lundi 9 janvier 2017

L'école dominicale à Binche au 18e s.


L'ECOLE DOMINICALE DE BINCHE AU XVIIIe SIECLE

                                                                                                                                          Alain GRAUX

Si l'histoire de l'école secondaire binchoise est bien connue, celle de l'école dominicale l'est bien moins.

François Deschamps fut admis instituteur le 5 septembre 1709, il fut révoqué le 22 juin 1720, il était accompagné d'un second maître, Gilles Postel, depuis le 19 mai l7l9, mais ce dernier décède le 6 mars 1722.

Jacques Crombeau est nommé sous-maître le 31 mars 1722.

L'école dominicale est reprise par les Augustins le 18 septembre l732, mais ils y renoncent le 15 juillet 1737.

Jacques Crombeau est rétabli maître le 9 octobre 1737, Jean du Bois, prêtre, lui succède le 20 octobre 1740, il démissionnera le 7 novembre 1740, il sera remplacé le 18 mars 1741, par Nicolas Vigneron, prêtre.

Entretemps, Pierre-François Maulrez était devenu sous-maître le 7 novembre 1740. N. Vigneron démissionnera le 8 juin 1742.

L'audience du Magistrat du 30 Juin 1742 nous apprend comment fonctionnait l'école à cette époque :

« Conditions pour le maître de l'école dominicale de la ville de Binch.

Les écoliers devront tous les jours à huit heures entendre la messe dans l'église paroissiale, conduits par leur maître et reconduits par luy à l'école dominicale pour y être enseignez depuis huit heures et demy jusqu'à onze heures et l'après midi depuis une heure à quatre.

Ceux qui doivent travailler seront enseignez depuis onze heures jusqu'à douze et l'après midi depuis une heure jusqu'à deux.

Le maître leur fera le catéchisme trois fois la semaine, scavoir le lundi et mercredi depuis trois heures jusqu'à quatre et le samedi depuis une heure jusqu'à deux heures et demie de relevée.

Il devra veiller que les écoliers fréquenteront la grande messe, sermons et autres offices de la paroisse.

Il les conduira les jours de fêtes et dimanches au catéchisme, deux à deux empêchant qu'ils vagabondent pendant ce temps, qu'ils jouiront de pierres, ardoises et autres et généralement faire ce qu'à bon maître d.'école appartient et convient conformément à la synode, que ceux du Magistrat devront faire observer.

Le maître jouira de cent florins chacun an, dont cent cinquante livres se payeront annuellement par la ville, vingt-cinq par les orphelins et autres vingt cinq livres par la recette des pauvres, desquelles il sera tenu de donner chacun an trente livres à Pierre-François Maulrez enseignant les enfants en dessous de sept ans seulement, le tout jusqu'à ce que messieurs du Magistrat trouveront bon de continuer ledit Maulrez dans sa charge.

Ledit Maître d'école dominicale jouira de la maltôte de dix tonneaux de bonne bière chacun on de soixante lots chaque, à brasser dans cette ville. Il jouira de la maison de la dite école dominicale, plus de l'exemption du ghait (guet), garde et logement.

Il percevra de chaque écolier pour apprendre et lire, trois patards et de ceux apprenant à écrire quatre patards par mois de chaque

Bien entendu que des pauvres et orphelins, il ne pourra rien percevoir, lesquels cependant devront être enseignez comme les autres ensuite de la liste qui lui sera délivrée par les maîtres des pauvres.

Sous ces conditions, Messieurs du Magistrat eu égard aux bons témoignages receux sur Nicolas François-Joseph Philippron et qu'il possède les principes de la langue latine et françoise, l'ont préféré à

tous autres postulans et qu'icelui a accepté avec promesses d'accomplir toutes les avant dites conditions et comme il n'est point fait mention par la criée de la ferme des biens et revenus de cette ville, de l'exemption du maître d'école, icelui devra seul en jouir de l'exemption prédite de 10 tonneaux à commencer le premier août 1743 et comme ledit maître requiert Messieurs du Magistrat de luy faire construire une cave dans ladite école dominicale, ou il n'y en a pas. Soit mémoire que ledit Philippron a commencé à enseigner le 1er août 1742 ».

Ce dernier eut une longue carrière, il décéda le 3l juillet 1793.

Après examen, Constantin Toubeau, ci-devant ermite de Sainte-Appoline à Epinois, fut nommé le 17 août 1793, mais la révolution française aura raison du sort de l'école dominicale comme de tant d'autres institutions issues de l'église.




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