« RAMASSAGE »
ou « PRISE DE GILLE »
Alain GRAUX
Alain GRAUX
Le dimanche 22 janvier 2012, lors de
l’inauguration du monument dédié au tamboureur, le bourgmestre Laurent Devin, a
fait dans son allocution, une allusion au ramassage des Gilles lors du
carnaval.
Quel n’a pas été mon étonnement, lorsqu’un
spectateur de l’événement, fit remarquer que le terme de
« ramassage » était inapproprié et que c’était la formule «prise de
Gille », qu’il fallait dire terme plus correct.
Pour ma part, je n’avais jamais entendu cette
expression, j’ai donc recherché, au travers de divers auteurs des extraits de textes
relatifs au carnaval, afin de voir ce qu’il en était.
La relation du carnaval organisé le 22 juillet
1941 dans l’Oflag A. de Breslau parle lui aussi du ramassage :
« Les six Gilles logeaient dans
des chambrées différentes. Le ramassage lui-même fut reconstitué. Le tamboureur
se rendait dans les chambrées pour chercher les Gilles et y jouer un
« avant dinner »
Gérard Prévot, dans son article Comment
un étranger doit venir voir le carnaval de Binche[1]
cite:
« …Donc, vous devez vous lever
tôt. L’essentiel est d’être à Binche vers neuf heures et plus tôt si vous le
pouvez. Parce que le mardi-gras à Binche commence à l’aube. A cinq heures, le
« ramassage » commence, les tambours battent… »
Martine Antoine, relate dans l’article, des traditions, un carnaval.[2]
« …le groupement est suivi
d’amis, de parents. Une fois le ramassage terminé, les groupes venus des quatre
coins de la ville se réunissent au local… »
Dans le commentaire d’une photo du
« Bulletin d’information du service presse de la Ville de Binche[3],)
« Les Pierrots, ramassage à la
viole »
Le même bulletin cite, page 23.
« La vie du tamboureur n’est
pas une mince affaire,…le mardi, le ramassage débute vers six heures… »
Michel Révelard, dans son livre, Le carnaval, des hommes, des traditions de
Binche[4]
« Le Gille est prêt, heureux et
impatient. Le « tamboureur » est allé chercher son premier
Gille
puis, selon la tradition établie par le comité en fonction des quartiers où
résident les
sociétaires, il a commencé le « ramassage » de maisons
en maisons… »
Dans son étude sur les tamboureurs, Frédéric
Bastien cite pour le dimanche-gras[5]
« Pour les tamboureurs
justement cette première journée de carnaval est une sorte de « mise en
bras »avant la longue journée du mardi. Les ramassages se font au début de
la matinée, pas trop tôt… »
Il cite une seule fois la « prise de
Gille » (p.25)
« Au cœur du carnaval, le tamboureur joue
plusieurs rôles. C’est bien lui qui « ouvre le bal » puisque bien
avant l’aube, vers 04h00 à 05h00 du matin, il va de maison en maison chercher
les Gilles (ce que l’on nomme « ramassage ou prise du Gille »… »
En conclusion, on peut dire que la forme populaire « ramassage »
est depuis toujours la plus employée. L’emploi du terme « prise de
Gille » est peut-être une évolution due à un embourgeoisement de la
société binchoise, présenté afin de magnifier le rôle du Gille.
[4] Tournai, 2002, p.67.
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