samedi 14 janvier 2017

Binche, mémoire des rues: le quartier de l'Athénée


LE QUARTIER DE L’ATHÉNÉE
                                                                                                                                        Alain GRAUX
Le 30-11-1951, le Conseil communal, vu l’arrêté loi du 2-12-1946, concernant l’urbanisation et l’arrêté du régent du 13-6-1946, la Ville de Binche fit dresser des plans d’aménagement.
La Ville, vu le plan d’aménagement n°2 du quartier situé entre l’avenue  Marie-José, la rue des Pastures, la rue de Bruxelles et la rue de Namur, dressé par l’architecte de la ville, Georges Gaillez, auteur du projet, et par décision du 29-7-1946, décide que le plan d’aménagement n°2 comprendra un plan de destination et des prescriptions urbanistiques, ainsi qu’un plan des expropriations qui est adopté provisoirement[1].
Le 8-12-1951, le Conseil communal, désireux de permettre dès que possible l’érection d’un nouveau quartier où seront édifiés les bâtiments modernes qui devront abriter l’Athénée, le Collège échevinal propose l’expropriation du nouveau terrain à bâtir à l’exception d’une bande de terrain de 40 m. de profondeur laissée à la disposition des anciens propriétaires[2].
Le 2-5-1952, le Conseil communal adopta le plan particulier n°2 dit du quartier de l’Athénée par la majorité socialiste (8 voix) et 5 abstentions (G. Hupin, R. Lefèvre, F Derval, B. Navez et L. Derbaix)
Le conseiller Hupin s’est abstenu parce qu’il est co-propriétaire d’un terrain concerné par le plan. Les quatre autres conseillers catholiques justifient leur abstention :
« Parce que le projet prévoit l’expropriation de la quasi totalité du quartier, par la Ville, et la revente par celle-ci aux particuliers, de tout le terrain dont elle n’a pas l’emploi, soit 22 ha.
Si cette opération se poursuit de la même manière pour tous les quartiers à urbaniser, la ville deviendra propriétaire de la plus grande partie des terrains non bâtis de la localité. Elle se fait aussi marchande de biens et sort de ses attributions. D’autre part comme elle manifeste l’intention de revendre les terrains à bon compte, elle va du fait même amener un effondrement de la valeur des terrains à bâtir.
Les bénéficiaires seront les acquéreurs de ces terrains destinés non pas à des maisons ouvrières, ce qui justifierait l’opération, mais à un quartier résidentiel où ne pourront bâtir que des personnes aisées envers qui rien ne justifie ces avantages consentis, au détriment d’une autre partie de la population.
La Ville manifeste l’intention de n’exproprier que le terrain nécessaire à la construction de l’Athénée et à la voie d’accès pour y atteindre, le reste de l’expropriation pouvant être effectué ultérieurement à une date indéterminée…ou jamais. Cette solution est injuste » [3].
Néanmoins ce plan d’aménagement fut approuvé par l’arrêté royal du 5-8-1953[4].
Le 25-9-1953, le Conseil communal, par une décision de principe, manifestait son désir d’acquérir pour cause d’utilité publique, des biens immobiliers d’une contenance de 10 ha 66 a 05 ca. nécessaires pour la réalisation effective de la première tranche du plan particulier d’aménagement  n° 2 (Quartier de l’Athénée). Celui-ci fut approuvé par l’arrêté royal du 5-8-1953 [5].
Par l’intermédiaire du comité d’acquisition d’immeubles pour le compte de l’Etat, à Mons, des négociations furent entamées avec les propriétaires des terrains intéressés pour l’acquisition des parcelles visées par le plan d’aménagement en question.
Certaines de ces négociations ayant échoué par suite de prétentions exagérées des propriétaires, le Conseil communal dut ester en justice pour poursuivre la procédure des biens en question.
La procédure intentée par le comité d’acquisition pour parvenir à l’expropriation de ces biens donna lieu à un jugement rendu le 13-10-1954, par le juge de paix du canton de Binche et fixant les indemnités à allouer aux défendeurs.
Une copie du jugement fut notifiée au Collège échevinal le 17-11-1954.
Le 1er décembre 1954, le Conseil communal, sur proposition du Collège échevinal, considérant que des remarques nombreuses et particulières pouvaient être formulées contre les conclusions du jugement, et estimant exagérées l’importance des indemnités allouées par le jugement, décidait d’autoriser le Collège à ester en justice pour faire appel et d’obtenir la révision du jugement.
Le 29-1-1955, le Conseil communal approuva le plan d’urbanisation du quartier de l’Athénée et de la Cité-Jardin.
La construction des nouveaux locaux de l’Athénée commence à cette époque. La première pierre du bâtiment fut posée le 4-6-1956 par le ministre de l’instruction publique, Léo Collard, en présence d’Omer Van Audenhove, ministre des travaux publics.
La promotion pour la vente des lots immobiliers se faisait en 1970, tel ce Livret publicitaire pour la fête du 1er mai qui explique :
« Vous désirez construire votre villa dans un magnifique quartier résidentiel. Alors réservez votre terrain au lotissement communal du quartier de l’Athénée !
Magnifique quartier en extension continue. Des prix abordables pour des lots de toutes grandeurs. Attention ! Les lots pour villas isolées se raréfient ».

LES RUES DU QUARTIER DE L’ATHÉNÉE

La rue de Maromme
Ce fut la première rue qui fut ouverte dans ce quartier. Les bâtiments provisoires en attente du nouvel Athénée y furent construits.
Cette rue relie le coin de la  rue des Pastures/rue de Ressaix à la place des Droits de l’homme.
Elle commémore le jumelage de la ville de Binche avec la ville normande de Maromme, réalisé le 11 septembre 1956.

Place de l’Athénée

Place au centre du nouveau quartier des Pastures vis à vis des nouveaux bâtiments de l’Athénée royal de Binche, appelée maintenant place des Droits de l’homme.

La rue Albert et Isabelle
Cette rue débute au milieu de la rue des Chasseurs et se termine en cul de sac
Elle reçut son appellation par décision du Conseil communal du 14-3-1989.
Elle rappelle le souvenir des archiducs Albert et Isabelle, en leur temps, bienfaiteurs de la ville

Rue Baudouin le Bâtisseur

Elle relie la rue Marguerite d’York à la rue Marie de Hongrie.
La rue Baudouin le Bâtisseur a reçu son appellation par décision du Conseil communal le 10-2-1992.

Le comte de Hainaut Baudouin III, fut longtemps considéré comme le fondateur de notre ville, bien que l’on considère maintenant que la ville existait avant son avènement.


Rue Marguerite d’York

La rue Marguerite d’York  débute à la rue des Chasseurs et se termine en cul de sac.
Marguerite d’York, veuve de Charles le Téméraire, reçut Binche en  apanage, elle y créa le couvent des Augustines vers 1494. Elle décéda en 1503.



Vue aérienne du quartier de l’Athénée au fond à droite la rue deMaromme aboutissant à la place de l’Athénée, dans le même axe le sentier de la Hutte. A l’avant, construite en  arc de cercle, la rue Marie de Hongrie, dans la continuation de celle-ci, au fond, la rue Albert et Isabelle, prévue mais non encore construite


Rue Marie de Hongrie
La rue Marie de Hongrie débute rue des Chasseurs et se termine en cul de sac, elle est reliée au sentier de la Hutte.
Nul n’ignore les bienfaits de la régente des Pays-Bas dans notre ville, c’est un juste hommage que de lui consacrer une rue dans notre ville.

La rue des Pélissiers
Cette rue a été prévue pour relier la place des Droits de l’homme à la rue de Namur, mais elle n’a toujours été réalisée que sur la longueur qui longe la propriété de l’Athénée royal de Binche.
Trois rues avaient encore été prévues, mais n’ont toujours pas été réalisées :
Rue de Battignies : reliant la rue des Pélissiers à la rue des Pastures (à hauteur de la maison dite du « Vieux Binche » ancien hôtel de la Couronne).
Rue Docteur Schweitzer: rue reliant la rue de Battignies en son milieu, à la rue des Pastures (face au nouveau parking, anciens établissements Hupin).
Rue Jules Destrée : se terminant en cul de sac et partant de la rue des Pélissiers.

L’Athénée royal de Binche, actuellement


[1] A.V.B. 01-00-01-27.
[2] T’Avau Binche n°413, 29-1-1955.
[3] A.V.B. 01-00-01-27.
[4] DURIEUX G. Binche, histoire et architecture de 1850 à 1950, Binche 1999, p.12.
[5] T’Avau Binche n°419, 12-3-1955.

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