PETITES GÂTERIES A
BINCHE A LA BELLE EPOQUE
Alain GRAUX
Alain GRAUX
De tous temps les friandises faisaient le régal
des enfants et des plus grands d’ailleurs. Au début du XXe siècle les
confiseurs et marchands de gâteries étaient légions.
En 1885, Fernand Levie[1]
installa, au Pavé de Charleroi une chocolaterie qui employait beaucoup
d’ouvrières reconnaissables à leur calot et leur grand tablier blanc. Elles
étaient dirigées par François Yernaux[2].
Petite au début l’usine Levie s’agrandit pour devenir « L’Union coloniale ».
On y fabriquait aussi du vinaigre et du pain d’épice.
Le chocolat était vendu en minces tablettes, il
était augmenté de malt, la publicité de la firme le disait « le plus fin,
le plus digestif et le plus fortifiant. L’emballage renfermait l’image d’un
facteur, d’un drapeau ou d’un timbre de tous pays. Les petits Binchois
collectionnaient, s’arrachaient, échangeaient les vignettes car la remise de la
collection complète aux détaillants qui les vendaient donnait droit à un
ballon. Malheureusement, il manquait toujours une image : le n° 75 était
en effet très rare.
A proximité de là, Ernest Lievens[3],
dit « le Grand Pierre » confectionnait des tartes au rie qu’on disait
inimitables. Une autre pâtisserie-confiserie avait les faveurs des plus jeunes,
c’était à la rue Saint-Jacques à l’enseigne « le Gâteau royal »,
Oscar Clément[4] y fabriquait des bonbons
fins, des pièces montées, sa fierté était la production des sorbets et des glaces.
On pouvait aussi en déguster sur la rue, auprès de Thérèse Di Cristophano dite « Thérèse al crème » ou de M. Naegels, toujours sur son tricycle. L’hiver, ils vendaient des marrons chauds qu’ils cuisaient sur des braseros.
On pouvait aussi en déguster sur la rue, auprès de Thérèse Di Cristophano dite « Thérèse al crème » ou de M. Naegels, toujours sur son tricycle. L’hiver, ils vendaient des marrons chauds qu’ils cuisaient sur des braseros.
De nombreuses confiseries étaient connues. Sur
la Grand-Place, il y avait la maison Leblanc[5]
était spécialisée dans les « boules » et le sirop de sureau ;
presque en face, il y avait la boutique à « piquantes » de Maria
Bronchain. On y achetait des bonbons à
une « cenne » (2 centimes) ou un « gigot » (1 centime).
Pour 5 centimes on pouvait obtenir un chocolat à la crème un sachet d’anis ou
un paquet de « piquantes ». A côté de chez Bronchain s’installa Navez
dit Cullus[6].
Cette confiserie supplanta par la suite sa voisine.
Chez Monchaux, rue du Cygne, on vendait des « bourdons » « carabibis »
(caramels au beurre et cassonade de Candy)
La revue « Tavau Binche » du notaire
Gaillard, perpétua le souvenir d’un colporteur en renom : « Mimile
Panpan »[7]. Celui-ci déambulait dans
la ville avec deux paniers sous le bras :
« Voyez, c’est
Mimile
Panpan qu’on taquine
souvent
Simul’ la colère
Mais l’malin, tout en
pleurnichant
Fait sa p’tite affaire
Il vend des œufs durs
ou mollets
Des oranges et des
gaufrettes
Des macarons, des
pistolets
Du pain à la grecq’, des
noisettes
Ainsi que des
espagnolettes
[1] Levie Fernand, ° Binche
1-8-1854, † Bruxelles 12-11-1934.
[5] Leblanc Ludovic-Fernand-Emile, °
Binche 8-5-1876, x Binche 18-6-1907, Paridaens Maria-Charlotte-Ghislaine, °
Binche 10-12-1885
[6] Navez Alphonse-Louis, ° Binche 19-6-1890, y †
27-1-1968, x Binche 9-12-1914, Rousseau Olga, ° Binche 9-8-1894, y † 28-9-1961,
négociante.
[7] Buisseret Emile, ° Binche
3-2-1835, y † 8-12-1904
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