mardi 10 janvier 2017

Réflexions sur l'histoire du gille


                                          REFLEXIONS  SUR L’HISTOIRE DU GILLE

                                                                                                                                          Alain GRAUX

Je me suis souvent posé la question de savoir pourquoi le Gille devait se lever si tôt le matin pour le rituel du mardi-gras.
La question est restée sans réponse  jusqu’au moment où les archives des anciens métiers me révélèrent que les artisans des métiers des villes médiévales devaient se lever aux aurores et que l’heure habituelle du début de leurs prestations était quatre heures du matin.

La charte des métiers des fèvres renouvelée le deux juin 1588 et déposée aux Archives de la ville de Binche [1] stipule:
« Item est ordonné et constitué que ceulx desdt, clauweteurs, lormiers, et ouvriers de touttes forges, leurs varlets meisme et serviteurs…ne peuvent forgier ni ouvrer de leur mestier…que au son du cornet le ce en donnet  quy sonnera par deux fois le jour, sicomme le matin à quattre heure et  du vespre à sept heure… »

On peut se demander si cette heure matinale du quotidien n’a pas continué dans la tradition folklorique.
Mais cette heure soulève une autre question.
Au contraire de la ville moderne, constamment éclairée, la ville médiévale était la nuit complètement plongée dans l’obscurité.
Pour se déplacer dans ce noir ambiant il fallait  disposer de moyens d’éclairage, un torche ou brandon était nécessaire. Les hommes des métiers et par conséquent les ancêtres de nos Gilles devaient brandir ces torches pour leurs déplacements, n’est-ce pas là l’origine du ramon.
Certains auteurs ont vu dans le ramon le « faisceau du licteur de la Rome antique », d’autres disent qu’il sert à chasser les mauvais esprits, n’est-ce pas une raison beaucoup plus pratique qui poussa les anciens binchois à tenir un brandon allumé dans la vie de tous les jours de même qu’aux quaresmiaux, usage qui s’est perpétué dans nos coutumes locales en prenant une fonction symbolique.
Bien que n’ayant aucune compétence  en matière de folklore, ne serait-ce pas là le début d’un nouveau débat, de prouver que l’usage du quotidien s’est pérennisé dans la tradition populaire et de proposer ces réflexions afin de les comparer à d’autres manifestations ancestrales ?





[1] A.V.B. 00-04-00-13.

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