestion journalière leur était attribuée :
Elles s’occupaient des vivres, du logement, du chauffage
Habillement :
« A la dame des orphelins pour trois aulnes de camelot verd portant 57 L. »
« A la dite dame pour payement à Pierre Lescailler pour trois chapeaux qu’il a livrez » .
« A André Huppen pour racomodaige de plusieurs paires de solliers.. » [44].

Après le Régime français l’administration de l’orphelinat n’est plus confiée à une directrice. Un membre de l’administration municipale, renouvelé chaque année, a la gestion de l’orphelinat. L’institution est placée sous la tutelle de la commission administrative des hospices civils qui délègue en l’an III (1794), Ursmer Froignu ; l’an IV Florent-André Gathier ; l’an V, Louis Honoré, l’an VII, N. Massart ; l’an VIII Jean-Jacques Cohendos (1799).

A partir de cette année la Commission des hospices civils délègue la gestion quotidienne à une économe [45]:
1799-1805 :         COURTOIS Maximilienne [46]
1822-1823 :         NICOLAS Félicité [47]
1826 :                  COURTOIS Maximilienne[48]
1834-1835:          MARCQ Augustine, veuve TOUBEAU Constantin
1844-1845[49] :      GENOT Barbe :
La Dame Barbe Genot, épouse Nisse ayant donné sa démission d’économe de la Maison des orphelins pour le premier septembre prochain, l’administration a résolu de la remplacer par deux sœurs hospitalières de l’Enfant Jésus de Lille.
Après la scission en deux catégories (Garçons et filles)
1857 :    sœur MECTILDE [50]
1861 :    sœur Hubertine [51]
1897 :    sœur SAINT-ALBERT

Les Receveurs

Chaque année le receveur de l’institution doit rendre ses comptes au Magistrat de Binche, par ex :
« Compte et renseignement qua Messrs. Juretz et conseilz de ceste ville de Binch faict et rend Phles Draghuet Rcr des biens cens et revenus appertens aux pauvres orphelins dudt lieu et d’aultes pieuses legations applicquées à leur proffit de tout et enthièrement quil at heu et receu et sur ce at délivrez depuis le jour St Remy an seize cent trenthuict jusque et y compris la veille de iceluy jour de l’an seize cent trent noef quy est pour le terme d’un an enthier lequel compte se faict par amendemen tant des rcte come des mises et de monn coursable en ce pays et compté de Hainy ».
s.d.                       DEPPE Péronne, veuve Bauduin Navez
1638-1641 :         DRAGUET Philippe
1642-1648 :         DE LE BEK (DOLBERGH) Jean
1686-1687 :         GILLOT Claude[52]
1688-1700 :         BOURGEOIS Philippe
1701-1720 :         BOURGEOIS Jean-Baptiste, avocat.
1720-1724 :         SEBILLE Nicolas-Joseph
1725-1734 :         BOSQUET André-Joseph[53], ancien juré et conseil de la ville.
1734-1737 :         COTTIN Charles[54],
1737-1740 :         SEGHIN Marie-Thérèse, veuve Charles Cottin.
1740-1749 :         GILLOT Charles-Ursmer-Joseph
1749-1754 :         CHARLIER J.-J.
1755-1761 :         CARPENTIER F.-J.
1761-1765 :         STACQUEZ le jeune, avocat, greffier[55].
1768-1773 :         WAROQUIER Sébastien[56]
1773-1779 :         BUISSERET Théodore, avocat[57].
1779-1785 :         MALOUX Charles, avocat[58].
1785-1792 :         HAINE Jacques-François-Joseph[59],
1793-1796           COQUIETTE Marie-Françoise, veuve Jacques Haine.
1796-1797           LEROY Charles, appelé ancien receveur des biens des orphelins.
1834-1836 :         DERBAIX François

Par la suite ce fut le receveur de la Commission des hospices civils qui géra les différentes parties de l’hôpital.

Généreux malgré tout, èl binchou a l’cœur sus la main. I sait souladjie lés misères éiét n’hésite nie’n à ouvri s’porte-feuille éiét même ès maison pou donner in p’tit pau d’bonheur à lès ceux qui souffent’t.
Même èl pus pouve trouvra co in pu pouve qué li éiét l’ji don’ra c’qui put.
Quand on fé dés collectes pou lés prisoniers, lés orphelins, lés victimes des catastrophes ou bie’n pou n’importe qué œuve, èl binchou s’mousse fourt largue, donne suivant sés moyie’ns éiét cach’ra même dé pay-ie dé s’personne si ça pu chervi. L’esprit d’intr’aide éiét l’solidarité ést co ieun dés sés biaux costés.
Les binchous s’viennent’in aide à ieune l’aute éiét c’inst’admirâble éiét réconfortant dé vire c’qui s’passe par exemple quand i y a in malheur dins in faubourg, in malade ou bie’n in mourt dins in ménâge dé s’claves . I d’a toudis ieun du coron qui perdra l’initiative dé passer dins tous les maisons pou trouver dés liards pou pay-ie les médicamints, èl méd’çin ou bie’n l’intermint.
C’ést dés sintimints nobes éiét altruisses qui honorent’té l’binchou.

Extrait de « Binche pa l’bowète du maquis » de Charles Deliège.

LES ORPHELINS

ADMISSION

Les admissions se font par le truchement des audiences du Magistrat, par le biais des maîtres de la bienfaisance présentant les nouveaux orphelins à admettre. Le corps des jurés accorde ou refuse l’admission ou prend d’autres dispositions. En voici quelques exemples :
 « André Colen, veuf Gertrude Blondeau, veuve de N. Libert, Me. de poste de cette ville, représente que par la mort de sa ditte femme, icelle a laissé cincq enfants qu’elle a retenus du dit Libert, lesquels il ne veut plus prendre à sa charge, ni les nourrir, encore bien qu’il y en a trois en bas âge et qu’il en a receu ordre tant du prince de Taxis, que des directeurs centraux que du Sieur Querque et d’autres dont il dépend comme maître des postes moderne en cette ville… » [60]

« Se représente que Jacq Daumerie veuve[61] vient de décéder, délaissant trois enfants, scavoir un garçon âgé de dix ans et deux filles âgées, l’une de sept ans et l’autre de cinq ans, partant convenant de les placer en attendant qu’ils soient placés aux orphelins de tant que natifs de cette ville.

Convenu avec Marie Baras, épouse Jean-Joseph Delhaye pour le prix de 10£ 10s. par chaque mois pour tenir les trois enfants à charge de les nourrir, loger, les bien instruire, les faisant aller au catéchisme et aux offices des fêtes comme les dimanches, aussy de les laver et racoudre et entretenir leurs linges autant qu’ils en auront et leur habillemens, les laissant aussy aller à l’école sous billets…conditionné qu’ils ne pourront aller mendier..ce que ladite Baras a accepté.. » [62]

« Se représente que Antoine Lebrun, Me menuisier, veuve de Marie Lecomte est décédé délaissant entre autres enfants, un garçon âgé de onze ans environ.
Se demande s’il ne convient pas de le placer aux orphelins de cette ville.
Accordé la place aux orphelins » [63]

SORTIE

Les sorties se font à l’âge de 16 ans jusqu’en juin 1864 où l’âge est passé à 17 ans [64]
A la  fin du XIXe siècle, chaque orphelin était pourvu d’un livret de caisse d’épargne, et d’un trousseau de sortie d’une valeur de 30 f.
De nombreux exemples sont attestés, nous n’en retiendrons qu’un :
- « Sur la demande de Sophie Lelong, ancienne pensionnaire de l’orphelinat, âgée de vingt ans et demi, autorisons le receveur des hospices à lui rendre son livret de caisse d’épargne pour cause de son prochain mariage. »[65]

- « Attendu que la nommée Marie Joséphine Lebeau, orpheline non indigente qui est sortie le 17 novembre  dernier, n’a pas encore reçu son trousseau de sortie…la somme de 30 fr. sera mandatée à son tuteur, le Sr. Latteur, cultivateur à Trivières, notre commissionnaire est chargé d’informer la dite mineure de notre présente résolution » [66]

Obligations

Les orphelins sont tenus d’assister aux messes d’obits des donateurs. .[67]
Ils reçoivent parfois une gratification :
« Pour l’obit Me. Feuillien Deppe, au célébrant XXIII s., aux revetus, chorus et clercqs XXXIV s., offertoire XV s., à neuf orphelins présents chacun un pain blanc de 2 sols, aux maistres, receveur et maîtresse chacun III s. Ensemble V livres III sols. »

POPULATION

Une limitation du nombre d’orphelins se décida en 1761 :
« Se représente que le seize décembre dernier on auroit coulé le compte des orphelins pour le terme de ladite année et que par clôture dudit compte il en résulte un mali de deux mille cent-soixante livres huit sols, ce qui devoit provenir d’un trop grand nombre d’orphelins qu’on y place. Il y en actuellement quinze sans y comprendre les deux maîtresses et comme il convient de remettre les choses en état, se demande ce qu’il feroit bon faire.
Conclud qu’à l’avenir il ne seroit placé dans la maison des orphelins que douze enfants sans excéder ce nombre s’il en est possible » [68].

La distinction entre enfants indigents et non indigents se fait à partir de l’année 1857 (Voir rubrique historique).
Cette date charnière dans l’histoire de l’institution fait plus que doubler la population de l’orphelinat.  Ce distinguo se fait jusqu’en 1886.
L’année 1888 a été l’année où le nombre d’orphelins a été le plus grand.

Pour la lecture du tableau ci-dessous, les années ne présentant pas de variation de population de sont pas prises en considération.


1839
1841
1843
1846
1854
1857
1859
1861
1865
Sexe non défini
10
10







Sorties

2







Garçons


6
5
4




Admis


1

1
1
1
2

Sorties


1
1



2
1
Indigents





6
6
9
6
Non indigents





5
6
4
2
Décès









Filles


3
7
5




Admises


2


2
3
3

Sorties


1
1

2

3
2
Indigentes





6
6
11
7
Non indigentes





4
4
3
5
Total fin d’année
10
8
10
10
10
22
26
27
17



1867
1869
1874
1880
1885
1888
1891
1895
1907
1910
Sexe non défini










Sorties








2

Garçons





17
22
21
8
3
Admis
1
2
1
2
5
2
2
3
2

Sorties





2

4


Indigents
8
9
6
6
4

2



Non indigents


2
4
7





Décès
1


1
1





Filles





18
17
12
7
8
Admises
11
1

3
1
2

3

1
Sorties

3
3
3
2
2

3


Indigentes
13
13
16
13
12





Non indigentes
4
4
6
4
6





Total fin d’année
22
22
25
27
32
40
39
32
15
12

REGIME ALIMENTAIRE

Le régime alimentaires des deux orphelinats, pour les garçons et pour les filles fut défini comme suit :
Déjeuner :
Thé au lait, pain grille et beurré.

Dîner accompagné d’un gobelet de bière:

Dimanche :          Bouillon et viande
Lundi :                  Soupe et pommes de terre.
Mardi :                  Soupe et légumes.
Mercredi :             Soupe et pommes de terre.
Jeudi :                    Bouillon et viande.
Vendredi :             Soupe et légumes ou riz ou œufs.
Samedi                  Soupe et pommes de terre.

Goûter :
Pain beurré et un verre d’eau.

Souper :
Pain beurré avec fromage blanc ou pommes de terre trois fois par semaine, plus un gobelet de bière [69]

INSTRUCTION

- «  A Françoise Trabosiau  pour ses sallairs d’avoir enseigné la fille trouvée et l’orpheline Bataille[70] ».
- «A Franchois Descamps, Me. De l’escolle dominicalle pour avoir enseignez pluisieurs pauvres orphelins…35 L. » [71]
- «  Aux religieuses Augustines de cette ville pour escolage des orphelines…16 L. 14 S. » [72]
- Les enfants recevaient l’instruction primaire à l’école de Charles-Henri Philippron, moyennant 25 livres par an. (1785-1786)
Les plus doués pouvaient accéder au collège des Augustins[73].
- A payer au Sieur Toubeau Isidore pour enseignement de huit enfants orphelins à raison de 1 fr. 10 cts. chaque, mensuellement et pour divers objets classiques fournis aux dits orphelins de septembre 1821 en février 1822…la somme de 27 florins des Pays-Bas[74]

- En 1845, l’administration charge une sœur hospitalière de l’Enfant-Jésus de Lille de l’éducation des enfants, elle apprendra aux filles « outre la profession de dentellière, la couture, le lavage, en un mot tout ce qui concerne l’économie domestique » [75]

- Le 21-2-1861, demande de remplacement de la sœur Sainte-Claire, enseignante des orphelins, atteinte d’une maladie de poitrine.

- En 1877, il est décidé que les enfants orphelins iront à l’école communale de la rue des Archers[76]. Suite à cette décision et à la suppression en 1886, de l’école gardienne communale et l’adoption par la ville de plusieurs écoles libres, les administrateurs décident que les orphelins âgés de moins de six ans resteront dans l’établissement et que les orphelins âgés de six à quatorze ans seront envoyés dans les écoles communales ou dans les écoles adoptées selon le désir des tuteurs [77]. Ces derniers furent appelés à signer un formulaire qui désigne l’établissement où ils veulent que leur pupille soit enseigné.

Apprentissage

En 1737 :
« A Erme-François Caillaux, Mre. de la  confrairie de St-Crispin a été payez huit livres huit sols pour droits d’apprentissage de six orffelins tels que Jean Graux, J.F. Sauvenier, Joseph Desalive, Joseph Libert, Robert Libert et François Laquinne.. »[78]

En 1739 :
« ….Aux maîtres connestables  de la confrairie Saint Crespin a été payez pour droit d’apprentissage de cordonniers de Pierre Sauvenier, Robert Libert, Jacques Grau et Anthoine Harlez…5L 12 sols.. » [79]

En 1741:
«  A la confrairie Saint Crispin a été payez pour droit d’apprentissage de cordonniers de W. Crombiau…46 sols ... »[80].

En 1861 :
« Les orphelins garçons continueront d’aller en ville apprendre leur état, ils resteront chez les maîtres ci-après :
Alfred Moriamé chez M. Philippe Hecq, marchand-tailleur, Grand-Place.
Jean-Baptiste Chevalier chez M. Elme Charles, marchand-tailleur, rue de la Biche.
Auguste-Lambert Leclercq chez Joseph Colman, marchand-tailleur, rue du Cygne.
Honoré Lebeau, chez M. Louis Hubert, marchand-pâtissier, rue Saint-Paul.
Eugène Deliège, chez M. Pierre Gheude, relieur, rue de Mons.
François Navir, continuera à apprendre son état de cordonnier près du portier de l’hôpital » [81]

Travail manuel

Les orphelines étaient placées chez des particuliers, elles travaillaient  comme dentellières. La Maîtresse des orphelins leur procurait l’outillage nécessaire :
« A la dame des orphelins…pour une aulne et trois stiers de bleu toille pour couvrir leurs coussins à faire dentelle..24 L.. »[82].
« De Marie de la Place laquelle a receu pour le service manuel de Nicolle Pezet du travail de dentelle, un an fini le premier septembre 1638…40 L. t. »
« De ladite Marie de la Place procédant de dentelle vendue du travaille des dites orphelines…42L. » [83].

Uniforme

Le port de l’uniforme par les orphelins date de 1764. Cette année là les maîtres de Bienfaisance[84] font remarquer un certain laisser-aller :
 "Se représente que les abus qui se glissent journallièrement dans la maison des Orphelins de cette ville au regard de leur habillemens et autres choses de pareille nature dans ce que lesdits orphelins ne sont point uniformémens vétus, selon ce qui se pratiquoit anciennement et d’ailleurs en conformité de la bonne Maison de la ville de Mons. De là résulte que leur gagnage au lieu d’être employés à leur propre utilité ne l’est au contraire qu’aux achats frivoles et légers des coiffures, des dentelles de toutes espèces, soulliers et autres habillemens de toutes sortes d’espèces ; dépenses plutot voluptueuses que nécessaires ou utile.
Pour à quoi remédier, les sieurs jurés d’un commun accord ont déclaré qu’ils entendent que lesdits orphelins seront vétus et habillés en conformité de ceux de la ville de Monsavec la même coiffure et uniforme, soulliers et autres choses. En conséquence leur gain sera rendu es mains de leur maîtresse qui les renseignera à Mes dits Sieurs pour être emploiés à leurs besoins ainsi qu’ils trouveront le mieux convenir pour leur bien-être »[85]

L’uniforme ancien n’est pas connu, mais une commande de vêtements réalisée en 1857 nous en apprend un peu plus :
« Attendu que les enfants orphelins indigents ont besoin d’être habillés, mais que devant être reçus sous peu dans leurs établissements respectifs il convient de leur fournir ce qui leur est strictement nécessaire, une soumission est établie pour l’achat de :
1.       Huit habillements complets en pilou, couleur brun, consistant en une veste, pantalon et gilet doublé en toile de coton.
2.       Douze robes en flanelle unie, couleur lilas, doublées de calicot écru et tabliers.
3.       Vingt chemises en calicot blanc.
4.       Huit cravates et mouchoirs de cou.
5.       Vingt paires de bas de laine
6.       Vingt paires de souliers
7.       Huit casquettes de drap noir avec visière en cuir pour les garçons.
8.       Douze sandrinettes en mérinos noir pour les filles[86]

Pour les dimanches et les jours de fête, un autre uniforme fut prévu :
« Les garçons orphelins indigents seront habillés pour les dimanches et fêtes en drap bleu, savoir veste, pantalon en drap et gilet en étoffe de laine, chemise en fils de lin blanc. Ils seront fournis par le Sieur Ursmer Deprez-Godefroid dit Baroti, marchand tailleur à Binche, moyennant la somme de 16 fr. par habillement complet. Les chemises seront fournies par Nicolas Lavend’homme, marchand à Binche » [87]
Le 16-12-1897, sœur Saint Albert vient en séance portant un spécimen de chapeaux, pardessus et manteaux que M. Michel Devergnies, ancien administrateur, a offert aux orphelins et orphelines à l’occasion du décès de sa sœur Melle Joséphine Devergnies.[88]

Aides ponctuelles

« Au chanoine Regnier a estez payez pour contribuer aux accommodements du noviciat d’Ursmer Bataille, orphelin admis religieux à l’abbaye de Villers, la somme de 48 L. » [89].
« A la Dame des orffelins a été distribué pendant les douze mois de l’année 1737 pour survenir aux nécessités des orffelins la somme de deux cent trente une livres huit sols 6 deniers »[90].

FAITS DIVERS

« Un membre observa à la commission que le Citoyen Beau, orphelin de la commune de Binch depuis plus de deux ans et âgé de 16 ans est un jeune homme sans conduite, sans respect vers la directrice qu’il doit regarder comme sa mère, sans meurs, incorrigible et indomptable jusqu’au point de ne se rendre à l’heure indiquée à la maison et se rendre maître et en même tems de couper les boutons de ses frères orphelins et même les noircir et les chasser arrière du feu.
La Commission considérant le rapport très préjudiciable et nuisible aux autres orphelins et vu les désordres journaliers que le dit Beau cause dans la maison, considérant son inconduite et méchanceté, arrête que pour obvier à de tels abus, le citoyen Beau sortira de la maison des orphelins le premier pluviôse l’an huit, comme indigne d’y rester [91]. Etant indigent il fut placé à l’hospice, mais sa conduite ne s’amenda pas « Après pareille conduite la Commission s’est vue forcée de le faire mettre dans la place d’arrêt située dans le dit hospice »[92].
« Attendu que plusieurs orphelines sont âgées de plus de quinze ans et qu’en continuant à les laisser sortir seules, il pourrait en résulter certains inconvénients dont il importe d’employer les moyens qui sont en notre pouvoir pour les contrer.
Pour ce faire, avons résolu :
Les orphelines ne sortiront plus seules de l’établissement. Leurs parents pourront leur rendre visite les dimanches, mardis et jeudis de trois à quatre heures de relevée.
Elles continueront à se rendre aux offices à la paroisse le dimanche et jours de fêtes et aller en promenade accompagnées d’une ou plusieurs Sœurs.. » [93]

Chaque année le secrétaire du Bureau de Bienfaisance donne lecture de la conduite et de l’application des enfants orphelins des deux sexes.
En 1878, l’administration décide d’accorder une récompense à Paulin Audiart et à Octavie Richard pour leur bonne conduite[94].
« A la demande de l’administration, le tuteur de l’orphelin Florent Dubrulle et la tante de l’orphelin Masuy interviennent à la séance.
M. Leroy, administrateur, leur annonce que la méchanceté et l’insubordination de leur pupille et neveu ont rendu leur présence impossible à l’orphelinat et les engage à les reprendre en pension chez eux.
Le tuteur Dubrulle accepte, quant à la tante de Masuy, elle refuse catégoriquement, ne voulant à aucun prix se charger d’un pareil chenapan. Devant ce refus, l’administrateur examinera s’il n’y a pas lieu de le placer dans une maison de correction. Le secrétaire informe que l’entretien d’un orphelin dans une colonie agricole, école de réforme, serait exclusivement à la charge des hospices et coûterait à la charge des hospices o, 85 centimes par jour.. » [95].

Conclusion

L’institution charitable des Orphelins créée en 1620, a rempli sa mission jusqu’au début du XXe s. La seule mention qui existe encore de cet établissement s’est inscrite dans la topographie locale sous le nom de rue des Orphelins. Seules, les archives peuvent encore témoigner de son existence[96].























[1] Trois comptes sont conservés aux  A.V.B. 11-00-02-1à 3.
[2] GRAUX A. Essai d’implantation d’un couvent de Capucines au XVIIe s., dans Bull. SAAMB, fév.1990, pp.8-10.
[3] GRAUX A. L’installation des Récollectines à Binche en 1620, dans Bull. SAAMB, oct.1995,  pp.9-14.
[4] A.V.B.  4080.
[5] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche…o. cit. , année 1851.
[6] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche faite par le collège des bourgmestre et échevins au conseil communal, année 1845.
[7] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 13-9-1857.
[8] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 7-10-1857.
[9] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 6-2-1858.
[10] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 6-6-1859.
[11] A.V.B. 01-00-01-22. Conseil communal du 4-12-1920.
[12] A.V.B. 11-00-02-07. Comptes de 1637-1638.
[13] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[14] A.V.B. 11-00-02-25. Comptes de 1702-1703.
[15] A.V.B. 11-00-02-28. Comptes de 1705-1706.
[16] A.V.B. 00-00-01-26
[17] A.V.B. 11-00-02-64. Comptes de 1743-1744.
[18] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 3 germinal an VIII (24-3-1799).
[19] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche…o.cit. , année 1845.
[20] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche…o.cit. , année 1853.
[21] A.V.B. 01-00-01-13/1677. Conseil communal extraordinaire du 9-9-1861.
[22] Nous devons cette information à Mme Derval que je remercie vivement. Le bâtiment acheté en 1861 par François Boulanger-Bodet, fut vendu à la société de banque Pourbaix-Bernier et Cie. Suite à la déconfiture de cette banque, il fut racheté par le clerc de notaire Alphonse Mauroy, passant ensuite aux mains de ses successeurs Albert et Camille Mauroy. Vendu en 1919 au tailleur Armand Francq-Quinet,  le bâtiment appartient de nos jours à M. et Mme Daniel Derval-Janssens.
[23] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche…o.cit. , année 1849.
[24] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 2-9-1857.
[25] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 30-12-1857.
[26] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 22-9-1859.
[27] A.V.B. 01-00-01-13/1677. Conseil communal du 18-2-1860.
[28] A.V.B. 01-00-01-13/1692. Conseil communal du 25-4-1860
[29] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 5-9-1861.
[30] Suite à la loi du 1-7-1879 révisant  la loi organisant  l’instruction primaire, des institutrices laïques remplacèrent le 1-10-1879, les sœurs de l’Enfant-Jésus qui tenaient l’école gardienne communale de la rue Saint-Paul. Ces religieuses firent bâtir alors l’Asile Sainte-Philomène, jardin d’enfants de la rue du Phénix. L’école gardienne communale fut supprimée le 23-12-1885, l’administration communale adopta alors l’école de la rue du Phénix.
[31] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 16-6-1887.
[32] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 30-6-1887.
[33] A.V.B. 4079
[34] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[35] A.Eglise de Binche, Th. LEJEUNE, p.530.
[36] présentement
[37] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[38] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639
[39] A.V.B. 11-00-02-07/10.
[40] A.V.B. 11-00-02-25/28.
[41] Becquet Anne-Marie, † Binche 24-2-1731, x Soupart Philippe.
[42] Jenicot Marie-Catherine, ° Binche  6-10-1688, y † 21-3-1763.
[43] A.V.B. 00-00-01-34.
[44] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[45] Les dates proposées sont reprise par des citations, et ne sont donc pas des dates de début et fin de fonction.
[46] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 4 nivôse an VIII (25-12-1799) et du 2e jour complémentaire an XIII (19-9-1805)
[47] A.V.B. 6418
[48] A.V.B. 6415
[49] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche…o. cit. , année 1845.
[50] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 7-10-1857.
[51] A.V.B.  4104. En date du 19-6-1861.
[52] Gillot Claude, † Binche 15-7-1694
[53] Bosquet André-Jh., ° 1686±, †  Binche 11-1-1742, y x 30-1-1721 Delatour Marie-Nicole. C’est son fils Jean-Baptiste, prêtre, qui clôture son dernier compte.
[54] Cottin Charles, ° 1699±, † Binche 7-3-1738, x Binche 10-2-1724 Seghin Marie
[55] Stacquez Philippe-Ursmer-Joseph, ° Binche 2-3-1725, y † 12-10-1782, x Binche 26-4-1768, Caudron Thérèse.
[56] Waroquier Sébastien-Joseph, † Binche 17-6-1777, y x 25-10-1771, Lebon Marie-Jh.
[57] Buisseret Théodore, ° Binche 17-7-1731
[58] Maloux Charles-Ursmer-Joseph, ° 1740, † Binche  20-12-1795, y x 20-8-1782, Gauchez Victoire
[59] Haine Jacques-François-Jh., ° 1736±, † Binche 11-6-1795.
[60] A.V.B. 00-00-01-31. Audience du 13-11-1736
[61] Veuf
[62] A.V.B. 00-00-01-34. Audience du 25-1-1759.
[63] A.V.B. 00-00-01-34. Audience du 24-2-1759. Les autres enfants ont dépassé la limite d’âge de 16 ans.
[64] A.V.B. 4104
[65] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 13-6-1878.
[66] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 16-8-1860.
[67] A.V.B. 11-00-02-04. Comptes de 1635-1636.
[68] A.V.B. 00-00-01-34. Audience du 19-1-1761.
[69] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 16-9-1857.
[70] A.V.B. 11-00-02-25. Comptes de 1702-1703.
[71] A.V.B. 11-00-02-26. Comptes de 1703-1704.
[72] A.V.B. 11-00-02-28. Comptes de 1705-1706.
[73] A.E.M. Pièces relatives aux établissements charitables de Binche.
Voir Th. LEJEUNE, p.531.
[74] A.V.B. 6418.
[75] A.V.B. Rapport sur l’administration de la ville de Binche…o.cit. , année 1845.
[76] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 18-10-1877.
[77] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de bienfaisance du 16-6-1887.
[78] A.V.B. 11-00-02-57. Comptes de 1736-1737
[79] A .V.B. 11-00-02-59.
[80] A.V.B. 11-00-02-61.
[81] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 7-11-1861.
[82] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[83] A.V.B. 11-00-02-06. Comptes de 1638-1639.
[84] Deux jurés de la ville sont désignés chaque année pour s’occuper des organisations charitables.
[85] A.V.B. 00-00-01-34. Audience du 23-2-1764.
[86] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 26-8-1857.
[87] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 28-10-1857.
[88] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 16-12-1897.
[89] A.V.B. 11-00-02-27. Comptes de 1704-1705.
[90] A.V.B. 11-00-02-57. Comptes de 1736-1737.
[91] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 4 nivôse an VIII (25-12-1799).
[92] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 19 pluviôse an VIII (8-2-1800).
[93] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 7-2-1859.
[94] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 14-11-1878.
[95] A.CPAS. B. Conseil du Bureau de Bienfaisance du 28-8-1890.
[96] Je remercie vivement Mme.Capiteyn du service des Archives de la Ville de Binche, ainsi que M. Besanger et les membres du personnel du C.P.A.S. qui m’ont aidé pour  la rédaction de cet article.

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