A propos de la Maison du Peuple
de Binche
Alain GRAUX
A. Rue de la
Halle-aux-Filets, n° 17:
Selon
Louis Bertrand[1], la société coopérative
« L’Economie »[2] n’a
cessé de prospérer. Cette société a fait construire récemment à Binche un
bâtiment où sont installés un magasin d’alimentation et la Maison du Peuple qui
contient une grande salle pour les réunions.
En
réalité la Maison du Peuple était un
bâtiment qui appartenait au boucher, Florent Lebeau-Henry. Il demanda
l’autorisation d’y créer une salle des fêtes le 19 août 1903.
On
y cite en 1904, un concours de flèches, et de cartes.
Le
23-4-1907, l’administration communale autorise la société coopérative locale « En
Avant » à disposer d’un dépôt de pétrole de 50 à 300 litres.
Le
13-7-1907, cette coopérative est autorisée d’organiser une loterie au profit de
la caisse de pensions de la société appelée « L’Egalité »[3].
Le
1-10-1907, se constitua la société coopérative « Manufacture générale de
chaussures l’Etoile » dont le siège est fixé à la Maison du
Peuple, 7 rue Halle-aux-Filets.
La
coopérative a pour buts, la fabrication
de chaussures, de tout ce qui s’y rapporte. La vente de chaussures fabriquées ;
elle peut aussi organiser des dépôts à plusieurs endroits et étendre la vente
au public dans les limites disponibles.
La
durée de la société est fixée à 30 ans à partir de la date de la fondation.
Les
associés fondateurs souscrivent chacun deux parts de 25 francs, ce sont :
Gustave
Delhaye, Jules Deprez, Louis Deprez, Léon Ergot, Georges Houssière, Fernand
Juramie, Désiré Latteur, Alexandre Michel, Auguste Navez, Alfred Pruniaux,
Victor Rousseau (père), Guillaume Schouckens et Isidore Vandendaele[4].
La
Maison du Peule est tenue par Isidore Vandendaele[5],
cordonnier et gérant de café, et son épouse Palmyre Legrand, jusqu’en juillet
1919. Selon le journal «L’ Eclaireur », le magasin allait
cahin-caha, il n’était ouvert que le samedi, faute d’acheteurs. Le café était
morne et silencieux, les ouvriers n’étaient pas libres et se sentaient
surveillés.
B. Rue de Mons, n° 4
Le 1-8-1920, les statuts de la « Société coopérative « l’Union »
sont présentés par Elie Hainaut pour une durée de 30 ans[6].
Le 5-6-1921, le conseil communal autorise la société coopérative «En
Avant » dont le siège est à la Maison du Peuple d’organiser une fête le 14 août prochain, à l’occasion de l’inauguration de ses
nouveaux locaux et de donner un concert
sur la Grand-Place[7].
En septembre 1925, la coopérative « En Avant » demande
l’autorisation d’ériger une salle de spectacle à front de la rue de Mons, à l’emplacement
de l’immeuble cadastré B. 482e. Le 2-10-1925, eut lieu une enquête
commodo-incommodo, qui fut favorable à l’érection de cette salle.
Alors que ses immeubles étaient hypothéqués à la suite de divers
emprunts et qu’elle ne disposait d’aucun fonds de roulement et que ses ventes
s’amenuisaient, « En Avant » entreprit, grâce à un autre emprunt
auprès du « Progrès » de Jolimont, la construction d’une nouvelle
Maison du Peuple inaugurée en 1928.
Cet énorme accroissement des charges financières n’ayant pas été
accompagné d’une amélioration du rendement des diverses entreprises
commerciales, la situation de la société était déjà jugée comme très mauvaise
en 1929.
La crise économique n’allait rien arranger, au contraire.
Vers 1930, la crise fut fatale à la société la coopérative
« En Avant », victime de ses réalisations des années 20, bien qu’elle
compte 200 membres, exploitait une boulangerie, une bouteillerie ainsi qu’un
magasin à Binche et 3 succursales dans les villages environnants.
En juillet 1931 la coopérative se trouve dans une situation
extrêmement périlleuse.
En dépit des mises en garde
déjà formulées en 1929 par les inspecteurs bruxellois, les administrateurs
refusent que leur société soit reprise par Jolimont (leur dette envers le
« Progrès » s’élève à un million de francs).
Ce n’est qu’en 1934 que « Le
Progrès » peut enfin intervenir, vérifier la comptabilité, envisager
les moyens de redressement. Il était trop tard.
L’état de la société est désespéré, ses pertes annuelles se sont
élevées à près de 400.000 Fr. en 1932, 500.000 Fr. en 1933 et 770.000 Fr. en
1934.
La disponibilité de …3 Fr. et les dettes de la coopérative de 1,6
million.
En 1935, les charges excessives et la diminution constante du
chiffre d’affaires eurent raison de la société, elle fit faillite[8].
La Maison du Peuple est devenue une maison de commerce de lingerie
tenue par Georges Navez.
C. rue de Mons, n° 17
Une boucherie coopérative fut créée dans l’ancienne maison du matelassier Armand Daumerie-Leclercq,qui
était auparavant l’hôtel des Marchands. Le premier gérant était Jean-Baptiste
Rousseau-Leclercq[9], boucher.
Il est remplacé par Elie Hainaut[10],
vice-président de la Fédération nationale des bouchers depuis 1902. Il
deviendra le premier député socialiste de l’arrondissement de Thuin.
Elie Hainaut demanda
l’autorisation d’établir dans ses nouveaux locaux rue de Mons, un moteur
électrique d’une force d’un cheval pour une machine à hacher la viande.
En 1926, la boucherie devient café
Tenu successivement par :
Cambier Floris[11]
et Deprez Marie
Maurice Davoine[12]
et son épouse Renelde Hautmont
Willy Pourbaix[13]
et son épouse Mireille Drescigh
Besanger Henri[14]
Klenner Marie-Claude[15]
dite Mimie, épouse Georget Guyot.
Divers services et organisations s’y retrouvent :
-
Cercle
horticole cité en 1942.
-
Local
de la mutuelle.
Permanences
locales tous les jours. Service social.
-
Local
des «Femmes prévoyantes ».
-
Local
de la Société de gilles « Les Incas ».
En 1957, au lendemain du bal de la Jeunesse
socialiste, quelques camarades de la coopérative socialiste de Binche se
réunissent à la Maison du Peuple et créent la société de gilles ´ LES INCAS ª. Le local est fixé à la Maison du Peuple de Binche.
-
Local
du syndicat F.G.T.B. : - Caisse de chômage
- Service social.
- Administration.
Gérant de l’agence Georges
Vandercam.
(Carnet
publicitaire, fête du 1 mai 1970)
D. Rue des Archers
Le 1-1-1920, Léon Ergot, secrétaire de la Société coopérative «En
Avant » écrit au bourgmestre de Binche :
Il
sollicite l'autorisation de pouvoir mettre de la bière en bouteilles de 3/4 l,
destinées à la vente; opération qui se ferait dans les locaux de la
coopérative. Une machine laveuse serait mue par un
moteur d’1 CV.
Le 5-8-1921, lettre de M. Limbourg au bourgmestre de Binche à
l’en-tête « S.C. En Avant, Maison du Peuple, Binche. Epiceries – Bières en
bouteilles – Vins – Liqueurs. Magasins à Binche : rue de Mons, et rue de Buvrinnes ; Ressaix : avenue Léopold ».
Le Conseil d’administration de la
coopérative « En Avant » située dans cette ville, m’a prié
d’intervenir auprès de votre haute bienveillance, pour demander l’autorisation
d’établir dans ses nouveaux locaux (Rue des Archers, en face de l’école
communale des garçons) un moteur électrique d’une force d’un cheval, pour une
lessiveuse de bouteilles à bière.
Cette propriété comprenait un bâtiment industriel comprenant une
maison, des entrepôts, garages, serre et pavillon avec une grande cour, le tout
cadastrés section B. 746m, 746e, 746i, 746 k.
La Maison du Peuple, 17, rue de Mons
[3] A.V.B. 01-00-02-19.
[4] A.E.M. Enr. A.S.S.P. 6/57
[5] Vandendaele Isidore, ° Mukerke 16-11-1868, x Binche
18-11-1901, Legrand Palmyre,
[6] A.E.M. Enr. A.S.S.P. 71
[9] Rousseau Jean-Baptiste,
° La Hestre 22-8-1871, x Binche 5-1-1904
Leclercq Joséphine, ° Binche 24-7-1865
[12] Davoine Maurice-Joseph, ° Binche 10-10-1920, †, x Binche
28-10-1944, Haumont Renelde-Léa-Jeanne, ° Binche 21-3-1924, y † 10-3-2011.
[13] Pourbaix Willy, ° Binche 11-12-1936, x Drescigh Mireille, ° 21-3-1937
[14] Besanger Henri[14],
° 16-11-1938, † Ciney 31-8-2010, o/tailleur, gérant.
x Binche 4-3-1961Fasseau
Suzanne, ° Binche 28-7-1944
[15] Klenner
Marie-Claude, ° Binche 4-3-1945, x Binche 3-4-1965, Guyot Georget, ° 6-7-1944,
opérateur de bull-doser
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