lundi 16 janvier 2017

Uncommissaire de police au caractère bien trempé


UN COMMISSAIRE DE POLICE AU CARACTÈRE BIEN TREMPÉ
                                                                                                               Maurice LERUTH et Alain GRAUX

En 1841, dans la Gazette de Mons, rubrique « les Nouvelles diverses », on peut lire[1] :
« La gendarmerie vient d’amener dans cette ville, six petits voleurs de Binche, comme étant prévenus d’y avoir commis plusieurs vols. Ils exerçaient leur industrie sur tout ce qui leur tombait sous la main,       puis allaient vendre dans les communes voisines le produit de leurs soustractions. Ces fripons en herbe et dont le plus âgé n’a que 16 ans, sont en aveux. L’un d’eux a déjà été condamné pour vol. Un autre lors de la perpétration du délit qui a amené son arrestation portait sur sa casquette le numéro 77, mais c’est qu’en la ville de Binche, les enfants qui reçoivent l’instruction aux frais du bureau de bienfaisance doivent en entrant à l’école échanger leurs noms contre un numéro qui sert à les désigner (Mémorial de la Sambre). ».
Dans son livre sur la condition ouvrière [2], Jean Neuville, dénombre 1.625 indigents à Binche sur une population de 5.306 individus, soit 30,63% de secourus pour lesquels une intervention moyenne de 5,20 francs/an est possible, 7.094 indigents à Mons sur une population de 21.241 individus, soit 33,40% de secourus pour lesquels une intervention moyenne de 8,16 francs/an est possible,… Ces chiffres figurent dans un tableau dans le chapitre intitulé Une misère incommensurable. A la page 79, on peut lire : « Gustin, à Estinnes-au-Mont, déclare : « nos tailleurs, quand ils         reçoivent leur semaine, l’ont déjà dépensées à l’avance ; il y a de la misère, mais cela a toujours été comme cela ; les ouvriers tailleurs n’ont jamais eu d’aisance, ils mangent plus de pain de seigle que de pain de froment, des pommes de terre, du fromage, très peu de beurre, du café avec de la chicorée. La moitié n’a pas de couchage, toute la famille couche ensemble sur la dure ; ils ont encore du linge    sur le corps mais des sabots pour chaussure.».
Ces chiffres et commentaires ne laissent guère de doute sur le niveau élevé de la délinquance à cette époque à Binche et dans les environs et de la nécessité d’avoir un Commissaire de Police local.
Par arrêté royal du 27 Juillet 1681, M. De Kerf ex-commissaire de police adjoint à Charleroi, vient d’être appelé aux fonctions de Commissaire en chef de la Ville de Binche, au traitement de 1.200 Fr., frais de bureau compris..
Comme le relate le journal le Centre[3], c’est dans ces termes que la population binchoise fit connaissance de son nouveau commissaire de police Jean-Baptiste De Kerf  [4]:
« Une scène très regrettable s’est passée mercredi dernier en cette ville, rue de l’Ecole. M. Dekerff ancien sous-commissaire de police de Charleroi, qui est venu habiter Binche en y attendant sa nomination de commissaire de police de cette ville, était allé arrêter à l’école communale dirigée par les Petits Frères, quatre jeunes enfants pour les conduire à la prison de la ville.
Ni les cris des pauvres enfants, ni les supplications de leurs mères, ne purent arrêter le futur chef de la police locale.
Quelle ne fut pas l’étonnement des habitants de ce quartier en apprenant que le prétendu délit commis par ces enfants était d’avoir été dans une terre d’avoine reprendre leur ballon ! Jusqu’ici les auteurs de semblables contraventions étaient punis d’une amende de 6 à 10 fr. (art. 475 du code pénal), mais pour cette amende, il fallait que les inculpés eussent agis avec discernement. Or les enfants      incarcérés avaient  à peine l’âge de la raison.
Si M. Dekerff a forgé un nouveau code pénal, on lui serait reconnaissant s’il voulait faire connaître où l’on peut se le procurer.
Les petits délinquants ont été relâchés peu de temps après : c’était une incarcération pour rire ».
La chronique locale du journal Le Centre du 4 août 1861,relate :
« La nécessité d’un commissaire de police est incontestablement reconnue et ceux qui d’abord y avaient fait de l’opposition ont fini croyons‑nous par comprendre que les gens de bien n’ont rien à craindre et n’y peuvent que gagner.
Les honorables antécédents du nouveau magistrat nous sont un sûr garant qu’il saura remplir son mandat avec intelligence et impartialité.
On nous prie d’insérer les lignes suivantes auxquelles nous ouvrons volontiers nos colonnes :
A peine la police que l’on réclame si impérieusement ici est-elle instituée que déjà l’on cherche impunément à l’entraver par haine personnelle, par esprit de chicane ou de contradiction.
C’est ainsi que l’article publié dans le Centre dimanche dernier, à l’adresse de M. De Kerff, notre Commissaire de Police, est tellement mensonger qu’il semble avoir été rédigé dans le seul but de nuire à sa considération de fonctionnaire public.
La scène dont on fait tant de bruit n’est pas si regrettable que l’on veut bien l’insinuer. M. De Kerff a arrêté quatre gamins et les a conduits à la prison de cette ville, comme prévenus d’avoir dévasté des récoltes et causé un dommage très considérable au propriétaire ;  ce fait ne peut être considéré comme un single dégât et il constitue non pas une contravention à l’article 475 du code pénal, mais un délit proprement dit auquel peut s’appliquer l’article 444 dudit code,     ainsi conçu : «  Quiconque aura dévasté des récoltes sur pied ou des plants venus naturellement ou faits de main d’homme, sera puni      d’un emprisonnement de deux ans au moins, de cinq ans au plus. Les coupables pourront de plus être mis, par l’arrêt ou le jugement, sous la surveillance de la haute police pendant cinq ans au moins et dix ans au plus. »
Il résulte de ce qui précède que si les petits délinquants dont on parle  étaient amenés sur le banc de la police correctionnelle sous la prévention d’un fait aussi grave, quoique l’on en dise, ils seraient tout au moins envoyés dans une maison de correction pendant plusieurs années. Alors aboutiraient‑ils, les cris de ces pauvres petites créatures et les supplications de leurs mères, comme on le dit sensiblement et pour cause ? [5].
Que l’on sache bien que la réputation des gamins de Binche est parfaitement établie, et que c’est en vain que l’on cherchera à attendrir son monde pour jeter le blâme sur une personne, qui, à raison de ses fonctions parfois difficiles et délicates, doit mériter l’estime et la considération des honnêtes gens.
Un arrêté royal vient de nommer M. De Kerff Commissaire de police de notre ville, ses antécédents sont pour nous une garantie suffisante de la manière avec laquelle il s’aura s’acquitter de ses devoirs de magistrat, c’est‑à‑dire avec dignité, justice et impartialité. ».
Comme le signale la chronique locale du journal Le Centre, l’année 1861 est fertiles en incidents divers et de petits faits délictueux.
Des inspections de la police locale se justifient, le nouveau commissaire ne doit pas chômer dans ses interventions, ainsi :
« Le 26 août, deux âniers A. Dupuis et A. Couvreur dit chonq panses occupés à se lancer force coups de poings furent invités par le commissaire de police à passer à l’hôtel des haricots tenu par le sieur Picart où  ils ont dû se rendre, dit-on, d’assez mauvaise grâce.
 Le 29 août, un des gamins qui a été mis récemment à l’amigo pour  dévastation de récoltes vient d’y retourner pour jet de pierres et bris    de vitres. Il paraît que sa première visite à cet établissement ne lui avait pas été trop désagréable. Ce petit personnage est à peine âgé de 10 ans. » [6].
La Chronique locale signale encore en septembre:
 « Le commissaire de police accompagné du brigadier de Gendarmerie, a fait, le 2 courant, une visite domiciliaire, rue des Archers, chez Florent Huart, prévenu d’avoir exposé une garde-robe en loterie sans autorisation préalable. Le sieur Huart précité fut mis en arrestation  et le meuble saisi et confisqué selon la loi.
Le même jour, à une heure du matin, le sieur Léopold Blairon, dit Charlot atteint d’aliénation mentale, a été mis en état d’arrestation.
Jeudi dernier une foule immense suivait jusque la prison, une jeune fille que le commissaire de police accompagné du brigadier de gendarmerie et d’un agent de police, venait de mettre en état d’arrestation.
Native de Thuin, mais domiciliée à Binche depuis un certain temps, la fille Margot jouissait ici d’une certaine célébrité.
Cette arrestation avait eu lieu vers huit heures du soir ; elle est le sujet de toutes les conversations. On se perd en conjectures sur les motifs de cette mesure. » [7]

Le 25 août 1861, un lecteur écrit au journal Le Centre

« M. le rédacteur de la revue Le Centre, dans votre numéro du 18 courant, vous annoncez qu’un commencement d’incendie a éclaté dans cette ville le 15 ( ?) de ce     mois, à 11 heures du matin, au faubourg Saint Paul et vous terminez en disant que le commissaire de police et ses agents ont donné en cette occasion des preuves de vigilance.
J’aurais voulu vous voir mieux renseigné dans cette circonstance ;  car vous auriez pu faire connaître plus tôt les noms des deux généreuses personnes qui, les premières, sont entrées dans cette maison et ont puissamment contribué à arrêter l’élément destructeur ; je veux parler de MM. Monjean-Dubois, négociant et Agnessens Jean, facteur des postes, qui ont reçu des blessures aux mains.
                                                                                                              Veuillez, M. le rédacteur, etc. »
Ce même jour, la chronique locale révèle :
« Dans la nuit du dimanche au lundi, des tapages s’étant fait entendre, la police entra, faubourg de la Sablonnière, dans le cabaret de Paul Sclacmeulk où le désordre était à son comble. Après plusieurs sommations, deux individus ont été mis à l’ombre ; ce qui rétablit l’ordre.
La même nuit, un individu, barbier de qualité, (Louis Hupin) étendu sans connaissance sur la voie publique, fut relevé par la police qui le  fit transporter à l’amigo où des soins empressés le rappelèrent à la vie.
Le lendemain, un vieillard de 80 ans, un peu pris de boisson, fut traité d’une façon brutale par un marchand de tamis qui lui lança une bûche à la tête. Ce malheureux fut renversé ; et en tombant, eut les mains déchirées. On espère que l’auteur de cet acte de sauvagerie sera connu.
Le mois de septembre apporte lui aussi, son lot de petits incidents :
« Samedi dernier, en revenant de Charleroi où il avait escorté une jeune et jolie délinquante, notre Commissaire de police, en remontant en diligence d’où il était descendu pour prendre quelques rafraîchissements, fit un faux pas qui l’entraîna contre le marchepied de la voiture et lui occasionna aux jambes des blessures qui l’ont retenu chez lui plusieurs jours.
Le brigadier de Gendarmerie, nous dit-on, a dû faire dimanche dernier la police des estaminets
Il se fait en ce moment, par ordre du parquet de Charleroi une enquête motivée sur les débauches qui se commettaient depuis longtemps dans une maison mal famée et auxquelles prenaient même part des enfants de 10 à 14 ans.
Les faits révélés sont des plus affligeants » [8].
Une activité du commissaire est encore signalée en octobre :
« Deux gamins de Binche ont été mis à l’amigo, l’un pour jet de pierres et l’autre pour vol au préjudice de ses parents. Ce dernier se livrait à des dépenses qui auraient ruiné un honnête ouvrier. C’est le commissaire de police qui l’a arrêté à la demande de son père »[9].
La chronique signale encore :
« La police de Binche a fait samedi dernier une importante saisie de beurre, exposé en vente à faux poids.
Une visite chez les boulangers a également été faite par le commissaire de police, afin de vérifier le poids et la qualité du pain[10].
La foire de Novembre est d’ordinaire une des plus importantes de l’année ; aussi les transactions ont‑elles été nombreuses et actives. Grâce à la vigilance de la police, ces scènes de cruauté envers les animaux dont nous avons été si souvent témoins deviennent moins fréquentes.
Le médecin vétérinaire du gouvernement déploie, de son côté, dans l’exercice de ses fonctions une activité digne d’éloges »[11] .
Les visites domiciliaires chez les marchands n’étaient pas inutile car on peut lire à la fin de l’année 1861 :
« Nous venons de faire fondre un morceau d’une pièce dite de beurre, provenant du marché et qui paraissait suspecte à la personne qui en avait fait l’acquisition : cette marchandise en effet est un composé de deux tiers de beurre et d’un tiers de farine.
Nous nous bornons à signaler le fait qui n’a pas besoin de commentaires » [12].
Pour stimuler le zèle du commissaire et lui rendre la vie plus facile, il lui fut successivement alloué annuellement, depuis 1862, des gratifications qui s’élevaient en 1868 à 800fr., plus ses frais de bureau.
Comme on le voit la vie du commissaire n’est pas de tout repos, mais pour insubordination et refus de service, on lui retira six fois ses gratifications, et elles lui furent toujours remises, le commissaire ayant chaque fois promis de remplir désormais son devoir au gré de l’administration.
Ne tenant aucun compte de toutes les punitions qui lui avaient infligées, et se croyant complètement indépendant de l’administration, il ne modifia en rien sa manière d’être.
En 1869, invité à se rendre à la séance du collège échevinal pour s’expliquer sur certains faits concernant la police communale, il fit répondre par l’agent de police Hamaide qu’il n’en avait pas le temps; le Collège l’informa qu’il se mettait à sa disposition tout l’après-midi, en l’invitant à indiquer son heure; l’agent de police revint dire qu’il avait déclaré qu’il ne se rendrait pas à la séance du Collège échevinal.
A partir de cette époque ses gratifications lui furent retirées; s’il ne fut pas suspendu alors de ses fonctions, ce fut pour lui permettre de chercher à se caser ailleurs.
En juillet, il déclara formellement qu’il ne se rendrait pas au parc pour y faire la police pendant les danses nocturnes de la fête communale. Plus tard il verbalisait contre un cafetier de la rue de l’Eglise. Le grief qu’il formulait contre celui-ci était d’avoir, avec l’autorisation du Collège, comme cela s’était fait les années précédentes, placé des tables sur la voie publique pour y débiter des boissons pendant les jours de fête. C’était sans doute pour satisfaire une vengeance personnelle qu’il agissait ainsi, puisqu’il ne verbalisait que contre un seul cabaretier, tandis que tous ceux des rues de l’Eglise, de la Grand-place et de la Grand-rue avaient commis, toujours avec la permission du Collège, le prétendu délit.
Mandé de nouveau en séance du Collège des bourgmestre et échevins pour cette manière singulière de faire la police, il y vint et répondit d’une manière excessivement malhonnête qu’il connaissait son devoir, il se retira dans une attitude menaçante  en proférant des paroles inintelligibles, ce qui lui valut une suspension de quinze jours, conformément à l’article 123 de la loi communale.
Par jugement du tribunal de police du 6 août 1870, et contrairement à l’article 51 du règlement de police du 19 juillet 1824 ainsi conçu : « On ne peut établir d’échoppes ou autres étalages mobiles sur la rue et/ou place publique, sans la permission par écrit du Collège des bourgmestre et échevins, qui désignera l’endroit où ils pourront être placés ».
Le prévenu fut condamné à un franc d’amende par contravention. A la demande du Collège, il interjeta appel du dit jugement, désirant pour l’avenir connaître à qui appartient le droit d’accorder de semblables permissions. Le tribunal de Charleroi, jugeant en degré d’appel se prononça le 25 octobre.
Cet état de chose n’était pas tolérable aux édiles communales qui réclamèrent du gouvernement la révocation du commissaire de police.
Le Collège s’interrogea sur la fonction de commissaire. Dans son rapport au Conseil communal, le Collège s’exprima en ces termes :
« Au point de vue des libertés communales, l’organisation des commissariats de police laisse beaucoup à désirer. En effet, la commune paie le commissaire de police et celui-ci, en ce qui concerne la police judiciaire, est sous les ordres de monsieur le procureur du roi ; de plus dans les chefs-lieux de canton, le commissaire remplit les fonctions de ministère public, et doit donner une grande partie de son temps à cette besogne. Il nous paraît juste que le gouvernement recevant, depuis la révision du code pénal, les amendes de police, supporte les frais d’un fonctionnaire qui serait chargé des fonctions de Ministère public et dispense aussi la commune de fournir le local de justice de paix. ».
Jean-Baptiste Dekerf n’exerça plus longtemps la fonction de commissaire de police, il devint agent…d’affaires.
Mais on reparle de lui en 1881, un litige l’oppose à M. Wanderpepen [13] :
Faut-il encore en donner une preuve écrasante, incontestable, irrécusable ! Nous la trouvons dans Le Progrès du 24 septembre 1871, rédacteur Vanremoorteel.
Nous ne pouvons taire, disons‑nous, certains faits au sujet des rapports qui ont existé entre M. Dekerf et M. Warocqué et dans lesquels celui‑ci, on n’en doutera pas, a joué le plus beau rôle. En considération de la situation malheureuse faite à M. Dekerf, M. Warocqué lui a fait parvenir des secours souvent répétés.
Après cela, il faut avoir l’audace et l’impudence qui caractérise les rédacteurs de La Constitution  pour parler comme ils le font aujourd’hui.
Il est vrai de dire que sur les visages de ces gens là, le soufflets ne laissent pas de traces

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Disons maintenant quelques mots des faits reprochés par M. De Kerf à notre Bourgmestre.
D’après l’ex-commissaire, qui donc lui a remis une déclaration constatant que des sommes n’auraient jamais été versées dans la caisse communale ?
Serait-ce par hasard un catholique ? Nous serions curieux de le connaître. Il ne s’agit donc pas d’invoquer la grande, la très grande fortune de M. Wanderpepen pour la justifier ; cela ne suffit pas.
N’a‑t‑on pas vu des hommes très riches , hauts placés en considération, se rendre coupables des plus grands crimes ? Aussi   jusqu’à preuve du contraire nous ne cesserons de le répéter : ou bien M. le Bourgmestre est un honnête homme ou bien c’est un voleur. Il     n’y a pas de milieu entre ces deux hypothèses.
Car si Dekerf est un calomniateur, pourquoi ce silence incompréhensible en présence d’attaques aussi précises et aussi souvent réitérées ?
Pourquoi aurait-on de la générosité pour un homme que l’on a tout intérêt à perdre ?
Pourrait‑on citer un porte-faix, un être si dégradé qu’il soit qui souffrirait si longtemps de pareils outrages s’il n’était pas coupable ?
Il y a là un mystère que le rédacteur de La Constitution pourrait peut‑être éclaircir, s’il consentait à publier les pièces qu’il a dit avoir entre les mains :
1° les preuves de l’innocence de Dekerf
2° les faits d’une nature tellement grave que la loi en interdit la reproduction
Courage donc respectable rédacteur et afin que rien ne vous arrête au sujet de la publication de ces faits grave, soyons sans crainte : nous prendrons la responsabilité en commun devant les tribunaux, si           M. Wanderpepen vous intente une action en dommages et intérêts.
La parole est à La Constitution ! »[14].


[1] La Gazette de Mons n°56 du Vendredi 26 février 1841
[2] NEUVILLE Jean, La condition ouvrière au XIXe siècle, Tome 1, L’ouvrier objet, rubrique L’indigence dans le Hainaut en 1845, p.69,
[3] Le Centre n°11, 28-7-1861, édité par G. Debaise, 344 Grand’rue.
[4] Dekerf Jean-Baptiste, ° Tournai 4-1-1824, † Binche 13-9-1897, x Tournai 17-10-1853, Bonnet Georgina-Joseph , ° Tournai 27-3-1826, ménagère.
[5] LE CENTRE du dimanche 4 août 1861.
Il est à noter que bien que le journal LE CENTRE soit d’essence libérale, l’éditeur, Debaise,  dota ses publications d’un bon nombre d’articles critiquant violemment le bourgmestre de même opinion, Gustave Wanderpepen.
[6] LE CENTRE du dimanche 1er septembre 1861
[7] LE CENTRE du dimanche 8 septembre 1861
[8] LE CENTRE du dimanche 15 septembre 1861
[9] LE CENTRE du dimanche 13 octobre 1861
[10] Dans l’ouvrage La condition ouvrière au XIXe siècle, Tome 1, L’ouvrier objet, Jean Neuville, p.95, L’enquête de 1843 sur la condition ouvrière, on peut lire : « la fleur que le boulanger a le soin d’extraire de la farine n’entre jamais dans la confection des pains dit de ménage ; il l’emploie de préférence à la fabrication du pain de gruau, des couques, des gâteaux, des tartes, etc. … quelques fois même, pour augmenter le volume et le poids, on ajoute à la farine des substances non alimentaires tels que le sulfate de chaux (plâtre), le carbonate de chaux (craie) ».
Dans le même ouvrage, p.167, La situation après un quart de siècle de progrès industriel, l’auteur ajoute : « On pourrait établir une belle collection de falsifications alimentaires utilisées à l’époque. Par exemple, le quotidien Le Hainaut du 3 juillet 1849 explique quels sont les produits utilisés dans les falsifications les plus courantes de la chicorée : la brique pilée, l’ocre, la terre, le pain torréfié, les débris de semoule ou de vermicelle, le gland torréfié, les coques de cacao, la poudre de vieilles écorces, la betterave et la carotte torréfiées. Cette situation avait fait dire au docteur Vandenbroeck, de Mons, au Congrès d’hygiène de 1852, que « la vie du poisson qui peuple nos étangs est trente fois plus protégée que celle du travailleur ! (article 475 du Code pénal mis en regard de l’article 25 du Code de la pêche fluviale) ». 
[11] LE CENTRE du dimanche 17 novembre 1861
[12] LE CENTRE du dimanche 1er décembre 1861
[13] Il faut noter que le commissaire De Kerf était un membre du parti catholique, et le bourgmestre de l’époque, Gustave Wanderpepen, était libéral
[14] LE BINCHOIS  du dimanche 19 juin 1881  Article incomplet



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